La Dépêche agri

13.4.05

Elevage

La philosophie Bio

Le groupement d’intérêt scientifique (GIS) Bio du Massif central était récemment à Millau.

Dernièrement, l’association vétérinaire éleveurs du Millavois (AVEM) a accueilli chez l’un de ses adhérents, le GAEC de la Martinerie, le groupement d’intérêt scientifique (GIS) Bio du Massif Central pour une journée de formation. « Il existe trois GIS en France qui appartiennent au réseau ITAS : un à Auch pour les grandes cultures ; un à Avignon pour les cultures et le nôtre à Brioude pour la production animale », explique Anne Haegelin, animatrice. « Le GIS est un organisme deux en un avec un pôle scientifique qui regroupe différents instituts de recherche (INRA, institut d’élevage) et un pôle qui rassemble les porteurs de projets (une cinquantaine pour une quinzaine de dossiers) et de nombreux partenaires (chambres d’agriculture, etc.) », précise l’animatrice, qui résume : « Nous avons un rôle d’interface entre les professionnels bio, les chercheurs et les techniciens. »
La semaine dernière, le thème de la journée – articulée entre une illustration à la ferme et une en salle – était « Herbivore et système d’élevage » ; thème pour lequel l’AVEM a été sollicitée par le GIS Bio. Créée en 1979, l’AVEM participe au GIS « dans le cadre d’un référentiel technico-sanitaire et économique en élevage ovin lait », précise son président, Patrice Combettes, éleveur à Saint-Georges. « La spécificité du suivi de l’AVEM permet aussi d’avoir des références de données techniques, sanitaires, économiques et de durabilité », précise l’association.
Des données et des méthodes qui intéressent bien au-delà du monde Bio. « De plus en plus de producteurs conventionnels s’intéressent au Bio pour avoir les techniques même s’ils ne vont pas passer au Bio tout de suite », assure Anne Haegelin. Un fait confirmé par l’AVEM dont 30 % des 110 élevages sont Bio.
un autre état d’esprit
Car si le Bio a des avantages, il a aussi des inconvénients : il est beaucoup plus technique et impose de nombreuses contraintes. Malgré cela, au GAEC de la Martinerie, Jean-Paul et Monique Cassan et leur fils Pierre ne reviendraient pas en arrière. « Le Bio, on s’y retrouve », expliquent-ils. Le lait Bio qu’ils livrent à Société des caves est, en effet, mieux valorisé à hauteur d’environ 0,15 €/l de plus. « Mais le Bio, c’est aussi un autre état d’esprit, une autre façon de travailler », souligne la famille Cassan.
Philippe Rioux

Les paradoxes d’une filière
Le Bio aurait-il le blues ? Toujours est-il que les professionnels de la filière, à tous niveaux s’interrogent. « C’est vrai que le Bio a moins le vent en poupe aujourd’hui qu’hier. On entend parler du Bio qui est phase avec les attentes de la société mais dès qu’il s’agit de mettre en cohérence les actes et le discours, rien n’est fait », estime Anne Haegelin. « En terme de soutien aux producteurs ou éleveurs, aux filières et aux marchés, rien n’est fait. Et en terme de recherche, rien n’est fait non plus », estime l’animatrice du GIS Bio du Massif Central.

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