La Dépêche du viaduc

14.12.04

Allocution du Président de la République



Monsieur le Député-Maire de Millau, Cher Jacques Godfrain,Messieurs les Ministres,Mesdames et Messieurs les Parlementaires et les Elus,Monsieur le Président du Groupe Eiffage,Mesdames et Messieurs,
Je suis naturellement particulièrement heureux d’inaugurer avec vous, aujourd’hui, le viaduc de Millau.
Cet ouvrage exceptionnel va marquer notre histoire industrielle et technologique. Ses concepteurs et ses pères signent là un prodige d’art et d’architecture, nouvel emblème du génie civil français.
C’est aussi un atout de premier ordre pour notre pays. Un atout pour la région millavoise, bien sûr, et un atout pour l’aménagement du territoire. Un atout pour la réputation d’excellence des entreprises françaises et un atout pour l’image d’une France moderne et conquérante.
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Le viaduc de Millau s’inscrit magnifiquement dans cette longue et grande tradition française d’ouvrages d’art audacieux, tradition ouverte au tournant des XIXe et XXe siècles par le grand Gustave Eiffel, auteur, à quelques dizaines de kilomètres d’ici, du viaduc de Garabit. Tradition poursuivie, plus près de nous, avec les ponts de Tancarville, de l’île de Ré et de Normandie.
Toutes celles et tous ceux qui le découvrent sont frappés par son élégance, par sa simplicité. Son ampleur et en même temps sa légèreté.
Ce miracle d’équilibre est le fruit de la collaboration entre des hommes d'exception, des hommes de grand talent, aux compétences profondément complémentaires : l’ingénieur, Michel Virlogeux, l’architecte, Lord Norman Foster et le chef d’entreprise, Jean-François Roverato.
Plus de mille personnes, issues de tant de corps de métiers, ont participé à la construction du viaduc, dans des conditions de travail souvent très difficiles et parfois risquées. Je veux leur rendre tout d'abord et très particulièrement hommage. Si l’ouvrage qui s’offre aujourd’hui au regard est un ouvrage exceptionnel, le chantier de sa construction le fut tout autant. Un véritable défi aux lois de la gravité et aux vents violents qui s’engouffrent dans la vallée.
Toutes celles et tous ceux, quel que soit le poste qu'ils occupaient, qui ont œuvré à cette magnifique réalisation et qui lui ont donné le meilleur d’eux-mêmes, peuvent aujourd'hui être fiers du fruit de leurs efforts conjugués. J'ai eu un particulier plaisir à les saluer tout à l'heure sur le viaduc. La ligne fluide de ces 2 460 mètres, rythmée à intervalles réguliers par les sept pylônes haubanés, relie maintenant le Causse Rouge au Plateau du Larzac en survolant avec majesté la monumentale vallée du Tarn.
La finesse du viaduc de Millau ferait presque oublier qu’il est le plus haut du monde. Le fameux pylône P2 dépasse de dix-neuf mètres la tour Eiffel. C’est précisément à la société Eiffel, spécialiste mondial de la construction métallique, héritière d’un savoir-faire plus que séculaire, que la France doit ce nouveau symbole de sa capacité à innover.
Ces prouesses techniques témoignent de la force de l’ingénierie française, du savoir-faire qu’elle exporte partout dans le monde. Je ne citerai qu’un exemple récent, celui du pont de Rion-Anti-Rion en Grèce, qui est l’œuvre d’une autre société qui incarne aussi l’excellence française : Vinci. Il a ouvert le 8 août dernier pour permettre à la flamme olympique de franchir le détroit de Patras.
Cette réputation de haut niveau des ouvrages d’art français doit aussi beaucoup à la formation dispensée dans nos écoles d’ingénieurs. A cette occasion, je veux rendre un particulier hommage au prestigieux corps national des ponts et chaussées dont le Conseil général célèbre cette année le bicentenaire.
Au-delà de la technique, ce qui est aussi particulièrement remarquable, s’agissant du viaduc de Millau, c’est la façon dont a été conduit ce grand projet. Après 10 ans d’études, il a été décidé en 1998 que le viaduc ferait l’objet d’une concession de plein exercice pour la conception, la construction et l’exploitation. L'accord signé entre l'Etat et la compagnie Eiffage, concessionnaire pour 75 ans, prévoyait 39 mois de travaux, c’est-à-dire des délais très courts. Défi brillamment relevé ! Et je salue ici Monsieur Gayssot. Le pari a été tenu, Monsieur le Président, avec un mois d’avance !
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Cette réalisation impressionnante est un formidable atout pour Millau et le Sud Aveyron. Elle offre à toute la région la chance d’un nouveau développement. Car un soin particulier a été apporté pour que cet ouvrage d’intérêt national soit ouvert à son environnement et aussi à la vie de la vallée.
L’image de Millau a déjà changé, Monsieur le Maire. Dès l’été prochain, au moment du grand chassé-croisé des vacances, le viaduc, et ses 40 km d’autoroutes supplémentaires, soulageront naturellement Millau. La ville sera enfin rendue à ses habitants, à ses visiteurs et à ses jeunes enfants.
La construction du viaduc a déjà joué un rôle moteur dans l’activité économique de Millau. Et son exploitation créera des emplois, notamment avec le péage et le siège de la société gestionnaire de l’ouvrage, auxquels il faut ajouter le renforcement des services de gendarmerie et de douane.
Mais il y a surtout l’engouement exceptionnel qu’a engendré le viaduc, puisque 500 000 visiteurs se sont déjà succédés sur le site au fur et à mesure de sa construction. On peut penser que le mouvement va se poursuivre, tant l’ouvrage suscite à la fois la curiosité et l’admiration. Millau et sa région vont pouvoir compter sur cette forme nouvelle, une forme moderne du tourisme.
Millau va devenir une véritable destination, choisie pour elle-même et pour les attraits d’une région qui, par ailleurs, n’en manque pas.
Ses splendeurs naturelles, celles notamment du Parc régional des Grandes Causses : ses grottes et les spectaculaires gorges du Tarn, une flore de plus de 2 000 espèces, une faune protégée parmi laquelle le grand vautour fauve, réintroduit il y a une vingtaine d'années.
Patrimoine historique et architectural aussi : les fouilles romaines de la Graufesenque, les châteaux ou les simples bergeries aux toits de lauzes, les abbayes et les cités templières et hospitalières du Larzac témoignent de millénaires d’histoire.
Attraits économiques enfin. Avec un artisanat réputé, mondialement réputé. Avec les produits du terroir, issus de l’élevage de la brebis : le Roquefort et l’industrie du gant dont Millau est la capitale, et que célèbre le musée de France du gant et de la peau.
Tout cela, les visiteurs vont le découvrir. Et des entreprises seront intéressées, je n'en doute pas, à s’implanter sur ce qui va devenir un axe majeur d’échanges. Il faut investir pour les accueillir.
Les élus ont mené, depuis 3 ans, une importante réflexion en ce sens et un plan d’accompagnement de quelque 33 millions d’euros a été élaboré avec l’Etat pour financer notamment des projets de rénovation hôtelière ou de réhabilitation industrielle, pour la création du centre d'interprétation des grands ouvrages d'art et l’accueil des visiteurs au pied du viaduc.
Et conformément à ses engagements, l’Etat réalisera les travaux prévus entre Saint-Germain et la Cavalerie pour améliorer l’alternative gratuite au viaduc. Il aménagera, avant l’été 2006, l’aire de repos du viaduc pour en faire une véritable vitrine de Millau et de ses environs.
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Le viaduc de Millau est aussi un atout pour l’Aménagement de notre Territoire. Il permettra de franchir la vallée du Tarn en quelques minutes au lieu des 3 heures qui étaient parfois nécessaires. L’ouverture de cette voie, la plus directe entre Paris et la Méditerranée, soulagera aussi l’axe rhodanien.
Le viaduc s’inscrit ainsi dans une politique constante de désenclavement du Massif central, une politique constante et nécessaire, une politique qui s’est concrétisée par la construction de l’A 89 et de l’A 75 Clermont-Ferrand-Béziers. Mais pour faire face au trafic que le viaduc devrait induire au sud, l’Etat doit encore réaliser des aménagements : le contournement de Lodève, la section Pézenas – autoroute A 9 près de Béziers et l’A 750 jusqu’à Montpellier.
Au-delà du désenclavement du Massif central, la Nation investit dans ses infrastructures et renforce ainsi l’un de ses atouts essentiels pour l’avenir. Car la qualité et la densité de nos liaisons routières et ferroviaires contribuent à faire de la France l’un des premiers pays d’accueil pour les investissements étrangers. A l’heure de la construction européenne, nous devons conforter ces atouts. C’est tout le sens du grand programme d’infrastructures lancé par le gouvernement, à l’initiative de Gilles de Robien, pour l’horizon 2025. Avec ce programme, la France lancera 35 projets d’infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et fluviales. Ce sont 20 milliards d’euros qui seront engagés à l’horizon 2012. Effort, on peut le dire, sans précédent.
La Nation s’est, en effet, donné les moyens de sa politique, avec la création de l’Agence pour le Financement des Infrastructures de Transport en France qui bénéficiera des dotations budgétaires nécessaires et des dividendes versés par les sociétés d’autoroute. Elle pourra aussi s’appuyer sur des techniques modernes de financement, notamment les partenariats public-privé, pour lesquels un cadre clair vient d’être arrêté.
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Une grande politique d’investissement dans les infrastructures doit aussi prendre en compte les nécessités du développement durable. Je n’évoquerai que certains des aspects de cette exigence, les plus significatifs ou les plus actuels.
En matière de sécurité routière, nous enregistrons depuis deux ans une baisse historique du nombre de morts et de blessés. Ce recul nous montre qu’en ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, il n’y a pas de fatalité. C’est d’abord le résultat d’une véritable prise de conscience de nos compatriotes, qui ont incontestablement modifié leur comportement. C’est aussi le fruit de l’engagement de tous les acteurs. Et je tiens à saluer la mobilisation des membres du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin dans ce combat pour la sécurité des Français.
Bien sûr, rien n’est définitivement joué. Je le dis solennellement : nous ne baisserons pas la garde ! La mobilisation pour sauver les vies sur la route doit être toujours plus forte. Et pour cela, j’ai fixé de nouvelles priorités, au premier rang desquelles la prévention des accidents des jeunes, des deux roues et la lutte contre la conduite sans permis ou sans assurance. Dans ce cadre, j’ai demandé à ce qu’un dispositif soit mis en place pour aider les jeunes à financer leur apprentissage de la conduite. Je suis notamment favorable à ce qu’une partie du produit des infractions relevées par les radars automatiques puisse venir soutenir ce dispositif.
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Ces derniers mois, dans un autre domaine, nous avons eu à subir une forte hausse du prix du pétrole. Le secteur des transports est particulièrement dépendant de cette source d’énergie. Nous devons absolument réduire cette vulnérabilité. De plus la consommation de produits pétroliers augmente l’émission des gaz à effet de serre. Les politiques publiques ne peuvent plus ignorer la question du changement climatique. Elle devient une priorité mondiale. Le protocole de Kyoto entrera en vigueur le 16 février prochain, grâce à sa ratification par la Russie. Geste dont nous lui avons été particulièrement reconnaissants. La France s’est engagée quant à elle à stabiliser d’ici 2012 ses émissions au niveau de 1990. Or les transports routiers et les transports aériens produisent aujourd’hui près d’un tiers des gaz à effet de serre et, si rien n’est fait, cela ira en s’aggravant avec l’augmentation prévisible du trafic.
Inscrire la croissance des transports dans une perspective de développement durable impose donc d’agir sur tous les leviers pour réduire la consommation de pétrole. Il faut éviter les transports inutiles par un meilleur urbanisme et une meilleure organisation industrielle. Il faut développer des carburants alternatifs, comme les biocarburants ou l’hydrogène. Il faut améliorer les véhicules pour qu’ils soient plus économes. Il faut mieux gérer les infrastructures pour éviter les congestions. Il s’agit là d’un champ stratégique pour notre recherche technologique et nos politiques industrielles.
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Mesdames, Messieurs,
Le viaduc de Millau prend place parmi les plus brillants ouvrages de notre génie civil. Il incarne avec éclat l’élan de notre recherche et de notre technologie. Il traduit le dynamisme et la puissance de notre industrie. Il symbolise l’audace maîtrisée et la performance, mise au service du plus grand nombre.
Les Françaises et les Français sont fiers, à juste titre, des prouesses accomplies ici, et qui parlent pour la France. Une France moderne. Une France entreprenante et qui réussit. Une France qui investit dans l’avenir. Une France aux avant-postes du progrès mondial. Une France à la pointe de l’excellence scientifique et technique.
C’est tout cela que représente le viaduc de Millau, un modèle, une tradition, une exigence, une ambition pour la France.
Je vous remercie.

Jour J

Le rêve du pont enfin réalisé

Longtemps caressé, le rêve de pouvoir franchir aisément la majestueuse vallée du Tarn va officiellement se réaliser, ce matin, lorsque le Président de la République, Jacques Chirac, dévoilera une plaque scellée sur le pylône n° 2 qui coiffe la plus haute pile du monde; celle du viaduc de Millau. Au moment de prendre la parole à la salle des fêtes vers midi, Jacques Godfrain évoquera ce rêve, fait par des générations d’hommes et de femmes, et plus particulièrement par de jeunes écoliers de Peyre et de Comprégnac, il y a neuf ans. « Ils m’avaient écrit pour me dire qu’il manquait une passerelle pour qu’ils puissent passer sur l’autre rive avec leur vélo », se remémore le député-maire de Millau.« Et bien maintenant, il y a en une, et quelle passerelle », s’amuse M.Godfrain, qui a conservé par-devers lui la lettre des jeunes élèves dont il compte offrir une copie au président Chirac avec – cité du gant oblige – un gant de terre cuite protégé d’un cuir travaillé.
Aux côtés de tous les élus de l’axe de l’A75 qu’il a invités, Jacques Godfrain entend également associer à l’inauguration du pont « tous les ouvriers » qui ont contribué à sa construction depuis trois ans et sont « légitimement fiers de leur boulot. » Et le député-maire de souhaiter « qu’aucune manifestation ne leur gâche leur plaisir. » Un vœu partiellement exaucé puisqu’un rassemblement se déroulera devant la sous-préfecture contre, et exclusivement contre, la politique du gouvernement à l’heure où Jacques Chirac prendra la parole devant les forces vives.
promotion tous azimuts
S’il ne commente pas les attitudes de ses opposants, Jacques Godfrain entend assurer que 2005 sera – enfin – l’année de la communication pour Millau et sa région.« Le viaduc est un formidable vecteur d’image pour Millau, pour inciter les entreprises, les habitants à venir s’installer chez nous », explique le député-maire, qui annonce qu’en avril et mai prochain, « avant la saison », une vaste campagne de communication sera lancée dans le Nord de la France, notamment dans des hypermarchés. Nom de la campagne pour choisir l’A75 et si possible venir voir le viaduc d’en bas: « Passez par Millau. »
Un clin d’œil pour que cette formule qui l’été dernier encore renvoyait au célèbre bouchon devienne enfin synonyme de plaisir pour les vacanciers et les autres.
Philippe Rioux

Survol de la patrouille de France
A l’heure où le président de la République dévoilera la plaque scellée sur le pylône n°2, la patrouille de France survolera le viaduc en dessinant dans le ciel avec des fumigènes les couleurs tricolores. Hier matin, les pilotes ont effectué deux passages au-dessus du pont en formation «Diamant», l’une des 20qu’ils utilisent lors de leur programme.Un entraînement qui s’est ensuite prolongé au-dessus d’Orange.«C’est la première sortie officielle de la nouvelle patrouille», expliquait, hier matin à Millau Hôtel club, le lieutenant Anne Eeckhout, officier Relations puliques de la patrouille de France et de l’équipe de voltige ; ces deux unités formant les équipes de présentation de l’Armée de l’Air (EPAA).En effet, tous les ans, l’équipe de 9 pilotes (dont un remplaçant) est partiellement renouvelée. Trois nouveaux arrivants ont ainsi intégré la patrouille pour l’année 2005. Très expérimentés, ces pilotes de chasse, qui sont volontaires, sont choisis dans les rangs de l’armée de l’Air sur dossier puis après un entretien avec leurs pairs.«Cette cooptation garantit la parfaite cohésion du groupe», assure le lieutenant Eeckhout. Hier matin, la patrouille s’est entraînée à Orange avant de venir sur Millau pour effectuer deux passages sous la supervision du lieutenant-colonel Jean-Marc Girbe.10minutes seulement sont nécessaires aux Alphajet pour effectuer le trajet entre leur base de Salon-de-Provence et la cité du gant. Ce matin, la formation passera à 150 m au-dessus du viaduc pour saluer la prouesse technique et humaine.«C’est une belle image que la patrouille de France puisse rendre hommage à une telle construction», se félicitait le lieutenant Eeckhout. Nul doute que les pilotes, dirigés par le leader, le commandant Emmanuel Paillou, sont bien de cet avis.
Ph. R.


Le viaduc embrasé de rouge
L’artificier Lacroix-Ruggiéri, installé à Muret (Haute-Garonne) est un habitué des grands événements. La réputation de sa cellule spécialisée dans la conception et la réalisation de feux de prestige précède son nom bien au-delà de nos frontières. Ce n’est donc pas étonnant qu’il ait été choisi pour accompagner l’inauguration du viaduc de Millau ce mardi 14 décembre.
Architecture théâtrale
Le spectacle qui sera donné sur le tablier sera aussi haut que le viaduc, mais aussi le plus long avec une façade pyrotechnique de 2,7 km. Cependant, cela ne fait pas peur à David Proteau, le directeur artistique de Lacroix-Ruggiéri, étoile montante de l’artifice qui a signé le mémorable embrasement de la cité de Carcassonne. « Nous allons réaliser une architecture théâtrale, jeter un pont de feu entre les deux rives », explique-t-il.
Rien à voir donc avec un feu d’artifice traditionnel qui semblerait perdu au milieu de cette immensité paysagère. Un embrasement de 5 minutes de couleur rouge mettra en valeur, de façon statique le viaduc, comme pour Carcassonne.Ensuite, une rafale pyrotechnique se déploiera en deux secondes à la vitesse de 4400 km/h avec un lancer aérien de bombes à effets spéciaux. Cette 2e phase durera 4 minutes 20 .Étudiées dans le laboratoire de recherches de Mazères dans l’Ariège, conditionnées sur le site de Sainte-Foy-de-Peyrolières, acheminées par deux semi-remorques, les pièces ont été montées dans un hangar prêté par l’Armée de terre sur le camp du Larzac. Le spectacle débute cet après-midi à 17h30.
E.E.

En bref
> Timbre.Le timbre de Millau, dessiné par la jeune Sarah Lazarevic, sera présenté par le président de la Poste, Jean-Paul Bailly, aujourd’hui à 15h30 à la salle des fêtes de Creissels.
> Trois écrans géants en ville. Pour suivre la cérémonie sur le viaduc et le discours de la salle des fêtes, trois écrans géants ont été installés en centre ville de Millau: place Emma-Calvé, place des consuls et place du Beffroi.


Les préfets
Anne-Marie Escoffier (1999-2001)
La préfète Escoffier était en place au moment de la signature du décret de concession entre l’État et la Compagnie Eiffage du viaduc de Millau.Inspectrice générale de l’administration depuis 1996, elle avait particulièrement travaillé sur le dossier avec le ministère de l’Équipement et la DATAR, notamment pour la mise en place du programme d’accompagnement pour lequel elle avait impulsé les réflexions.Pour l’anecdote, la salle de l’AIOA, à Brocuéjouls, où se réunit le comité de pilotage s’appelle « Salle Anne-Marie ».
Pierre Bayle (2001-2003)
Le préfet Bayle a poursuivi dans la continuité, notamment lors de la signature par l’État du plan d’accompagnement.
Chantal Jourdan (2003-)
Chantal Jourdan va devoir gérer l’après-viaduc, la mise en place des projets et notamment l’aire de Brocuéjouls.


Inauguration express pour Jacques Chirac

Rêvé depuis des générations, le franchissement de la vallée du Tarn deviendra ce matin une réalité avec l’inauguration par le Président de la République du viaduc de Millau, pont multihaubané le plus haut du monde.
L’avion du chef de l’État et de sa suite devrait – si les conditions météo l’y autorisent – se poser sur le tarmac de l’aérodrome Millau-Larzac vers 11 heures ce mardi.Le chef de l’État se rendra ensuite, vraisemblablement via l’A75, jusqu’au viaduc où il se sera accueilli par les autorités sud aveyronnaises et les représentants du groupe Eiffage. Jacques Chirac doit ensuite se rendre près du pylône n° 2 qui coiffe la pile la plus haute du monde (245 m et 343 m avec pylône). Il dévoilera une plaque commémorative scellée sur le métal. Selon nos informations, le chef de l’État devrait ensuite s’attarder quelques minutes sur le tablier du viaduc pour s’adonner à son exercice favori: serrer les mains des ouvriers et personnels d’Eiffage pour les féliciter du titanesque travail accompli en trois ans pile. La cérémonie sera retransmise sur plusieurs écrans géants à Millau.
M. Chirac rejoindra ensuite la salle des fêtes du Parc de la Victoire où plusieurs centaines d’invités l’attendront.Après une introduction de son ancien ministre de la Coopération, le député-maire Jacques Godfrain; et une allocution du PDG d’Eiffage, Jean-François Roverato, le président Chirac prendra la parole vers 12 heures. Au même moment, une manifestation d’opposants à sa politique (associations et partis de gauche) se déroulera devant la sous-préfecture. Après son discours, le chef de l’État devrait prendre quelques instants autour d’un buffet avant de regagner Paris en début d’après-midi, mettant ainsi un terme à son 20e déplacement depuis le début de l’année. Il n’assistera donc pas à l’embrasement du viaduc, prévu à 17h30, prélude à une semaine de festivités.
Philippe Rioux

17.10.04

Le viaduc inauguré le 14 décembre

Depuis l’annonce par la Compagnie Eiffage du viaduc de Millau (CEVM) de la mise en service du pont à la pile la plus haute du monde pour le week-end du 17 décembre, les rumeurs allaient bon train pour déterminer à quelle date l’ouvrage dessiné par Norman Foster serait officiellement et en grandes pompes inauguré.« Tout dépend du calendrier du Président de la République », se bornait à déclarer le directeur général de la CEVM, Marc Legrand. Partant du principe que Jacques Chirac sera à Bruxelles pour un sommet européen à partir du 17 décembre et qu’il doit présider le conseil des ministres du mercredi 15 décembre, il ne restait plus que deux dates possibles : le lundi 13 ou le mardi 14 décembre.C’est semble-t-il cette dernière qui a été retenue.Dans un courrier adressé aux rédactions des organes de presse pour les inviter au salon des maires et des collectivités territoriales, le député-maire Jacques Godfrain convie les journalistes « à [le] retrouver autour de l’inauguration du viaduc de Millau le mardi 14 décembre. » Contacté hier par La Dépêche, l’ancien ministre de la Coopération et proche de Jacques Chirac, a confirmé cette date, calé avec le service du protocole de la Présidence de la République. Toutefois, M.Godfrain précise que l’annonce officielle de la venue du Président Chirac sera faite par l’Élysée et elle seule. Par ailleurs, le député-maire indique dans son courrier que « la ville brillera de tous ses feux et [qu’une] grande fête populaire va battre son plein du 14 au 19 décembre 2004 pour célébrer cet événement. »
Cette fête populaire voulue par le maire a dernièrement donné lieu à polémique sur son coût; l’opposition municipale ayant dévoilé, pour s’en offusquer, un projet à 550000€. Une somme issue d’un document de travail a rétorqué M. Godfrain qui n’entend pas cette fois voir annuler les festivités comme le passage du Dakar 2004 en janvier dernier.« Il n’y aura pas de deuxième Dakar », prévenait dernièrement Jacques Godfrain.
Philippe Rioux

14.10.04

Exposez votre photo du viaduc

La fin de la construction du viaduc approchant, il est proposé aux habitants de la communauté de communes Millau grands causses et sa région, d’exposer leurs plus belles photos, artistiques, insolites, etc. Le thème est bien évidemment la construction du viaduc de Millau, de ses débuts à aujourd’hui. Une seule photographie par personne pourra être présentée. Le format du tirage sera de 15x23 obligatoirement, couleur ou noir et blanc. Les photocopies couleurs ne sont pas acceptées. La photographie envoyée devra comporter au dos le nom et le prénom de l’auteur, ainsi que la date de prise de vue. Pour un retour de votre photographie, il est impératif de joindre une enveloppe A4 affranchie à 1€. Date limite de réception des tirages: 20 novembre 2004 à la Compagnie Eiffage du viaduc de Millau, « Ma photo du viaduc », 4, rue de la Mégisserie, BP121, 12100 Millau. La date de l’exposition sera donnée par voie de presse.
Pour toute information complémentaire: 06 87 58 70 33 ou 06 77 17 84 41.

7.10.04

Le viaduc en vedette du salon Fimbacte

Le viaduc de Millau, dont la mise en servicde aura lieu dans un peu plus de deux mois, sera l’une des vedettes du salon Fimbacte, dont la 9e édition se tient à Paris lundi 11 et mardi 12 octobre prochain.En effet, dans les locaux du Press Club de France sera présentée une exposition exceptionnelle sur les étapes décisives de la construction du plus haut viaduc du monde mais également sur les enjeux économiques pour la région. Plate-forme de promotion et de valorisation de la construction et de l’environnement, Fimbacte, créé en 1996, est cette année présidée par le député-maire de Millau Jacques Godfrain.Ce dernier inaugurera l’expositionsur le viaduc, lundi à 15h30.

3.10.04

Le viaduc au menu du tour de France

EXCLUSIF

Le viaduc de Millau sera au menu du Tour de France 2005. En effet, selon nos informations, Amaury Sport Organisation (ASO), la société organisatrice de la Grande Boucle qui cale les étapes de l’édition 2005, a arrêté sa décision jeudi 30 septembre dernier. Le Tour ne fera pas étape dans la Cité du Gant mais y sera de passage, après avoir circulé, via la D992, sous le grand viaduc.
« Comme nous l’avions fait en1994 avec le tunnel sous la Manche et en 1995 avec le pont de Normandie, nous saluerons comme il se doit le viaduc de Millau, dernier fleuron de la technologie française puisque, lors de la dernière semaine de course, le peloton traversera Millau après être passé au pied de ce monument et, bien sûr, sous l’œil des caméras », écrivent dans un document préparatoire Jean-Marie Leblanc, directeur général délégué, et Christian Prudhomme, directeur adjoint du cyclisme.
Contacté hier par La Dépêche du Midi, le député-maire de Millau a confirmé la nouvelle qu’il a apprise ce samedi. M.Godfrain, qui, depuis deux ans, négociait avec ASO pour concrétiser l’idée d’une étape contre la montre de 44 km entre Millau et Roquefort, fait contre mauvaise fortune bon cœur. Et il se refuse à faire un lien entre l’annulation du passage du Dakar à Millau en janvier dernier - organisé par ASO – et le refus d’ASO de retenir la candidature de Millau pour être ville étape en 2005.
Le tour confortera une saison délicate
« Nous n’avons effectivement pas d’étape mais je ne désespère pas d’obtenir un contre la montre et j’en ferai d’ailleurs la demande pour 2006 », explique l’ancien ministre, qui observe qu’un passage à un indéniable avantage sur une étape: « C’est gratuit. Nous ne débourserons rien. »
Jacques Godfrain se félicite d’autant plus du passage du Tour à Millau l’été prochain que nombre de commerçants ou de professionnels du tourisme du sud Aveyron craignent que la saison 2005 subisse le contrecoup de l’ouverture du viaduc, prévue le 17 décembre 2004. Et ce d’autant plus que les équipements d’accueils financés dans le cadre du programme d’accompagnement du viaduc et susceptibles d’intéresser les touristes – ou les quelque 500000 visiteurs du chantier du viaduc venus ces trois dernières années – ne seront pas prêts avant l’été 2006. Le passage du Tour devrait donc conforter une saison délicate. « Beaucoup de gens – dont je ne suis pas – craignent effectivement un trou d’air. Le passage du Tour de France sera une relance formidable, la meilleure réplique. Si Lance Armstrong est présent, Millau et le viaduc seront vus à la télé dans tous les États-Unis », s’enthousiasme le député-maire.
Un contre la montre ?
Persuadé que les pics d’audience de ce jour-là seront très élevés, M.Godfrain espère qu’ils convaincront ASOde revenir l’année d’après avec une étape contre la montre. Un regret peut -être pour les amoureux de la Petite Reine : que le Tour ne passe pas sur le grand viaduc. Mais la mythique course n’inscrit pas sa légende sur les autoroutes.
Philippe Rioux

2.10.04

L'après viaduc passe de 2005 à 2006

À moins de trois mois de l’ouverture du viaduc, le temps des études pour le programme d’accompagnement touche, enfin, à sa fin. En effet, ce jeudi soir au conseil de la communauté de communes de Millau Grands Causses a été votée à l’unanimité le lancement du concours de maîtrise d’œuvre pour l’espace d’accueil viaduc Millau Grands Causses et pour l’aire des Cazalous, deux des trois axes suggérés par l’étude de la SCET et adopté en mai dernier par les élus.
« Il y a trois ans, l’État nous a confié la réflexion du tourisme autour du viaduc.Aujourd’hui, nous lançons la mise en place pratique », s’est réjoui Jean-Luc Gayraud.Et le président de se féliciter plus avant du succès des visites du viaduc au départ du centre ville environ 50000 personnes depuis le lancement de la formule. » « Au début ça a fait ricané mais le résultat est là », estime le président tandis que Marie-Lise Tichit, vice-présidente déléguée au tourisme, affirme que « de l’avis des prestataires, la saison 2004 a été sauvée par le viaduc. »
« Maintenant, il est important qu’il n’y ait pas de trous entre l’ouverture du viaduc et celle des équipements touristiques finalisés », indique M. Gayraud. Sauf que la délibération – se conformant à la lourdeur des procédures – affiche un calendrier en décalage.« L’ouverture des équipements au public est prévue pour la saison touristique 2006. Dans un premier temps, un avis d’appel public à candidatures sera publié.Le projet de cahier des charges sera soumis à l’examen du prochain conseil de la communauté ainsi que la composition du jury et la fixation du montant des indemnités attribuées aux candidats non retenus. À l’issue de la procédure de concours, le choix d’un maître d’œuvre pourrait intervenir au mois de février 2005. Les travaux pourraient débuter en septembre 2005 », stipule la délibération.
« On ne remplit pas un trou par des mots », lance le Dr Gonzalès (PS). « Entre l’ouverture du viaduc et des espaces touristiques, on n’est pas dans les temps, alors que l’on sait depuis 10 ans qu’il allait y avoir un viaduc », estime le conseiller général de Millau-ouest. Observant que la visite du viaduc dure « une demi-journée », M.Gonzalès souhaite des actions pour retenir les touristes et remet sur la table son idée d’un « palais des congrès modulable. »
« Le viaduc n’est pas construit dans le désert mais dans une zone déjà touristique. L’A75 refait de nous la porte d’entrée du territoire », estime Jean-Luc Gayraud qui rappelle le cap fixé pour la communauté: « être ambitieux et raisonnable » dans les réalisations.
Philippe Rioux

24.9.04

Enrobé posé mais encore beaucoup de travail


La pose de l’enrobé bitumineux sur le tablier du viaduc, commencée mardi, s’est achevée sans encombre hier peu avant midi.Le viaduc dispose donc d’une belle chaussée sur laquelle Appia va procéder aux marquages. Mais si la dernière étape importante du chantier a pris fin hier, il reste encore beaucoup de travail.
Sur le tablier, il faudra poser les glissières GBA, faire les joints de chaussées aux extrémités, poser les lames brise-vent transparentes, mettre en place la signalisation, poser des instruments de contrôle tout le long mais aussi des déshumidificateurs à l’intérieur ainsi que des réseaux divers. Les sept pylônes recevront chacun une caméra capable de détecter un objet inanimé sur le viaduc (une voiture en panne ou un accident) et une signalisation lumineuse aérienne. Une fois tout ceci fait, les essais en chargement pourront commencer mi-novembre. « Ces essais se feront avec des camions et serviront à vérifier que la déformation théorique du tablier est conforme à la réalité », précise Jean-Pierre Martin, chef du projet. Une seconde série d’essais consistera à vérifier la dynamique du viaduc, c’est-à-dire sa résistance aux vibrations.« Le plus simple sera de tendre un câble (précontraint ou de hauban) avec un effort d’une centaine de tonnes, puis de le couper », explique M.Martin, qui précise:. « Toutes les opérations qu’il reste à faire ne sont pas spectaculaires mais sont très importantes.
Ph. R.

Le viaduc tout enrobé ce midi


Millau, le vendredi 24 septembre
Les équipes d’Appia ont poursuivi hier leur travail de pose de l’enrobé bitumineux sur le tablier du viaduc de Millau.« Tout s’est parfaitement déroulé. L’ensemble de l’enrobé sera fini d’être posé ce vendredi à midi, sous réserve des conditions météo », expliquait, hier à La Dépêche, Jean-Pierre Triquigneaux, directeur du laboratoire central de Corbas, où Appia a été élaboré l’enrobé (lire ci-dessous).
Les petits retards du début, dus à une dilatation du tablier plus forte que prévue, sont donc oubliés.La noria de camions apportant le bitume des deux usines de fabrication installées près de l’échangeur de la Gamasse, ne s’est pas interrompue pour alimenter les finisseurs.
Hier matin, le ciel couvert était toutefois source d’inquiétudes, mais la pose de l’enrobé peut s’effectuer sous quelques gouttes d’eau.« Tant que la couche d’étanchéité sur laquelle nous posons le bitume n’est pas détrempée par une pluie violente, on peut effectivement continuer à travailler. La chaleur dégagée par l’enrobé fait évaporer la bruine; l’enrobé fume un peu plus mais ce n’est pas gênant », explique M. Triquigneaux qui a fait le déplacement à Millau, notamment avec Bernard Héritier, directeur technique d’Appia, Michel Saubot, chef du service Structures de chaussées du laboratoire, et l’adjoint de ce dernier, Frédéric Loup.
Ph. R.