Edition du mercredi 3 novembre
Justice. José Bové comparaît lundi pour l’arrachage d’un pied de maïs transgénique. Il encourt 10 ans de prison et 150000 € d’amende mais reste plus déterminé que jamais.
OGM : "Nous transformerons le tribunal en lieu de débat"
À une semaine de son procès devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour sa participation à la première action d’arrachage de plants transgéniques des Faucheurs volontaires, José Bové a affiché, hier à Millau, sa sérénité et sa détermination. L’ancien porte-parole de la Confédération paysanne va comparaître avec huit autres personnes (lire encadré) pour « avoir détruit le 25 juillet 2004 à Menville en Haute-Garonne des plants de maïs OGM des sociétés Pioneer, Syngenta, GEVES, avec cette circonstance que les faits ont été commis en réunion de plus de 400 personnes agissant comme coauteurs ou complices. » Cet extrait de sa convocation en justice – qu’il a reçue des gendarmes millavois le 27 août dernier – ne laisse pas de ravir José Bové.« On est dans une situation singulière: il y a neuf prévenus mais le procureur lui-même indique qu’il y avait 400 participants », s’amuse le syndicaliste.
action collective
Dès lors, les quatre avocats des prévenus – Mes Christian et Marie-Christine Etelin, François Roux et Antoine Comte – vont se glisser dans cette brèche pour ouvrir « une bagarre juridique » avant que ne soit abordé le fond du dossier.« Le premier enjeu de ce procès est la prise en compte de l’action collective.On veut à tout prix que soient reconnues [par la justice] les personnes qui ont demandé à être entendues », expose José Bové.Observant que les formulaires remplis par centaines en ce sens par des Faucheurs auprès des gendarmes n’ont pas été pris en compte par le procureur qui ne poursuit que neuf personnes « parfaitement ciblées », José Bové et ses amis entendent invoquer « pour la première fois en France » l’article 388 du code de procédure pénale mentionnant la « comparution volontaire. » 200 à 300 Faucheurs envisagent ainsi de s’appuyer sur cet article pour se faire entendre du tribunal sur leur action « collective, à visage découvert et sans violence. »
dix ans de prison
Viendra ensuite, en un deuxième temps, « le pourquoi de ce mouvement de désobéissance civile », seul moyen pour « faire valoir le respect de la biodiversité, le droit des paysans à utiliser leurs semences et la volonté des citoyens. » Les neuf prévenus ont prévu de faire venir à la barre une dizaine de témoins, dont les noms – qui s’annoncent aussi réputés que surprenants – sont gardés pour l’heure secrets. Craignant que la présidente du tribunal n’évacue la question des OGM pour ne se concentrer que sur les faits, José Bové précise « on va construire le débat sur les OGM sur les trois procès, celui de Toulouse, celui de Riom le 14 décembre et celui d’Orléans le 19 janvier. Puisqu’on ne peut pas avoir le débat public que nous réclamons dans les instances normales, les tribunaux vont être transformés en lieu de débat. » « Ce premier procès des Faucheurs volontaires sera l’occasion de lancer le grand débat public sur les OGM qui devrait permettre aux citoyens de se prononcer à terme par référendum sur l’utilisation des OGMen agriculture et dans l’alimentation », indique d’ores et déjà le collectif des Faucheurs, déplorant la décision gouvernementale d’autoriser de nouveaux essais à l’air libre.
Quant à sa situation personnelle – suite à sa condamnation de Foix en 2001, il était en récidive légale à Menville – José Bové assume:« Pour l’arrachage d’un seul pied de maïs, je risque 10 ans de prison et 150000 € d’amende. »
Philippe Rioux
Transports. Luigi Martini succède à Denis Nègre à l’établissement multifonctionnel de la SNCF de Millau.
Nouvelle tête, nouvelle charte
Actualité chargée à la SNCF en fin de semaine dernière avec d’une part la passation de pouvoirs à la tête de l’établissement multifonctionnel (EMF) de Millau e XWQ Qntre Denis Nègre et Luigi Martini (La Dépêche du 30 octobre) et d’autre part la distribution auprès du grand public de la « Charte du service public de la SNCF. »
Encore directeur de l’EMF pour quelques heures, Denis Nègre a présenté le document de 8 pages. « Cette charte a nécessité deux années de travail à travers de nombreux forums.La SNCF y exprime son idée du service public ferroviaire », indiquait M.Nègre, plaçant la charte dans la même optique que la signature par la CGT de l’accord sur la prévention des conflits sociaux.
Puis, avant de souhaiter la bienvenue à son successeur et partir à Montpellier comme chef de projet pour créer une agence de gestion des bâtiments de la SNCF, Denis Nègre a fait un rapide tour d’horizon des cinq années qu’il a passées à Millau. À dessein, M.Nègre a, à chaque étape, cité l’avancée du chantier du viaduc.Et autant celui-ci progressait, autant les prérogatives de la SNCF semblaient régresser.
En 1999 est négocié l’accord sur les 35 heures et mis en place le CAP (système informatique pour programmer les travaux.) En 2000, « année faste »: accord sur les 35 heures signé; un ministre-cheminot, Jean-Claude Gayssot, qui viendra trois fois en deux ans à Millau; de grandes opérations périodiques; le renouvellement de 14 km de voies.En 2001, rénovations encore entre Saint-Rome et Saint-Georges puis Saint-Georges et Millau; et train de fret Clermont-Toulouse. En 2002, convention tripartite entre Réseau ferré de France (RFF), l’État et les Régions pour la modernisation de Béziers-Neussargues.« Et quand ça a été signé, on n’a plus rien fait », déplore M.Nègre, qui qualifie alors 2003 d’ « annus horribilis » (pas de travaux de modernisation, entretien limité, trains au ralenti, suppression du train de nuit). En 2004 « un renouveau » avec un minimum d’entretien et la qualification sécurité.
Reprenant la parole, le successeur, Luigi Martini – qui pour l’anecdote a déjà succédé à M.Nègre à Rodez autrefois – rebondit sur la situation actuelle.« Beaucoup de cheminots sont inquiets.Après la période euphorique, il y a une période difficile mais il faut rester raisonnablement optimiste.Nous avons des richesses humaines et de patrimoine.Béziers-Neussargues existe et des trains continueront à y rouler. »
Philippe Rioux
En vue
Véronique Galtier
Et de deux. Pour la seconde fois, en effet, la direction de la clinique Saint-Côme va contester la désignation par le syndicat Sud Santé de Véronique Galtier comme sa déléguée du personnel.
Le 13 octobre dernier, le syndicat, arguant d’avoir 15 % d’adhérents parmi le personnel de la clinique, estimait que sa représentativité lui permettait d’avoir voix au chapitre et de pouvoir mener une activité syndicale au sein de l’établissement racheté en 2003 par l’Union des mutuelles Aveyron Santé.
Une représentativité que la mutuelle conteste donc une nouvelle fois devant la justice; quitte à ouvrir un front syndical. En effet, le 12 octobre au cours d’une conférence de presse, plusieurs responsables de Sud Santé avaient menacé de mener « une campagne d’ampleur envers la Mutualité » si cette dernière estait en justice… La date de l’audience est prévue lundi 8 novembre à 10h30.
Théâtre. Sur scène au Créa le 17 novembre
L’or bleu de quatre compagnies
Culture. Textes, photos, témoignages et projection de «Mourir à Madrid.»
La guerre d’Espagne s’expose au Créa
Sévérac-le-Château
Les activités à venir du centre culturel et sportif
OGM : "Nous transformerons le tribunal en lieu de débat"
À une semaine de son procès devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour sa participation à la première action d’arrachage de plants transgéniques des Faucheurs volontaires, José Bové a affiché, hier à Millau, sa sérénité et sa détermination. L’ancien porte-parole de la Confédération paysanne va comparaître avec huit autres personnes (lire encadré) pour « avoir détruit le 25 juillet 2004 à Menville en Haute-Garonne des plants de maïs OGM des sociétés Pioneer, Syngenta, GEVES, avec cette circonstance que les faits ont été commis en réunion de plus de 400 personnes agissant comme coauteurs ou complices. » Cet extrait de sa convocation en justice – qu’il a reçue des gendarmes millavois le 27 août dernier – ne laisse pas de ravir José Bové.« On est dans une situation singulière: il y a neuf prévenus mais le procureur lui-même indique qu’il y avait 400 participants », s’amuse le syndicaliste.
action collective
Dès lors, les quatre avocats des prévenus – Mes Christian et Marie-Christine Etelin, François Roux et Antoine Comte – vont se glisser dans cette brèche pour ouvrir « une bagarre juridique » avant que ne soit abordé le fond du dossier.« Le premier enjeu de ce procès est la prise en compte de l’action collective.On veut à tout prix que soient reconnues [par la justice] les personnes qui ont demandé à être entendues », expose José Bové.Observant que les formulaires remplis par centaines en ce sens par des Faucheurs auprès des gendarmes n’ont pas été pris en compte par le procureur qui ne poursuit que neuf personnes « parfaitement ciblées », José Bové et ses amis entendent invoquer « pour la première fois en France » l’article 388 du code de procédure pénale mentionnant la « comparution volontaire. » 200 à 300 Faucheurs envisagent ainsi de s’appuyer sur cet article pour se faire entendre du tribunal sur leur action « collective, à visage découvert et sans violence. »
dix ans de prison
Viendra ensuite, en un deuxième temps, « le pourquoi de ce mouvement de désobéissance civile », seul moyen pour « faire valoir le respect de la biodiversité, le droit des paysans à utiliser leurs semences et la volonté des citoyens. » Les neuf prévenus ont prévu de faire venir à la barre une dizaine de témoins, dont les noms – qui s’annoncent aussi réputés que surprenants – sont gardés pour l’heure secrets. Craignant que la présidente du tribunal n’évacue la question des OGM pour ne se concentrer que sur les faits, José Bové précise « on va construire le débat sur les OGM sur les trois procès, celui de Toulouse, celui de Riom le 14 décembre et celui d’Orléans le 19 janvier. Puisqu’on ne peut pas avoir le débat public que nous réclamons dans les instances normales, les tribunaux vont être transformés en lieu de débat. » « Ce premier procès des Faucheurs volontaires sera l’occasion de lancer le grand débat public sur les OGM qui devrait permettre aux citoyens de se prononcer à terme par référendum sur l’utilisation des OGMen agriculture et dans l’alimentation », indique d’ores et déjà le collectif des Faucheurs, déplorant la décision gouvernementale d’autoriser de nouveaux essais à l’air libre.
Quant à sa situation personnelle – suite à sa condamnation de Foix en 2001, il était en récidive légale à Menville – José Bové assume:« Pour l’arrachage d’un seul pied de maïs, je risque 10 ans de prison et 150000 € d’amende. »
Philippe Rioux
Neuf prévenus
Les neuf prévenus qui comparaîtront lundi 8 novembre à 10heures sont: José Bové, Michel Daverat (conseiller régional d’Aquitaine), Jean Gravas (retraité), Pierre Labeyrie (conseiller municipal de Toulouse), Gilles Lemaire (secrétaire national des Verts), Jean-Baptiste Libouban (membre de la communauté de l’Arche), Noël Mamère (député Verts de Gironde), Gérard Onesta (député Verts européen et vice-président du Parlement européen) et François Simon (conseiller municipal de Toulouse).Tous devraient se retrouver la veille à Toulouse pour l’assemblée générale des Faucheurs volontaires d’OGM.
Transports. Luigi Martini succède à Denis Nègre à l’établissement multifonctionnel de la SNCF de Millau.
Nouvelle tête, nouvelle charte
Actualité chargée à la SNCF en fin de semaine dernière avec d’une part la passation de pouvoirs à la tête de l’établissement multifonctionnel (EMF) de Millau e XWQ Qntre Denis Nègre et Luigi Martini (La Dépêche du 30 octobre) et d’autre part la distribution auprès du grand public de la « Charte du service public de la SNCF. »
Encore directeur de l’EMF pour quelques heures, Denis Nègre a présenté le document de 8 pages. « Cette charte a nécessité deux années de travail à travers de nombreux forums.La SNCF y exprime son idée du service public ferroviaire », indiquait M.Nègre, plaçant la charte dans la même optique que la signature par la CGT de l’accord sur la prévention des conflits sociaux.
Puis, avant de souhaiter la bienvenue à son successeur et partir à Montpellier comme chef de projet pour créer une agence de gestion des bâtiments de la SNCF, Denis Nègre a fait un rapide tour d’horizon des cinq années qu’il a passées à Millau. À dessein, M.Nègre a, à chaque étape, cité l’avancée du chantier du viaduc.Et autant celui-ci progressait, autant les prérogatives de la SNCF semblaient régresser.
En 1999 est négocié l’accord sur les 35 heures et mis en place le CAP (système informatique pour programmer les travaux.) En 2000, « année faste »: accord sur les 35 heures signé; un ministre-cheminot, Jean-Claude Gayssot, qui viendra trois fois en deux ans à Millau; de grandes opérations périodiques; le renouvellement de 14 km de voies.En 2001, rénovations encore entre Saint-Rome et Saint-Georges puis Saint-Georges et Millau; et train de fret Clermont-Toulouse. En 2002, convention tripartite entre Réseau ferré de France (RFF), l’État et les Régions pour la modernisation de Béziers-Neussargues.« Et quand ça a été signé, on n’a plus rien fait », déplore M.Nègre, qui qualifie alors 2003 d’ « annus horribilis » (pas de travaux de modernisation, entretien limité, trains au ralenti, suppression du train de nuit). En 2004 « un renouveau » avec un minimum d’entretien et la qualification sécurité.
Reprenant la parole, le successeur, Luigi Martini – qui pour l’anecdote a déjà succédé à M.Nègre à Rodez autrefois – rebondit sur la situation actuelle.« Beaucoup de cheminots sont inquiets.Après la période euphorique, il y a une période difficile mais il faut rester raisonnablement optimiste.Nous avons des richesses humaines et de patrimoine.Béziers-Neussargues existe et des trains continueront à y rouler. »
Philippe Rioux
En vue
Véronique Galtier
Et de deux. Pour la seconde fois, en effet, la direction de la clinique Saint-Côme va contester la désignation par le syndicat Sud Santé de Véronique Galtier comme sa déléguée du personnel.
Le 13 octobre dernier, le syndicat, arguant d’avoir 15 % d’adhérents parmi le personnel de la clinique, estimait que sa représentativité lui permettait d’avoir voix au chapitre et de pouvoir mener une activité syndicale au sein de l’établissement racheté en 2003 par l’Union des mutuelles Aveyron Santé.
Une représentativité que la mutuelle conteste donc une nouvelle fois devant la justice; quitte à ouvrir un front syndical. En effet, le 12 octobre au cours d’une conférence de presse, plusieurs responsables de Sud Santé avaient menacé de mener « une campagne d’ampleur envers la Mutualité » si cette dernière estait en justice… La date de l’audience est prévue lundi 8 novembre à 10h30.
Théâtre. Sur scène au Créa le 17 novembre
L’or bleu de quatre compagnies
Culture. Textes, photos, témoignages et projection de «Mourir à Madrid.»
La guerre d’Espagne s’expose au Créa
Sévérac-le-Château
Les activités à venir du centre culturel et sportif
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