La Dépêche en sud Aveyron

27.5.05

A nos lecteurs

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26.5.05

Edition du jeudi 26 mai

Urbanisme. Lancement d’un programme d’amélioration des façades et toitures aux «abords visuels» du pont.

Vues du viaduc

La communauté de communes Millau Grands Causses a acté, lors de son dernier conseil, le projet de convention d’objectif et de partenariat à passer avec la compagnie Eiffage du viaduc de Millau (CEVM) pour l’amélioration des façades et toitures visibles du viaduc. « Afin de favoriser encore plus l’amélioration de l’environnement par l’embellissement du bâti dans des lieux particulièrement stratégiques de la communauté, notamment aux abords visuels du viaduc de Millau, il semble intéressant aujourd’hui d’encourager les propriétaires privés pour la restauration des façades ou des toitures de leurs immeubles, sur certains secteurs particulièrement identifiés, dans les communes de Comprégnac, Creissels, Millau et Saint-Georges. De tels travaux sont parfaitement éligibles au titre de la charte 1 % A75 et notamment dans les dispositions de l’avenant permettant d’intégrer le 1 % concédé », indique la délibération.
Le pilotage et la coordination de l’opération seront assurés par la communauté et son architecte conseil. La CEVM affecte 100 000 € sur trois ans à l’opération qui consiste à aider les propriétaires à hauteur de 30 % du montant de leurs travaux (plafonné à 7620€).
Cette délibération a déclenché le courroux de Me Esperce. « Alors qu’il y a des problèmes aux Cazalous (acquisition foncière, aménagement), on met 100 000 € pour des opérations façades qui reçoivent déjà des subventions. Ces 100 000 € seraient mieux utilisés aux Cazalous plutôt que pour faire de l’électoralisme », assène l’avocat, annonçant son vote contre. Martine Pérez (PCF) redoute de son côté ce soit « Eiffage qui tranche ». Se défendant de tout électoralisme, Jean-Luc Gayraud estime au contraire que la mesure s’inscrit dans la volonté d’« avoir le territoire le plus attractif possible » et rappelle que les Cazalous ne souffrent « pas de problèmes financiers » mais fonciers. Jacques Godfrain trouve lui aussi que la mesure est bonne « pour renvoyer le public vers une ville coquette et bien aménagée ».
Philippe Rioux

Les secteurs concernés
Creissels: place du Baoumas, D992. Comprégnac : village de Peyre. St-Georges : entrée est D992, hameau de Luzençon, Craissac, Crayssaguet, Segonhac. Millau : entrée de l’agglomération, quai Sully-Chaliès, rues de la Saunerie, du Champ-du-Prieur, du Rajol, du 19 mars 1962, avenue Gambetta, village de St-Germain.


Les comptes administratifs 2004 approuvés
Présentés par Danièle Vergonnier, vice-présidente déléguée aux Finances, le compte administratif 2004 et le compte de gestion du trésorier de la communauté de communes ont été approuvés par le conseil. De même ont été approuvés le compte administratif et le compte de gestion du trésorier de l’office de tourisme. Concernant ce dernier, Mme Vergonnier a expliqué que le déficit de l’exercice est « lié essentiellement à la non-réalisation de subventions (Europe, Département, etc.) et à la prise en charge des dépenses concernant l’inauguration du viaduc telles que l’accueil de journalistes, la gestion des appels, etc. »


Tribunes libres

Dire non pour changer de politique
par Guy Holstein, de l'Alternative de gauche
I Depuis plus de 20 ans, à travers les 5 traités qui se sont succédé, de Rome à l’Acte Unique, au traité de Nice en passant par Maastrich et Amsterdam, notre pays subit les effets ravageurs d’une politique néolibérale appliquée avec obstination par les gouvernements successifs, de Droite comme de Gauche, de Jospin comme de Raffarin. Depuis plus de 20 ans, dans une alternance de « refus et de refus », les citoyens mécontents et exaspérés la rejettent tour à tour sans pour autant obtenir les changements économiques et sociaux attendus. Depuis plus de 20 ans, nos gouvernants se disent impuissants et accusent Bruxelles de tous les maux. C’est là que se trouve une première imposture. Car nos gouvernants nous mentent. Membres du Conseil des ministres de l’Union européenne, ils décident à Bruxelles la potion de politique libérale qu’ils appliquent ensuite chez eux. Ainsi, malgré ce que les tenants du oui affirment, il n’y a pas deux politiques, l’une de Raffarin et l’autre de Bruxelles, il n’y en a qu’une, à Paris comme à Bruxelles, comme partout ailleurs en Europe et que les peuples rej ettent.
La seule chose qui change c’est la manière de l’appliquer. Chacun a la sienne et Schröder en Allemagne vient d’en faire les frais. Il est vrai que, pour Raffarin, mettre en œuvre une politique au service exclusif du Medef, ça n’aide pas. Cela ne change rien au vécu de ceux qui en ont assez du chômage, de la misère, de la précarité, des délocalisations. Le néolibéralisme a partout les mêmes conséquences. Cette Constitution que l’on nous propose et que l’on nous présente comme la solution à tous les problèmes économiques et sociaux, et c’est là que se trouve la deuxième imposture, reprend, harmonise et aggrave, dans sa partie III en particulier, tous les traités qui l’ont précédée et notamment celui de Nice.
Son véritable but, à travers sa prétendue nouveauté, consiste à légitimer et à constitutionnaliser la politique néolibérale passée, présente et à venir. Ce ne sont pas les 5 modifications limitées au domaine institutionnel qui changent son contenu sur le fond. Cette Constitution n’apporte rien que nous ne connaissons déjà. Nous pouvons dire même que nous en subissons les effets avant de l’avoir votée. D’aucuns nous disent qu’il nous faut répondre oui au référendum parce que, selon eux, ce traité constitutionnel présente de nombreuses avancées et que nous pourrions ensuite l’améliorer. C’est ce que l’on nous disait déjà pour Maastrich en 1992 : « Votez oui, le social viendra après » (J. Delors). Davantage de démocratie, plus de social, plus de solidarité, plus de services publics nous dit-on. Mais à qui fera-t-on croire que cette Constitution pourra demain mettre en œuvre une politique différente de celle des traités qui la composent ? À qui fera-t-on croire que l’expérience de 20 années passées au fil d’une politique désastreuse puisse s’effacer devant de sempiternelles promesses. À qui fera-t-on croire que l’amélioration du pire puisse constituer un progrès. Pour l’Alternative de Gauche cela suffit, il faut maintenant arrêter et changer de politique. Dire non à ce traité sera un premier pas pour constituer un nouveau rapport de force favorable à une Europe sociale, à une Europe de justice et de paix. Notre réponse sera non à ce référendum.

Ne pas arrêter la marche de l’Europe
par Gérard Deruy,ancien maire PS de Millau
[…] L’on ne peut décider d’arrêter la marche en avant de l’Union européenne engagée depuis 1957. Cette marche nous a conduit du marché commun à la monnaie commune, de la guerre à la paix, du nationalisme incarné par de Villiers à la solidarité entre les peuples européens. Je voterai oui parce que le texte qui nous est proposé nous aidera dans cette marche en avant, parce qu’il est trop facile de rendre l’Europe responsable de tout ce qui ne va pas dans notre propre pays et qui découle de politiques nationales. Dire comme certains que nos hôpitaux sont menacés par le traité constitutionnel est malhonnête alors que, justement, les politiques de santé, l’éducation nationale, la culture relèvent exclusivement des compétences nationales. Si notre hôpital ne va pas bien, ce n’est pas à l’Europe qu’il faut s’en prendre mais à nos propres gouvernants dont nous aurons à juger l’action en 2007 et non le 29 mai. Voter dimanche contre Chirac, c’est perdre sa voix et faire perdre l’Europe car le président de la République restera en place jusqu’à la fin de son mandat quel que soit le résultat, comme il l’a annoncé et comme il en a le droit. Je voterai oui car avec l’application du traité, pour la 1re fois, le rôle des services publics, sous l’appellation de services d’intérêts économiques généraux, est défini et reconnu juridiquement. Chaque État reste maître de ses choix en matière de services publics et peut organiser, sans en référer à quiconque, toute action de services, y compris ceux qui seraient déficitaires dans les territoires ruraux les moins peuplés et les plus fragiles. Je voterai oui car cette constitution est protectrice des droits sociaux énumérés dans la charte des droits fondamentaux et qui pourront, si nécessaire, faire l’objet de recours devant les tribunaux européens. Je voterai oui car cette constitution est une communauté et que je me sens solidaire de tous les peuples qui la composent, y compris ceux qui sont aujourd’hui les plus fragiles et qui demain, à nos côtés, reprendront le chemin du développement et de la prospérité.

25.5.05

Edition du mercredi 25 mai

Politique. Conseiller général PS de Millau-ouest, le Dr Gonzalès dénonce les choix d’aménagements.

«Il y a une impréparation de l’après viaduc»

Au lendemain de la commission permanente du conseil général qui a entériné les aménagements provisoires qui seront réalisés pour cet été à l’aire du viaduc de Brocuéjouls, le Dr Jean-Dominique Gonzalès, conseiller général PS de Millau-ouest a tenu hier une conférence de presse pour dire son total désaccord avec les choix d’aménagements de l’après-viaduc.
« J’ai interrogé le président Puech pour savoir si oui ou non il y aurait à Brocuéjouls une activité commerciale. Et apparemment, si on peut répondre oui ou non au référendum sur la constitution européenne, c'était plus difficile pour lui de répondre à cette simple question », observe l’élu millavois qui a finalement, dit-il, obtenu une réponse, affirmative, par la voix de Pierre-Marie Blanquet. Le Dr Gonzalès est totalement opposé à ce choix. « Dans un premier temps, on a une buvette provisoire. Et dans un 2e temps, une activité commerciale vraie et complète. Arrêtons de mentir au Millavois : on est en train d’organiser le contournement touristique de Millau », analyse l’élu qui observe que la CCI s’est retirée de l’association de préfiguration candidate à la gestion définitive de l’aire ; et que les commerçants millavois sont très majoritairement opposés à la commercialisation de cet été.
« On est en train d’aménager une aire commerciale sur une route privée », se désole le Dr Gonzalès qui s’interroge : « S’il y a tout à Brocuéjouls (produits dérivés du viaduc, produits régionaux, etc.), pourquoi les gens redescendraient à Millau ? Après une visite des caves de Roquefort, un passage sur le viaduc et un arrêt à Brocuéjouls, les autocaristes poursuivront leur route », pronostique l’élu. Soulignant les difficultés des Cazalous et l’absence de projet autour de la pile P2 « la seule que l’on peut approcher de près », le Dr Gonzalès estime que « plutôt que de faire une activité commerciale à Brocuéjouls, on ferait mieux de créer des équipements structurants. »
pieds nickelés
Globalement M. Gonzalès estime qu’ « il y a une impréparation de l’après-viaduc, à moins que ce ne soit de l’incompétence. » « ça fait dix ans que l’on sait qu’il y aura le viaduc et l’équipe de pieds nickelés Godfrain-Gayraud-Puech n’a pas fait grand-chose, alors qu’ils sont proches du gouvernement en place », poursuit le Dr Gonzalès, qui aurait aimé par exemple que la majorité municipale millavoise obtienne pour la rétrocession de la rocade au Département puis à l’État « un dédommagement d’au moins une année d’investissement de la Ville (4,5M€ environ). »
Philippe Rioux

Urbanisme. Nouveau plan de financement pour la seconde tranche.

Friche Guibert : poursuite de la dépollution

Le dernier conseil de la communauté de communes a acté le nouveau plan de financement de la 2e tranche du chantier de dépollution-démolition de la friche Guibert. Initialement, le plan prévoyait une aide de 42 000 € de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). « Or, compte tenu de ses disponibilités financières, l’Ademe a été amenée à plafonner ses aides d’une manière très drastique. Il en résulte que celle-ci sera limitée à 9 000€. » Le nouveau plan de financement sera donc pour 80 361 €HT : 9 000 € de l’Ademe (11 %), 24 108,30 € de l’Europe (30 %) et 47 252,70 € pour la communauté (59 %).
Pour Martine Pérez (PCF), la diminution de l’aide de l’Ademe illustre « les désengagements de l’État qui mettent en péril les finances des collectivités territoriales. » « Pas du tout. Il y a eu un gel budgétaire des crédits de l’Ademe puis un déblocage de ces crédits, à somme identique. Le problème est que l’Ademe a de plus en plus de dossiers à traiter », rétorquait le député-maire UMP Jacques Godfrain. « En tout cas, c’est décevant », concluait Jean-Luc Gayraud.
Ph. R.

Tribunes libres

Oui dans l’intérêt de la France
par Jacques Caubel, conseiller national UDF
C’est le 29 mai que vous allez pouvoir par votre vote valider ou recaler le projet de constitution européenne. Valider c’est accepter l’idée que le fonctionnement de l’Europe des technocrates d’aujourd’hui est révolu, qu’une nouvelle aire d’espérance et de progrès dans tous les domaines, économiques, sociaux, judiciaires, de défense, scellée sur une structure politique élue au suffrage universel va nous faire renouer avec une plus grande démocratie, nous apportera plus de sécurité, nous permettra de faire face aux enjeux incontournables de la mondialisation comme acteur et non comme victime expiatoire. Voter oui, c’est donner à la France la chance de capitaliser sur l’avenir, d’être un acteur incontournable du développement des pays émergents qui viennent de nous rejoindre, d’être un pilier de ce bloc européen seul capable de faire face aux grands enjeux du XXIe siècle sur tous les Continents, pour le seul intérêt de nos Peuples. Recaler c’est considérer qu’aujourd’hui l’Europe et son fonctionnement hyper-fonctionnarisé, au seul service du monde de la finance et des marchés, qui favorise disparitions d’entreprises, de services publics, délocalisations, importations et au bout du compte chômage, précarité, insécurité, délinquance, immigration incontrôlée, est le modèle de société que nous voulons y compris pour les générations à venir ! Est-ce cela que nous voulons vraiment ? Voter non, c’est qualifier le traité de Nice qui continuera à fonctionner, générant les mêmes effets pervers quaujourd’hui et ce pour bon nombre d’années avant que nous arrivions à trouver la sagesse de nous unir autour d’une nouvelle Constitution, qui aussi bonne soit-elle nous aura fait perdre beaucoup de temps, certainement trop de temps pour les plus vuln érables. Je reste convaincu que l’Union a toujours fait la force, l’Histoire nous l’a souvent rappelé, et que la France seule ou isolée ne peut avoir aucun avenir. Il ne faut pas, ce 29 mai 2005, se tromper d’élection, le gouvernement français n’est pas censurable, seul notre avenir le serait ! Voter pour la France et pour son avenir dans une Europe unie et forte le 29 mai 2005, c’est choisir le oui.

Respectons les citoyens
par Martine Pérez, conseillère régionale PCF
Je conçois que certains puissent de par leurs intérêts, défendre une politique ultralibérale. Le 29 mai les électrices, les électeurs ont à se déterminer en connaissance de cause, à partir de leur vécu, de leur expérience. Je désapprouve par contre l’attitude des partisans du oui qui argumentent en citant des articles incomplets ou pire en faisant dire à cette constitution le contraire de ce qui y écrit. Exemple : les services publics. On nous cite l’article III 12.2, niais en oubliant deux éléments essentiels : il n’est pas fait référence aux services publics mais à des services d’intérêts économiques généraux. En mars 2004, la commission de Bruxelles a elle-même spécifié que les SIEG ne devait pas être confondus avec les services publics. De plus, cet article précise: « (...) sans préjudice des articles 1-5, 111-166 et 111-167 ». Or, ces articles constituent la négation même de tout service public. Chacun a désormais le texte en sa possession pour vérifier. De même, ces partisans du oui osent parler d’avancées démocratiques. Où sont-elles passées quand une constitution fixe une fois pour toutes les politiques économiques, sociales, fiscales ou militaires en les soustrayant au suffrage universel ? Comment parler de pouvoirs accrus d’un parlement dépourvu de compétences législatives et dont larticles 1.1.1-157 alinéa 2 fixe aux députés l’objectif de réaliser la libre circulation des capitaux? Au fur et à mesure que nous débattons, texte en main, il devient évident que voter oui, c’est signer un chèque en blanc au Medef, au grand patronat tant en Europe qu’en France. Voter oui c’est approuver pour l’Europe la politique libérale de Chirac et Raffarin, c’est ouvrir un boulevard à des directives qui par la casse des services: publics, par les délocalisations, la mise en concurrence des salariés, nous ramènera au XIXe siècle. L’avenir et l’espoir sont dans le vote non.

France, mère de l’Europe
par Jacques Godfrain, député-maire UMP
Dimanche prochain c’est la fête des Mères c’est-à-dire que toutes celles qui ont donné leur vie ou qui l’ont reçue auront une place particulière dans le coeur de celles et ceux qui doivent tant à qui les a mis au Monde ou simplement éduqués. Beaucoup d’entre elles ont surmonté le quotidien, souvent difficile, pour assurer un avenir, une vie, une vocation. Le destin d’un enfant mérite que l’on oublie le quotidien pour voir plus haut et plus loin. Il en est de même pour l’Europe. Au-delà de l’immédiat et des heures actuelles, il y a des peuples qui veulent vivre en paix, qui veulent bâtir ensemble et qui veulent semer et moissonner en commun. Que la France dans son choix de dimanche prochain n’empêche pas cet élan du coeur et qu’au contraire elle soit la Mère de l’Europe.

Echos d'Europe
Conférence sur l’éducation
Le syndicat enseignant SNES-FSU organise au lycée Jean-Vigo de Millau une conférence-débat ce jeudi 26 mai à partir de 18 h15 avec Nico Hirtt un enseignant belge auteur de nombreux ouvrages sur la Marchandisation de l’Education, notamment L’école sacrifiée, la démocratisation de l’enseignement à l’épreuve de la crise du capitalisme (Ed. EPO, 1996) Les nouveaux maîtres de l’Ecole (Ed. EPO, 2000) et L’école prostituée (Ed. Labor-Espaces de Libertés, 2001). Licencié en sciences physiques de l’UCL, professeur de physique et de mathématique dans l’enseignement secondaire supérieur en Belgique, membre fondateur de l’Aped (Appel pour une école démocratique) et rédacteur en chef de la revue « L’école démocratique » (www.ecoledemocratique.org), M. Hirtt apportera un éclairage intéressant sur les politiques européennes de l’Education. La soirée destinée aux enseignants est ouverte aux parents et lycéens.

24.5.05

Edition du mardi 24 mai

Environnement. Le CNEP, qui a mené les étides, dénonce les erreurs des écologistes.

Neosac : les scientifiques montent au créneau

Couper court le plus vite possible à la polémique. Tels sont depuis quelques jours les objectifs des promoteurs du projet Neosac, ce sac biodégradable à durée de vie limitée dont le lancement national s’est effectué ave succès le 20 avril à Millau avec 1,2 million d’exemplaires distribués sur le territoire du parc naturel régional des Grands Causses. Sitôt le sac disponible, le centre national d’information indépendante sur les déchets (CNIID) – une association écologiste créée en 1997 et affiliée à la Coordination nationale pour la réduction des déchets à la source – a contesté la biodégradabilité du Neosac. Et ce en invoquant principalement trois arguments : le Neosac ne respecte pas la norme NF EN 13 432 ; le polyéthylène (donc ses fragments) est inerte et non biodégradable ; les additifs sont des produits toxiques à base de dithiocarbonates qui peuvent contenir des métaux lourds.
Cette série d’accusations, relayées localement par le conseiller municipal Claude Alibert (Verts), a provoqué l’indignation des promoteurs du Neosac. Dans nos colonnes, Jocelyne Duplain, présidente de la CCI Le Puy-Yssingeaux qui porte le projet, se désolait du procès d’intention idéologique fait aux industriels et confirmait la biodégradabilité du Neosac (La Dépêche du 18 mai). Un communiqué diffusé par la CCI s’interrogeait même : « Est-ce que [les plasturgistes doivent] payer les difficultés liées à la gestion des déchets ? »
Afin de mettre un terme à la polémique et aux contrevérités, le professeur Jacques Lemaire, directeur du centre national d’évaluation et de photoprotection (CNEP) monte au créneau pour défendre le processus scientifique qu’il a validé.
secret industriel
Le Pr Lemaire explique que Neosac – produit nouveau donc ne pouvant répondre aux normes existantes – entre dans le domaine de la biodégradabilité acquise et non pas intrinsèque. « C’est-à-dire que Neosac devient biodégradable en deux temps par oxo-dégradation. Si le sac est dispersé, en trois mois à l’extérieur, il s’oxyde et se fragmente. Puis durant les deux années suivantes, dans le sol, les fragments de polymère se dégradent et deviennent des nutriments », résume le professeur.
Sur les additifs chimiques intégrés au polyéthylène pour en faire le Neosac, le professeur assure « qu’il n’y a pas d’éco-toxicité. » Toutefois, le scientifique ne peut lever le voile sur la nature des additifs en raison d’une « confidentialité industrielle. » « Le Neosac est brevetable mais un brevet ne serait pas positif sur le plan industriel car le dépôt d’un brevet peut dévoiler une idée originale qui peut être copiée », explique le Pr Lemaire, qui précise que pour le Neosac, le CNEP a testé 330 formules…
Cette confidentialité, ce secret, nécessaires pour « prendre de l’avance » dans la fabrication du Neosac, sont bien évidemment à la source de la polémique. « Nous communiquons avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et sous réserve qu’elle nous envoie un rapport de confidentialité, nous lui dévoilerons le processus de fabrication », indique le Pr Lemaire. La volonté de transparence des promoteurs de Neosac sera d’ailleurs vérifiable avec la publication des études réalisées pour ce produt innovant ; qui interviendra « dans l’année. »
Philippe Rioux

Politique. A cinq jours du référendum.

L’UDF croit au oui

Gilbert Cayron, président de l’UDF-12, Jean-Luc Gayraud, conseiller national et Jacques Caubel, responsable de la circonscription abordent avec confiance la dernière ligne droite avant le scrutin référendaire de dimanche. « Notre engagement pour le oui est dans la logique de la tradition européenne de notre famille puisque ce sont nos aïeux qui, en 1956, ont construit l’Europe avec des valeurs humaines auxquelles nous sommes très attachés et qui se retrouvent dans la constitution », entame M. Cayron. « Il y a 15 ou 20 ans, nous étions bien seuls à militer pour l’Europe. Aujourd’hui, l’idée a fait son chemin puisque même ceux qui sont contre la constitution se disent européens », observe Jean-Luc Gayraud.
Si les trois hommes se félicitent d’ailleurs du débat vivant qui s’est instauré en France autour de l’Europe, revenue au-devant de la scène, ils se réjouissent pareillement du choix « courageux » du référendum, « malgré le risque du non. » « Le référendum, on ne sait pas trop s’en servir car les politiques n’ont pas assez pris l’habitude de consulter les citoyens », remarque Jean-Luc Gayraud, qui se désole de voir que « les gens qui veulent voter non ont un argumentaire de politique intérieure. »
Durant ces cinq jours de campagne, l’UDF veut donc convaincre, notamment les indécis, qu’il faut se prononcer non sur la situation intérieure ou l’adhésion de la Turquie mais sur l’Europe et rien que sur l‘Europe. « Bien sûr, la constitution pourrait être mieux, aller plus loin - l’UDF propose d’ailleurs un président de l’Union élu au suffrage universel – mais personne jusqu’à présent ne m’a prouvé que ce texte contenait un recul sur quoi que ce soit », expose M. Gayraud, qui met en garde les électeurs sur le message que donnera la France le 29 mai au soir. « La France a donné l’impulsion à l’Europe, un Français a présidé la convention, nous avons été de tous les arbitrages », plaide l’élu, qui estime qu’un non français serait bien plus problématique qu’un non des Pays-Bas. « Ne pas adhérer à la constitution, c’est se retrouver avec le traité de Noce et ses inconvénients. Voter oui, c’est faire un pas de plus vers la démocratie et donner à ‘Europe la possibilité de parler d’égal à égal avec les autres blocs chinois, indiens ou américains », conclut Jacques Caubel.
Ph. R.

Environnement. C’est l’un des plus Beaux villages de France

Un livret pour découvrir Peyre

La communauté de communes Millau Grands Causses va sortir un livret touristique franco-anglais sur le village de Peyre, classé parmi les plus Beaux villages de France. Tiré à 3000 exemplaires pour un coût de 9153,90€ TTC, il abordera plusieurs thèmes : histoire, architecture, géologie-paysages, faune-flore, anecdotes-vie du village, maison de la truffe, balades et randonnées... Imprimé chez Maury-Editions du Beffroi, cet ouvrage sera vendu dans les librairies locales, les offices de tourisme du sud Aveyron, au point d’acccueil de Peyre, au sein des maisons thématiques de la communauté.
Ph. R.

Echo d'Europe
Non de gauche : conférence de Ricardo Pétrella
Le collectif Pour construire une autre Europe : dire non au traité constitutionnel organise une conférence ce vendredi 27 mai à 21 heures à la salle Combes dans le but d’apporter une éclaraige aux indécis ou aux convaincus. Pour ce faire, le collectif a invité Ricardo Pétrella. «Au cours d’une conférence, suivie d’un débat, [il] traitera prioritairement deux sujets fondamentaux pour le devenir de l’Europe et des générations à venir. Pour le 1er thème, Traité constitutionnel : le cas de l’eau Ricardo Pétrella fait autorité dans le monde. Il est à l’origine d’une réunion d’experts internationaux : président-fondateur du groupe de Lisbonne Pour un contrat mondial de l’eau et président du Forum mondial de l’Eau dont les instances se sont tenues en mars dernier à Genève. Pour le 2e thème, l’éducation, Ricardo Pétrella possède une longue expérience d’acteur en ce domaine : il est professeur chargé de la chaire Environnement à l’université catholique de Louvain en Belgique. Il est aussi un analyste perspicace des divers systèmes éducatifs dans le monde. Mais Ricardo Pétrella ajoute à ces compétences une connaissance parfaite des rouages européens : il fut, en effet, membre de la Commission européenne. Européen convaincu, il fera part à l’auditoire de son expérience au sein de cette Commission. Conférencier hors pair, très sollicité de par le monde, Millau aura le privilège de le recevoir après Rome et avant son envol pour le Canada.»

23.5.05

Edition du lundi 23 mai

Economie. Création prochaine du parc Millau Sud et agrandissement du parc Millau Lévezou

Extension des parcs d’activités

Le développement économique autour de Millau s’organise et va bon train pour profiter de l’effet viaduc et accueillir les entrepreneurs désirant tirer profit de l’A75. Ce développement s’articule au nord comme au sud de la cité du gant.
Au sud, il s’agit de la création prochaine d’une zone d’activité portée par la chambre de commerce et d’industrie (CCI) Millau sud Aveyron. Cette zone - l’un des points clés du programme du président de la chambre Jérôme Rouve - se situe près de la sortie 47 de l’A75, entre le ruban autoroutier et la D999. Elle se bâtira sur la plateforme créée pour le chantier autoroutier et qui fut utilisée lors du Teknival 2003 ; soit 126237 m². A cette superficie, la commune de La Cavalerie apporte une parcelle de 17127 m². Cette zone sera réservée aux entreprises locales ayant une activité industrielle ou artisanale. La CCI a souhaité associer la communauté de communes Millau Grands Causses au projet pour trois raisons : ce parc est quasi attenant au territoire intercommunal et près de l’échangeur desservant Millau ;il peut intéresser des entreprises de la communauté ; enfin, il convient d’avoir une cohérence dans la commercialisation des futurs lots avec le parc Millau Lévezou (au nord).
Un syndicat mixte va donc être créé, regroupant la CCI, la commune de La Cavalerie et donc l’intercommunalité millavoise. Lors de son dernier conseil, jeudi, la communauté a désigné pour siéger au syndicat mixte Jean-Luc Gayraud, Jacques Godfrain et Jules-Marie Guibert comme titulaires ; Gérard Prêtre, Jacques Caubel et André Caubel comme suppléants.
lisibilité ?
Par convention, La Cavalerie reversera «pendant trois ans aux communes ou groupements du département sièges d’une entreprise se délocalisant sur ce parc d’activités, une partie de la taxe professionnelle (TP) perçue sur cette entreprise.» La Cavalerie s’engage également «à reverser au syndicat 60% du produit global de la TP et du foncier bâti perçu sur le parc d’activité.»
Si la participation de la communauté de communes a été saluée par M. Gayraud, Christian Plagnes a émis des réserves sur la lisibilité du développement des parcs d’activités : «C’est à peu près aussi clair que l’Europe ! Il y a une zone départementale, une zone communautaire et maintenant cette nouvelle zone. Je ne sais pas si c’est du nombrilisme ou de la stratégie mais tout ça fait brouillon.»
«Même si ce n’est pas d’une grande lisibilité, ce n’est pas ça le problème des chefs d’entreprises», rétorque M. Gayraud tandis que Jacques Godfrain souhaite que «l’on ajoute des services et un interlocuteur unique.»
Philippe Rioux

Millau-Lévezou : 12,5 ha de plus ; 45 ha d’ici six ans
S’étendant sur 18 ha pour 22 lots, le parc d’activité Millau Lévezou va s’agrandir de 12,5 ha sur deux secteurs : Lacau (entre la voie d’accès au centre de tri et la D911) et Pradals (en contrebas du hameau des Fialets). La zone nouvelle comprendra 12 lots terrassés pour une surface commercialisable de 9 ha (la surface des lots pouvant varier de 3000 à 15400 2). Le démarrage des travaux est prévu en septembre de cette année avec une livraison des plateformes de janvier à mars 2006. Le programme général de l’opération est estimé à 1725000€HT, subventionné à 61%. «Avec cette extension, nous aurons une zone de 30 ha très attractive. D’autres possibilité sont en vue e d’ici 5 à 6 ans, Millau Lévezou pourrait atteindre 45 ha, soit la zone la plus importante de l’Aveyron.

21.5.05

Edition du samedi 21 mai

Politique. Devant quelque 400 personnes, trois partisans du non et trois partisans du oui au traité constitutionnel se sont affrontés, jeudi soir à Creissels.

Six voix pour l’Europe

Après le meeting national du non à Rodez puis la réunion publique de Jean Glavany (PS) pour le oui à Millau, le débat contradictoire – inédit en Aveyron – organisé jeudi soir à Creissels, a véritablement constitué le 3e temps fort de la campagne référendaire aveyronnaise. Sur une idée d’André Pérez (PCF), six personnalités politiques sud Aveyronnaise ont accepté la confrontation. Pour le non : André Pérez (PCF), Bernard Seillier (MPF) et Guy Holstein (Alternative de gauche). Pour le oui : Jacques Godfrain (UMP), Guy Durand (PS) et Jean-Luc Gayraud (UDF). Accueillis par le maire de Creissels Pierre Garlenc, les six hommes se sont ensuite installés à la tribune dans un ordre déterminé par tirage au sort.
Dans la salle, quelque 400 personnes avaient pris place. Des Millavois venus en nombre, beaucoup de sud Aveyronnais, particulièrement des Saint-Affricains, mais aussi des personnes venues de Rodez, notamment des responsables politiques. Chaque intervenant était venu avec quelques fans mais, pour l’essentiel, le public, très studieux – hormis un ou deux perturbateurs – était là dans le seul but de voir les arguments pour ou contre le traité constitutionnel. Animé avec maîtrise par notre confrère Pierre-Emmanuel Parais, le débat aux temps de parole rigoureusement minutés, a permis d’aborder, en détail, les trois parties du traité. Au terme de quatre heures d’échanges très riches et de haute tenue, l’assistance est repartie, visiblement heureuse d’avoir assisté à un grand moment de démocratie que l’on espère voir se renouveler lors des prochains scrutins.
Philippe Rioux

Bernard Seillier
Sénateur MPF (RDSE), maire de Sévérac-le-Château, conseiller général de Sévérac-le-Château
Conseiller national MPF
B. Seillier observe que la complexité du traité, à plusieurs niveaux de lecture, explique les divisions dans les partis. Le sénateur estime que les rédacteurs du texte « autoproclamés en constituante », « inversent les principes élémentaires de la démocratie. » Se référant à plusieurs reprises à la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, B. Seillier estime que le traité remplace la souveraineté populaire par une souveraineté reposant sur les juges. « C’est une escroquerie à la démocratie. » Le sénateur conteste les avancées démocratiques car « le fond juridique demeure », avec une subsidiarité élargie. Estimant que la charte des droits fondamentaux (partie II) ne contient que « des Lapalissades », M. Seillier assure qu’aucun recours individuel des citoyens contre un acte de droit de l’Union n’est possible. « On évoque les droits de l’Homme, on évacue ceux du citoyen. » Rappelant les promesses non tenues de Maastricht, le sénateur fustige la politique économique européenne dogmatique et estime que « la Californie est l’exemple de notre futur avec 87 % de services, 11 % d’industrie et 2 % d’agriculture. » Convaincu que si le non l’emporte, la France « ne sera pas isolée » mais reprendra l’initiative, le sénateur conclut en rappelant que « pour dire non à la Turquie, il suffit de dire non au traité. »

Jean-Luc Gayraud
Premier maire-adjoint UDF de Millau, président de la communauté de communes Millau Grands Causses, conseiller général de Millau-est, vice-président du conseil général
Conseiller national UDF
D’emblée, M. Gayraud refuse de voir la politique intérieure ou la directive Bolkestein s’immiscer dans le débat car « cela n’a rien à voir avec la constitution. » L’élu assure que la France ne peut plus faire cavalier seul dans une Europe à 25 et que le traité est « l’acte I de la démocratie » qui a fait longtemps défaut dans l’élaboration des précédents traités. L’élu rappelle que sur 448 articles, 55 sont réellement nouveaux, qui apportent « des avancées importantes », notamment un poids renforcé pour la France et pour les 6 pays fondateurs ; et des règles plus souples pour la majorité qualifiée.
« Il y a 50 ans, nous avons fait l’Europe à 6. Maintenant, nous sommes 25, nous ne pouvons pas avoir les mêmes règles », assure M. Gayraud, qui compare le traité de Nice actuellement en vigueur – fruit d’un « marchandage tout sauf démocratique » – à « un bateau incontrôlable ballotté par les vagues venant de la Chine ou des États-Unis. » M. Gayraud est persuadé qu’avec l’adoption du traité constitutionnel, l’Europe défendra mieux son « modèle de société. « Si nous votons non, ce ne sera pas la catastrophe bien sûr, mais nous aurons raté une grande occasion pour que notre bateau européen ne soit plus ballotté. »

Jacques Godfrain
Maire UMP de Millau, député de la 3e circonscription, ancien ministre de la Coopération
Animateur du courant de l'UMP "Notre République"
Jacques Godfrain estime que la constitution « permet au citoyen, de s’exprimer » d’un côté et renforce l’Europe face « à la Chine, l’Inde et le bloc atlantique anglo-saxon. » de l’autre. Prenant l’exemple des nationalisations de 1981 et des privatisations de 1986 faites toutes avec la constitution de la Ve République française, M. Godfrain assure que « le traité n’est ni de droite ni de gauche » et qu’il est révisable. Sur la charte des droits fondamentaux, M. Godfrain estime que « tous ces droits ne valaient rien sans les moyens pour les exercer. Maintenant qu’elle est dans la constitution, il y a ces moyens. » L’ancien ministre est longuement revenu sur la monnaie unique. Il conteste que la Banque centrale européenne (BCE) soit en dehors de tout contrôle. « L’eurogroupe a de plus en plus la main sur la BCE », affirme-t-il. Dénonçant les « exagérations » des nonistes, M. Godfrain estime que la constitution est là pour « fixer les règles du jeu pour demain » et apporter « des éléments très forts pour notre vie quotidienne. » « Si le oui l’emporte, l’image de la France sera renforcée et nous pourrons imposer des choses. Sinon, nous serons un petit pays en dehors du jeu », conclut le député en citant l’historien Fernand Braudel : « La seule solution pour une certaine grandeur française, c’est de faire l’Europe. »

André Pérez
Secrétaire de la section de Millau du PCF
Ancien candidat aux élections cantonales de 2004
Très en verve, A. Pérez estime que le traité propose « un projet de société qui grave dans le marbre l’ultralibéralisme. » Rappelant que le débat n’était « pas Pour ou contre l’Europe ? mais Pour quelle Europe ? », le militant, citant l’Esprit des lois de Montesquieu, affirme que le traité est « le contraire de la démocratie. » Pour M. Pérez, la charte des droits est « une arnaque » car les droits énoncés sont, selon lui, contredits plus loin par les interprétations suggérées aux juges. Sur le droit de travailler, M. Pérez estime qu’on « inverse le sens des responsabilités. » « Il y a un retour à une conception moyenâgeuse des droits sociaux », poursuit le militant. Sur la partie III, fustigeant la BCE « qui ne rend de comptes à personne », M. Pérez estime que la fameuse « concurrence libre et non faussée » institue « la loi de la jungle, du Sarkozy pur sucre. » « On va avoir du job dumping où les salariés vont être contraints de renoncer à leurs droits pour conserver leur emploi », estime M. Pérez qui affirme également que la partie III s’attaque clairement aux services publics. Au terme d’une campagne qu’il dit être « la plus belle de [sa] vie » André Pérez estime que « la victoire du non est un immense espoir » et pourrait déboucher sur un nouveau Front populaire.

Guy Holstein
Membre de l'Alternative de gauche
Ancien candidat aux élections cantonales de 2004
D’emblée, Guy Holstein rappelle « qu’il n’y a pas deux politiques : une à Bruxelles et une en France. C’est la même. » Le militant estime que la constitution est « une mystification » car « elle aggrave tous les traités précédents. » Sur la partie I, M. Holstein assure que « la constitution n’est pas démocratique car elle comprend un programme politique. Le droit de vote deviendra inutile », résume-t-il, déplorant que le parlement européen ne puisse pas voter l’impôt ni avoir l’initiative législative. Pour Guy Holstein, la charte des droits « est une vitrine pour faire avaler la partie III » et contient « beaucoup de restrictions et de reculs » puisqu’elle « reconnaît des droits mais ne les garantit pas. » « Avec ce texte, il n’existera plus de services publics », assure M. Holstein, soulignant que « les aides publiques ne seront plus accordables aux entreprises en difficultés. » « Les règles de concurrence ne sont pas des règles de solidarité », résume-t-il, soulignant que le pacte de stabilité impose déjà aux États des restrictions qui ne peuvent se traduire que par des baisses de dépenses publiques. « La politique de Raffarin n’est que la fille de la politique européenne », estime G. Holstein. « La coupe est pleine. Il faut donner aux peuples le soin de choisir leur destin. Ce texte ne le permet pas. »

Guy Durand
Conseiller municipal PS, chef de file de l'opposition municipale
Ancien conseiller général de Millau-ouest
Représentant du oui de gauche, Guy Durand trouve trois raisons de voter oui : le traité a été élaboré de façon plus démocratique ; pour la première fois il est politique et non plus seulement économique ; et il ne contient « pas un seul recul social. » Sur le fonctionnement de l’Union, M. Durand estime que « la source du pouvoir se déplace de la commission vers le parlement. » Pour l’élu, la charte apporte « des droits nouveaux », notamment pour les travailleurs ; et son intégration dans la constitution, assure-t-il, lui donne « une valeur juridique contraignante. » « N’ayons pas la nostalgie de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 », lance l’élu. Sur la partie III, M. Durand rappelle que « la santé, la culture et l’éducation » échappent à la concurrence libre et non faussée. « Ce qui est concerné, ce sont ce que nous nous appelons les entreprises publiques qui évoluent dans le domaine marchand. » En conclusion, l’élu s’est adressé au « peuple de gauche. » « Je comprends que les gens de gauche soient tentés de dire non à la constitution pour dire non à la politique Chirac-Raffarin, antisociale d’une grande violence. Mais gardez vos cartouches pour 2007 et ne fusillez pas ce texte qui propose des avancées sociales significatives. »

Les petites phrases
I Durand à Pérez : Au PC, vous avez tout été : anti-européen, eurosceptique et maintenant eurocritique. I Gayraud à Pérez : Vous faites votre coming out européen. I Pérez à Durand (qui trouve que la charte « est presque un miracle ») : Giscard est déjà à l’Académie française, avec la constitution il va se faire canoniser par Benoît XVI ? I Godfrain rappelant à Pérez la participation des ministres communistes dans le gouvernement Jospin lors du traité de Nice : Je conçois que ça vous gêne. Moi je vous dis des vérités qui blessent. I Seillier à Gayraud qui ne sait à quel noniste répondre : Mais il y a tellement de raisons de voter non ! I Gayraud à Seillier qui s’est fait applaudir par l’extrême gauche : ça doit pas vous arriver souvent d’être applaudi par ceux qui viennent de le faire.


Quel impact aura la constitution sur la laïcité ?
Par le biais d’une question de la Libre pensée de l’Aveyron demandant si la mention explicite des Églises n’empêcherait pas à l’avenir les États membres qui le souhaitent d’instaurer une séparation des Églises et de leur État, un débat connexe s’est ouvert, notamment sur l’article 70 permettant les manifestations publiques des convictions religieuses. « Il y a une remise en cause implicite de la séparation. C’est très clair. Que ceux qui sont pour cela l’assument », estime A. Pérez, immédiatement contredit par J. Godfrain. Citant la situation de l’Irlande où le problème religieux est toujours pendant, le député estime que cet article permet justement aux États « de ne pas mettre la main là-dedans. » Pour Guy Holstein, la mention « en public » dans l’article contredit clairement la situation laïque française que ce soit la séparation des Églises et de l’État ou la récente loi sur les signes ostensibles d’appartenance religieuse. « La Laïcité n’est pas bafouée puisque notre conseil constitutionnel a validé cet article », rétorque Jean-Luc Gayraud. « Il y a eu pour la rédaction du traité une bataille entre les religieux et les laïques. Ce sont ces derniers qui ont gagné. A aucun moment les Églises ne jouent un rôle politique. Ce texte est totalement laïque », conclut Guy Durand.

20.5.05

Edition du vendredi 20 mai

Transports. Un arrêté municipal met les routiers en colère .

«Le maire de Millau fait du José Bové»

L’Union départementale des transporteurs routiers (UDTR) de l’Aveyron ne décolère pas contre le député-maire de Millau Jacques Godfrain. Souhaitant ménager la chèvre et le choux, c’est-à-dire la tranquillité de ses administrés excédés par le trafic poids-lourds en centre ville sur la RN9 d’un côté et les flux économiques nécessaires à la vie de la cité de l’autre, le maire avait annoncé le 25 avril sa décision de prendre un arrêté municipal restreignant la circulation des camions. Les poids lourds en transit transportant des matières dangereuses seront interdits de circulation et donc obligé de passer sur le viaduc payant ; les autres camions verront leur vitesse limitée à 50 puis 30 km/h dans la traversée de Millau. Cet arrêté municipal posait toutefois problème. La RN9 étant classée « voie à grande circulation », la gestion du flux routier relève de l’État et non de la Ville. L’arrêté municipal est donc actuellement en cours d’examen par les services préfectoraux. Anticipant quelque peu l’avis définitif et vraisemblablement positif que doivent rendre ces derniers, les services techniques municipaux millavois ont installé mardi les panneaux d’interdiction aux entrées de la ville, provoquant, selon Frédéric Domenge, de l’UDTR-12, la perplexité des routiers qui ne savaient pas s’ils pouvaient ou non passer dans Millau. « Le maire de Millau fait du José Bové », relevait ironiquement M. Domenge. « Les services techniques de la Ville ont pris des mesures illégales sur la voie publique ; cela rappelle des actions réalisées par un syndicaliste paysan et pourtant décriées par le même maire de Millau », poursuit-il, évoquant le démontage du McDonald’s le 12 août 1999 par José Bové et ses amis. L’arrêté n’étant pas encore en vigueur, le sous-préfet Planes a demandé à ce que les panneaux prématurés soient bâchés.
un précédent à Menton
Pour l’heure, les deux parties campent sur leurs positions. « Nous souhaitons une table ronde réunissant l’État, la compagnie Eiffage, la Ville, le conseil général et les transporteurs pour trouver une solution », expliquait, hier à La Dépêche, M. Domenge, qui rappelle que sur des trajets courts, le surcoût occasionné par le passage sur le viaduc est trop important pour les transporteurs (environ +10 %). « Si l’État prend un arrêté d’interdiction de circulation, nous irons au tribunal administratif », prévient Frédéric Domenge.
« Mais qu’ils y aillent, ce n’est pas eux qui font le droit », rétorquait hier Jacques Godfrain, persuadé du bien-fondé de son arrêté.
Il est vrai que le maire de Millau et a fortiori l’État pourraient s’appuyer sur un précédent survenu à Menton (Alpes-Maritimes). Le maire y avait interdit la circulation des poids lourds transportant des matières dangereuses, les obligeant à emprunter une autoroute à péage. L’arrêté avait été attaqué en justice par un transporteur et l’association française de transports routiers internationaux. Mais le 1er février 1978, le Conseil d’État a débouté les requérants
Philippe Rioux


Environnement. Nouvelle opération organisée par la communauté de communes demain.

Tarn : nettoyage de Printemps

La communauté de communes Millau Grands Causses, soutenue par la direction départementale Jeunesse et Sports, la Ville de Millau, le conseil général, le parc naturel régional et le centre de ressources Tourisme Pleine nature, et avec le concours du milieu associatif (notamment sportif) organise ce samedi 21 mai une nouvelle opération de nettoyage des berges du Tarn et de ses affluents principaux.
Rendez-vous incontournable des éco-citoyens, cette opération avait rencontré un vif succès l’an passé. « En un après_midi, nous avions collecté plus de 3 tonnes de déchets ; comme quoi notre région est peut-être préservée mais il y a du boulot », estime Jean-Luc Gayraud, président de la communauté. Pour impliquer encore davantage la population et provoquer une prise de conscience chez le plus grand nombre, l’édition 2005 va se recentrer sur la ville. En effet, l’année dernière, l’opération s’était déroulée à Cureplat, un lieu par trop excentrée. Ce samedi, tout se passera place de la Capelle, qui servira de lieu de rendez-vous et de départ vers les différents sites sélectionnés ; mais également de lieu d’exposition des déchets, volontairement installés à la vue de tous dans des bennes de la Coved. Aguessac et Peyre organisent par ailleurs deux actions spécifiques.
La journée de demain constitue le temps fort de l’opération nettoyage puisque celle-ci se déroule en fait sur deux mois si l’on compte l’implication des publics scolaires (écoles, collèges et lycées de la communauté).
« Une opération comme celle-ci constitue une démarche vers la création d’une commission locale des espaces sites et itinéraires (CLESI) », indique Jean-Luc Gayraud, faisant référence aux commissions départementales et nationale (CDESI, CNESI), longuement évoquées lors des 2re rencontres nationales du tourisme et des loisirs sportifs de nature.
« Cette CLESI pourrait être un parlement local de l’utilisation de la pleine nature sur le secteur », poursuit M. Gayraud qui verrait bien y siéger les collectivités (Ville et communauté), les représentants de l’État, le secteur associatif et les propriétaires.
Philippe Rioux

Le programme
Les personnes désirant participer à l’opération ne doivent rien apporter : le matériel nécessaire leur sera fourni. A Millau : rendez-vous place de la Capelle à 13h30. Accueil de la population et des pratiquants sportifs en musique ; puis répartition sur les différents sites. A Peyre : accueil au parking de la rivière. A Aguessac : rendez-vous au parking du multiservice pour une opération de 9 heures à 13 heures.
A l’issue de la journée, rassemblement place de la capelle pour un rassemblement des déchets et un bilan. Un pot de remerciement clôturera la manifestation.


Permis éco-citoyen
Dans le cadre d’un stage action-formation, découverte de la vie professionnelle, 12 jeunes gens ont réalisé un «Permis éco-citoyen.» Ce test à faire seul ou en famille sera distribué ce samedi aux participants.


Education. Aujourd’hui et jusqu’à dimanche.

16es rencontres du théâtre scolaire

Aujourd’hui à 15 heures à la salle des fêtes s’ouvrent les 16es rencontres du théâtre scolaire (RTS) en sud Aveyron. Née en 1990 d’une idée saint-affricaine à laquelle les lycées et collèges de Millau ont d’emblée adhéré, les RTS, soutenues par la mission départementale de la culture et la municipalité, permettent aux élèves du secondaire engagés dans des options théâtre d’échanger leurs pratiques et de montrer leur savoir-faire dans le cadre de prestations ouvertes au public. L’échange et la convivialité, le dialogue ave le public sont les axes fondamentaux des RTS.
Pour la 16e édition, l’ouverture vers les jeunes spectateurs sera encore plus affirmée avec la mise en place d’une séance scolaire qui verra l’atelier théâtre du lycée d’Espalion donner Le journal d’Anne Franck. Les participants sont tous issus du département (Millau, Rodez, Espalion, Baraqueville) et de l’académie de Nice. Cette année des élèves du lycée des Arts de Tulcea (Roumanie) seront également présents. Cette ouverture vers Tulcea, inscrite dans le cadre d’un projet d’échanges réguliers entre le lycée Jean-Vigo et le lycée de Tulcea qui bénéficie de l’aide et des conseils de l’association aveyronnaise de coopération internationale, contribue à l’ouverture autant par l’enrichissement de l’échange que par une approche différente du théâtre. En pratique, l’entrée de la salle pour toutes les représentations se fait de façon originale par l’achat d’un stylo (7 €), à la fois sésame et souvenir de ces journées.
Aujourd’hui. 15h : séance scolaire Le journal d’Anne Franck (lyc. Espalion). 20h30 Rupture (coll. Baraqueville). 21h30 : Le procès des faucheurs (Tale Millau). Samedi. 15h : création collective du club Jean-Vigo (Millau). 16h : montage de textes de F.-J. Temple (2nde Millau). 17h : Improvisations (Monteil, Rodez). 20h30 : Le journal d’Anne Franck (lyc. Espalion). 21h30 : Col de biche (Atelier du lendemain, Draguignan). 22h30 : La cantatrice chauve (Foch, Rodez). Dimanche. 14h30 : Quelque chose de… (Tale Millau). 15h30 : Chute dans le temps (Tulcea). 16h30 : La tempête (1re Millau)

En vue
Mgr Gaillot
Mgr Jacques Gaillot, ancien évêque d’Evreux rappelé à l’ordre il y a dix ans par le par Jean-Paul II pour ses positions trop libérales, sera en sud Aveyron ce week-end à l’invitation du groupe Partenia de Millau. Samedi à 15h30, «un échange et un approfondissement», destiné auxcatholiques (tout particulièrement ceux de la paroisse Jean XXIII des Grands Causses) mais aussi aux protestants et aux musulmans, aura lieu à la ferme pédagogique de Prignolles. Dimanche 22 mai, Mgr Gaillot sera aux salles du Sacré-Coeur à 10 heures pour le partage de l’évangile du jour ; puis à 11 heures, il sera à la messe à l’église du Sacré-Coeur.

Sévérac-le-Château

Cafés littéraires sur Gloriande de Thémines

Très prochainement, deux soirées seront consacrées à l'histoire et à la mémoire sévéragaises. Selon une tradition notée par des historiens au XIXe siècle, Gloriande de Thémines aurait été assassinée en 1635 sur l'ordre de son époux, Louis d'Arpajon, seigneur de Séverac. La dame aurait été coupable d'adultère…
La première soirée aura lieu le samedi 21 mai à 20 h 45 à la Maison du Temps Libre à Sévérac le Château et aura pour thème « La vie à Séverac au temps de Gloriande », quand le duc d'Arpajon était l'un des plus hauts personnages du Rouergue. Une soirée qui sera animée notamment par les historiens Pierre Lançon, bibliothécaire de la Société des Lettres, Sylvie Mouysset,maître de conférence à l'Université du Mirail et Hélène Himelfarb,spécialiste en histoire de l'art,guide conférencière au château de Versailles.
Illustrant leurs propos de diapositives,les intervenants nous présenteront brièvement la ville de cette époque,enserrée dans ses remparts,administrée par des consuls qui rendaient hommage au Duc et dominée par un magnifique château.Pour nous permettre d'imaginer la splendeur de ce bâtiment au temps de Louis d'Arpajon,un éclairage particulier sera apporté sur les travaux monumentaux menés par Jean V et le Duc lui-même,afin de transformer la forteresse médiévale en une confortable résidence, richement décorée et meublée.
Grâce aux documents d'archives,les intervenants nous présenteront la vie au château : quelles étaient les fonctions officielles du Duc et de son épouse, leur activités quotidiennes,leurs distractions.Il sera également question du nombreux personnel qui travaillait au château,et des artistes et écrivains protégés par le Duc. Prouvant que la mémoire est porteuse de créativité, des élèves des collèges d'Alembert et Sacré-Cœur liront des fictions écrites lors d'ateliers encadrés par Roxane Laurent,auteur et comédienne .
Bernard Barascud