Edition du mardi 17 mai

Société. Dans la quasi-indifférence mais avec passion, Frédéric Bousquet donne vie aux structures Baschet dans son atelier millavois unique au monde.

Instruments du nouveau siècle

Sous les feux médiatiques de la planète entière, le viaduc de Norman Foster a propulsé Millau comme capitale de la haute technologie du génie civil. Il est un autre domaine où la ville pourrait s’illustrer. En effet, dans la quasi-indifférence mais avec passion, Frédéric Bousquet a installé en début d’année à la Très Grande Mégisserie, son atelier de facture de structures Baschet, ces extraordinaires instruments dont on ne mesure pas assez combien ils sont une révolution dans l’histoire de la musique (lire encadré).
Âgé de 31 ans, Frédéric Bouquet est assurément le maillon fort du développement à venir de ces instruments du nouveau siècle, sur lesquels ne jouent, pour l’heure, qu’une quarantaine de personnes à travers le monde. C’est à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) dans la classe de percussion de Marc-Antoine Millon, que le jeune Frédéric a commencé, à 7 ans, à apprendre à jouer sur les structures Baschet. Par le biais de son professeur, il rencontre alors les frères Baschet, Bernard et François, qui l’incitent à suivre une triple formation, scientifique, musicale et pédagogique. Ses diplômes en poche, le jeune Frédéric entre alors aux ateliers Baschet en 1998. Aux côtés des inventeurs du nouveau principe acoustique, Frédéric Bousquet apprend à fabriquer les instruments et, peu à peu, devient l’héritier spirituel des deux frères : le seul facteur d’instruments Baschet.
Sollicité de toutes parts, notamment à l’étranger, Frédéric Bousquet a pourtant choisi l’an passé d’installer son atelier à Millau.
écologie sonore
« C’est une ville ouverte qui bénéficie d’une reconnaissance internationale avec le viaduc », explique celui qui avait aussi derrière la tête le projet de ramener la musique au cœur de la nature pour développer « une forme d’écologie sonore » ; « un développement artistique durable. »
« Mon idée, ici, est de réaliser un inventaire acoustique du patrimoine ; et de permettre aux artistes comme au grand public de redécouvrir la nature autrement », explique-t-il, évoquant un mini-IRCAM (Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique). D’ores et déjà, Frédéric Bousquet a cofondé l’association Stolon Arts et Sciences dans le but de faire connaître les structures Baschet et leurs différents usages : concert bien sûr, éveil musical mais également intervention dans le milieu médical. À cet égard, l’interactivité réelle que permettent les structures Baschet auprès de malades comme les sourds ou les autistes donne d’étonnants résultats.
Outre les milieux spécialisés hospitaliers, Frédéric Bousquet installe des structures Baschet dans les conservatoires et écoles de musique ; et dans l’Éducation nationale. Au total 520 lieux accueillent en France des structures, ce qui correspond à quelque 2 500 partenariats noués à l’année. Belle performance. Ces centres travaillent essentiellement avec l’un ou la totalité des 14 structures Baschet qui composent un instrumentarium.
Mais à côté ce celui-ci se fabriquent les instruments de concert.
Un espace à Brocuéjouls ?
D’une beauté époustouflante, ces structures sont faites sur mesure après un long dialogue avec les artistes ; elles nécessitent 350 à 400 heures de travail et coûtent jusqu’à… 25 000€. La demande pour ces instruments exceptionnels aux sonorités à nulles autres pareilles est pourtant forte, aux deux tiers pour l’étranger, notamment aux États-Unis et en Chine. Frédéric Bousquet, qui en fabrique – seul – cinq ou six par an envisage de muscler son atelier. « Il pourrait y avoir à terme six personnes », explique le facteur d’instruments.
L’enthousiasme de Frédéric Bousquet se ternit toutefois un peu face à l’attitude des décideurs sud Aveyronnais. Hormis Jean-Luc Gayraud, président de la communauté de communes, qui a accueilli l’atelier à la TGM, les responsables politiques se sont montrés, au mieux, indifférents devant le seul atelier au monde fabricant des structures Baschet ; au pire, ont fait la sourde oreille ou de vaines promesses…
Frédéric Bousquet espère malgré tout que ses projets trouveront un soutien à la hauteur de leur qualité. L’accueil, cet été sur l’aire de Brocuéjouls, de l’animation qui lui avait été commandée de longue date, serait à coup sûr de bon augure.
Philippe Rioux

Un principe acoustique né en 1953
En 1953, les frères Baschet inventent, à partir de la verge encastrée, un nouveau principe acoustique simple qui permet l’irradiation dans l’air des sons internes des métaux, ceux-ci étant ordinairement inaudibles. Enthousiasmés par cette découverte, ils décident de développer des instruments musicaux fondés sur ce principe acoustique. Les structures sonores se divisent en trois familles : instruments à tige de verre, appelés « cristals « ; à cordes ; à percussions. À la fin des années soixante-dix, ils créent l’instrumentarium à vocation pédagogique.

Rugby. Week-end en Millovalie.

Le SOM Rugby Aveyron dans le dernier carré

Les hommes de Jean-Luc Sigaud sont en demi-finale du championnat de France de Fédérale B. En battant Beaurepaire sur le score de 10 à 8 le XV millavois, emmené par un Philippe Andreani des grands jours, n’ a laissé aucune chance à des Savoyards qui ne doivent qu’à une certaine fébrilité et à une grosse panne des buteurs de ne pas avoir encaissé une plus lourde défaite. En effet, le score ne reflète absolument pas la domination territoriale des Somistes qui ont passé tout leur après-midi dans le camps de Beaurepaire pour un maigre profit il est vrai. C’est grâce à un essai de Cyril Hautcoeur, une transformation et une pénalité d’Alexandre Charles que les Somistes l’ont emporté contre un essai et une pénalité en début de rencontre de Beaurepaire. C’est une nouvelle fois par leurs avants que les Somistes ont fait la décision face à un XV beaureperois pourtant réputé dans ce domaine et, cependant, passé à la moulinette sur chaque mêlée. Alors bien sûr il est difficile de ressortir qui que ce soit de ce groupe millavois soudé comme jamais, mais comment ne pas parler de la performance énorme du 3e ligne Vincent Deuve en conquête, ainsi que la prestation pleine de courage et d’abnégation du 3e ligne Yohan Iragne, remplaçant au pieds levé Paul Puech . Seuls points noirs de la journée, les blessures de l’arrière Sébastien Sere et du talonneur Roland Roques, en souhaitant toutefois qu’ils soient remis sur pieds dimanche prochain.
Si nous n’avons pour l’heure aucune certitude quant au prochain adversaire des Millavois ainsi que le lieu de la rencontre, la logique donnerait Bobigny vainqueur de Chambery comme prochain adversaire ; l’autre demi finale devant opposer Saint-Paul-les-Dax, vainqueur de Gaillac sur le score de 12 à 5, face au Boucau-Tarnos, vainqueur de Blagnac 18 à 9. Face à Beaurepaire l’équipe était ainsi composée de Domergue, Roques, Issaly, Fabre, Patterson, Deuve, Andreani, Iragne, Colliere, Amiel, Capelle , Hautcoeur, Detuncq, Onrazac, Sere, Lardenois, Chicouard, Grimal, Liron , Charles, Bouniol, Castalian.
D. Bouteiller

En vue
Olivier Coffy
Pour ce dernier rendez-vous à Pont-de-Salars, le SOM fait, à nouveau, briller les couleurs du club pour ce championnat de France de 3e division. Dans cette phase bi-départementale , cinq Millavois ont fait le voyage sur les douze inscrits. Trois juniors se sont frottés aux seniors. Soulignons les beaux combats de Sylvain Bro et de Sébastien Arguel. Denis Lombardi en plus de 100 Kg se qualifie sans combattre. Quant à Olivier Coffy (-73Kg), qui n’avait pas pu participer aux championnats de 2e division à cause d’une blessure, il signe une très belle première place face à une concurrence aux dents longues. « Quel plaisir de voir combattre Olivier ! Avec de tels bagages techniques, on se laisse aller à penser à d’autres horizons…Il est une référence du club et un exemple pour nos jeunes judokas. Au-delà de la technique, il a sur les tatami un comportement exemplaire qui dépasse de loin le milieu du Judo…Ca vaudrait bien un prix du fair-play !» commente l’entraîneur Patrick Fezay.