Edition du jeudi 5 mai

Justice. Au tribunal correctionnel, hier.

EDF était-elle responsable du faible débit de la Sorgue ?

Le tribunal correctionnel de Millau s’est penché, hier, une nouvelle fois, un an après un incident de procédure (mauvaise citation du prévenu), sur un dossier posant le problème de la responsabilité pénale d’Électricité de France (EDF) dans le dysfonctionnement, à l’été 2002, de la microcentrale hydroélectrique de Cinzelles, située sur la Sorgue entre Versols et Saint-Félix-surSorgues ; dysfonctionnement ayant conduit à une chute du débit de la rivière.
Prévenue de « l’exploitation d’un ouvrage sans maintien du débit d’un cours d’eau », la SA EDF a dépêché, ce mercredi, un cadre de la direction régionale pour la représenter à l’audience. Sans trop entrer dans le détail, la présidente Briand procède au rappel des faits survenus le 17 juillet 2002.Ce jour-là, des agents de la direction régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE) mesurent un débit au sortir de la microcentrale à 126 l/sec.et 165 l/sec.au lieu des 400 l/sec.; débit minimum fixé par arrêté préfectoral. Robert Olive, directeur EDF-GDF Aveyron-Lozère, est entendu lors de l’enquête et fournit plusieurs hypothèses: branche d’arbre ou cailloux ont pu obturer la sonde qui, en amont, commande la vanne orientant ou non l’eau vers la centrale. Hier, le représentant d’EDF a repris l’hypothèse de son collègue: une branche qui grippe un système totalement automatisé.A la barre, un agent de la fédération de la pêche de l’Aveyron confirme les mesures de débit du 17 juillet 2002. Et il ajoute que dès 2000, des alertes sur la sonde avaient été formulées auprès des agents d’EDF; mais aussi que le 27 juin 2002, un problème de débit similaire s’était déjà posé alors même que la Sorgue était classée en étiage très sévère du fait de la sécheresse naissante.
« L’administration avait déjà donné des avertissements », commence la substitut du procureur de la République, poursuivant « on a remplacé des humains par des automates mais ils sont moins pertinents pour remarquer un dysfonctionnement. » Estimant que l’infraction est bel et bien constituée - « peu importe l’élément intentionnel » - Marina Jourdain requiert 10000 € d’amende, arguant que «le débit de l’eau non restitué par EDF a été très préjudiciable à l’environnement.»Lors de l’audience du 19 février 2004, le substitut David Zouaoui avait lui requis 3000€.
Avocat d’EDF, Me Simon, du barreau de Toulouse, articule sa plaidoirie sur trois points.« Ce n’est pas par recherche de profit qu’EDF avait choisi de turbiner l’eau mais parce qu’il y a eu un problème matériel accidentel sur un automate.Donc il n’y a pas eu d’intention », explique-t-il, estimant peu réaliste de réintroduire du personnel dans ce type de petite centrale.L’avocat conteste ensuite qu’EDF soit pénalement responsable.« Où est le représentant de la personne morale EDF qui aurait commis le délit? Il n’y en a pas », assure Me Simon. Enfin, l’avocat s’étonne « de la lourdeur de cette procédure pour un si mince intérêt. L’affaire relève plus de la transaction, financière notamment. »
Le jugement a été mis en délibéré au 1er juin.
Philippe Rioux

Sports. Chastel 7e, Gilleron et Duverbecq, 11es de l’étape du raid Salomon

Beau tir groupé des Aveyronnais en Australie

Engagés en compagnie des meilleurs Français et mondiaux dans l’étape d’ouverture du circuit Salomon X-adventure the Raid World Cup, qualificatif pour le championnat du monde, Véronique Chastel (Ertips Salomon France), Franck Gilleron, Cyril Duverbecq (Aveyron Terre d’Aventure) viennent de vivre en Australie un week-end du premier mai réussi mais particulièrement éprouvant.
Week-end réussi puisqu’il permet aux raiders Aveyronnais de signer deux belles performances avec Véronique Chastel septième, Franck Gilleron et Cyril Duverbecq, onzièmes, mais éprouvant, car ils ont parcouru 267 kilomètres avant de franchir la ligne d’arrivée.
Partis samedi à 6 heures 30 de Denmark au Sud Ouest du pays, les Aveyronnais ont enfourché pendant 94 kilomètres leur VTT, à travers d’étroites pistes où fourmillent des options en orientation. Histoire de varier les efforts, ils ont ensuite navigué avec leur canoë sur la Frankland River durant 14 kilomètres avant de se dégourdir les jambes dans un trek rapide de 18 kilomètres au coeur d’un paysage incroyable, fait d’arbres aux troncs tordus qui explosent vers leur sommet en un inextricable enchevêtrement de branches. VTT encore avec passage de rivières à l’aide de cordes pour conclure la journée.
Dimanche, pour fêter dignement le premier mai, nos départementaux ont rejoint leur canoë à 2 heures 30 et pris la direction du sud est de l’état de Western Australia éclairé par une lune généreuse. Toujours dans la pénombre, ils ont enchaîné un trek de 18 kilomètres et un deuxième de 23 kilomètres, qui les a conduit à un spectaculaire atelier de cordes situé au Sud de West Cape Howe, véritable récréation à sensations fortes, avant un final en canoë et course à pied le long des plages de sable blanc de Middleton Beach.
Au-delà de la rentrée réussie de Benoît Gilly, Frédéric Bouix, Marc Balaskovic et Anne Simon, cette étape permet de constater que les Français sont en forme en ce début de saison. A la deuxième place du team les Arcs Quechua s’ajoutent neuf places dans les quinze premiers pour nos compatriotes. De bon augure avant la prochaine étape qui va se dérouler en Suède du 3 au 5 juin.

Loisirs. 29e rencontre internationale Rallye des Causses à Millau ce week-end.

Les Mercedes de collection font le pont

Le club Mercedes-Benz de France organise ce jeudi et jusqu’à dimanche à Millau sa 29e rencontre internationale baptisée Rallye des Causses. Fondé il y a près de trente ans, ce club compte aujourd’hui environ 650 membres. Il organise chaque année ce grand rallye international en mai lors du week-end de l’Ascension. Ce jeudi les 80 participants du rallye seront accueillis à leur arrivée à l’hôtel Mercure par le député-maire Jacques Godfrain et par M Benoît, concessionnaire à Rodez. Demain, les 41 voitures de collection Mercedes dont de nombreux modèles prestigieux (300S coupé 1953, cabriolet 220A de 1955, etc.) traverseront le viaduc et se rendront sur l’aire des Cazalous pour se diriger ensuite vers les gorges du Tarn. Cette première journée se terminera par l’exposition des voitures au public au parc de la Victoire de 17h30 à 19h30. Samedi 7 mai, les voitures en cortège se rendront à Roquefort puis, via le Lévezou, à Laguiole. Le retour des participants se fera le dimanche.