La Dépêche en sud Aveyron

12.4.05

Edition du mardi 12 avril



Société. Le conseil municipal contraint au huis clos.

Les lycéens imposent le débat

Une heure avant le début du conseil municipal – annulé à deux reprises les 25 et 30 mars sous la pression de lycéens opposés à la loi Fillon – le député-maire UMP de Millau, Jacques Godfrain, assurait que cette 3e séance serait la dernière. Les événements lui ont donné raison, à ceci près que le conseil a dû se tenir à huis clos.
Tout avait pourtant bien commencé. A 18 heures, les élus sont là, avec l’habituel maigre public mais une inhabituelle présence policière. Alors que l’ordre du jour défile, un à un, des lycéens, puis des parents et des enseignants, pénètrent dans la salle sans mot dire, un bâillon sur la bouche, symbolisant l’absence d’écoute du gouvernement comme du député. Certains, parmi les 50 personnes, arborent des photos dénonçant les violences policières parisiennes.
« Je ne voudrais pas qu’on fasse la sourde oreille une 3e fois », lance Guy Durand (PS) réclamant solennellement au maire d’organiser un débat public avec les jeunes. Assurant que « le dialogue est permanent », Jacques Godfrain se dit prêt, à nouveau, à recevoir les lycéens, « en tant que député, pas en tant que maire. » Le conseil reprend alors. Pour peu de temps. Les lycéens bâillonnés commencent à taper des pieds. Dans un gros vacarme, M. Godfrain dévoile une note des sapeurs pompiers attestant de la fragilité du plancher au-delà de la présence de 50 personnes. « Mais je prends le risque », lance-t-il. Au tam-tam des pieds succèdent alors des applaudissements ininterrompus. Le maire est contraint à demander le huis clos ; les élus de la majorité quittent la salle. Seuls ceux de l’opposition restent.
S’engage alors le débat si attendu ; débat qui a plus tourné autour de la forme que du fond, l’assistance étant tout entière opposée à la loi Fillon. « Quels sont vos objectifs ? », questionne Guy Durand. La réponse fuse : le retrait de la loi. « On en est loin. Les élus peuvent nous aider en se mobilisant avec nous contre cette loi restrictive sur tout », expose Mathieu Salesse, leur porte-parole.
« je déteste la politique »
Avides de paroles, les lycéens veulent parler, s’exprimer, expliquer leur mouvement au risque de manier le paradoxe ou les maladresses propres à un mouvement qui se cherche. Ils sont venus demander le soutien des élus, mais défient ce que représentent ces élus dès lors que les conseillers d’opposition expliquent que seul un changement de gouvernement aux prochaines élections permettrait un retrait effectif de la loi. « On va pas attendre. On est là sans politique. La politique, je déteste ça », lance Rémi quand d’autres de ses camarades renvoient gauche et droite dos à dos. « Mais justement, vous avez tout intérêt à entrer en politique pour faire bouger les choses », rétorque Martine Pérez (PCF), qui trouve le moyen de glisser que «voter non» au référendum constitutionnel permettrait le retrait de la loi Fillon... Guy Durand, qui refuse de se « faire engueuler », suggère aux lycéens de diversifier leurs cibles pour gagner l’opinion avec eux, et de trouver des moyens d’empêcher l’application de la loi. « Quand Bové a démonté le McDo, il ne réclamait pas la dissolution de l’OMC. Il a mis un grain de sable qui a bousculé la machine. C’est ce grain de sable qu’il vous faut trouver », concluait M. Durand au terme d’une heure de débat.
Philippe Rioux

Vie publique. Le directeur général des services part à Istres, la responsable du personnel à la retraite.

Départs en mairie

La grande famille des quelque 550 agents de la Ville de Millau a célébré comme il se doit, hier soir, le départ de Jean-Luc Bertoglio, directeur général des services, pour Istres (Bouches-du-Rhône) et de François Balard, chef du service des Ressources humaines, pour sa retraite.
« Je suis arrivé pour la fête du 30 juin (2000), je pars pour la fête des lycéens », plaisante M. Bertoglio, avant de souligner « la loyauté, l’amitié » qui l’ont lié ces cinq dernières années au député-maire UMP Jacques Godfrain. Ce dernier n’a d’ailleurs pas manqué de louer les qualités de son directeur général, après avoir noté qu’il était « marqué par le sort » : le procès Bové en 2000, deux conseils municipaux annulés sous la pression lycéenne en 2005. « J’ai eu sur lui des mots positifs de tous les milieux. La culture de la loyauté n’est pas toujours simple. Lui a vraiment été un partenaire sur plusieurs sujets », expliquait Jacques Godfrain en citant le soutien qu’il avait ressenti chez son collaborateur sur la fontaine du Mandarous, le parcours de canoë-kayak, la réfection des trottoirs ; dossiers polémiques à leurs débuts.
Le maire a également salué le « regard moderne » de Jean-Luc Bergoglio lorsqu’il s’est agi de la modernisation informatique de la Ville ou de la notion d’efficacité dans le service rendu à la population.
Ce sens du service public, Jacques Godfrain l’a aussi décelé chez Françoise Balard. « Elle a été à l’un des postes les plus difficiles de la Ville et a toujours su chercher l’intérêt général avec comme mot-clé pour ses interlocuteurs la considération. » Et le maire, se félicitant du climat d’écoute parmi le personnel municipal de lancer « au total à Millau, on a de la chance car il y a un dialogue permanent. » Très émue, Françoise Balard, qui s’est vue offrir un VTT, s’est remémoré son entrée à la Ville il y a trente ans. « J’ai connu six municipalités et six directeurs généraux », indiquait la jeune retraitée.
Jean-Luc Bertoglio de son côté entame une nouvelle étape de sa carrière en devant directeur général des services adjoint du syndicat d’agglomération nouvelle (SAN) Ouest Provence, présidé par Bernard Granie, maire PS de Fos-sur-Mer. Créé dans les années 70, les SAN – sept en France seulement – ont été les précurseurs de l’intercommunalité. Originaire de Saint-Etienne où réside sa famille, M. Bertoglio a choisi ce SAN pour des raisons pratiques de transport mais aussi pour l’intérêt de la fonction. « Avec la décentralisation, les directeurs généraux ont un peu le blues car il y a de moins en moins de perspectives. J’ai voulu passer à l’étage au dessus, de la commune à l’intercommunalité », expliquait hier celui qui était venu à Millau sur un coup de cœur.
En partant de Millau, Jean-Luc Bertoglio quitte son poste de président régional du syndicat national des directeurs généraux mais reste encore vice-président de la commission management.
Philippe Rioux

Deux recrues extérieures
Arrivé depuis six mois comme directeur général des services adjoint, Thomas Hodot, qui vient de Puteaux (Hautes-de-Seine) prend la succession de M. Bertoglio. Françoise Balard sera pour sa part remplacée par Isabelle Polo, anciennement directrice des ressources humaines de la Ville de Houilles (Yvelines).


Rugby. Week-end en Millovalie.

L’étau se resserre

Il n’aura pas une nouvelle fois manqué grand-chose aux Millavois pour revenir vainqueur en déplacement. En effet face à Gourdon, et alors qu’ils avaient fait le plus dur en tournant à 12-9 à la mi-temps et ce contre le vent, ils allaient être sevrés de ballon en 2e période à cause d’une conquête défaillante. Il est clair que les Somistes ce jour n’avaient pas les mêmes arguments sur le banc de touche, les Lotois ayant pu faire rentrer 2 joueurs de prés de 2 mètres pour palier leur problème de conquête initial. C’est donc une nouvelle déconvenue qu’ont connue les hommes de Jérôme Casellas, Henri Ferrero et Henri Cabrol, qui vont devoir remporter leurs deux dernières rencontres pour espérer se sauver, mais en même temps souhaiter qu’aucune des équipes de bas de tableau n’aille faire un résultat à l’extérieur. En effet, cette vingtième journée aura été marquée par le statu quo pour toutes les équipes puisqu’aucune victoire à l’extérieur n’a été enregistrée. Mazamet a battu L’Isle-Jourdain, Gaillac a battu Marmande, Colomiers a battu Mauléon et La teste a battu Saint-Jean-de-Luz. Certes, mathématiquement, tout reste possible, mais il est clair qu’il va falloir que la chance qui a fait défaut aux Millavois toute cette saison veuille bien sourire à nouveau à des locaux qui, il faut bien l’avouer, ont tout donné à Gourdon, même si cela n’a pas suffi.
En revanche pour l’équipe B, tout va bien, elle qui l’a emporté face aux Lotois sur le score de 24 à 8 grâce à 3 essais de Frédéric Capelle et Philippe Andreani (2), 3 transformations et 1 pénalité de Rémi Amiel. À l’occasion de cette rencontre le coach Jean-Luc Sigaud a fait tourner son effectif, ce qui a certainement nui aux automatismes, mais n’a pas empêché les B somistes de remporter une victoire logique qui en dit long sur son état d’esprit. L’équipe alignée à Gourdon, était ainsi composée de : Roques, Loirette, Arabadjev, Bouissou, Iragne, Deuve, Capelle, Amiel, Castalian, Detuncq, Hautcoeur, Granier, Sere, Lardenois, Patterson, Grimal, Andreani, Toigo, Perez, Clapier
Dominique Bouteiller

Sévérac-le-Château

Nouveau départ pour les Amis du Château

Malgré la vingtaine de Sévéragais dont Bernard Seillier,maire,tous épris de la vieille cité et du château médiéval,réunis lors de l'assemblée générale de l'association des Amis du Château,force est de constater combien l'animation en l'éperon rocheux qui abrite le vieux village,cause soucis.Mais la bienfaitrice dynamique de la centaine d'adhérents motive tous ces responsables bénévoles qui, de puis près de vingt ans,ont inlassablement retroussé leurs manches pour relever le défi de l'organisation de sa réhabilitation.
Aujourd'hui donc,une page se tourne. Tout d'abord,celle qui clarifie les missions qui incombent à la Mairie et à l'association.La première assume la responsabilité (des investissements et des charges de fonctionnement)entière du château dont elle est propriétaire. La seconde,intégrant le Passeport Estival,a la permission de continuer les visites accompagnées du Château (hors juillet et août) voire de meubler ses pièces par des expositions de costumes, dans la chapellepar exemple. Formée guide agréée depuis peu,Cathy Deleau, peut « apporter un plus qualitatif à nos visiteurs et recentrer un nouveau conventionnement entre l'association et la mairie » devait acquiescer le premier magistrat
Ensuite,Raymond Viala, a accepté de remplacer Michel Douls,président depuis 2002,démissionnaire.« Le bénévolat est difficile à tenir sur la durée car il nécessite énormément d'implication sincère et de disponibilité» peut on lire dans La Lettre aux Amis du Château. Bon nombre de membres du bureau remercient Michel d'avoir eu l'ambition de développer la connaissance historique de Sévérac en organisant des conférences,par exemple.Ces dernières,d'accès gratuit et animées par des professionnels ou des passionnés d'histoire,ont drainé plus d'une centaine de personnes à la découverte des moulins,du monde agricole d'autrefois,du père Delheure et de l'exploitation de la CISBA .
Enfin, Marie Delphine et surtout Adeline Silhol, trésorière, ont expliqué « la situation financière de l’association, pas mise en péril, mais dont le trésor de guerre patiemment amassé pour réaliser des travaux s’en trouve un peu amoindri. » Les causes :moins de recettes, saison touristique mauvaise et licenciement de l’emploi jeune, Rachel Maymard. Le conseil d’administration tenant à la remercier pour sa compétence et son sérieux dans le travail effectué pendant cinq ans.
vers une fondation ?
Par ailleurs, Yvon et Bernard présenteront les projets établis sur trois années de mise en valeur du patrimoine pour un montant total de près de 79 300€ TTC. Grâce à plusieurs partenariats, seront valorisés auprès de la maison des consuls, la salle au dessus du Sestayral, la prison, l’escalier extérieur, la grande cave. Occasion d’étoffer le conseil d’administration en les personnes de Cathy Laur et Geneviève Silhol afin d’alléger le travail des bénévoles.
En fin de réunion, Bernard Seillier, « attentif à l’évolution de l’association, à la clarification juridique de nos rôles (mairie-association) n’a pas manqué de souligner combien les Sévéragais ont pris conscience de l’importance du château dont ses projets de restauration pourraient être, par épuisement des crédits municipaux et d’Etat, un concours de la société publique au côté d’une fondation… »
Bernard Barascud