La Dépêche en sud Aveyron

7.4.05

Edition du jeudi 7 avril



Justice. Au tribunal correctionnel, hier.

Recel de selles bien cavalier

L’audience correctionnelle – toujours aussi mal sonorisée – du tribunal correctionnel de Millau s’est penchée, hier, sur une rocambolesque affaire de recel de deux selles; recel pour lequel comparaissait V., âgé de 35 ans.
La présidente Barranguet-Loustalot-Briand entame le rappel des faits, survenus entre La Cavalerie et Montpellier sur une période allant du 23 avril au 7 juin 2004. Mais le contexte complet de l’affaire sera abordé avec le concours de la victime. Cette personne, constituée partie civile, explique que son atelier larzacien a été victime de deux cambriolages en septembre 2003 et avril 2004 réalisés avec le même mode opératoire: bris de vitre et vol d’une puis de deux selles; et uniquement cela. La victime précise alors que sa société a eu affaire à V. peu de temps avant chaque vol pour que celui-ci effectue des devis de nettoyage.« Il est venu pour regarder les lieux.Puis a expliqué qu’il faisait du cheval. Il est reparti avec une selle à l’essai qu’il a ramené.Puis il a pris un catalogue et ça s’est arrêté là. » Bien que sans rapport avec le recel, unique objet des débats, cette narration pose le 1er acte de l’affaire.
Achetées 700 € elles en valaient 3000 €
La suite se passe à Montpellier, au marché aux puces des Arceaux. V. avise un camelot qui propose à la vente deux selles; celles qui proviennent du vol. Après marchandage, V. repart avec les deux pour 700 € alors qu’elles valent 1500 € chacune. Peu de temps après son achat, V. passe une petite annonce dans un journal héraultais pour revendre les deux selles.Hier à la barre, le prévenu justifie cette attitude par la chute de cheval qui l’aurait fait renoncer à l’équitation. Les deux selles intéressent rapidement un particulier.V. et ce dernier prennent langue et concluent.
Parallèlement, l’enquête de gendarmerie sur le vol des selles progresse et V., qui avait indiqué son numéro de téléphone portable sur son annonce, reçoit une convocation.Il récupère alors les deux selles qu’il vient de vendre et rembourse son acheteur; pour éviter les problèmes, explique-t-il à la barre.Placé en garde à vue, V.assure aux militaires qu’il ignorait que les selles achetées aux Arceaux provenaient d’un vol et qu’il n’a pas questionné le camelot, celui-ci lui ayant dit qu’il divorçait et qu’il avait un rapide besoin d’argent.
Le procureur de la République reste dubitatif face à la troublante naïveté affichée par V. à la barre.Guère convaincu par les explications du prévenu qui connaissait forcément la valeur réelle des selles, il requiert trois mois de prison avec sursis.
Si Me Délivré, conseil de V., ne conteste pas l’élément matériel, il pointe les zones d’ombres sur l’élément intentionnel.S’étonnant tout d’abord que le camelot du marché aux puces ne soit pas poursuivi, l’avocat questionne: « Mon client a-t-il conscience, aux Arceaux, d’acheter quelque chose de frauduleux? Non car le camelot lui donne une explication plausible avec son divorce. » Me Délivré assure ensuite le tribunal de la bonne foi de V. : s’il connaissait l’origine des selles, pourquoi donner son numéro de téléphone portable?Et pourquoi suggérer à celui qui lui a racheté ses selles de s’adresser… à la boutique de la victime pour se procurer les étriers manquants? « L’acheteur de mon client a été remboursé, l’artisan a récupéré ses deux selles.La seule victime, c’est mon client », conclut l’avocat en réclamant la relaxe.
Après délibéré, V. a été condamné à deux mois de prison avec sursis et à verser 200€ à la partie civile.
Philippe Rioux

Spectacle. Première représentation, mardi à Millau.

Le public sous le charme de «Pierre et le loup»

Nombreux sont ceux qui, mardi soir à la salle René-Rieux pour la première du 3e spectacle 2005 de l’Association pour la renaissance du Vieux-Palais d’Espalion, sont retombés, sinon en enfance, du moins dans leurs souvenirs d’enfance.Qui n’a pas, en effet, gardé au fond de sa mémoire l’une des mélodies de « Pierre et le loup », ce célèbre conte musical que Serge Prokofiev composa en 1936. Le canard dans la marre, l’oiseau sur la branche, le chat dans le pré, le loup à l’orée du bois et Pierre échappé du jardin… Un air de flûte, de hautbois, de clarinette de cors et les cordes…
Mardi soir, en successeur de Gérard Philippe, c’est le truculent Philippe Meyer qui était le récitant.Une tâche, certes agréable, mais pas de tout repos, l’homme de radio devant jongler avec une partition multilingue miniature et quelques notes pour donner corps à un conte qui, une fois de plus, a exercé son magnétisme sur les jeunes enfants présents. L’ensemble orchestral composé de dix musiciens a soutenu trois solistes de talent: Marc Coppey au violoncelle, Muriel Cantoreggi au violon et Romain Guyot à la clarinette.Ce dernier avait imaginé mardi soir une programmation originale en prélude à «Pierre et le loup»: 6 bagatelles pour quintette à vent de György Ligeti et le quintette pour clarinette et quatuor à corde de Mozart.
Ph. R.
> A 21h au théâtre ce jeudi à Villefranche-de-R. ; vendredi 8 avril à 20h45 à la salle des fêtes d’Onet-le-Château ; samedi 9 avril à 21 h à la salle Yves-Roques de Decazeville.

Education. Portes ouverts au centre de formation millavois.

L’apprentissage agricole en marche

L’apprentissage est un moyen de se former autrement, c’est ce qu’ont pu observer les visiteurs à la journée « Portes ouvertes » organisée par le centre de formation d’apprentis agricoles de l’Aveyron sur le site de Millau. Mme Jacolino, responsable de l’antenne, et son équipe de formateurs avaient organisé cette journée afin de faire connaître les diverses options proposées.
Trois options sont dispensées sur le site de Millau: la production agricole et utilisation du matériel qui s’adapte aux diverses productions régionales (ovins, bovins, caprins en production lait ou viande) ; les travaux paysagers avec la création et l’entretien d’espaces verts ; les productions horticoles avec la production fruitière légumière, horticole . L’apprentissage est un moyen de se former autrement. Les jeunes apprentis sont en alternance en entreprise ou ils acquièrent les savoir-faire professionnels et en centre de formation ou ils échangent leurs pratiques et reçoivent la formation théorique. Tout le groupe bénéficie de l’expérience de chacun. Ce moyen de formation convient particulièrement à des jeunes ayant un bon sens pratique. Il permet à des jeunes en difficulté ou qui « s’ennuient » en classe d’acquérir une solide formation. Il peut aussi aider certains qui sont plus « scolaires » à développer un esprit pratique. Après une formation C.A.P. par apprentissage nombreux sont ceux qui ayant repris goût à la formation s’orientent vers un Brevet Professionnel et certains poursuivent vers un B.T.S.

Société. Tourisme et loisirs sportifs de nature

Deuxièmes rencontres ouvertes hier

Les 2es rencontres nationales du tourisme et des loisirs sportifs de nature ont débuté hier à Millau.Après le regroupement, mardi, des référents régionaux sport et nature du ministère de la Jeunesse et des Sports, les congressistes venus de toute la France ont commencé à converger vers la cité du Gant. À 18 heures sous le vaste chapiteau installé place de la Capelle, Jean-Luc Gayraud, président du centre de ressources Tourisme Pleine nature, qui organise les rencontres, a ouvert le forum des bonnes pratiques et des territoires.Sur cet espace ont été dressés de nombreux stands des associations et professionnels désireux de faire découvrir leurs activités.
Parrainées par le champion olympique de canoë-kayak Tony Estanguet, ces 2es rencontres doivent attirer quelque 600 personnes qui participeront à rien moins que 12 ateliers thématiques ce jeudi et demain vendredi.
La séance plénière d’ouverture se déroule ce matin à la salle des fêtes du parc de la Victoire, en l’absence de Frédéric de Saint-Sernin, secrétaire d’État à l’aménagement du territoire, annoncé puis retenu, mais en présence de Serge Koenig, qui représente le ministre des Sports.
Ph. R.