La Dépêche en sud Aveyron

25.3.05

Edition du vendredi 25 mars



Patrimoine mondial. Une assocoation de préfiguration sera créée pour le classement «Causses et Cévennes.»

Unesco : les experts attendus

L’Hôtel-Dieu de Millau a accueilli, hier après-midi, la première réunion d’information sur la candidature du dossier « Les Causses et les Cévennes » au patrimoine mondial de l’Unesco, sous la houlette de Jean Puech, président du conseil général de l’Aveyron qui, depuis que ce dossier a été présenté parla France auprès de l’instance onusienne, souhaite ardemment une mobilisation de tous les Aveyronnais.
Ce jeudi, la petite chapelle peinait à contenir les nombreux élus, forces vives et associatives, qui avaient répondu présents. Rappelant la genèse ancienne de ce projet, d’abord Larzacien templier et hospitalier puis étendu aux Cévennes, M. Puech a martelé combien ce « projet fédérateur » et interdépartemental était porteur de développement. Alors que l’Unesco a fait savoir récemment que le dossier français était « recevable dans la forme », Jean Puech s’est dit convaincu de la mobilisation de tous « dans la dernière ligne droite. » Celle-ci commencera vraisemblablement en juin prochain par la venue des experts de l’Unesco, comme le rappelait le Pr Léon Pressouyre, président du comité scientifique du conservatoire Larzac templier et hospitalier mais, surtout, familier des arcanes de l’Unesco. « Nos chances au classement de paysage culturel vivant évolutif sont raisonnablement bonnes » estime l’universitaire qui a ensuite dévoilé le calendrier et les 18 mois restants avant un éventuel classement à l’été 2006. « Cela nécessite la mobilisation de tous », a martelé le Pr Pressouyre.Un appel repris par le sous-préfet de Florac, représentant le préfet de Lozère, coordonnateur de la candidature. « La crédibilité de ce dossier repose sur les acteurs locaux », indiquait Hugues Fuzeré, enjoignant ces derniers à « constituer au plus tôt, si possible avant la venue des experts, une association de préfiguration. Il y a urgence. » Cette association, qui regrouperait collectivités et associations pourrait, après le classement, se transformer en « organisme de mission voire de gestion. » Enfin, face aux questions de la salle, la préfète Jourdan a rassuré. Le classement n’ajoutera pas de contraintes supplémentaires ; seulement une « exigence environnementale. »
Philippe Rioux



Education. Action de quelque 200 lycéens, hier.

Lycée bloqué et manifestations en ville

Si la mobilisation des lycéens a singulièrement faibli en France, à Millau, elle a connu, hier à l’heure où la loi Fillon était définitivement adoptée par le Sénat et l’Assemblée nationale, un regain inattendu. Dès potron-minet, des élèves – dont une trentaine campe devant le lycée Jean-Vigo depuis douze jours – ont bloqué les entrées de l’établissement millavois, empêchant de fait les cours de s’y tenir.
Dans l’après-midi, les lycéens qui avaient promis des actions locales fortes (La Dépêche du 19 mars) se sont rendus devant la mairie de Millau, dont les entrées étaient filtrées par la police municipale depuis le matin. Les lycéens en colère, qui ont arrosé la ville d’autocollant symbolisant un panneau d’interdiction barrant le mot « Fillon », ont symboliquement déposé un cercueil devant l’hôtel de ville. Puis, en cortège de quelque 200 personnes, ils se sont rendus devant la sous-préfecture. Un lycéen est parvenu à s’introduire dans la cour de la sous-préfecture et à escalader la façade de l’édifice dans le but d’atteindre le balcon d’honneur pour y décrocher le drapeau tricolore ! Le jeune homme a été appréhendé par les forces de police puis conduit au commissariat. Il a été relâché quelque temps plus tard.
Devant la sous-préfecture, les lycéens ont continué leur action en brûlant le cercueil et en réclamant audience au sous-préfet. Alerté par téléphone, Henri Planes, qui assistait à la réunion de présentation du classement Causses et Cévennes au patrimoine de l’Unesco à l’Hôtel-Dieu (lire ci-dessus) a immédiatement rejoint la sous-préfecture. Il a reçu une délégation d’une dizaine de lycéens. A leur sortie, ceux-ci se déclaraient déçus. « On était face à un mur », déploraient-ils, même si le sous-préfet a promis de relayer leurs revendications. En fin de journée, les lycéens ont reçu le soutien d’Alain Fauconnier, vice-président PS du conseil régional Midi-Pyrénées.
En attendant l’action nationale du samedi 2 avril, les lycéens millavois entendent maintenir la pression. Ce soir, ils entendent « animer » le conseil municipal de Millau.
Ph. R.