Edition du jeudi 24 mars

Politique. Lancement du Comité socialiste sud aveyronnais pour le oui au traité constitutionnel.
Devoir d’explication pour le PS
Les responsables sud Aveyronnais du PS ont lancé, hier à Millau, la campagne du Comité socialiste pour le oui au traité constitutionnel ; campagne de terrain et d’explication qui passera par la distribution de tracts et des meetings (cf. encadré). Alors que deux sondages ont récemment donné le non vainqueur au référendum du 29 mai prochain ; alors que les dissensions internes et les dissidences au PS perdurent en dépit du vote positif des militants le 1er décembre dernier ; alors que le débat se focalise sur la directive Bolkenstein, il devenait urgent, pour les socialistes partisans du oui, de remonter au créneau. « Grâce à ces deux sondages montés en mayonnaise, qui marquent l’exaspération des Français à l’égard de la politique du gouvernement, on va pouvoir argumenter », se réjouit presque Guy Durand. Les arguments pour expliciter le « oui de conviction », les Socialistes n’en manquent pas mais ils entendent en premier lieu lever un préalable : « ne pas tout mélanger. » « Oui, la France souffre et va mal, mais le 29 mai n’est pas le moment de censurer le couple Chirac-Raffarin et ses séides locaux Godfrain et Gayraud. Cela se fera en 2007 », explique Georges Glandières. « Il y a un temps pour l’Europe et un temps pour le reste », renchérit Alain Fauconnier qui, de retour du conseil national du PS de dimanche, assure que son parti peaufine « dans un climat excellent » son projet d’alternance pour 2007. Pour l’heure, les Socialistes veulent donc s’engager dans la campagne référendaire en « scindant » problèmes nationaux et européens ; et en défendant le traité sur la forme et le fond.
éviter l’isolationnisme
Sur la forme, M. Glandières rappelle que « ce traité est déjà l’objet d’un long compromis » et voit mal, si le non l’emportait « comment on pourrait négocier mieux demain – et avec qui ? – ce qui n’a pu se faire avant. » Le secrétaire de la section PS de Millau rappelle aussi que tous les PS européens – fidèles en cela à leur apport à l’histoire de la construction européenne – et les syndicats sont favorables au traité tandis qu’Alain Fauconnier fait part de l’incompréhension de ses amis à l’étranger face aux débats français. « Ceux qui disent non jouent l’isolationnisme et font peur aux gens », estime Gérard Deruy.
Et pour désamorcer ces sentiments de peur, les Socialistes entendent rétablir des vérités sur le texte du traité et plus particulièrement sur les « quelques » articles que fustigent les partisans du non. Des politiques gravées dans le marbre ? Faux, explique Guy Durand. « Au contraire des traités précédents modifiables si unanimité, le traité constitutionnel pourra être modifié avec une majorité relative », explique-t-il. Un traité antidémocratique ? « Il va être ratifié par les peuples. » Un traité ultralibéral empêchant tout progrès ? « C’est le traité le plus social, le plus démocratique écrit jusqu’à présent ; pour la première fois, il mentionne les services publics », explique M. Glandières tandis que M. Deruy rappelle que ce n’est pas ce traité qui empêchera les luttes sociales.
Guy Durand entend également développer un argument pour sortir d’une vue trop franco-française. « Le non français est comme un non de nantis. On a tendance à oublier que les nouveaux pays de l’est adhérents veulent du social. Ce traité constitue une formidable avancée pour eux ; eux avec lesquels nous avons à construire l’Europe. » Réintroduire le dessein européen dans une campagne très technique, voilà aussi l’un des arguments du PS.
Philippe Rioux
Jean Glavany à Millau le 7 mai
L’ancien ministre PS de l’Agriculture et député PS des Hautes-Pyrénées sera à Millau samedi 7 mai pour animer un meeting en faveur du oui. M. Glavany pourrait être accompagné d’Edgar Pisani, ancien ministre. M. Glavany évoquera les enjeux du traité en abordant plus particulièrement des thèmes intéressant une région comme l’Aveyron : la politique agricole commune (PAC) et l’aménagement du territoire.
Le non du oui
Le PS millavois a indiqué hier qu’il déclinait l’invitation à un débat public sur le traité constitutionnel lancée dernièrement par le PCF de Millau. Échaudés et refusant de servir de « faire valoir » les Socialistes préfèrent mener leur campagne sur le terrain.
Economie. Une étude réalisée sur la célèbre course.
L’impact des « 100 km »

Réalisée pour le compte du centre de ressources Tourisme Pleine nature par le cabinet EMC, une étude sur l’impact économique des 100 km de Millau a permis de mettre au jour d’intéressantes données tant pour les organisateurs (qui ne s’attendaient pas à ce que 43 % des coureurs viennent pour la première fois), pour les commerçants et le centre de ressources. « Nous referons cette opération sur une année complète de manifestations (une demi-douzaine), en 2006 », a annoncé Jean-Luc Gayraud, président du centre, qui se félicite de « l’outil » que constitue une telle étude pour une collectivité. Le centre de ressource espère également se faire une spécialité de ce genre d’étude pour proposer la méthodologie à d’autres. Un thème qui sera abordé lors des 2e rencontres nationales.
Ph. R.
Politique. Désigné hier par le Premier ministre.
Jacques Godfrain chargé de mission sur la participation
Le Premier ministre a chargé hier le député-maire UMP de Millau, Jacques Godfrain, et le député François Cornut-Gentille (Haute-Marne) d’une mission sur la participation. Les deux parlementaires devront faire sous trois mois des propositions dans ce domaine, après s’être concertés avec les principaux acteurs et les partenaires sociaux.
Jean-Pierre Raffarin a fait part de sa décision lors d’une allocution devant le Conseil économique et social (CES) sur thème de la participation. Le Premier ministre a annoncé que désormais, les sommes versées au titre de la participation ne seront plus indisponibles pendant cinq ans, mais pourront être débloquées aussitôt.
Sur la base du travail des deux députés chargés de mission et d’un avis du CES, M. Raffarin a souhaité que le ministre de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo et le ministre des relations du Travail Gérard Larcher « préparent les textes législatifs et réglementaires nécessaires pour que nous puissions présenter au Conseil ministres avant les vacances un ensemble de décisions législatives, pour une petite part, réglementaires pour une part, partenariales et contractuelles pour une grande part. »
En nommant Jacques Godfrain et son collègue, le Premier ministre a donc répondu favorablement au courrier que lui avait expédié le député aveyronnais (La Dépêche du 18 mars), qui est à la fois l’un de ses plus fidèles soutiens et l’un de ceux qui, à l’UMP, incarnent le gaullisme social.
« Je connais très bien le travail de François Cornut-Gentille dont je sais la sensibilité aux questions de participation », confiait, hier à La Dépêche, M. Godfrain qui a déjà programmé des rendez-vous dans les semaines à venir. « Je rencontrerai les syndicats, des chefs d’entreprises, le président du conseil supérieur de la participation notamment », explique l’ancien ministre. La mission des deux députés se concrétisera par un rapport qui sera remis au Premier ministre.
Ph. R.
En vue
Léon Pressouyre
Une réunion d’information sur la candidature Causses et Cévennes au classement au patrimoine mondial de l’Unesco se tient ce jeuedi à 14h30 à l’Hôtel-Dieu de Millau en présence de Léon Pressouyre, conseiller spécial auprès du directeur général de l’Unesco. Professeur à l’Université Paris I, M.Pressouyre est président de la Commission pour la préservation des monuments nationaux de Bosnie-Herzégovine, au sein de l’Unesco. Coordinateur de l’Icomos (conseil international des monuments et des sites) pour la convention du patrimoine mondial, entre 1980 et 1990, il a été le représentant de la France au Comité du patrimoine mondial, de 1990 à 1997. Il est notamment l’auteur de l’ouvrage La Convention du patrimoine mondial, vingt ans après, mais aussi de plusieurs ouvrages sur la région, notamment, La commanderie du Larzac. M. Pressouyre est par ailleurs président du conseil scientifique du conservatoire Larzac Templier et Hospitalier.
Sévérac-le-Château
Les compagnons de Saint-Chély
Depuis ce 21 février, une cinquantaine d'habitants résidants à Saint-Chély et dans la commune de Sévérac-le-Château comme des alentours, ont créé une association qui a pour objet essentiel la sauvegarde du patrimoine de ce petit village dont cet édifice du XVe siècle : l'église paroissiale du bourg de Sévérac. Jadis, elle faisait partie du prieuré de Saint-Eloi, rattachée à Saint-Dalmazy et uni à l'abbaye de Saint-Chaffre en 1324 par Jean XXII. « La priorité pour cette année serait de débuter courant de ce mois de mars, des travaux de rénovation de l'église » confie Gilbert Bouffies, président des compagnons de Saint-Chély. Accompagnés d'une quinzaine de personnes dont l'équipe des retraités qui « piquent le crépis intérieur afin de remettre une jolie pierre jointée apparente » les matinées des lundi, mercredi et vendredi alors que les actifs de la semaine apportent leur concours durant la journée du samedi, les compagnons ont grandement œuvré. D'ailleurs, ils attendaient cette semaine le père Tassié, spécialiste de l'art sacré, pour ses attentions.Car, si l'aspect extérieur de l'édifice est satisfaisant, son intérieur révèle un menaçant délabrement. Enfin, il est à relever que lorsque, entièrement rénovée, l'église s'ouvrira à vos désirs de balade, vous y lirez ces rimes suggérées par le « délicieux clocher et les abeilles blotties en un coin de paradis » Rimes écrites, en 1913, par Emma Calvé.
Bernard Barascud
> Côté pratique. Pour vos dons, une adresse : Les Compagnons de Saint Chély , Clos Marie des Anges, 7 rue Alsace Lorraine 12150 Sévérac le Château.
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