Edition du jeudi 17 mars

Environnement. Le dernier des trois forums pour l’élaboration de la nouvelle charte à St-Affrique ce soir.
Le Parc à l’écoute
Mardi soir à la CCI de Millau s’est déroulée la première des trois réunions d’information* organisées par le Parc naturel régional des Grands Causses pour informer la population et recueillir ses remarques et suggestions à l’heure où une nouvelle charte est en cours d’élaboration.
Ces réunions, qui seront suivies par une enquête d’utilité publique en bonne et due forme, permettent au président René Quatrefages et à son équipe de faire d’utiles rappels sur ce qu’est le Parc, sa charte et ses missions. « La charte, c’est la bible du Parc, qui est aussi le Pays du sud Aveyron. Elle a été élaborée il y a 12 ans puis le Parc est né le 6 mai 1995. Depuis, on a fait beaucoup de choses nouvelles (opération carcasses à la casse, schémas communaux d’assainissement, traitement des effluents d’élevages, schéma de gestion et d’aménagement des eaux Tarn-Amont, etc.). Il nous faut donc revoir notre charte pour l’adapter à ces nouveautés et aux nouvelles réglementations. Pour cela – et nous sommes le premier Parc naturel à le faire – nous avons choisi de nous inscrire dans la démarche de l’Agenda 21 pour mettre en application le développement durable dont nous sommes un modeste maillon », indiquait en introduction le président avant de laisser Philippe Ilieff, directeur, présenter un diaporama édifiant sur les très nombreuses activités du Parc, d’évidence marquées du sceau de la qualité.
Pour élaborer la nouvelle charte, le Parc a fait appel à trois cabinets d’études : MC2 consultants pour la stratégie avec Sylvain Boudet ; cabinet Ectare pour le diagnostic de territoire avec Céline Rigole ; et l’atelier Fauré-Turner pour la communication et l’animation avec Monique Fauré.
En amont des trois forums publics, ces équipes ont mis en places durant les semaines passées des groupes de travail d’acteurs locaux (GTAL) d’une vingtaine de personnes.
forces et faiblesses
Des réflexions de ces groupes, un premier diagnostic, présenté ce mardi soir, a été écrit autour de quatre thèmes : environnement ; économie ; vie locale, sociale et culturelle ; équité, participation, gouvernance. Si les points positifs qui sont apparus étaient peu ou prou connus, les points faibles du Parc ont retenu l’attention : disparité des dessertes ; faiblesse de la communication ; faible intérêt pour les énergies renouvelables ; faiblesse de la démocratie participative ; acteurs culturels mal coordonnés ; baisse démographique, langue occitane, etc. Certains de ces points ont d’ores et déjà ou vont faire l’objet de traitement comme la mise en place d’un schéma culturel, d’une charte forestière, etc.
Mardi soir, trois points ont toutefois cristallisé le débat : l’éolien, l’occitan et la démocratie participative.
Sur l’éolien, René Quatrefages a affiché une position très claire (lire encadré). Sur l’occitan, chaque participant a admis que plus pourrait être fait avec des animateurs. Alain Marc, conseiller général et conseiller pédagogique en occitan, a suggéré le lancement d’une « enquête sur les locuteurs. »
Le gros du débat a tourné autour du conseil de développement Cette instance de démocratie participative réclamée par nombre d’associations, obligatoire pour les Pays, est facultative pour les Parcs. « Je l’avais proposé mais le conseil syndical du Parc s’y est opposé. J’avais alors pensé à un substitut sous forme d’un comité de bassin d’emploi ; mais il y a eu un nouveau refus », explique René Quatrefages, qui estime qu’ici comme ailleurs en France le débat sur la démocratie participative n’a pas « mûri. » Le président fait toutefois remarquer que ce type de gouvernance n’est pas exempt de défauts , qui peut créer une élite ; et que les élus du conseil syndical sont « parfaitement légitimes » pour représenter la population.
Philippe Rioux
* Après Sévérac, le 3e forum a lieu ce soir à 20 h 30 à St-Affrique, au foyer de Caylus.
Questionnaire
Au cours des forums un questionnaire a été distribué aux participants. Celui-ci recueille les avis sur la perception du Parc et les attentes de la population (opportunités, menaces, atouts, faiblesses, suggestions, etc.). Ce questionnaire est téléchargeable gratuitement sur notre site internet : ci-dessous
Eolien : oui, mais...
« Par principe le Parc est favorable à l’éolien mais pas n’importe quoi, n’importe où et n’importe comment », a indiqué René Quatrefages. Alors que des projets éoliens sont désirés sur certaines communes (Lapanouse-de-Cernon), moins voulus sur d’autres (Lavernhe), le président du Parc rappelle qu’il y a un comité des sites dont l’avis est capital pour toute implantation. M. Quatrefages rappelle également que l’Unesco classe un site en tant que « paysage évolutif vivant » ce qui laisse la possibilité à l’éolien de s’exprimer. Rappelant enfin que l’éolien relève d’une politique nationale, M. Quatrefages a souligné que le conseil général avait élaboré un « schéma de développement de l’éolien », qui n’a toutefois pour l’heure pas fait l’objet d’une publication.
Justice. Au tribunal correctionnel de Millau, hier.
Condamnation du chauffard aux 132 km/h
Le tribunal correctionnel de Millau jugeait, hier, le jeune homme de 23 ans qui avait décroché le record de vitesse en ville le 25 février dernier en roulant avenue Charles-de-Gaulle à 132 km/h. AV, condamné par le passé pour conduite alcoolisée, était donc poursuivi hier pour excès de vitesse supérieur à 50 km/h ; refus d’obtempérer aux somations de s’arrêter et permis non prorogé.
La présidente Barranguet-Loustalot-Briand murmure vaguement le rappel des faits. Ce soir-là vers 23 h 15, après un repas, AV veut rattraper des amis et accélère vivement au volant de sa VW Golf cabriolet. A hauteur du 65 de l’avenue, il aperçoit sur le côté gauche le radar installé par les policiers. En dépit des gestes de ces derniers, revêtus de tenues réfléchissantes et porteurs de bâtons lumineux, AV poursuit sa route vers le Crès, tous feux éteints. Les policiers ayant pu relever sa plaque minéralogique, ils effectuent une interpellation au domicile du chauffard le lendemain à 6 heures. Au cours de son audition par les gendarmes, AV reconnaîtra avoir eu conscience de rouler trop vite et espéré « passer au travers » du contrôle.
Avant que ne soit interrogé le prévenu, son avocat, Me Délivré soulève une exception de nullité sur deux points : le cinémomètre et le PV d’audition. Sur l’appareil de mesure, l’avocat estime que l’absence de mention de la marque et de la dernière date de vérification pose problème. Sur le PV, Me Délivré estime qu’il n’est pas assez précis et ne re, d pas compte de la réalité et du contexte des déclarations de son client. Le procureur demande le rejet de la requête en nullité que le tribunal décide de joindre au fond.
À la barre, AV, solide gaillard, affiche un certain aplomb. Très débonnaire, il affirme ne pas avoir distingué les policiers ou peut-être au tout dernier moment. « À cause de la vitesse peut-être ? », raille le procureur. L’extinction des feux après son passage à leur hauteur ? Un regrettable « dysfonctionnement » électrique. La raison d’une vitesse si élevée dont il avait conscience ? À cause de beaucoup de raisons que AV ne veut pas détailler. Même les questions précises et piquantes du procureur n’ébranleront pas le prévenu, visiblement convaincu d’avoir commis une peccadille. « On essaie, après un comportement inqualifiable extrêmement dangereux, de s’exonérer de sa responsabilité en cherchant une faille dans la procédure », estime le procureur Récappé qui requiert 1 à 2 mois de prison avec sursis, 900 €d’amende et 18 mois de suspension du permis.
Me Délivré tente de minimiser le dossier « qui n’est qu’une simple infraction routière » dont l’excès de vitesse n’est, selon lui, pas prouvé de façon tangible, ni même le délit de fuite. Après délibéré, AV a été condamné à 1 mois de prison avec sursis mise à l’épreuve de 18 mois, 1 an de suspension du permis et 1 000 € d’amende.
Ph. R.
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