La Dépêche en sud Aveyron

9.3.05

Edition du mercredi 9 mars



Urbanisme. Fin des travaux à Saint-Germain.

1M€ pour le remembrement

Nombre de Millavois se demandait ce que pouvaient bien être ces nouveaux chemins de 2 m de large aperçus dans les environs de Saint-Germain. « Les gens se posaient des questions, pensaient aux pistes cyclables et certains y ont fait du ski », s’amuse André Garlenc, maire-adjoint aux travaux. L’explication est plus terre à terre et découle du remembrement imposé par l’achèvement de l’A75. En effet, l’arrivée de l’autoroute a créé un « périmètre perturbé » nécessitant un remembrement et des travaux afférents. Hier après-midi, M. Garlenc, les entrepreneurs et Didier Ginesta, technicien de la direction départementale de l’Agriculture et de la Forêt (DDAF) se sont rendus sur place pour constater l'étendue des travaux, commencés le 8 novembre et s’achevant fin mars, d’un coût de 1M€ entièrement pris en charge par l’État. « Le remembrement a nécessité 2 à 3 ans de travail avec des géomètres et a concerné un périmètre de 2 900 ha, 140 propriétaires dont 12 exploitants agricoles. On est ainsi passé de 1 367 parcelles d’une surface moyenne de 3,36 ha à 451 parcelles d’une surface moyenne de 6,43 ha. Il a alors fallu rétablir les accès à ces nouvelles parcelles et remettre à niveau les chemins (à vocation agricole) qui appartient au domaine privé de la commune », détaille M. Ginesta. Ainsi, sur l’ensemble du périmètre, 16,825 km de chemin ont été créés, 4,999 km remis en culture, 14,741 km élargis. 2,71 km de haies et 9,383 km d’obstacles naturels ont été enlevés. 15,898 km de haies vont être plantés et 15 km de fossés enherbés (lire encadré). Le remembrement le long de l’A75 va se poursuivre. Prochaine étape avec La Bastide-Pradines.
Philippe Rioux

Plantations : première en Aveyron
La DDAF a profité de ce chantier pour utiliser, pour la première fois en Aveyron en aussi grande quantité, des paillages biodégradables en lieu et place des traditionnelles bâches noires qui protègent les jeunes plantations. « Cela permet d’amoindrir la pollution visuelle mais il y a beaucoup de contrainte », explique Didier Ginesta. Le coût est supérieur ; les rouleaux font 25 m de long pour 50 kg (contre 500 m et 20 kg) et doivent être posés manuellement (alors qu’une machine est disponible pour les bâches). Sur le secteur de Saint-Germain, 32 000 m2 de paillages ont été disposés. Protégés des bêtes par des grillages, ils vont bientôt recevoir des plantations : un arbre tous les 5 m et des arbustes entre. Une étude d’impact préalable a permis de retenir des essences précises. Pour les arbres : chêne pubescent, érable champêtre, frêne commun, alisier blanc, alisier torminal. Pour les arbustes : noisetier, cerisier de Sainte Lucie, nerprun alaterne, pistachier lentisque, fragon petit houx, amélanchier (photo), prunellier, buis.


Education. Exposition des élèves de 4e et 3e Segpa.

Les masques de la fraternité

Jusqu’au 5 avril à la bibliothèque du Créa, le grand public peut découvrir le beau travail réalisé par 32 élèves de 4e et 3e des sections d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa) du collège Marcel-Aymard. Fruit d’un travail de longue haleine, l’exposition se compose de 32 masques de terre cuite ; chacun étant réalisé par un élève après des recherches iconographiques, historiques et géographiques ; avec l’aide de Mme Régimbeau de l’association Terralhas de Comprégnac. M. Médoukali, professeur (section peinture), voit dans ce projet l’occasion de sensibiliser les élèves à l’art mais aussi « à l’autonomie, la prise de responsabilité et le sens civique. » Car les masques qui représentent tous les continents sont un bel éloge à la diversité, la tolérance et la fraternité entre les peuples. Ce projet, qui fait suite à un précédent réalisé sur le cirque, est toutefois plus vaste que l’exposition du Créa. En effet, au-delà des masques, les élèves, accompagnés par les professeurs Médoukali et Lebrin (arts plastiques) se sont initiés à la mosaïque avec Mme Szynalski de l’association Millau Mosaïca. Ainsi, une fresque de 300 m2 représentant les cultures du monde est en cours d’achèvement sous un préau et recevra les 32 masques. « Ces projets de création artistique qui touchent des élèves auxquels on ne pense pas en priorité sont très valorisants pour eux mais aussi pour l’établissement », se réjouissait hier André Gomez, principal, venu féliciter ses élèves.
Ph. R.

Insolite. Pour protester contre la loi Fillon.

Cours sauvage sous les fenêtres du député

Une quinzaine de lycéens de 1re L du lycée Jean-Vigo ont assisté hier matin à un cours « sauvage » sous les fenêtres du député-maire UMP de Millau, Jacques Godfrain, qui s’était dit dernièrement « fier » de la loi Fillon sur l’école. « Aujourd’hui, c’est la journée d’action des lycéens. Ils ne sont pas là pour sécher les cours mais pour réclamer le retrait et l’abandon de la loi Fillon votée par les députés dans le cadre d’une procédure d’urgence et qui sera examinée au Sénat mardi prochain », explique Édouard Martin, professeur d’histoire et délégué du SNES, syndicat enseignant qui « soutient le mouvement lycéen. » Hier matin, le cours (hors planning) était consacré à la première Guerre mondiale avec l’évolution de l’opinion publique de l’Union sacrée de 1914 aux mutineries de 1917.
L’après-midi, une cinquantaine de lycéens – la moitié des effectifs manquaient, selon M. Martin – ont défilé dans les rues.
Ph. R.

Journée de la femme

Olympe de Gouges en ouverture

La journée de la femme s’est ouverte hier à Millau par le spectacle Dominique Bru. Seule sur scène, la comédienne, originaire de la région, a donné voix et corps à Olympe de Gouges, la célèbre femme qui a donné la première déclaration des Droits de la Femme à la Révolution puis a été guillotinée. Cette plongée dans l’histoire était clairement voulue par les organisateurs de la soirée, le collectif de la Marche mondiale des femmes et le Mouvement français pour le planning familial (MFPF). En effet, le soir, Sébastien Bos, professeur d’histoire au lycée Jean-Vigo devait détailler l’histoire de la condition féminine de l’antiquité à nos jours ; puis un film retracer 30 ans de lutte féminine. « Il était important pour nous de remettre l’histoire dans son contexte pour comprendre dans quelles conditions sociales, économiques et politiques les femmes ont été contraintes de vivre », explique Nadia Mouzaïa, présidente du MFPF-12, qui a notamment axé la soirée sur l’histoire de la contraception et l’IVG.
Ph. R.

Sévérac-le-Château

Vent de panique sur le Sévéragais

Tel est le titre d'un communiqué de la nouvelle association « Protégeons nos espaces pour l'avenir » qui vient de se créer dans l'urgence, entre les représentants d'une cinquantaine de familles réunis samedi 5 mars à Lavernhe. Car, quelques habitants ont appris officiellement il y a quelques jours , l'imminence d'une enquête publique concernant l'installation de quatre éoliennes sur les hauteurs de Montfrech, à la limite des communes de Lavernhe et de Sévérac, entre les hameaux de La Malène et de la Roubayre. Cette enquête doit se dérouler du 14 mars au 14 avril. Son dossier pourra être consulté en mairies de Lavernhe et de Sévérac. Les observations du public sur le projet pouront alors être portées sur le registre ou adressées au commissaire enquêteur (1).
Pour l'association « un délai bien court, une information très ciblée et réduite à quelques personnes, une avancée du projet restée jusqu'ici dans l'ombre…tout ceci semble bien curieux. Certes, tout le monde à Lavernhe avait entendu parler d'une telle suggestion, évoquée il y a 3 ans au conseil municipal mais celle-ci semblait être tombée aux oubliettes. Or voici que le conseil municipal aurait donné un avis favorable (à la grande surprise des dits conseillers) et que la demande de permis de construire a été déposée depuis l'an dernier ». Et le communiqué de poursuivre ainsi :« Comment répondre objectivement à cette enquête publique si personne n’en connaît réellement les enjeux, les avantages et les inconvénients ? » Telles ont été leurs réflexions durant la première partie de cette réunion. «Si quelques avantages semblent être évidents pour certains privilégiés, les habitants de tout le canton sont-ils informés de tous les inconvénients ? Savent-ils que les éoliennes de la génération actuelle mesurent de 120 à 180 m de haut ? Savent-ils qu’elles seront visibles de partout ?D’après ce qui a été observé dans d’autres régions françaises et d’autres pays, accepter la construction de 4 éoliennes équivaut à ouvrir la boîte de Pandore : difficile de résiste. Il y a d’ailleurs déjà un second projet à proximité du premier site et des rumeurs concernant d’autres installations sur le canton ! Ce qui sera en tous les cas inéluctable, c’est que cette pollution visuelle entraînera une grosse dévaluation de la valeur des maisons et des terrains. Les amoureux du paysage et des campagnes n’auront plus envie de s’installer chez nous. Pour la même raison, ces éoliennes chasseront les touristes… Cette autorisation de construction paraît en totale contradiction avec la politique actuelle du Parc naturel et la valorisation du patrimoine local…En réalité, ce projet va chatouiller nos fibres écologiques abondamment arrosées par la politique de l’Europe qui subventionne énormément ces projets en vue de redorer son blason aux yeux des verts. Mais ceci est un leurre… En conclusion, ces éoliennes hypothèquent beaucoup le développement futur de notre canton et annihilera le seul avantage qu’elles peuvent présenter, celui de la taxe professionnelle qui sera perçu !... »En seconde partie de soirée, une association a été créée en vue de lutter contre ce projet. Plusieurs personnes (dont des élus et le président Richard Focken) animent le groupe qui invite à une réunion d’information samedi 12 mars, à 20h30, à la salle des fêtes de Lavernhe.
Bernard Barascud
1. L. Bertrand, 3, lotissement Les Pins. Plantou des Graves, 12200 Villefranche de Rouergue). A Lavernhe, lundi 14 mars de 14 à 17h, samedi 2 avril de 9 à 12h et jeudi 14 avril de 14h à 17h. et à Sévérac, le mardi 22 mars de 14h à 17h et le samedi 9 avril de 9h à 12.