La Dépêche en sud Aveyron

24.2.05

Edition du jeudi 24 février



Société. Outre les scolaires, la cité des insectes va accueillir des étudiants toulousains et des entomologistes.

Micropolis côté science

Chacun connaît la formidable structure de découverte ludique et sensorielle du monde des insectes que constitue Micropolis, qui entame cette année sa sixième saison d’existence. Moins connues car plus récentes sont les activités scientifiques qui sont menées à Saint-Léons et qui, en 2005, vont s’amplifier autour de plusieurs volets (lire encadré).
L’un d’eux constitue une nouveauté séduisante et innovante : la mise en place d’une station d’expérimentation sur la biodiversité. Notamment évoquée à l’Unesco fin janvier et, ce mardi, par le Premier ministre à une semaine du vote du Congrès qui doit permettre l’inscription dans la Constitution d’une Charte de l’environnement, la biodiversité est un thème figurant au premier rang des préoccupations du développement durable. La station d’expérimentation que Micropolis se propose de mettre en place permettra « d’organiser des stages d’études dans l’environnement naturel très préservé du Lévézou, noyau primitif de l’ère primaire, berceau granitique de l’Aveyron, permettant des observations in situ fructueuses », exposait dernièrement la direction de Micropolis.
Universités françaises et étrangères
« Cette station pourra accueillir des professeurs d’universités en compagnie de leurs étudiants de niveau licence à maîtrise ainsi que des chercheurs, des étudiants, des professionnels ou des amateurs éclairés pour des stages de spécialités ou des minicolloques organisés en collaboration avec des spécialistes. »
« Depuis la création de Micropolis, nous avons un réseau de contacts avec des professeurs d’université de Toulouse mais également de Montpellier. Par ailleurs, lors du colloque sur Jean-Henri Fabre l’an passé, nous avons pu nouer des relations avec d’autres universités, notamment en Belgique », explique Frédéric Jaladeau, biologiste et responsable pédagogique de Micropolis.
Ainsi, première concrétisation de ces contacts, dès le moi de mai prochain un premier stage sera organisé et concernera des étudiants en maîtrise de biologie de l’université Paul-Sabatier (Toulouse III) ; université avec laquelle Micropolis ouvre donc un partenariat qui devrait déboucher sur une convention. « Ce sera un stage d’observation autour de Saint-Léons où la biodiversité (géologique animale et végétale) est très importante. Les étudiants travailleront autour de deux thèmes : la société animale et les relations insectes-plantes », précise M. Jaladeau, qui prépare par ailleurs une fiche informative sur le potentiel de Micropolis qui sera diffusée dans les laboratoires de biologie des universités. Enfin, dans la foulée de ce premier stage, la cité des insectes accueillera, du 9 au 13 mai, en partenariat avec la société entomologique du Languedoc, des scientifiques membres de l’union de l’entomologie française (UEF), une association fondée en1995 qui regroupe 60 associations (3 000 membres) et 250 entomologistes. Ce premier stage aura pour thème les « techniques en entomologie. »
Philippe Rioux

Former les enseignants
Si Micropolis investit l’enseignement supérieur et la recherche avec les partenariats avec l’université Paul-Sabatier et l’union de l’entomologie française, elle n’en oublie pas pour autant l’enseignement primaire et secondaire dont les professeurs et élèves sont accueillis depuis la création de la cité des insectes par une équipe pédagogique dirigée par le biologiste Frédéric Jaladeau. En 2005, Micropolis va donc poursuivre l’organisation de stages sur l’application des sciences à l’école et destinés aux enseignants. Par ailleurs, cette année, Micropolis va pouvoir s’appuyer sur le classeur « Le monde des insectes », réalisé à Saint-Léons et destiné aux écoliers et aux collégiens. Présenté lors de la dernière Fête de la Science à Millau (La Dépêche du 17 octobre), cet ouvrage a intégré la collection Sciences et technologie à l’école des éditions Delagrave et reçu le soutien des centres régional et département de documentation pédagogique.


Politique. Le PS dénonce la politique urbaine municipale.

De la 4e fleur... à la 4e crotte

Le Parti socialiste de Millau réagit à la non-obtention par Millau de la 4e fleur (La Dépêche du 11 février) et diffuse le communiqué suivant.
«Dites-le avec des fleurs... Telle semble être la devise de notre député-maire pour lequel tout doit être fait pour flatter son ego et son ambition politique… en utilisant , autant que faire se peut le support de la Ville. Mais, et malgré le travail important et minutieux des services municipaux et particulièrement le service des Espaces Verts, cela ne marche pas aussi bien que souhaité. Pourquoi ? Tout simplement parce que les plantations ne peuvent proliférer et être mises en valeur que si le terrain est favorable. Et, il faut bien reconnaître que ce n’est, à Millau, pas toujours le cas : ici une entrée de ville négligée, là des rues pas toujours très accueillantes, ailleurs un quai mal éclairé, partout des trottoirs et des caniveaux pas toujours très nets, voire souillés de déjections nombreuses et variées... sans parler des façades lépreuses laissées à l’abandon par un programme de réhabilitation absent, ou encore de ces nombreuses dents creuses depuis longtemps évidées et non traitées.
L’incantation à la 4e fleur ne viendra pas guérir ces carences et Millau ne peut, pour le moment, rivaliser avec Albi, Cahors, Tarbes ou Bayonne. On aurait pu imaginer une autre répartition des 440000€ dépensés en décembre 2004. Mais, NON : on préfère accuser les administrés-contribuables de manquer de soin. Au fait, leur donne-t-on, à ces administrés contribuables l’envie ou les moyens ? Millau est une des rares villes à n’organiser que deux collectes d’ordures ménagères par semaine. Et l’on s’étonne après de trouver des déchets organiques dans les sacs jaunes réservés aux déchets recyclables ! Tout est lié : le manque de rigueur d’organisation d’un côté, crée le manque de rigueur dans l’exécution de l’autre.
D’ici que tout cela rentre dans l’ordre, la Ville de Millau, titulaire de 3 fleurs, pourra concourir à l’obtention de la 4e crotte, à moins qu’élus et administrés -contribuables ne prennent ce problème au sérieux….pour ne pas décevoir les nombreux visiteurs que nous amène le Viaduc, internationalement connu.»

Sévérac-le-Château

Les élèves de Jean-d’Alembert ont testé le cinémomètre

Il y a peu de temps les Sévéragais se sont aperçus de la mise en place d’un écran lumineux avenue du Général de Gaulle. Un cinémomètre qui indiquait au passage la vitesse réelle des véhicules dans une zone limitée à 50 kilomètres par heure. Cinémomètre qui, en d’autres lieux, sert à mesurer la fièvre du vendredi soir chez l’automobiliste pressé !
Une opération demandée par l’administration du collège public et qui rentre dans un très séduisant projet de prévention routière. En fait dans ce mois de février se jouait le premier acte d’une série qui devrait se terminer peu avant la fin de l’année Le but du jeu étant bien sûr de sensibiliser les futurs conducteurs aux problèmes de la sécurité routière.
La première opération consistait donc à faire un état des lieux sur la conduite des Sévéragais en ville Et c’est avec la très étroite collaboration de la subdivision de la direction départementale de l’Équipement de Sévérac et de sa directrice Sylvie Uhmann que les services techniques mettaient en place le fameux cinémomètre. Il restait à la vie scolaire de l’établissement de prévoir des observateurs qui, crayon en main, notaient les vitesses des automobilistes
Ainsi 200 comptages ont été effectués par les élèves de 4e. Les résultats viennent d’être dépouillés par les élèves qui en ont profité pour aborder avec leur professeur de mathématiques, Daniel Roques, le calcul statistique. Il s’avère que sur les cas observés et à des heures tout à fait différentes dans la journée 12,5 % seulement dépassaient la vitesse autorisée. Avec d’ailleurs de très léger dépassement en général qui allaient de quelques unités à une petite dizaine de kilomètres par heure : 9 % en dessous de 30 km/h, 78,5 % entre 30 et 50, 8,8 % entre 50 et 60, 3 % entre 60 et 70 et 1 % plus de 70 km/h.
Un fait amusant relevé par les jeunes, qui notaient pour chaque véhicule d’abord la vitesse première indiquée par l’appareil puis une deuxième à la vue du cinémomètre : quasiment tous les chauffeurs ont levé le pied à la vue de l’appareil même celui qui peu pressé par le temps était enregistré à 32 km/h passait devant le radar à 28 ! Comme quoi la peur du gendarme.
Suite à cette première opération et à de savants calculs sur les distances de freinage et d’arrêt le programme devrait se dérouler courant mars.
Avec au menu : connaissance de l’accident accidentologie facteurs de risque étude de cas reconstitution d’un accident au printemps prochain et pour aboutir en fin d’année scolaire à une opération de sensibilisation du grand public.
Bernard Barascud