La Dépêche en sud Aveyron

15.2.05

Edition du mardi 15 février



Environnement. Jean-Louis Esperce plaide pour une telle réalisation.

Un plan d’eau à la Graufesenque ?

Le 30 septembre dernier, la communauté de communes Millau Grands Causses approuvait le principe d’acquisition de terrains situés à la confluen ce du Tarn et de la Dourbie, sur la plaine de la Graufesenque. Lors du dernier conseil intercommunal, un plan de financement a été validé pour cette opération qui concerne une surface totale de 17 ha 21 a 63 ca. Le coût d’achat est de 736 000 € subventionnés à hauteur de 80 % : 149 018 € venant de l’État (direction régionale des affaires culturelles, DRAC) ; 368 000 € venant du conseil général au titre des Espaces naturels sensibles (ENS) et 70 295 € venant de l’agence de l’eau Adour-Garonne.
L’acquisition de ces terrains revêt « un triple intérêt », rappelait Marie-Lise Tichit : « un intérêt quant à la protection des berges en cas de crues ; un intérêt archéologique remarquable ; un intérêt quant à la ressource en eau » ; la 2e source d’eau potable complétant celle de l’Espérelle.
« Un intérêt n’est pas cité, c’est l’intérêt touristique », observe alors Me Esperce. « ça fait bien des décennies qu’on avait décidé de réaliser un plan d’eau par le simple creusement de la plaine. Nous devrions prendre pour principe d’au moins conduire une étude pour avoir 2, 3 ou 4 ha de plan d’eau », suggère l’élu, faisant valoir que l’eau est « un élément fondamental d’attrait touristique. »
Marie-Lise Tichit confirme qu’une étude a été demandée par le président de la commission environnement. Toutefois, la réalisation d’un plan d’eau sur la plaine historique de la Graufesenque se heurte à plusieurs difficultés au premier rang desquelles le classement des lieux. « Deux tiers des parcelles sont inscrites archéologie par la Drac », précisait ainsi Jean-Luc Gayraud.
Philippe Rioux

Aménagement des abords de la Dourbie
Pour compléter et finaliser l’aménagement de l’avenue de l’Aigoual et de ses abords, la communauté va mener d’importants travaux sur les terrains situés entre l’avenue, le parking de la subdivision de l’Équipement et la rivière. D’un montant de 40 000 €, financés à 30 % par la Région et le Département, et à 50 % par le 1 % A75 concédé, ces travaux consistent à : la délimitation de la parcelle par la création d’un merlon de terre et d’une chicane à l’entrée ; la création de places de stationnement aux abords ; le remodelage du terrain avec création d’un chenal d’écoulement des eaux ; l’ensemencement d’une partie du terrain et la mise en place d’arbres de hautes tiges ; les branchements eau et réseau électrique.


En vue
Jacques Godfrain
Rapporteur du projet de loi relatif au contrat de volontariat de solidarité internationale, le député Jacques Godfrain a récemment fait le point sur ce texte devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Cet important texte qui va donner un cadre juridique précis pour les volontaires en mission propose notamment un contrat de deux ans et un plafond de six ans pour la durée cumulée de missions. Le Parlement va ménager une période de transition entre la publication de la loi et son entrée en vigueur afin que les associations agréées (24 actuellement) intègrent les nouvelles mesures.

Éducation. Sur le projet de loi Fillon.

Le SNES interpelle J. Godfrain

Voici la lettre ouverte adressée par le SNES à Jacques Godfrain.
« Le projet de loi d’orientation pour l’avenir de l’école soumis au débat de votre assemblée présente des objectifs ambitieux (80 % d’une classe d’âge au niveau du bac 50 % de diplômés de l’enseignement supérieur) mais le contexte de choix budgétaires pour 2005 sans précédents dans l’éducation comme les orientations contenues dans le projet tournent le dos à ces objectifs. Au lieu de promouvoir une culture commune, il met en avant un socle commun des indispensables, compétences et connaissances minimum, excluant certains savoirs. Pourtant la diversité des disciplines loin d’être un obstacle à la réussite de tous les élèves, permet de créer une dynamique des apprentissages favorable à chacun d’entre eux, et particulièrement aux plus en difficulté. En matière de lutte contre l’échec scolaire, il s’accommode de l’idée que la réussite de tous serait impossible, ignore le poids des inégalités sociales pour faire de la réussite une question d’aptitudes ou de talents individuels, n’affiche aucune politique ambitieuse des ZEP, insiste sur le fait que l’aide aux élèves en difficulté se substitue à l’aide aux établissements.
Le projet ne propose que des contrats individuels de réussite, pour la seule scolarité obligatoire, qui renvoient la responsabilité de l’échec ou de la réussite à l’élève et à sa famille, et risquent de se substituer aux dispositifs actuels (y compris les ZEP) ou de fonctionner par des redéploiements. Il met en place une série de dispositifs qui font courir le risque d’un enfermement de nombreux jeunes. Au collège, on risque fort de voir s’accentuer des solutions sélectives : aménagements différenciés des cursus et des programmes, brevet à géométrie variable, dispositifs dérogatoires d’alternance dès la Quatrième, délestage vers des dispositifs relais multipliés. Au lycée, amputation des options de Seconde, remise en cause des dédoublements, suppression des TPE sont significatifs : aucune ambition pédagogique, les seules réponses se situant au plan du resserrement des structures.
Globalement, il aboutira à une réduction de l’offre de formation ainsi qu’à une fragilisation de certains enseignements et de certaines séries (notamment la série ES) et à une remise en cause de la valeur nationale du baccalauréat. Sur fond de décentralisation accrue, le projet propose un renforcement de l’autonomie des établissements, de la contractualisation, la multiplication des pouvoirs hiérarchiques. Il porte gravement atteinte aux statuts et conditions de travail des personnels, avec l’introduction de PLP bivalents au collège, la certification complémentaire en français, mathématiques et langues proposés aux nouveaux recrutés, la remise en cause des décharges, du droit à la formation continue pour tous, l’individualisation et la contractualisation des carrières. Pour les absences de courte durée, le projet prévoit de conférer au chef d’établissement le pouvoir de réquisitionner à tout moment les enseignants pour qu’ils remplacent leurs collègues au pied levé. Une telle mesure ignore la réalité du fonctionnement des établissements et constitue un vrai déni du métier d’enseignant. Il conduirait à des conflits permanents et à de véritables aberrations pédagogiques. Les personnels dans la rue le 7 décembre et le 20 janvier ont montré par leur très forte mobilisation leur rejet d’un tel projet.
Au Conseil Supérieur de l’éducation du 16 décembre, le texte a été rejeté à une très large majorité. Aujourd’hui nous vous demandons d’entendre cette parole, de repousser cette loi d’orientation et de demander au ministre un autre projet construit dans le respect des éléments du débat national mené l’an passé, de la concertation la plus large et de l’intérêt de tous les élèves. »