La Dépêche en sud Aveyron

4.2.05

Edition du vendredi 4 février



Environnement. Après des tests de nouveaux puits près de la Graufesenque en 2004, la Ville lance la réalisation de la 2e source confortant l’Espérelle.

Une nouvelle source d’eau prête l’an prochain

Lors des crues de décembre 2003, la moitié de la population de Millau avait été privée d’eau potable. En effet, les fortes pluies qui étaient tombées sur le Larzac avaient provoqué un taux de turbidité de l’eau du robinet supérieur aux normes en vigueur. Dès lors, la Ville et la compagnie générale des eaux (CGE) avaient procédé à la distribution de bouteille d’eau. Dès après les crues, élus et ingénieurs avaient acquis la certitude qu’il fallait à Millau une seconde source pour conforter la source de l’Espérelle, unique source alimentant Millau en eau potable.En 2004, une première étape a été réalisée avec le percement de puits-tests dans la plaine de la Graufesenque, à la confluence du Tarn et de la Dourbie. Ces tests ont été concluants comme le rappelait Jean-Luc Gayraud lors du dernier conseil municipal. « Les résultats des essais de pompages réalisés début 2005 ont prouvé la qualité et la quantité de la ressource. Par ailleurs, une étude demodélisation du réseau d’adduction d’eau potable menée par la CGE, gestionnaire du réseau, a permis de démontrer la faisabilité d’un raccordement au réseau existant », expliquait M. Gayraud.
coût de 1,89 M€ HT
La Ville peut donc désormais passer à l’étape suivante : demande d’autorisation au titre de la loi sur l’eau ; acquisition du foncier et montage d’un dossier de travaux intégrant la mise en place des puits, un système de traitement et la mise en place d’une conduite sous la Dourbie.Le projet de création de cette nouvelle source permettra de produire 8 000 m3 d’eau par jour soit 333 m3 par heure.Le conseil municipal de vendredi dernier a approuvé à l’unanimité le plan de financement de cet ambitieux projet. D’un coût de 1,89 M€HT, il pourrait être financé avec une subvention de 15 % du total de la part de l’Agence de l’eau Adour-Garonne et d’une avance remboursable de 30 % de cette même agence ; le conseil général pourrait participer à hauteur de 6 % au titre de la sécurisation des réseaux d’eau potable des communes aux syndicats ruraux limitrophes.En effet, la nouvelle source peut, à terme, « permettre aux communes ou syndicats des eaux limitrophes de bénéficier, par le biais du schéma départemental d’eau potable, d’une connexion afin d’assurer une sécurisation des approvisionnements en eau potable sur tout le bassin d’activité du secteur de Millau », précisait M. Gayraud.La nouvelle source devrait être opérationnelle l’année prochaine.
Philippe Rioux

Le défi territorial de l’Espérelle
Au-delà de la recherche d’une nouvelle source, la diversification de la
ressource en eau de Millau est un volet important de la protection de la source
existante de l’Espérelle. Cette vaste opération s’est faite (et se poursuit)
dans le cadre du défi territorial de l’Espérelle. Agence de l’eau, parc naturel
et conseil général promeuvent des mesures liées à l’assainissement domestique,
agricole et industriel ; mesures qui concernent un vaste périmètre de protection
instauré en septembre 2001.



Solidarité. Financée par la Caisse d’épargne et le CCAS.

Une bibliothèque-accueil aux Restos du cœur

La nouvelle bibliothèque accueil des Restos du cœur de Millau a été inaugurée, hier après-midi. Installée dans un préfabriqué déplaçable en cas d’inondation, la bibliothèque propose au prêt un millier de livres et des disques, consultables dans une ambiance conviviale. « La bibliothèque permet de prolonger le contact qu’établissent les personnes avec nos bénévoles lorsqu’ils viennent aux distributions », explique Claude Boyer, responsable de l’antenne millavoise des Restos.L’intérieur du préfabriqué a été aménagé grâce au centre communal d’action sociale (CCAS) Le préfabriqué a été financé à 100 % par la Caisse d’épargne via sa Société locale d’épargne (SLE). Depuis une loi de 1999, la Caisse d’Épargne est, en effet, devenue une vraie banque mutualiste « avec l’obligation d’affecter une partie de ses résultats à des projets économiques et sociaux », explique Éric Corp, directeur de la banque pour le sud Aveyron. La Caisse d’épargne Midi-Pyrénées distribue ainsi environ 1M€ par an. La bibliothèque des Restos du cœur entre parfaitement dans les projets d’économie locale et sociale (PELS) éligibles aux aides. La Caisse d’Épargne a ainsi remis un chèque de 6 000 € à l’association, ce jeudi. « Dès que les projets qui nous sont soumis sont validés, nous intervenons sous forme de subvention ou de prêt à taux zéro », explique M. Corp, précisant que le dispositif s’applique aussi à ceux qui ne sont pas clients de la Caisse d’épargne. En Aveyron, ce système permet de financer de nombreux projets comme à Myriade, aux jardins du Chayran, aux jardins ouvriers de Saint-Affrique, à Laissac, etc. « Notre aide concerne toujours l’investissement et pas le fonctionnement », rajoute Éric Corp.
Ph. R.

Conférence
Jacques Frayssenge, le diable et la sorcière
Dans le cadre des conférences de l’ACSA, Jacques Frayssenge présentera, jeudi 10 février à 15 heures au Créa, une conférence intitulée Le diable et la sorcière : deux procès criminels à Millau au XVe siècle. La ville de Millau n’a pas échappé à l’implacable répression de la sorcellerie et des pratiques démoniaques aux XIVe et XVe siècles. En 1317 un tanneur-peaussier, Hugues Olivier, est brûlé vif pour « d’horribles et néfastes sortilèges ». Un peu plus d’un siècle plus tard, la ville se trouve « infestée de sorcières » : du mois d’octobre 1444 au mois de février 1445, dans un contexte où Millau s’oppose fermement aux intrigues des Armagnacs, une dizaine de femmes sont arrêtées et conduites dans les prisons royales. En 1492, enfin, trois femmes et un homme font l’objet d’une procédure judiciaire pour crime de sorcellerie, notamment celui d’avoir fait mourir des enfants par breuvage magique. En s’attachant à rappeler la teneur de ces procès et la pratique inquisitoriale mise en œuvre, en tenant compte des réflexions historiques actuelles sur la question du sabbat des sorcières, nous nous interrogerons sur les motifs véritables de l’accusation de sorcellerie et de démonolâtrie qui ont valu des appels au Parlement de Toulouse. On élargira ensuite le champ comparatif de la recherche à d’autres régions du Massif Central (Auvergne, Vivarais, Cévennes….). Au cours de sa conférence illustrée par des diapositives, Jacques Frayssenge fera un commentaire sur des enluminures de manuscrits du XVe siècle relatives au sujet. Participation aux frais : adhérents 5 € - non adhérents 10 €.

Politique. En réponse à Jacques Godfrain

Martine Pérez explique la hausse des impôts régionaux

Lors du vote du budget 2005 de la ville lors du dernier conseil municipal, Jacques Godfrain avait évoqué la hausse des impôts régionaux. Absente, Martine Pérez, conseillère régionale PCF, lui répond. «En difficulté pour justifier son budget municipal, M. Godfrain a mis en avant l’augmentation des impôts à la Région. J’ai, avec mon groupe, voté le budget régional tout en estimant injuste et insupportable d’être contrainte à de telles mesures (augmentation de 17% du foncier et de 20% de la Taxe Professionnelle). Prise à Toulouse, je n’ai pu participer au conseil municipal, donc répondre à M. le Maire, je tiens par souci d’honnêteté et de sincérité apporter les explications suivantes En premier lieu, le gouvernement Raffarin diminue les impôts sur le revenu (impôt le moins injuste, encore qu’il y ai beaucoup à dire !), baisse l’impôt de solidarité sur la fortune, baisse l’impôt sur les sociétés. Les seul à profiter de ces cadeaux sont les plus riches, le grand patronat. Le manque à gagner est compensé par des coupes sombres dans le domaine social -la santé, les hôpitaux par exemple- et par de scandaleux transferts de charges à l’ensemble des collectivités territoriales. A la région Midi-Pyrénées, les communistes se sont inscrits dans une démarche de résistance et ils ont obtenu des résultats. Les premières propositions qui nous été soumises parlaient de plus de 25% de hausse. Nous avons refusé que soit anticipée la fausse décentralisation Raffarin et nous avons contribué à la non signature des conventions de transferts des TOS (Techniciens, Ouvriers, Personnels de services des lycées) En second lieu, parce que nous ne refusons pas la responsabilité de gérer dans un exécutif, sans abandonner la lutte pour des solutions alternatives, nous nous devons de faire vivre les engagements sociaux pris, visant à faire reculer les inégalités et à améliorer la vie des gens sans attendre 2007 ou 2008. Deux exemples : la gratuité des livres scolaires, le développement des Transports Ferroviaires TER, important pour notre ville et notre département, alors que l’Etat par l’intermédiaire de RFF (Réseau Ferré de France) augmente les droits de péages de plus de 135%. C’est un vol manifeste ! Dans ces conditions, la duplicité de M. Godfrain est double. D’une part, il soutient cette politique, cautionne les retards et les abandons dans l’exécution des Contrats de Plan - notre ligne SNCF en sait quelque chose - approuve le détournement de fonds européens par l’Etat utilisés pour compenser les cadeaux patronaux. D’autre part, en supprimant les abattements, il augmente par effraction , en cachette, la Taxe d’Habitation (l’impôt le plus injuste, qui frappe tous les ménages sans tenir compte des revenus) tout en réduisant crédits et subventions pour les associations. Dans le cas de la Région, le groupe communiste a permis de limiter au maximum les hausses fiscales en sachant que la taxe d’habitation n’est pas concernée, tout en contribuant à développer des mesures sociales. Je ne saurais conclure sans m’adresser aux citoyennes et citoyens. La baisse des impôts annoncée par Raffarin est une tromperie qui vise à nous faire payer deux fois pour deux fois plus de cadeaux aux milliardaires, aux multinationales. Il est grand temps d’engager un débat autour d’une réforme profonde de la fiscalité intégrant les objectifs de justice, d’efficacité économique et sociale. »