Edition du mercredi 26 janvier

OGM. Avec ses amis de Greenpeace et des Faucheurs volontaires, il a arraisonné hier un cargo transportant vers l’Europe du soja trangénique.
José Bové combat les OGM en mer
Ceux qui connaissent bien José Bové savent qu’il a la passion de la mer et le pied marin. Deux qualités que l’ancien porte-parole de la Confédération paysanne aura mises à profit hier pour l’action anti-OGM conduite conjointement par la Confédération paysanne, Greenpeace et les Faucheurs volontaires d’OGM au large des côtes portugaises. En effet, dans le cadre d’une vaste campagne d’action et de sensibilisation inaugurée l’an dernier, Greenpeace s’est lancé sur les mers avec son bateau L’Esperanza, notamment pour signaler les transports de produits transgéniques entrant en Europe.Convoyant quelque 32000 tonnes de tourteaux de soja transgéniques en provenance d’Argentine et à destination de Lorient, le cargo Golden Lion était donc l’objectif des militants ce mardi 25 janvier, qui entendaient « dénoncer les importations massives de soja OGM dans l’Union européenne », comme indiqué dans un communiqué de presse diffusé hier matin.
Contacté ce mardi par téléphone satellite sur L’Esperanza, José Bové a expliqué à La Dépêche que les militants n’ont pu monter à bord du Golden Lion « en raison de vents de force 7 à 8 et de vagues de 4 à 5 mètres. » « Nous avons fait le tour du cargo, il y a eu une tentative pour monter avec une échelle de corde mais on a renoncé », raconte José Bové.

Pour autant la détermination reste intacte. L’Esperanza va escorter le cargo jusqu’à Lorient où les trois organisations appellent à une mobilisation vendredi à 10 heures. « Le combat prend une nouvelle dimension », estime le leader paysan, qui réclame que l’Union européenne rende obligatoire l’étiquetage de produits transgéniques destinés à l’alimentation animale, « introduits dans la chaîne alimentaire à l’insu des consommateurs », rajoute Arnaud Apoteker (Greenpeace). Faisant remarquer que la Bretagne est une région s’étant déclarée « zone hors OGM », José Bové espère « une mobilisation massive » à Lorient pour « refuser la dépendance protéique de l’Europe, réclamer de l’Europe une nouvelle PAC et condamner l’asservissement des paysans par les brevets sur les semences imposés par les multinationales. »
Philippe Rioux
Société. Inauguré il y a dix ans, le grand frère du viaduc de Millau bénéficie d’une forte fréquentation .
Le pont de Normandie en modèle du viaduc de Millau
Inauguré le 20 janvier 1995 après sept années de travaux, le pont de Normandie vient de fêter, jeudi dernier, son dixième anniversaire avec un réel optimisme dépassant largement le rayonnement strictement régional pronostiqué à l’origine. En effet, les prévisions de fréquentation du pont, tant celles concernant le trafic routier que celles concernant le tourisme, ont dépassé toutes les prévisions et les espérances du départ. Ainsi en dix ans, le trafic automobile a doublé et celui des poids lourds a triplé.37 millions de véhicules ont franchi ce pont haubané à péage qui relie Honfleur et Le Havre au-dessus de l’estuaire de la Seine.
Contrairement au viaduc e Millau, le pont est majoritairement emprunté par les riverains.87 % des passages nord-sud sont originaires de Seine-Maritime (dont 63 % du Havre); 70 % se rendent dans le Calvados, 12 % en Bretagne et en région Pays de Loire et 6 % dans l’Orne et la Manche.87 % font le trajet inverse.Un glissement de population – et pas seulement des retraités avides de calme – s’est également opéré entre Le Havre et Honfleur, développant fortement la rive gauche.Rive droite, la prochaine extension du terminal conteneurs du port du Havre confirme un développement économique. Enfin au niveau touristique, l’intérêt pour le pont n’a guère baissé, soutenu par de nombreuses initiatives, notamment « La route des Estuaires. »
Autant de bonnes nouvelles pour la CCI du Havre, promoteur du projet qui avait dû faire face au quasi-doublement du coût du pont (339M€ au final).
Le pont de Normandie sera-t-il un modèle pour le viaduc de Millau? Les territoires sont certes différents mais des actions de promotion analogues peuvent être menées.Jacques Godfrain, qui avait rencontré à l’époque la CCI du Havre et le maire de la ville, se réjouit des records de fréquentation du pont de Normandie.« Mais un monument ne suffit pas à lui seul.Sylvanès était splendide avant que le père Gouzes soit là, mais personne n’y allait », observe le député-maire de Millau pour justifier une nécessité: faire de la promotion.
« Nous allons nous lancer dans une politique forte de m arketing.Il faut porte l’image du viaduc là où il y a beaucoup de monde.C’est pour cela que j’irai dans le nord de la France », explique M.Godfrain.
De son côté, Jérôme Rouve, président de la CCI de Millau, concède qu’il n’a pas de contact particulier avec ses homologues du Havre.En revanche, il travaille actuellement avec les équipes du célèbre et beaucoup plus proche Pont du Gard.
Philippe Rioux
Un record du monde à la clé
Avec une longueur totale de 2143,21 mètres dont 856 entre ses deux pylônes, il
établit un record mondial de la portée la plus longue (battu depuis.) Le tablier
du pont de Normandie se compose d’une partie métallique (624 mètres) et d’une
partie en béton précontraint (pour les viaducs d’accès de part et d’autre). Les
pylône en Y inversé mesurent 214,77 mètres et pèsent 20000 tonnes chacun dont
11700 pour les armatures métalliques et 150 pour les 184 câbles de
précontraintes. Les chiffres vertigineux de ce géant inauguré le 20 janvier 1995
résonnent comme les prémices de ceux qu’allait présenter, dix ans plus tard, le
viaduc de Millau, conçu par le même ingénieur, Michel Virlogeux.
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