Edition du vendredi 28 janvier

Histoire. Ils étaient 900 en Aveyron.Raflés, beaucoup partiront dans les camps de la mort.Très peu en reviendront.

Les Juifs d’Aveyron au crépuscule de l’oubli

Alors qu’hier après-midi, dans l’enceinte même du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau se déroulait la cérémonie internationale commémorant la libération des camps, il est un lieu, en Aveyron, dans lequel résonnait la prise de conscience de ce que fut toute l’horreur de la Solution finale.A la Maison de la mémoire du pays saint-affricain, endroit unique en Aveyron, l’exposition « Libération: mythes et réalités », qui s’achève en mars prochain, présente, en effet, une vitrine sur les rafles de Juifs opérées durant la seconde guerre mondiale dans le département.Et dans cette vitrine, classées dans une boîte de bois clair, des dizaines de fiches jaunies dont 123 barrées d’un trait rouge: celles des réfugiés apatrides « israélites » dont certains, naturalisés, ont été déchus de leur nationalité française par Vichy. « On a découvert ce fichier au printemps 2003 dans le grenier des archives », se remémore Michèle Trinquier, qui, avec Sylvie Bardou, anime avec passion la Maison de la mémoire.
recherches en 1995
Cette découverte vient en confirmer une autre, faite par l’archiviste municipal de Millau, Jacques Frayssenge, en 1995, sur ces réfugiés juifs étrangers qui, de Belgique, de Pologne et des Pays de l’Est s’étaient réfugiés, confiants, dans la patrie des droits de l’Homme. Il y a dix ans, M. Frayssenge alerte alors son collègue Henri Moizet et les deux hommes, avec la pugnacité de ceux qui savent œuvrer pour le devoir de mémoire, parviennent à consulter des documents restés enfouis 50 ans dans les archives départementales. Leurs recherches, qui ont depuis donné lieu à publication, confirment qu’en Aveyron les rafles ont été une réalité parmi les Juifs, qui étaient 899 dont la moitié français en 1941, essentiellement des réfugiés.Combien ont été arrêtés et déportés? Combien ont pu se cacher grâce à des Aveyronnais? Combien ont été dénoncés puis embarqués, parfois avec zèle, par la gendarmerie française? Dans quel camp, après celui français de Rivesaltes, ont-ils été envoyés? D’autant plus difficile à dire que de ces Juifs qui se pensaient préservés en Aveyron, aucun n’est revenu témoigner. « Dans l’épiscopat comme dans la société, il y a eu les héros et les salauds », résume Michèle Trinquier, qui se garde bien de juger.
«Je ne les oublie pas»
« Qui peut dire ce qu’il aurait fait? », questionne-t-elle en observant que, 60 après, la « chape de plomb » recouvrant la coupable passivité et, pour certains, l’innommable complicité, commence à peine à se lézarder; le tabou à se lever.
Comme les constats d’huissier répertoriant avec minutie – de la robe de grand-mère au béret d’enfant – les biens des Juifs raflés, Michèle Trinquier a parcouru une à une les 123 cartes du fichier saint-affricain. Abraham, Ardel, Fuchs, etc. sont des noms, parfois de familles entières, qui lui sont devenus familiers. Mentionnant les 46 Juifs embarqués à Saint-Affrique (200 en Aveyron) lors de la grande rafle du 26 août 1942, Mme Trinquier, émue, « espère qu’ils figurent sur le Mur des noms », inauguré mardi au Mémorial de la Shoah à Paris par le Président de la République. Et alors qu’hormis sur le monument de Sainte-Radegonde, aucune stèle ne rappelle le destin des Juifs d’Aveyron, désormais au crépuscule de l’oubli, Michèle Trinquier ajoute « Tant qu’on pense à eux, ils ne sont pas complètement morts. Je ne les oublie pas. »
Philippe Rioux

Rallye. Demain place du Mandarous.

Le Monte Carlo à Millau

Alors que l’édition 2005 du rallye Monte Carlo, première manche du championnat du Monde des rallyes s’est disputé le week-end dernier, une autre épreuve, le Rallye Monte Carlo Historique prend son départ ce vendredi. Comme son nom l’indique cette compétition s’adresse à des voitures plus anciennes ayant couru dans les années de 1960 à 1976. Cette épreuve reprend également le mythique parcours de concentration qui permet aux passionnés de sport automobile de voir passer « à domicile « les véhicules qui vont ensuite disputer les différentes épreuves chronométrées en Ardèche puis dans les Alpes avant de rejoindre le port de Monaco.
Si la première manche du championnat du Monde a connu une participation peu importante par rapport aux années passées ce ne sera pas le cas pour le Monte Carlo Historique qui verra au départ plus de 300 voitures. La ville de Millau aura la chance cette année d’accueillir les concurrents en provenance de Monte-Carlo et de Barcelone soit 178 véhicules pour un contrôle horaire ce samedi 29 janvier à partir de 8h et jusqu’à 11h. Tous les concurrents arriveront de Saint Affrique où aura eu lieu un contrôle de passage à partir de 7h20’. Ils rejoindront le parking de la Capelle (ndlr interdit au stationnement à partir de 6h du matin) par l’avenue Gambetta. Ils prendront ensuite le boulevard de Bonald, interdit à la circulation dans le sens montant pour passer sur le podium installé sur la place du Mandarous où s’effectuera le contrôle horaire. Ils prendront ensuite la direction de l’avenue Jean-Jaurés pour rejoindre Aguessac. Ce sont les membres de l’écurie Millau-Condatomag en collaboration avec l’A.S.A Saint Affrique qui auront en charge l’organisation de ce passage et du contrôle horaire.

Jean Ragnotti, Patrick Tambay attendus
Le contrôle débutera officiellement à 8h pour les concurrents venant de Monaco (113 voitures) jusqu’à 9h54’, heure à laquelle débutera le passage des voitures venant de Barcelone. La fin du contrôle est prévue à 11h. Mais comme souvent dans ce type de concentration si les concurrents doivent pointer dans la minute, ils peuvent arriver bien à l’avance c’est pourquoi le parking de la Capelle sera réservé à toutes les voitures arrivées à l’avance. L’occasion pour les nostalgiques des années 60,70 mais également les autres de pouvoir approcher de près ces magnifiques autos et le plateau proposé vaudra de se lever un peu tôt en ce samedi matin. En effet parmi les nombreux concurrents qui passeront sur la place du Mandarous on relève les noms du célèbre rallyman, Jean Ragnotti qui sera au volant de la mythique Alpine Renault berlinette 1800, les deux anciens pilotes de Formule 1, Patrick Tambay et Erik Comas seront également de la fête, le premier au volant d’une DS19 et le second pilotera une Alpine Renault 1600. Pour les spécialistes signalons la présence également de Christian Dorche au volant d’une BMW 2002 TII tandis que deux habitués du rallye des Cardabelles seront également de passage à Millau, Jean-Pierre Richelmi au volant d’une fabuleuse Lancia Stratos et « Tchine « qui pilotera une Opel Commodore GSE. Parmi les nombreux autres véhicules engagés, il y aura de nombreuses voitures qui ont fait la légende du Monte Carlo comme les inoubliables Austin Cooper mais aussi les Ford Escort et autres Alfa Roméo, Porsche 911, R8 et R12 Gordini, Fiat 124 Sport. Une bien belle matinée consacrée au sport automobile est au programme de ce samedi matin pour lequel il est conseillé aux amateurs de voitures de rallye de venir à pied afin de faciliter le passage des véhicules du rallye puisque le stationnement sera interdit sur l’ensemble de la place de la Capelle et une partie de la place du Mandarous.

Social. Après la liquidation judicaire de l’entreprise.

Connes : cellule de reclassement

Hier après-midi en sous-préfecture, au lendemain de la liquidation de l’entreprise millavoise de travaux publics Connes et de ses filiales, s’est tenue une première réunion en vue de la mise en place d’une cellule de reclassement. Le sous-préfet Henri Planes avait convié autour de la table les représentants des salariés du Comité d’entreprise, le directeur départemental du Travail, de l’Emploi et de la Formation (DDTEF), des représentants de l’ANPE, des Assedics, du trésorier-payeur général, de la communauté de communes, de la Ville et de la CCI.
« Le but était de rappeler ce qui pouvait être fait pour aider les salariés à retrouver un emploi », expliquait hier à La Dépêche le sous-préfet. « Une cellule de reclassement, financée par l’État, sera installée d’ici 15 jours dans des locaux de la communauté de communes (à la pépinière d’entreprises de la Très grande mégisserie). Elle ne concernera que le site et les salariés de Millau et devrait être en place durant 6 à 9 mois », poursuit M.Planes.« La cellule sera animée par un cabinet spécialisé missionné par la Direction du Travail et travaillera en lien avec celle-ci, les Assedics et l’ANPE. » Cette cellule organisera notamment des entretiens individuels avec les salariés aveyronnais de Connes pour établir avec eux leur profil et les perspectives qui peuvent s’offrir à eux. La réunion d’hier a également permis un second objectif: « Informer les salariés qui veulent créer leur propre entreprise qu’il existe des dispositifs d’accompagnement », explique M.Planes.
Parallèlement à la cellule, le sous-préfet a mis en place un comité de suivi « pour assurer un suivi du dossier. » Lors d’une prochaine réunion, ce comité sera à même d’informer tous les salariés de l’entreprise liquidée.
Hier, les salariés se sont félicités de la rapidité d’intervention des services de l’État.
Philippe Rioux

En vue
Nicolas Quatrefages
Succédant à Emmanuel Hervy, Nicolas Quatrefages a pris la présidence de la Jeune chambre économique (JCE) de Millau pour l’année 2005. Lors de la passation de pouvoirs, M.Hervy a tiré un rapide bilan de 2004: abandon du raid aventure; poursuite de la rédaction du guide « Millau Malin » des restaurants millavois; participation à une convention et au 50e congrès des JCE; participation au comité de pilotage de l’inauguration du viaduc; préparation d’un forum des associations; d’un concours de dessins dans les écoles de Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Auvergne.Entouré de Julie Curiale (vice-pdte), de Claire-Marie Durot (secrétaire), de Thierry Dupuis (trésorier) et d’Emmanuel Hervy, Nicolas Quatrefages va inscrire son action dans la continuité avec les 11 membres de la JCE et les 3 observateurs (futurs membres).Le guide gratuit « Millau Malin » devrait être tiré à 5000 exemplaires; le concours de dessins et maquettes est en bonne voie; la JCE participera à la soirée millavoise des clubs services en avril; le forum des associations devrait se dérouler les 5 et 6 novembre à la salle des fêtes avec les AVF et la Ville. Enfin, la JCE, 43e sur 160 en terme d’activité, travaillera sur un projet national.

Voeux. De la communauté de communes.

Une station de France 3 bientôt à Millau

Président de la Communauté de communes Millau Grands Causses, Jean-Luc Gayraud – qui fait sa rentrée politique ce matin avec la presse – présentait hier ses vœux au tout nouveau village entreprises de la zone d’activité Millau-Lévezou.La surprise est venue, non des propos de M.Gayraud, qui a fait un bilan très exhaustif des actions de la Communauté mais du maire accueillant la manifestation.En effet, Jacques Godfrain a annoncé qu’une station de France 3 allait s’installer dans la Cité du gant « d’ici deux ou trois mois. » Cette agence, dotée de deux journalistes sera rattachée à France 3 sud et couvrira le sud Aveyron et le nord Hérault.
Ph. R.

Santé. Alors qu’une manifestation aura lieu le 31 janvier.

Hôpital : Godfrain appelle à la responsabilité

Réagissant à la manifestation lancée par le collectif millavois de défense de l’hôpital public (La Dépêche d’hier) Jacques Godfrain estime qu’ «il ne sert à rien aujourd’hui d’affoler les populations de Millau et Saint-Affrique au sujet des équipements à venir. L’exception géographique du site de Saint-Affrique lui permettra d’être doté d’un scanner, celui de Millau aura son IRM. D’autres part, tout est engagé afin qu’une réanimation existe à Millau dans l’avenir.Ce sont les préconisations de l’Igas et les promesses du ministère. Les contacts personnels que j’ai sur ce dossier avec le ministre de la Santé mais aussi l’engagement de tous (ARH, directeur du CHIC, préfète et beacoup d’élus du sud Aveyron) font qu’une issue positive sera trouvée.J’engage lesuns et les autres à plus de responsabilité.Il n’y a pas lieu aujourd’hui à polémique hospitalière, nous sommes nombreux à travailler à la résolution de ce problème.Le CHIC est au service de la population et ne doit pas être un outil de discorde non plus que l’exécutoire de divers ressentiments.»