Edition du jeudi 27 janvier

Travaux publics. Une centaine d’employés sur le carreau ; les chantiers en cours arrêtés hier.
Liquidation de Connes TP
Le tribunal de commerce de Millau a prononcé, hier après-midi, la liquidation de la société de travaux publics Connes et de ses filiales, l’un des plus importants employeurs privés de la ville. À 17h30 ce mercredi, une vingtaine de salariés attendent dans la salle des pas perdus du palais de justice un délibéré qui ne fait aucun doute. Des autocollants Connes habillent les marches du tribunal; l’ambiance est à la tristesse.
du gâchis
En moins d’une minute, le président Jean Dupin expose le jugement: sont liquidées la SA Entreprise Connes, la SARL Alain Connes et les SA Connes-12, Connes 81 et Connes-34, qui étaient placés en redressement judiciaire respectivement depuis l’été dernier. Au sortir de l’audience, les salariés ne cachent pas leur déception, eux qui ont travaillé jusqu’au bout.
« C’est vraiment du gâchis.On était une grande famille, c’est vraiment dommage.C’est triste parce que les salariés n’y sont pour rien », explique une secrétaire.« Le redressement a été très dur », confie un autre.« On en veut beaucoup au patron Alain Connes », estime l’ensemble des personnels présents.« Mais comment une entreprise de 50 ans peut plier en six mois? C’est la honte. On est déçu », lâche un autre tandis que son collègue explique « On attend toujours des explications du patron. » Même si la moyenne d’âge est jeune, les inquiétudes se font jour quant à un reclassement après, pour certains, 28 ans d’ancienneté chez Connes.« On fait appel à toutes les entreprises qui ont besoin de main-d’œuvre.Qu’ils nous appellent », indiquent les personnels, qui ont cessé le travail hier et donc arrêté les chantiers.
L’abattement est aussi perceptible chez le président Dupin pour qui c’est la plus importante liquidation depuis qu’il est en poste.« On peut parler d’échec », estime celui qui a examiné mardi seulement deux offres de reprises, insuffisantes; tant et si bien que la liquidation, requise par le procureur et demandée par les salariés, était incontournable.« En tout cas, il faut tirer un grand coup de chapeau aux salariés pour leurs qualités professionnelles et pour respecter leur dignité au moment où beaucoup sont dans la panade », poursuit le président Dupin, visiblement ému.
cellule de reclassement
« Il faut penser aux familles », estime, lui aussi, le Dr Gonzalès, conseiller général PS de Millau-ouest qui était monté au créneau auprès de la préfète pour que les candidatures de Connes soient examinées comme les autres. « Il y a visiblement eu des imprudences », poursuit le Dr Gonzalès. Président de la CCI de Millau, Jérôme Rouve se refuse à tout commentaire mais signale qu’il y a deux ans, à son initiative, la CCI a mis en place une « cellule d’assistance technique et confidentielle pour les chefs d’entreprises pressentant des difficultés. » « C’est un gâchis humain et économique. C’est d’autant plus incompréhensible que cette entreprise soit liquidée qu’on est au sortir du chantier du viaduc, que beaucoup de voiries sont à faire. Je ne me prononce pas sur les causes mais c’est bien la preuve que la situation économique de Millau n’est pas aussi rose que ce que dit le maire. »
Jacques Godfrain justement, qui s’était lui aussi investi sur le dossier, espère possible la création, à Millau, « de petites structures montées par d’ex-salariés », comme cela semble se dessiner dans l’Hérault.
Pour l’heure, une réunion doit avoir lieu en sous-préfecture ce matin pour mettre en place une cellule de reclassement. Parmi les quelque 150 salariés (dont 70 à Millau) certains ont retrouvé un emploi.Pour les autres, la galère commence.
Philippe Rioux
Santé. Le collectif millavois de défense de l’hôpital public veut rassembler lundi prochain pour la défusion.
Hôpital : manif’ en vue
D’aucuns pensaient que l’épineux dossier du centre hospitalier intercommunal (CHIC) du sud Aveyron, qui avait connu en 2004 maintes manifestations, particulièrement de la part des Saint-Affricains, avant que l’Agence régionale de l’hospitalisation consente à octroyer des moyens, était apaisé.
Que nenni, alors que le bloc chirurgical saint-affricain redémarre, des tensions se font jour en ce début 2005, première des cinq années du nouveau schéma régional d’organisation sanitaire (SROS).
paralysie
Le collectif millavois de défense de l’hôpital public, animé notamment par Gérard Deruy, ancien maire PS de Millau, tire la sonnette d’alarme.Rappelant l’évolution positive du centre hospitalier du Puits-de-Calès jusqu’en 1999, date de la fusion avec Saint-Affrique, le collectif dénonce dans un communiqué cinq années de « paralysie. » « On nous vante aujourd’hui les travaux entrepris pour la stérilisation centrale et la salle de réveil. Savez-vous que ces travaux ont fait l’objet d’une dotation spécifique et ont été votés il y a trois ans; le même jour que la 2e tranche de long séjour de Saint-Affrique inaugurée depuis deux ans », indique le collectif.
« En réalité, alors que le nouveau SROS se met en place […] nous ne sommes plus aujourd’hui en mesure de nous inscrire dans les projets nationaux », estime le collectif, citant la cardiologie, la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux, ou encore l’imprécision planant, selon lui, sur la réanimation.
« La réalité est que la gestion strictement politicienne de ce dossier par les deux maires de Millau et Saint-Affrique nous conduit tout droit à la disparition du sud Aveyron comme secteur sanitaire », analyse le collectif, qui estime toutefois qu’il est « encore temps de lutter contre cette fatalité. » Et de réclamer que chaque hôpital élabore un projet d’établissement, dispose d’un budget autonome, renoue le dialogue avec les tutelles locales plutôt qu’avec des conseillers ministériels.
« Ce retour à la sérénité préconisé par M.Fauconnier passe par la défusion pure et simple de nos deux hôpitaux », en conclut le collectif, reprenant là l’une de ses vieilles revendications pourtant clairement rejetée par l’ARH.
défusion
« [La défusion] est à notre portée, estime malgré tout le collectif, si chacun de nous est prêt à continuer la lutte.»Une lutte qui prendra la forme d’un rassemblement dans le hall de l’hôpital de Millau, lundi prochain à 13h30, juste avant que ne se tienne un conseil d’administration du CHIC.
Refusant de commenter cet appel à manifester, Alain Fauconnier, président du conseil d’administration indiquait, hier à La Dépêche « On travaillera normalement pour faire avancer les dossiers des deux hôpitaux et, de mon point de vue, ils avancent. » Interrogé sur le bloc chirurgical saint-affricain, M.Fauconnier explique qu’il est « techniquement opérationnel. Il ne reste plus qu’à conclure les conventions.Les financements sont là: 2M€ pour une expérimentation de deux ans. Et dans ce chiffre, il y a des sommes aussi pour Millau. »
Philippe Rioux
Solidarité. Le plus gros don associatif en Aveyron.
20000 € pour le Téléthon
Hier matin dans les locaux du service autoroutier de l’A75 a eu lieu la remise d’un chèque de 20000 € au Téléthon aveyronnais; le plus gros don du département provenant d’une association.
Le chèque a été remis à Jean-Pierre Lahorgue, trésorier du comité départemental du Téléthon, et à Anne-Marie Nicolas, délégué du comité local, par Marie-Paule Costecalde, président de l’association sportive, culturelle et d’entraide de l’équipement (ASCEE).Avec neuf autres associations aveyronnaises, l’ASCEE avait organisé, le 5 décembre dernier avec succès, La balade des 3 viaducs et promis, dès le 25 juin précédents, que les excédents dégagés par la manifestation seraient intégralement reversés au Téléthon. « Nous n’avons pas voulu attendre que nos comptes soient clos.Il reste des subventions à encaisser, des factures à payer, etc.C’est pourquoi, nous avons voulu verser dès à présent un acompte de 20000 € au Téléthon », précisait hier Marie-Paule Costecalde.
Ph. R.
En vue
Philippe Gruat
L’association culturelle du sud aveyron (ACSA) propose une conférence présentée par Philippe Gruat, directeur de l’association pour la sauvegarde du patrimoine archéologique aveyronnais (ASPAA) et du centre archéologique départemental de Montrozier : Vivre et mourir à Rodez durant l’Antiquité ou les enseignements des fouilles de la maison de retraite Notre-Dame du Bon Accueil. Cette opération de sauvetage, réalisée par l’ASPAA avec le concours du club de la MJC de Rodez, non loin de l’amphithéâtre de Segodunum, apporte un éclairage nouveau sur bien des aspects de la vie quotidienne du chef-lieu de la cité des Rutènes au cours de l’époque gallo-romaine. Philippe Gruat présentera les résultats de ces recherches dans une conférence, ce jeudi 27 janvier, à 15 heures au Créa à Millau. Il montrera comment les données archivées et les contributions de plusieurs spécialistes ont permis d’étudier les vestiges découverts, leurs origines et leurs destinations. La découverte, notamment, d’une nécropole en activité de la seconde moitié du IIe au IIIe siècles au moins et les sépultures relevées constituent un premier référentiel local fiable sur les us et coutumes alors en vigueur.
> Participation aux frais : 5 € pour les adhérents - 10 € pour les autres (dont 5 € de cotisation pour 2005).
Rectificatif
Dans le compte-rendu d'audience correctionnelle du 12 janvier, relatant un match de foot qui avait tourné au match de boxe, l'un des prévenus, GC, a été présenté comme joueur de Saint-Affrique alors qu'il jouait à Versols. Que le Stade saint-affricain, les intéressés et nos lecteurs acceptent nos excuses pour cette erreur.
0 Commentaires:
Enregistrer un commentaire
<< Home