Edition du jeudi 3 janvier

Justice. Au tribunal correctionnel, hier.
Le maire, le Marseillais et la bande de jeunes avinés
Le tribunal correctionnel de Millau a abordé, hier après-midi avec deux dossiers, les singuliers événements qui se sont déroulés le 10 janvier dernier place Emma-Calvé.
Face à BW, 36 ans, prévenu de menace de mort réitérées contre deux policiers, la présidente Rochette fait un rappel des faits. Ce jour-là en fin d’après-midi, Jacques Godfrain, député-maire de Millau, se rend au commissariat de la ville pour informer la police qu’il se rend place Emma-Calvé afin d’entamer des pourparlers avec les jeunes gens qui troublent la tranquillité du voisinage. Par sécurité, trois policiers accompagnent le maire.
La discussion avec une petite bande passablement avinée tourne en rond et devant l’impossibilité pour le maire de faire entendre raison au petit groupe, la police va faire évacuer la place. À ce moment-là, la confusion bât son plein et BW, très éméché par deux ou trois canettes de bière, lâche « Vous verrez, les morts, ça parle pas. Un jour je vous aurai tous. Des jeunes achètent des armes pour vous descendre et moi je ferai pareil. Vous crèverez tous. »
« à mort le Marseillais »
« Vous souvenez-vous de ces propos ? D’où tenez-vous que les jeunes achètent des armes ? », questionne la présidente. A la barre BW, plusieurs fois condamné et actuellement détenu pour autre cause, dit ne pas se souvenir et, avec aplomb, explique « Si je les avais insultés, j’aurai fini au poste. Or ils m’ont laissé partir.»
Avocat des trois policiers menacés, soutenus par le SGAB, Me Bringer assure que ses clients, qui étaient la « garde de proximité » du maire, se sont constitués partie civile « non pour l’argent mais pour une question de principe. » L’avocat se dit ébahi devant des menaces aussi graves et les inscrit dans un contexte plus général de défiance des forces de l’ordre dont l’un des policiers, dit le Marseillais, fait souvent les frais. « En mai et en octobre 2004, on a vu tagués sur des murs A mort le Marseillais », s’indigne Me Bringer, qui réclame pour chaque policier 500 € de dommages et intérêts et 150 € sur le fondement de l’article 475-1.
accepter les contrôles
« Je suis content que les policiers se soient constitués parties civiles », entame le procureur de la République. « Les gens ne supportent pas à Millau de sortir leur carte d’identité. Il faut que la population accepte ces contrôles car la police est là pour la sécurité des citoyens », estime Jean-Philippe Récappé avant de requérir deux mois de prison ferme.
« Dix minutes de plus de mes adversaires et je me serai cru devant une cours d’assises », commence Me Délivré, avocat de BW, qui veut que le tribunal s’en tienne au chef de la prévention et non au « paysage » local. « Vous n’allez pas régler sur le dos de BW le problème des SDF », poursuit l’avocat. Me Délivré assure que les propos de son client, prononcés sous l’emprise de l’alcool, ne relevait en rien d’une menace de mort qu’il aurait été bien incapable de mettre à exécution. « A aucun moment les policiers ne se sont sentis menacés. D’ailleurs, il s connaissent bien BW puisqu’il passe régulièrement au commissariat à cause de son contrôle judiciaire. » Et l’avocat de réclamer la relaxe.
Le tribunal n’a pas suivi. BW est condamné à deux mois de prison ferme, à payer 600 €à deux policiers et 150€. La partie civile d’un des policiers a été rejetée car il ne figure pas dans la citation.
Philippe Rioux
Prison avec sursis pour la rébellion
Avec la seconde affaire, qui voyait comparaître SU, 34 ans, pour ivresse publique, rébellion et violence, le tribunal a abordé le 2e épisode de l’histoire. Après la dispersion du petit groupe ; seul SU, ivre, est resté sur place, obligeant les policiers à une interpellation musclée. Au cours de celle-ci, le policier dit le Marseillais a été blessé à la main droite et un de ses collègues a pris des coups de pieds à l’épaule gauche. « Les policiers étaient violents et insultants. On m’a donné des coups de matraque, on m’a menotté et traîné », expose le prévenu à la barre, exhibant une blessure à la jambe. « Pourquoi n’êtes-vous pas parti », s’interroge la présidente. « Il faisait jour, y’a pas de couvre-feu » rétorque en substance SU. Me Bringer, avocat des deux policiers parties civiles réclame deux fois 300 €et 150 € (art. 475-1). Dénonçant « l’extrême mauvaise foi » de SU, le procureur requiert 6 mois de prison avec sursis. Me Délivré pour la défense demande la modération au tribunal et s’étonne des systématiques constitutions de parties civiles des policiers « qui ne sont confrontés qu’aux risques du métier. » Après délibéré rendu à 20h45, SU a été condamné à 2 mois de prison avec sursis, 90€ d’amende. Il devra verser 1€ et 250€ aux policiers plus 150€ (art. 475-1).
Transports. Réunion du Comité pluraliste de défense et de promotion de la ligne SNCF Béziers-Neussargues.
Le danger de la suppression
Le Comité pluraliste de défense et de promotion de la ligne SNCF Béziers-Neussargues organisait, mardi soir, une réunion à Millau pour faire le point sur l’état de la ligne, dont la modernisation a été stoppée par le gouvernement Raffarin ; évoquer la transformation du comité en une association loi 1901 ; et esquisser les actions des mois à venir.
Jacky Tello et Maurice Ambec, principaux animateurs du Comité pluraliste, ont détaillé chaque point devant une assistance d’une vingtaine de personnes dont deux élus locaux, Martine Pérez et Jean-Claude Gineste. « La situation de la ligne n’est pas du tout brillante. Autant de 1997 à 2001 ça s’est accéléré dans le bon sens ; autant depuis tout est fait pour foutre dehors les quelques courageux qui ont encore envie de prendre le train et d’utiliser le service public », indique M. Tello, précisant que le train Aubrac étant « en sursis au 1er décembre 2005 », la ligne pouvait perdre son caractère national.
M. Tello a également annoncé que le comité interministériel à l’aménagement du territoire (CIADT) du 18 décembre 2003 avait entériné l’abandon des travaux de modernisation, « alors qu’en même temps, le programme autoroutier étai renforcé. » « L’avenir de cette ligne est en très grand danger de fermeture entre la Méditerranée et le Massif Central. Or le Massif Central a grand besoin de cette ligne car le transport routier ne peut pas répondre à tous les besoins. Il faut chercher une complémentarité. »
Second point du jour la constitution du comité en association. Après dix ans d’actions, il s’agissait de « clarifier les choses au niveau juridique » et doter la structure d’une personne morale. Au vu des signataires des pétitions, les animateurs espèrent pas mois de 15 000 adhérents en Auvergne, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Enfin, dernier point : les actions à venir. La plus proche sera la mise en place d’un « comité d’accueil » pour le ministre de l’Équipement Gilles de Robien qui inaugure en mars le 2e tunnel de la Vierge à Lodève.
Ph. R.
En vue
Martine Terrier
La conférence de l’Assocoation culturelle du sud Aveyron (ACSA), le 27 janvier dernier, a été l’occasion pour Martine Terrier, la nouvelle présidente de l’ACASA d’accueillir son premier conférencier en la personne de Philippe Gruat, directeur de l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Archéologique Aveyronnais (ASPAA). Présenté, par son confrère, Alain Vernhet, Philippe Gruat a donné une conférence passionnante sur les fouilles réalisées à Rodez par l’ASPAA, avec le concours du club du club de la MJC. Ces fouilles portant sur une petite surface ont été fructueuses car portant essentiellement sur un dépotoir constitué en un court laps de temps, des années 20 à 60 de notre ère. La découverte à proximité d’une nécropole datée du II au IIIe siècle a révélé treize sépultures qui nous renseignent sur les coutumes d’alors. Les auditeurs de l’ACSA ont partagé un moment la vie des habitants de Segodunum et pourront compléter cette rencontre avec le passé lors de la sortie annuelle du dimanche 22 mai qui les conduira à Salles-la-Source et surtout au Musée archéologique de Montrozier dont Philippe Gruat est le conservateur.
Société. Au dernier conseil municipal.
Carte jeunes et opération cinéma renouvelées
Le conseil municipal de vendredi dernier a entériné le renouvellement pour deux ans de la Carte jeunes et le renouvellement pour 2005 et 2006 de l’opération cinéma, conduite en partenariat entre la Ville et le cinéma Les Lumières de la ville.
« La Carte jeunes permet aux jeunes millavois de 14 à 20 ans de bénéficier, par l’intermédiaire d’une carte distribuée gratuitement, de nombreux avantages sur diverses prestations culturelles proposées sur la ville mais aussi des réductions chez plus de 70 commerçants », expliquait Christian Plagnes, maire-adjoint aux affaires scolaires, précisant que « plus de 600 jeunes bénéficient aujourd’hui de ces avantages. »
La Carte jeunes, d’une durée de deux ans, arrivant à expiration, la Ville a décidé de la reconduire pour une durée identique ; et donc de conclure un nouveau partenariat avec le cinéma Les Lumières de la ville. L’opération cinéma afférente à la Carte jeunes consiste en la prise en charge par la Ville d’une partie de la réduction tarifaire proposée par le cinéma aux titulaires de la carte jeunes.
« Chaque titulaire de la Carte jeunes bénéficie de deux bons par période de vacances (hiver, printemps, été, Toussaint, Noël) lui donnant droit à deux entrées de cinéma – tarif de 4 € la séance. Après chaque période de vacances, une fois l’opération terminée, la SARL Les Lumières de la ville facturera 1,50 € à la Ville par bon utilisé. Il lui restera donc à charge 1,50 € par billet vendu », détaillait M. Plagnes. Par ailleurs la Carte jeunes permet « l’accès à des divertissements (spectacles, théâtre, concerts, etc.) à des tarifs réduits selon les programmations annuelles. »
Ph. R.
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