La Dépêche en sud Aveyron

17.2.05

Edition du jeudi 17 février



Justice. Au tribunal correctionnel, hier.

2,02g d’alcool pour le motard

Un florilège de tous les thèmes possibles. Tel était un peu le sentiment qui prévalait hier à l’audience correctionnelle du tribunal de Millau, qui a examiné 16 affaires aussi diverses que variées. Outrages, défaut d’assurance de véhicule, violences en réunion, etc.
Deux dossiers ont quelque peu émergé. Le premier concernait la conduite sous l’empire d’un état alcoolique avec le taux le plus élevé de l’audience : 2,02g d’alcool par litre de sang. Le second dossier concernait un chasseur.
PC, âgé de 38 ans, était poursuivi hier pour conduite en état alcoolique, mise en danger d’autrui, franchissement de ligne continue, délit de fuite et défaut de mutation de carte grise. À l’appel de son nom, le prévenu avance jusqu’à la barre en s’aidant d’une béquille. La présidente Brian, dans un murmure, fait un rappel des faits, survenus le 22 juillet dernier à Saint-Affrique. Ce jour-là, vers 10 heures, PC prend sa moto. Il double une voiture, alors que la ligne est continue puis en percute une autre. Sous le choc, PC perd une chaussure mais ne s’arrêtera que 1,5km plus loin, blessé à la jambe. « On me reproche d’être parti mais je ne pouvais pas m’arrêter » assure le prévenu.
En effet, à la barre il explique que la commande de frein étant cassée, il a attendu que toute l’huile du carter, percé sous le choc, s’écoule afin que le moteur casse et qu’il finisse par s’arrêter. Très dubitatif, le procureur de la République, Jean-Philippe Récappé, lui aussi motard, mitraille le prévenu de questions et estime qu’en manoeuvrant l’embrayage de l’engin, celui-ci se serait arrêté beaucoup plus tôt. « Le délit de fuite est caractérisé », estime le procureur qui ne s’étend pas sur l’alcoolémie élevée, mesurée par prise de sang et non-contestée par PC. Et de requérir 3 à 4 mois de prison avec sursis, l’annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser pour six mois et des amendes.
Me Alirol se gardant bien de contester la mesure de l’alcoolémie de son client au moment des faits, il porte sa plaidoirie sur deux chefs de prévention pour lesquels il réclame la relaxe. Le délit de fuite tout d’abord. Me Alirol souhaite que le tribunal donne crédit à la version de son client quant à son impossibilité de s’arrêter ou ordonne un complément d’information. Ensuite, Me Alirol conteste la mise en danger d’autrui. « Elle n’a pas été délibérément recherchée », assure l’avocat. Enfin, rappelant que « la principale victime » de l’accident est son client, toujours blessé et incapable de conduire à nouveau, Me Alirol estime inutile l’annulation du permis.
Après délibéré, le tribunal a condamné PC à 3 mois de prison avec sursis, 8 mois de suspension de son permis de conduire et 330€ d’amendes.
Philippe Rioux

Plomb trop gros pour le chasseur
Un chasseur de 56 ans comparaissait hier pour détention et port d’engin de chasse prohibé, en l’espèce une cartouche de chevrotine dont le plomb supérieur à 4 mm est interdit. «Je savais pas que c’était interdit», expliquait benoîtement le prévenu auquel un agent de l’Office national de la chasse avait dressé un PV le 21 novembre dernier à Recoules-Prévinquières, jour de battue. «Chaqye fois c’est pareil, les chasseurs disent ne pas connaître la réglementation», pestait l’agent de l’ONC. «Et vous chassez depuis quand ?» questionne le procureur. «40 ans», répond FA. «Et depuis tout ce temps, avec les informations des fédération de chasse, vous ne savez pas que ce type de munition est dangereux, surtout qand onchasse en battue», s’étonne le procureur qui rappelle que «c’est dans l’intérêt des chasseurs que ce plomb a été interdit.» Et de requérir 600€ d’amende dont une large part avec sursis. FA a été condamné à 500 € d’amende dont 400€ avec sursis.

Environnement. Après l’abandon du projet de Lapanouse-de-Cernon.

Les Verts dénoncent le sabotage de l’éolien

Marie-Claude Carlin et Jean-Louis Calmettes, portes-paroles des Verts Aveyron dénoncent le «sabotage de l’éolien en Aveyron», après la non-autorisation préfectorale du projet de Lapanouse-de-Cernon.
«Une fois de plus, le gouvernement Raffarin, par l’intermédiaire de la préfète de l’Aveyron, vient de porter atteinte au développement des énergies renouvelables. Il faut dire qu’il a bien été aidé localement par le président du conseil général. La part des énergies renouvelables dans la production totale d’électricité ne cesse de baisser dramatiquement. Elle est passée de 18% en 1990 à 13,5% en 2003. La France doit atteindre les objectifs de la directive européenne qui a fixé la part d’électricité verte à 21% en 2010. On peut malheureusement annoncer dès maintenant qu’elle n’atteindra pas cet objectif.
La France, qui a une des meilleures capacités de développement de l’éolien en Europe, est loin derrière tout le monde. 386MW de capacité totale installée, alors que l’Allemagne en possède 43 fois plus (16600MW), l’Espagne 21 foix plus (8200MW)... Il en est de même pour le développement e la filière photovoltaïque. A qui la faute ?
A nos responsables politiques nationaux, qui, par une propagande éhontée et contre la volonté de la population privilégient à travers d’énormes subventions depuis des dizaines d’années, une filière énergétique d’après-guerre dont de nombreux pays se sont intelligemment éloignés. Le nucléaire n’est pas l’arme contre l’effet de serre. On ne guérit pas la peste en inoculant le choléra. Le nucléaire est un couperet de plus sur notre tête et sur celles des générations futures.
En même temps, tout est faite n France pour mettre des embûches administratives ou techniques au développement de l’éolien. Alors que dans un délire techniciste et médiatique nos élus locaux et nationaux s’émerveillent sur un viaduc, miroir de leurs vanités, qui va aggraver un peu plus l’effet de serre, on refuse à quelques km de là un projet de quelques éoliennes sous prétextes qu’il pourrait porter préjudice à un hypothétique classement des sites templiers et hospitaliers au patrimoine de l’Unesco. On croît rêver !
Il est temps que nous retrouvions la raison. Ce projet, comme d’autres projets éoliens sur l’Aveyron, est un projet mené avec une grande rigueur par son porteur. Il est voulu par la majorité de la population et des élus de ce territoire. Il permettra de plus à une petite commune d’avoir des recettes supplémentaires à investir localement.
Les Verts se sont prononcés pour un service public de l’énergie démocratisé et décentralisé en France et en Europe, favirisant les économies d’énergies, le développement des énergies renouvelables et la sortie du nucléaire.
L’éolien a une place importante à prendre en France et en Aveyron. Les Verts de l’Aveyron soutiendront tous les projets réalisés avec rigueur et en étroite collaboration avec les élus et la population locale.»