La Dépêche en sud Aveyron

25.2.05

Edition du vendredi 25 février



Economie. Le constructeur du viaduc de Millau présente un résultat net 2004 en hausse de +26%.

L’année record d’Eiffage

Le groupe Eiffage, constructeur-concessionnaire du viaduc de Millau, voit la vie en rose. Ce mercredi, dans un communiqué, le 6e major européen de la construction, a détaillé des chiffres d’activité en forte hausse. « La tendance favorable observée au long de l’année 2004 s’est maintenue et le groupe a terminé l’exercice avec un chiffre d’affaires de 7,765 milliards d’euros, en progression de 11,5 % sur 2003 (6,692 milliards d’euros), au-dessus des prévisions », se félicite Eiffage, dont toutes les filiales affichent une excellente santé, sauf Eiffel dont l’activité a baissé de -4,7 % (201 millions d’euros) ; une baisse logique après la fin des travaux du viaduc de Millau.
Le secteur construction est à +13,9 % (3,885 milliards d’euros). « La France et la Belgique ont tiré la croissance du bâtiment et du génie civil alors que le nouveau management mis en place au second semestre en Pologne, a engagé immédiatement une stratégie de baisse du point mort en vue d’un retour à l’équilibre attendu pour 2005 », précise le groupe.
Appia (routes) affiche +8,1 % (2,145 milliards d’euros) « grâce à la bonne tenue du marché français et à la croissance externe» (acquisition des carrières Bocahut en France, consolidation de Wittfeld en Allemagne).
Forclum (électricité) affiche +12 % (1,507 milliards d’euros). Dans ce secteur, le groupe Eiffage a également procédé à des acquisitions et est entré sur le marché allemand avec une prise de participation dans Elomech.
Bonnes perspectives pour l’après viaduc
Le domaine des concessions est devenu, sous l’impulsion du PDG Jean-François Roverato, l’un des axes majeurs de développement du groupe. « Avec l’acquisition des parkings d’Epolis en octobre et l’ouverture du viaduc de Millau en décembre, Eiffage dispose d’une branche concessions qui contribuera à la récurrence de son chiffre d’affaires et de son résultat opérationnel. L’engagement des travaux de la ligne ferroviaire à grande vitesse Perpignan-Figueras, dont le financement a été mis en place en février 2005 dans les délais prévus, assure le relais du chantier de Millau terminé en avance », explique Eiffage.
L’activité en croissance du groupe se traduit par des résultats d’exploitation, eux aussi, en forte hausse : 307 millions d’euros soit +15,4 % par rapport à 2003. La construction représente 150 millions d’euros (3,9 %) en dépit d’une perte de 13 millions d’euros en Pologne ; Appia dépasse ses objectifs à 3,7 % ; Forclum est à 4,6 %.
Le résultat net part du groupe s’élève à 177 millions d’euros et celui d’Eiffage SA à 171 millions d’euros (contre 107 en 2003). Conséquence, le dividende rétribuant les actionnaires a été fixé à 1,50€ soit +29% de hausse.
Loin de se reposer sur ses lauriers, le groupe Eiffage estime que « l’année 2005 se présente sous des auspices favorables. Au 1er janvier 2005, le carnet de commandes atteignait 7,050 milliards d’euros, en croissance de 12,8 %, résultat d’un fort dynamisme commercial dans toutes les branches. Le chiffres d’affaires 2005 devrait atteindre 8,150 milliards d’euros hors nouvelles opérations de croissances externe. »
Philippe Rioux

Politique. Il a écrit à MM. Gayraud, Godfrain et Durand pour les convier à débattre sur la constitution européenne.

Europe : le PCF veut un débat

André Pérez, secrétaire de la section PCF de Millau, vient d’écrire à Jean-Luc Gayraud (UDF), Jacques Godfrain (UMP) et Guy Durand (PS) pour leur proposer un débat public sur la constitution européenne.
«Début juin, notre peuple sera invité à se prononcer pour ou contre un projet de constitution européenne. Si ce projet devient réalité, il s’imposera à nos propres lois. D’ailleurs, le Parlement a pris les devants en modifiant sensiblement notre propre constitution - je vous rappelle que seul de groupe communiste a voté contre cette modification. Les directives européennes deviendront applicables chez nous, quelles que soient les majorités politiques issues du suffrage universel. Je pense en particulier à la directive Bolkestein. Avant de s’exprimer nos concitoyens doivent pouvoir se prononcer en toute connaissance de cause, à partir de leurs préoccupations :
> Quelle influence aura l’application de cette constitution sur la politique salariale des Français, sur leurs conditions de travail, sur notre code du travail ?
> Que deviendront nos services publics, en particulier pour Millau, notre hôpital, notre gare et notre ligne SNCF ?
> Que nous réserve cette constitution, vis-à-vis de certains droits chèrement acquis comme par exemple le droit d’informations dans les CE, la laïcité, le droit à l’IVG ?
> La lutte du Larzac a particulièrement sensibilisé nos concitoyens aux problèmes de la paix du désarment. Le projet de constitution favorise-t-il ces espoirs, ou au contraire, nous oriente-t-il dans une aggravation des tensions ?
Vous appelez à voter oui à ce projet, nous ne doutons pas un seul instant que vous ayez des arguments à faire valoir, à faire partagez. Dans ces conditions, vous ne pouvez craindre une confrontation publique, cartes sur tables, dans le seul souci de permettre aux Millavois d’être convenablement informés. Par la présente, nous vous invitons à participer à un tel débat- Conformément à la représentation municipale, nous ferons aussi la proposition à la LCR présente au sein des Alternatifs.»

En vue
Renaud Donnedieu de Vabres
Le ministre de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres, sera en déplacement à Millau jeudi 3 mars prochain. Annoncé par le député-maire Jacques Godfrain lors de la présentation de Jean-Marie Doat, directeur de la Maison du peuple (La Dépêche du 11 jan vier), le ministre sera à Millau pour poser la première pierre de la nouvelle Maison du peuple. Au menu également la convention de développement culturel municipale et le prchain transfert de propriété entre l’Etat et la commune du site classé de la Graufesenque.

Sévérac-le-Château

La laïcité s'expose au collège

La loi de 1905 est aujourd’hui l’objet d’un hommage quasi unanime. Lors de la mise en place de la commission Stasi (porteuse de la loi dite du foulard entre autre…) Jacques Chirac, le 3 juillet 2003, insiste longuement sur son importance. « Après avoir divisé la France, cette grande loi républicaine la rassemble aujourd’hui car elle a su s’adapter aux évolutions de la société française en respectant les particularités de chaque religion. Elle accueille l’adhésion de toutes les confessions et de tous les courants de pensée. » Cette interprétation est peut-être bien enthousiaste quant à l’ampleur de l’adhésion. Mais elle comporte une grande part de vérité.
Un peu d’histoire. Le 9 décembre 1905, le député Aristide Briand (43 ans) fait voter la loi concernant la séparation des Églises et de l’État. Elle s’applique aux quatre confessions alors représentées en France : le catholicisme, la confession d’Augsbourg (les protestants luthériens), les réformés (les protestants calvinistes) et les israélites. La loi clôture 25 ans de violentes tensions entre le pouvoir républicain et l’Église catholique, l’un et l’autre se disputant le magistère moral sur la société.
Que disent les deux premiers articles de la loi ? Article 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public. Article 2 : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte… Pourront toutefois être inscrits auxdits budgets les dépenses relatives à des services d’aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons….
A cette rentrée scolaire des vacances d’hiver sera installée (jusqu’au 12 mars) dans le hall d’accueil du collège Jean-d’Alembert, une exposition intitulée « Histoire et actualité de la Laïcité. » En 21 panneaux, elle est réalisée par Vivre en Europe avec la contribution éditoriale de la Ligue de l’Enseignement et le soutien de Solidarité Laïque. Plusieurs classes de 4e et de 3e en cours d’instruction civique saisiront l’opportunité de mieux connaître cette loi 1905 qui constitue le socle de l’organisation laïque de la République.
D’un accès libre, l’exposition s’adresse aussi à toute personne ou parents d’élèves prêtant son concours à la réalisation du travail remarquable de clarté et de pédagogie qui incite au débat.
Bernard Barascud