Edition du mardi 8 mars

Environnement. Importants travaux d’aménagement et de recalibrage près de la plaine de la Graufesenque.
Dourbie : nouvelles berges
Les élus de la communauté de communes Millau Grands Causses n’ont pas hésité à braver le froid, hier après-midi, pour se rendre compte de visu de l’achèvement d’importants travaux d’aménagement et de recalibrage des berges de la Dourbie, à la confluence de la Dourbie et du Tarn, tout près de la plaine de la Graufesenque dont la communauté a récemment acquis 17 ha.
Les travaux sur les berges, d’un montant de 479 000 € subventionnés à 66 % par l’État, la Région au titre de la protection des lieux habités, et l’Europe, se sont déroulés d’octobre 2003 à décembre 2004 et ont été décalés à cause des crues de décembre 2003. L’aménagement prévu de longue date – l’étude de modélisation hydraulique date de 1999 – vise à diminuer l’impact des crues dues aux précipitations automnales sur les Cévennes mais également à proposer des aménagements à vocation touristique ou de loisir.
La première tranche inaugurée hier a permis l’élargissement du lit de la Dourbie sur 500 m en rive droite et 700 m en rive gauche ; et la création d’une risberme. Les travaux se sont déroulés en Cinq grandes étapes.
1. Terrassement. Il a concerné rien moins que 20 000 m3. Une partie des matériaux a été réutilisée.
2. Caissons végétalisés. C’est le système innovant de génie végétal choisi par Klaus Peklo, chargé de la conception et du suivi des travaux. « Le profil des berges reconstitué résiste immédiatement, après l’achèvement des travaux, aux forces d’arrachement des eaux grâce à la construction de caissons. Au fil des années, la ripisylve naturelle s’installera de plus en plus et son système racinaire, constitué d’aulnes et de saules prendra naturellement en charge la protection du bas de la berge », explique la communauté. Les caissons disparaîtront donc avec le temps.
3. La protection géotextile. Autre innovation avec la protection des berges (dans les secteurs moins endommagés) grâce à des géotextiles biodégradables, en l’espèce de la fibre de noix de coco, placés sur surface enherbée. À Millau, ils ont été installés en haut des caissons et permettent une stabilisation des talus. Ils ont été protégés par des grillages car ils referment quelque 30 000 boutures végétales.
4. Les fascines. Il s’agit de boudins de 30 cm de diamètre fixés sur des pieux en bois pour protéger le pied de la berge. Les saules installés au pied et dans les caissons ont été récupérés sur des sauleraies de Millau, Montjaux et sur le Lévezou.
5. Caches à poissons. En modifiant le profil de la rivière, les travaux ont détruit des abris naturels pour les poissons. En collaboration avec la fédération départementale de la pêche et la Gaule millavoise, quelque 200 caches ont été aménagées.
Saluant les entreprises Millet (génie végétal) et Coste (terrassement), Jean-Luc Gayraud, président de Millau Grands Causses, s’est réjoui de la pertinence de ces travaux qui constituent « une réelle alternative à la chenalisation en dur qui tue les rivières. »
Après cette première tranche de travaux, la communauté de communes prévoit de réaliser « un aménagement des parcelles situées entre les berges et le chemin communal. Ces travaux permettront d’accroître l’attractivité de ce secteur. » Enfin en 2006, la communauté prévoit la réouverture de Dourbiette (un bras de la rivière Dourbie) puis plus tard permettre un franchissement de la Dourbie, très attendu par les promeneurs et les cyclistes.
Philippe Rioux
Rugby. Week-end en Millovalie.
L’espoir s’amenuise pour le SOM Rugby
Lorsqu’Alexandre Charles rentré en lieu et place de Christophe Gracia a passé la ligne d’en but dans les arrêts de jeu de la rencontre face à Mauléon, les supporters millavois pensaient bien que la malchance qui poursuit le SO Millau Rugby Aveyron avait enfin changé de camp. Malheureusement il n’en a rien été puisque celui-ci n’a jamais pu aplatir l’essai de la gagne, un Basque ayant réussi à interposer son corps entre le ballon et la terre promise. Cette action résume à elle seule tout ce qui fait défaut aux somistes depuis le début de la saison, même si cette fois-ci les Millavois ont été dominés 60 minutes durant par un XV de Mauléon qui malgré sa faiblesse se bat pour continuer à y croire beaucoup plus tout du moins que des Millavois qui se sont une nouvelle fois réveillés trop tard pour espérer autre chose. Alors certes mathématiquement rien n’est fait, mais les chances de maintien s’amenuisent de journée en journées alors que surviennent dans la foulée deux rencontres face aux leaders Colomiers le week-end prochain et Gaillac en suivant. Bien sûr quelques absences pour blessures ou autres, ont été lourdes de conséquence pour la bonne marche de l’équipe, mais elles ne sauraient à elles seules expliquer tout et certainement pas le manque d’agressivité des Millavois aux moments clés des matchs que sont les entames. Malgré cette défaite le SO Millau n’est toujours pas décroché puisque l’Isle Jourdain est tombé à Gaillac, Lourdes a perdu à La Teste, Saint Jean de Luz s’est incliné face à Marmande, tandis que la rencontre opposant Mazamet à Gourdon n’a pas pu avoir lieu. En revanche tout va bien pour Colomiers qui a atomisé Graulhet et qui viendra dimanche fouler la pelouse du stade municipal pour une rencontre que les hommes de Jérôme Casellas, Henri Ferrero et Henri Cabrol n’ont pas le droit de perdre. La bonne affaire de la journée est à mettre à l’actif de l’équipe ‘B qui à battu Mauléon sur le score de 34 à 16 et conforte par là même sa quatrième place au classement synonyme de qualification, et un fameux challenge qui l’attend le week-end prochain face à son homologue de Colomiers.
Dominique Bouteiller
Lapanouse-de-Sévérac
École : mobilisation intacte
Toute la journée d’hier, l’école primaire de Lapanouse a été occupée, sous la tente à l’entrée, et dans la pièce vouée au rangement des livres, par les parents d’élèves. Par roulement, une trentaine de parents, rejoints par les élus de la commune, entrepreneurs, responsables associatifs et personnes plus âgées du village, ont œuvré ensemble pour garder leurs trois classes avec leurs trois maîtresses. Ainsi, de 9 à 17 heures, en groupes de parents d’élèves orchestrés par Jean-Luc et Thierry, ils ont confectionné les panneaux pour la manifestation départementale prévue à Rodez ce jeudi. Pour les autres, près de la tente servant d’abris pour y signer la pétition, le moment était propice à échanger et prévoir d’autres moyens de se faire entendre et comprendre. Si près de 300 pétitionnaires ne veulent pas d’un demi-poste d’enseignante en moins à la rentrée scolaire de septembre 2005, ils se disent aussi prêts à relayer le mouvement. D’autres personnes encore, en cellules de vigilance vis-à-vis des dires et écrits des élus comme des parlementaires aveyronnais, dissèquent par « un travail de texte leurs mots et phrases en concrétisation avec le terrain. » D’autres enfin, établissent les réseaux d’informations, par internet ou par tracts, nécessaire à la bonne compréhension des actions menées par tout un village. Bref, la confiance en soi et le respect d’autrui engrangés dans les faits et gestes des parents d’élèves fortement mobilisés laissent croire en cette éducation où les enfants apprennent à s’exprimer, à communiquer et à aimer. Une attitude à tout moment compréhensive de l’Inspecteur d’Académie donnera une signification réelle envers tous ces parents d’élèves solidaires qui veulent garder leurs trois institutrices.
Bernard Barascud
Lapanouse-de-Cernon. Les conseillers municipaux protestent contre le refus de l’Etat de valider le projet.
Vent de démissions autour du parc éolien
Un vent de démissions souffle sur le conseil municipal de la commune de Lapanouse-de-Cernon dont les neuf membres ont décidé de démissionner la semaine passée. Un coup d'éclat pour dénoncer le refus de l’État de valider le projet de parc éolien de la Baume.
Porté depuis quelque sept années par la société Eole-Res, basée à Avignon (Vaucluse), ce projet de six éoliennes d’une puissance globale de 20 MW a, en effet, été retoqué le 19 janvier dernier. A cette date, la préfète de l’Aveyron, Chantal Jourdan, a refusé de valider le permis de construire des éoliennes. La décision préfectorale est alors motivée par des considérations écologiques, le site retenu pour accueillir les pylônes étant jugé « particulièrement sensible pour ce qui concerne l’avifaune. » L’arrêté préfectoral argumente que « sur 85 espèces recensées, 69 sont strictement protégées sur le plan national et 22 sont inscrites à l’annexe 1 de la directive Oiseaux, dont l’outarde canepetière et le vautour moine. » La préfecture évoque également la proximité du site éolien avec la grotte de Boundoulaou où vit une colonie de chauve-souris protégées par arrêté préfectoral depuis 1992. Enfin, la perspective d’un classement au patrimoine mondial de l’Unesco, actuellement à l’instruction par l’instance Onusienne, constituait le dernier argument en faveur du non.
Mais ce refus, le second après le blocage d’un premier permis de construire fin 2002, passe mal auprès d’élus locaux qui, légitimement, souhaitent développer économiquement leur commune. Jean-Philippe Marty, maire de Lapanouse-de-Cernon que La Dépêche du Midi a contacté hier au téléphone, ne cache pas sa déception mais aussi sa colère face aux arguments avancés. « On nous dit que ce projet gênerait et gêne le classement au patrimoine mondial de l’Unesco. Nous estimons au contraire qu’il est compatible », explique le maire. Le premier magistrat avance la modestie du projet – six pylônes – très bien préparé par Eole-Res qui a tenu compte de toutes les remarques liées à l’environnement. M. Marty fait également observer que le Larzac, que d’aucuns voudraient virginal, est tout de même traversé par l’autoroute A75 qui draine avec elle aires d’activités et de services.
Des arguments que le maire et ses collègues souhaitent faire valoir. « A l’heure où plusieurs projets existent sur le département, nous espérons que notre démission va ouvrir le débat avec la préfète mais aussi avec le président du conseil général », indique Jean-Philippe Marty.
Philippe Rioux
0 Commentaires:
Enregistrer un commentaire
<< Home