La Dépêche en sud Aveyron

12.3.05

Edition du samedi 12 mars



Routes. Les membres du Syndicat mixte A75 s’élèvent contre la fermeture du col de la Fageole.

A75 : plaidoyer pour un déneigement plus efficace

Le syndicat mixte A75, présidé par le sénateur Bernard Seillier, s’est réuni hier matin à Millau. En une séance express de 45 minutes, plusieurs dossiers ont été évoqués (lire ci-dessous) mais surtout l’actualité météorologique de ces derniers jours et ses conséquences sur « La Méridienne » qui ont mobilisé les élus. En effet, la fermeture exceptionnelle et pendant plusieurs jours du col de la Fageole situé en Lozère à 1 100 m d’altitude a provoqué une singulière baisse du trafic sur la partie aveyronnaise de l’A75 et ipso facto obéré les recettes de la compagnie Eiffage du viaduc de Millau.
« On a dit qu’on avait maintenant une autoroute importante et jusqu’à il y a un mois, les retombées étaient très positives. En un mois, tout a changé avec la fermeture du col. Comment intéresser des chefs d’entreprises qui ont de la logistique avec une autoroute qui se ferme aux poids lourds ? », interrogeait en substance Jean-Luc Gayraud, président de la communauté de communes et vice-président du conseil général. « On a un vrai défi à relever. Il faut se mobiliser pour que l’État mette des moyens passifs et actifs », estime l’élu, faisant observer qu’ « il y a plus de moyens de déneigement sur les 10 km d’autoroute concédés à Eiffage que sur le reste de l’axe. Il y a des moyens pour ouvrir cette autoroute. Dans les pays du Nord notamment, les poids lourds ne sont pas bloqués quand il y a 3 cm de neige. »
Le sénateur Seillier approuve et indique avoir saisi les autorités sur ce problème de moyens insuffisant. « Il pourrait y avoir des solutions de barrière anti congères », estime M. Seillier. Le sénateur a également interpellé l’État sur les dysfonctionnements concernant l’information des routiers. Ces derniers ont, semble-t-il, été mal informés de l’ouverture ou non du tronçon délicat de l’A75 en Lozère.
Le Syndicat mixte a donc décidé hier de prendre une délibération. La motion, adressée à l’État, fait part du souhait de voir « la mise en place de systèmes passifs de prévention et d’équipements de déneigement plus important ; ainsi qu’une meilleure coordination de l’information sur les conditions de circulation. »
Cette motion devrait être prochainement reprise par les collectivités locales situées le long de l’A75.
Philippe Rioux

Au fil des dossiers
> Budget adopté. Lors de la dernière réunion, le 7 janvier, le débat d’orientations budgétaires du Syndicat mixte A75 avait donné lieu à une passe d’armes entre les partisans de Jean Puech (MM. Gayraud et Quatrefages, notamment) et le sénateur Seillier, qui reste, presque un an après les élections can tonales, dans le collimateur du président du conseil général pour avoir osé disputer à ce dernier la présidence de l’exécutif départemental. Alors que le 7 janvier, René Quatrefages indiquait que les conseillers généraux ne voteraient pas le budget et stipendiait sans les détailler « des imprécisions » sur un budget réduit aux acquêts et en baisse de 28 % à 200 200 €, hier matin, Jean-Luc Gayraud a fait une intervention liminaire laconique : « Je dois dire que le syndicat mixte a bien tenu compte des observations du conseil général, donc je le voterai. » Le budget primitif a donc été adopté à l’unanimité. L’épisode du 7 janvier apparaît donc bien pour ce qu’il était : ridicule.
> L’aire de Sévérac en forme. Le sénateur Seillier a présenté les chiffres d’activité de l’aire de Sévérac, en hausse globale de +14 %. Les contacts au comptoir avec les hôtesses ont augmenté de +23 % entre 2003 et 2004 passant de 33 603 à 41 469 (26 747 en 2001). En revanche, les visiteurs de l’exposition au sous-sol diminuent : -13 % (26 796 contre 30 749). Le chiffre d‘affaires des boutiques est en hausse de 2,3 %, celui de la maison de Pays de 5,2 % et celui du tabac-presse e 15,3 %. La cafétéria connaît une baisse de 14 % du nombre de plateau mais un chiffre d’affaire de +3,6 % : les habitudes changent et les visiteurs s préfèrent les sandwiches. Enfin le carburant est en hausse de +23 % après une baisse de 8 % entre 2003 et 2002. Une enquête de satisfaction a permis d’établir des points positifs (site, qualité des espaces, de l’accueil) et négatifs (espace fumeur, cafétéria, jeux d’enfants absents, visibilité de l’accès).
> Mue de l’aire du Larzac. Le Syndicat mixte a validé l’avenant à la concession de l’aire du Larzac, dévolue à Vincent Gineste, qui a entrepris d’importants travaux. Le nouveau restaurant ouvrira fin mars, la sandwicherie en mai et l’hôtel en juin. Cette aire a connu une baisse de 2 % de son chiffre d’affaires en raison des jours de fermeture pour travaux. Mais les ventes à emporter sont à +10 %.
> Panneaux. Suite à la réunion du 7 janvier sur la signalisation sur l’A75, Bernard Seillier a écrit au directeur de DDE-12 pour lui soumettre les souhaits du syndicat. Sens N-S : ajouter la mention Verrières (échangeur 44) ; compléter le panneau Salles-Curan de Rivière/Tarn et Les gorges du Tarn (44.1) ; ajouter Saint-Rome-de-T. (46), ajouter prochaine sortie Aérodrome Millau-Larzac (47). Sens S-N : ajouter prochaine sortie Aérodrome Millau-Larzac (48) ; ajouter Saint-Rome-de-T. (46 lorsque celui-ci sera complet) ; compléter le panneau Salles-Curan de Rivière/Tarn et Les gorges du Tarn (44.1) ; compléter par une mention prochaine sortie Vallée du Lot, Stations de l’Aubrac (41).
> Baumescure. Le conseil général financera le 1/2 échangeur manquant.


«Donner des informations sur le viaduc, voilà l’urgence»
A l’issue de la réunion, le sénateur Seillier a donné son sentiment sur les aménagements provisoires envisagés à Brocuéjouls pour l’été prochain. Dans un premier temps, M.Seillierestime que seul l’Etat peut faire ces aménagements. «Comment l’Etat pourrait-il concéder pour quelques mois l’aménagement du site à l’un des candidats à la future concession des lieux. Introduire un candidat de façon privilégié, pour moi, c’est impossible», indique-t-il, faisant valoir de sérieuses réserves juridiques. Deux candidats se sont, en effet, fait connaître pour gérer la future «Aire du viaduc» : Restaire, qui pilote déjà l’aire de service de l’Aveyron à Sévérac, et l’ association de préfiguration de l’aire du viaduc de Millau, qui regroupe le conseil général, la Ville de Millau, la communauté de communes Millau Grands Causses, le parc naturel régional et la CCI de Millau. Le syndicat mixte A75 comme le conseil régional ont été écarté de cette structure, qui ne rechignerait donc pas à aménager Brocuéjouls l’été 2005.
Sur le fond, le sénateur Seillier a une idée bien précise de ce qu’il faudrait installer sur cette aire du viaduc, qui ne disposera ni de carburants, ni, a prori, de restaurant. «La première vocation de l’aire de Brocuéjouls, c’est une information sur le viaduc ; c’est le truc de base et c’est le plus urgent», explique Bernard Seillier, qui plaide pour «des choses simples : des panneaux, un mobil-home ; bref, quelque chose de léger et d’explicatif.» Le sénateur, qui souhaite que tous les acteurs analysent bien les comportements des usagers de l’autouroute, estime qu’il faut absolument éviter «la frustration» qui serait celle des automobilistes si ces derniers ne trouvaient «aucune information» sur le pont haubané ple plus haut du monde.
Ph. R.