Edition du vendredi 11 mars

Environnement. Après dix ans de fonctionnement, un nouveau texte se prépare, bâti sur l’Agenda 21.
Le parc naturel renouvelle sa charte
Le parc naturel régional des Grands Causses, qui fête cette année ces dix années d’existence – notamment avec un jeu concours dont La Dépêche est partenaire – ne s’endort pas sur ses lauriers. En effet, il a choisi pour renouveler sa charte – le contrat qui précise ses engagements sur son territoire – de bâtir le nouveau texte sur l’Agenda 21 (lire ci-dessous), une première en France.
Depuis janvier dernier, de façon hebdomadaire, une trentaine de personnes se réunit pour plancher sur le sujet et préparer l’avenir. Élus, responsables d’associations et représentants des chambres consulaires se retrouvent en groupe de travail pour aborder les aspects environnementaux, socioculturels et économiques. « Le nécessaire renouvellement de la charte constituait une véritable opportunité pour construire un Agenda 21, une réponse aux principaux enjeux de développement du territoire selon les critères du développement durable », indique René Quatrefages, président du Parc.
Le groupe de travail conduit son action en trois temps : diagnostic, définition d’axes stratégiques et création du programme d’actions. Le champ des projets étudiés est très vaste et concerne l’habitat, l’économie, le sport, l’aide aux personnes âgées, la protection du patrimoine, les activités pour les jeunes, etc.
large concertation
« L’important, c’est l’engagement vers le développement durable avec toutes les valeurs qui le composent et, en particulier, le pilier social qui associe humanité et solidarité », explique Philippe Ilieff, directeur du Parc.
Si elle est pilotée par le groupe de travail, la révision de la charte est également construite avec une large concertation organisée à plusieurs niveaux : enquêtes auprès des communes et de personnes ressources, débats publics, etc.
Trois réunions publiques vont d’ailleurs avoir lieu la semaine prochaine : à Millau le 15 mars ; à Sévérac-le-Château le 16 mars et à Saint-Affrique le 17 mars. Ces débats permettront de rendre compte du travail accompli et d’enrichir le diagnostic. L’assistance pourra s’informer et s’exprimer sur la façon dont elle souhaite voir vivre et évoluer le parc naturel, notamment via un questionnaire qui sera proposé sur place.
À l’heure où le développement durable et la biodiversité n’ont jamais autant été débattus et pris en compte ; à l’heure où les parlementaires, le 28 février dernier, viennent de voter la Charte de l’environnement désormais incluse dans la Constitution française, le parc naturel des Grands Causses s’inscrit dans cette dynamique. « Nitre démarche est innovante : c’est la première fois qu’un parc naturel régional s’implique de cette façon et renouvelle sa charte sous la forme d’un Agenda 21 », se réjouit Philippe Ilieff, tandis que René Quatrefages insiste : « Aujourd’hui, nous ne pouvons concevoir un développement qui ne soit pas respectueux de l’environnement. »
Philippe Rioux

Qu’est-ce que l’Agenda 21 ?
C’est au sommet de la Terre de Rio, en 1992,que 178 pays avaient adopté un plan d’action global : l’Agenda 21, visantà assurer à l’ensemble des habitants de la planète un développement qui réponde aux mieux à leurs besoins, sans pour autant compromettre la satisfaction des génération futures. En Midi-Pyrénées 17 Agenda 21 sont réalisés ou en cours.
> Pour en savoir plus, le Parc propose une plaquette de présentation en 21 questions-réponses.
Théâtre. Proposé par l’ASSA-ATP.
Mozart preposteroso ce soir
L’association des spectateurs du sud Aveyron, Amis du théâtre populaire (ASSA-ATP), propose ce soir à 21 heures à la salle René-Rieux la pièce Mozart preposteroso, mise en scène par John Mowat sur une musique de Mozart avec Naola Rae.
Nola Rae est née à Sydney, elle a émigré en Angleterre, formée à la danse à Londres, au Royal Ballet School , puis élève de Marceau, elle est avant tout une comédienne qui exprime, sans les mots, le comique de la tragédie. Son style unique, à la frontière du burlesque, mêle mime, clown, danse, musique et marionnettes.
Reconnue comme une artiste rare, elle a conquis le public francophone avec « Mozart Preposteroso ! «. Un Mozart « absurde «, tel est le sens de ce « proposteroso «, pour une fantaisie éblouissante, entre tendresse et mélancolie.
En 70 minutes, sans un mot ! par la musique, le geste, le mouvement et quelques étonnantes complicités ( !), tout Mozart nous est révélé, sur scène et …en coulisses.
Nola Rae, poudrée, costumée, portant perruque et nez rouge, retrace les différentes étapes de la vie de Mozart, du petit prodige exploité par son père, au compositeur de génie. Le tout avec autant de finesse que de fureur et de pertinence, en une heureuse distanciation critique et une inventivité constante teintée d’humour et d’émotion.
> Tarif normal : 16 €. Adhérents, membres du CAS, membres de la MJC de Millau ( sur justificatif ) : 11 €. Tarif étudiants et chômeurs : 6 € (sur justificatif ).
Lavernhe-de-Sévérac
Eoliennes : les habitants contre un projet bien pensé
Au-devant d’une assemblée de 80 personnes réunies mercredi à la salle des fêtes de Lavernhe, M. Cavassa de la société Esco, a présenté le projet du parc éolien de Montfrech, situé sur les communes de Lavernhe et de Sévérac-le-Château. Il était accompagné de Didier Marty, directeur et des gérants d’Esco, Jean Michel Estebe et Georges Costes, ce dernier habitant Recoulettes- de-Lavernhe.
À l’aide d’une projection de photos et de documents résumant le projet et son étude d’impact, tout un chacun a pu y déceler qu’il comprend 4 éoliennes alignées entre le Puech de la Vieille (1 062 m) et le Puech de Montfrech (sommet à 1 020 m), ligne de crête dominant le haut bassin de l’Aveyron. Chaque éolienne présente les caractéristiques suivantes : pour une hauteur maximale de 105 m (soit 70 m de hauteur de mat et un rotor à 3 pales de 70 m de diamètre), une puissance nominale comprise entre 1 500 à 2 000 kW. L’occupation au sol des éoliennes est d’environ 25 m2 (100 m2 en tout) et celle du bâtiment technique de 120 m2. La production d’énergie, est évaluée entre 15 et 18 GWh (1 Giga Watt heure = 1 000 000 kilo Watts heure) par an, ce qui représente globalement l’équivalent de la consommation de tous les ménages du canton ainsi que les besoins professionnels. De plus, ce parc éolien offre des atouts majeurs que sont la facilité d’accès à partir du réseau routier existant et son faible impact du raccordement au réseau EDF (95 % de la ligne suit la voie publique, en réseau enterré sur près de 6,7 km). Enfin, furent évoqués les impacts permanents du parc sur l’environnement, le milieu humain, paysager, et le milieu naturel. Ces diagnostics étant conjointement menés par Hydro-M Environnement pour l’étude d’impact ; par la ligue de protection des oiseaux (LPO) Aveyron-Grands Causses pour l’avifaune ; par le groupe chiroptères de Midi-Pyrénées pour la présence des chauves-souris ; par Delhom acoustique pour l’acoustique et pour l’étude paysagère, par Territoires Sud. En conclusion, le développeur du parc, ne manqua point de soutenir que le projet « s’inscrit dans la dynamique nationale et européenne de production d’énergie renouvelable, en respectant la nature et l’environnement, en participant à la lutte contre l’effet de serre, en valorisant les ressources locales,…en la création d’une quinzaine d’emplois induits et en soutenant l’économie locale par le versement de la taxe professionnelle qui peut être de 256 800 € par an, versée à l’ensemble des collectivités locales ».
La salle, impassible jusque-là, ne pouvait partager la providence de cette énergie cinétique du vent a qui l’on doit… réduire notre patrimoine pour une commune, une mairie très riche !... «Pourquoi, pour un projet débuté en 2001, être averti trois jours avant le début de l’enquête ? », interrogent certains.
« fait accompli »
« On remercie le Maire, (! ) car on construit en 2001 et pourquoi, aujourd’hui nous mettre cela devant nos fenêtres ? » pestent d’autres. Et les critiques de fuser : « Heureusement que nous avons vu ce dépôt de projet, cette prochaine enquête sur le bureau de la mairie, sinon… On est devant le fait accompli… Explique-toi, Georges,…et pourquoi pas d’autres projets, au Cantabel, sur le Puech de Courry ?...Non, ce coin est à nous ! » Répondant à leurs détracteurs si avides de chercher des défauts au projet, les porteurs et exploitants du futur parc reconnaissant leur manque de communication, mais ne pouvaient accepter cette campagne qui entrave « ce développement local de la production d’électricité dont les deux collectivités, Lavernhe et Sévérac, sont concernées ».
Bernard Barascud
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