Edition du 14 avril
Justice. Prison ferme pour le raveur-chauffard.
Le Teknival en procès
En examinant, hier, une dramatique affaire d’accident mortel provoqué par un jeune automobiliste conduisant sous l’emprise de produits stupéfiants, le tribunal correctionnel de Millau a instruit le procès de la drogue au volant et aussi celui du Teknival qui s‘était déroulé sur le Larzac en août 2003.
Ce mercredi comparaît à la barre CL, prévenu d’homicide involontaire aggravé par deux circonstances. La présidente Tuffel fait un rappel des faits, survenus le 19 août 2003, lendemain de la fin de la rave géante. Après avoir passé une journée à Millau, CL prend le volant de son Peugeot J surchargé. Direction Rodez via la RD911. Sur la commune de Sain-Laurent-de-Lévezou, dans une ligne droite, le fourgon se déporte, franchit la ligne continue. Il heurte un premier véhicule, mais poursuit sa course et en heurte un second frontalement. Le choc est terrible. La conductrice de l’automobiliste décède.
Cannabis et cocaïne
Une prise de sang permet de détecter chez CL la présence de cannabis, d’amphétamine et de cocaïne. Un bob est trouvé dans le fourgon, contenant du cannabis, du LSD et un cachet d’ecstasy. À la barre, CL, grand gaillard de 28 ans, ex-agent de sécurité actuellement aide-maçon, ne cille pas mais peine à répondre au feu nourri de question déclenché par la présidente. Celle-ci veut savoir depuis quand il usait de drogue, lesquelles, en quelles quantités, pour quels effets sur l’organisme. CL assure que depuis l’accident, l’utilisateur occasionnel qu’il était a stoppé toute consommation. Il explique également que les drogues prises durant le Teknival avaient été achetées sur place et consent à dire que le matin de l’accident, il avait fumé deux « joints. » Enfin, il suggère la surcharge de son véhicule comme cause possible de l’accident.
La présidente invite alors à la barre deux des proches de la victime, parties civiles. Très ému, le frère dit son désarroi et sa révolte. « Nous souhaitons un jugement juste, efficace et qui aille dans le sens de ce qu’attend l’opinion sur la sécurité routière. » Invité à réagir, CL assure le tribunal qu’il a tenté d’effectuer des démarches auprès de la famille. Mais ses regrets semblent aussi tardifs que mal exprimés. Ce que ne manque pas de relever le procureur, qui analyse le drame comme un « dommage collatéral du Teknival. » « Faire la fête n’est pas interdit et on savait très bien qu’il s’y consommait autre chose que de l’alcool. Mais vous êtes parti fatigué par 5 jours sa s sommeil. Votre fourgon était en pilotage automatique, vous sans réflexes. A la limite, c’est un assassinat », martèle Jean-Philippe Récappé, qui requiert 20 à 24 mois de prison dont 4 à 6 mois ferme et l’annulation du permis de conduire.
Rude tâche pour Me Roth, du barreau de Metz. En préambule, l’avocat de CL développe des considérations sur l’évolution de la politique répressive sur l’alcool au volant, puis enchaîne sur le cannabis légalisé en Belgique et en Hollande. Agacée, la présidente – fait extrêmement rare – le coupe pour lui dire qu’il avait 15 minutes pour achever sa plaidoirie.
Un an de prison ferme
Reprenant ses esprits, Me Roth aborde les faits et stigmatise ce Teknival « organisé par ceux-là même qui sont les chantres de la sécurité routière ; où l’on a laissé entrer des produits stupéfiants avec l’accord implicite des autorités. » « Tous ces gens ont ensuite été relâchés sur la route », tonne l’avocat qui plaide une « responsabilité partagée. » L’avocat évoque également un détail-clé de l’accident : le fourgon de son client, juste avant le choc « pour lequel CL a bien freiné », a été heurté par un camping-car ce qui a pu le déséquilibrer. Me Roth veut développer lorsque la présidente lance « trois minutes ! » « C’est la première fois que je vois ça ! », s’indigne l’avocat qui conclut.
CL a été condamné à 2 ans de prison dont 1 avec sursis et 300€ d’amende. Son permis est annulé avec interdiction de le repasser d’ici 3 ans
Philippe Rioux
Education. Ecoliers et collégiens travaillent sur la Résistance et la déportation.
Devoir de mémoire en pratique
Profiter de la liaison CM2-6e – qui permet aux écoliers de découvrir leur futur environnement en collège – pour mener un travail pédagogique exemplaire sur la Résistance et la déportation. Tel est l’objectif ambitieux et intelligent en cette année commémorative que se sont fixé les enseignants du collège Marcel-Aymard et les instituteurs de plusieurs écoles millavoises.
« Ce projet a été mené en partenariat avec la Ville dans le cadre du contrat éducatif local (CEL) », explique Elsa Montrozier, professeur d’histoire-géographie et coordinatrice. « L’idée était de permettre aux élèves d’assister à des conférences et de voir une exposition sur la Résistance et la déportation dans le cadre d’un travail sur les commémorations », poursuit la professeur. « J’avais été surpris de l’abse, ce d’enfants lors des cérémonies du 11-Novembre et j’avais demandé aux professeurs et directeurs d’écoles de faire vivre l’Histoire à leurs élèves », rajoute Max Dalet, inspecteur de l’Éducation nationale de la circonscription.
L’exposition, intitulée « 1940, combats et résistance » a été prêté par l‘Office national des anciens combattants (ONAC) de l’Aveyron. Chaque classe d’école l’a visitée avec les explications de la documentaliste du collège, Sylvie Martin.
Parallèlement, un travail de réflexion et de recherche a été mené autour de cinq grands thèmes : le chant des partisans ; la symbolique du 8 mai 1945 jour de l’armistice ; la rafle du 26 août 1942 ; des textes de Robert Desnos ; enfin la déportation. Sur chacun de ces thèmes, les élèves donneront à voir le résultat de leur travail. Ainsi le 24 avril – en pleines vacances de Pâques – mais également le 8 mai, une chorale composée d’enfants de CM2, de 6e et de 3e interprétera le chant des partisans lors des cérémonies officielle. Les élèves seront également présents lors du dévoilement, vraisemblablement mi-mai d’une stèle à la mémoire des Juifs déportés à Millau.
Le second volet du projet s’est déroulé la semaine dernière avec deux conférences, l’une sur la déportation, l’autre sur la Résistance, en présence de témoins clés : MM. Frayssenge et Moizet pour la première, MM. Balmes et Diet pour la seconde.
Ph. R.
Le Teknival en procès
En examinant, hier, une dramatique affaire d’accident mortel provoqué par un jeune automobiliste conduisant sous l’emprise de produits stupéfiants, le tribunal correctionnel de Millau a instruit le procès de la drogue au volant et aussi celui du Teknival qui s‘était déroulé sur le Larzac en août 2003.
Ce mercredi comparaît à la barre CL, prévenu d’homicide involontaire aggravé par deux circonstances. La présidente Tuffel fait un rappel des faits, survenus le 19 août 2003, lendemain de la fin de la rave géante. Après avoir passé une journée à Millau, CL prend le volant de son Peugeot J surchargé. Direction Rodez via la RD911. Sur la commune de Sain-Laurent-de-Lévezou, dans une ligne droite, le fourgon se déporte, franchit la ligne continue. Il heurte un premier véhicule, mais poursuit sa course et en heurte un second frontalement. Le choc est terrible. La conductrice de l’automobiliste décède.
Cannabis et cocaïne
Une prise de sang permet de détecter chez CL la présence de cannabis, d’amphétamine et de cocaïne. Un bob est trouvé dans le fourgon, contenant du cannabis, du LSD et un cachet d’ecstasy. À la barre, CL, grand gaillard de 28 ans, ex-agent de sécurité actuellement aide-maçon, ne cille pas mais peine à répondre au feu nourri de question déclenché par la présidente. Celle-ci veut savoir depuis quand il usait de drogue, lesquelles, en quelles quantités, pour quels effets sur l’organisme. CL assure que depuis l’accident, l’utilisateur occasionnel qu’il était a stoppé toute consommation. Il explique également que les drogues prises durant le Teknival avaient été achetées sur place et consent à dire que le matin de l’accident, il avait fumé deux « joints. » Enfin, il suggère la surcharge de son véhicule comme cause possible de l’accident.
La présidente invite alors à la barre deux des proches de la victime, parties civiles. Très ému, le frère dit son désarroi et sa révolte. « Nous souhaitons un jugement juste, efficace et qui aille dans le sens de ce qu’attend l’opinion sur la sécurité routière. » Invité à réagir, CL assure le tribunal qu’il a tenté d’effectuer des démarches auprès de la famille. Mais ses regrets semblent aussi tardifs que mal exprimés. Ce que ne manque pas de relever le procureur, qui analyse le drame comme un « dommage collatéral du Teknival. » « Faire la fête n’est pas interdit et on savait très bien qu’il s’y consommait autre chose que de l’alcool. Mais vous êtes parti fatigué par 5 jours sa s sommeil. Votre fourgon était en pilotage automatique, vous sans réflexes. A la limite, c’est un assassinat », martèle Jean-Philippe Récappé, qui requiert 20 à 24 mois de prison dont 4 à 6 mois ferme et l’annulation du permis de conduire.
Rude tâche pour Me Roth, du barreau de Metz. En préambule, l’avocat de CL développe des considérations sur l’évolution de la politique répressive sur l’alcool au volant, puis enchaîne sur le cannabis légalisé en Belgique et en Hollande. Agacée, la présidente – fait extrêmement rare – le coupe pour lui dire qu’il avait 15 minutes pour achever sa plaidoirie.
Un an de prison ferme
Reprenant ses esprits, Me Roth aborde les faits et stigmatise ce Teknival « organisé par ceux-là même qui sont les chantres de la sécurité routière ; où l’on a laissé entrer des produits stupéfiants avec l’accord implicite des autorités. » « Tous ces gens ont ensuite été relâchés sur la route », tonne l’avocat qui plaide une « responsabilité partagée. » L’avocat évoque également un détail-clé de l’accident : le fourgon de son client, juste avant le choc « pour lequel CL a bien freiné », a été heurté par un camping-car ce qui a pu le déséquilibrer. Me Roth veut développer lorsque la présidente lance « trois minutes ! » « C’est la première fois que je vois ça ! », s’indigne l’avocat qui conclut.
CL a été condamné à 2 ans de prison dont 1 avec sursis et 300€ d’amende. Son permis est annulé avec interdiction de le repasser d’ici 3 ans
Philippe Rioux
Education. Ecoliers et collégiens travaillent sur la Résistance et la déportation.
Devoir de mémoire en pratique
Profiter de la liaison CM2-6e – qui permet aux écoliers de découvrir leur futur environnement en collège – pour mener un travail pédagogique exemplaire sur la Résistance et la déportation. Tel est l’objectif ambitieux et intelligent en cette année commémorative que se sont fixé les enseignants du collège Marcel-Aymard et les instituteurs de plusieurs écoles millavoises.
« Ce projet a été mené en partenariat avec la Ville dans le cadre du contrat éducatif local (CEL) », explique Elsa Montrozier, professeur d’histoire-géographie et coordinatrice. « L’idée était de permettre aux élèves d’assister à des conférences et de voir une exposition sur la Résistance et la déportation dans le cadre d’un travail sur les commémorations », poursuit la professeur. « J’avais été surpris de l’abse, ce d’enfants lors des cérémonies du 11-Novembre et j’avais demandé aux professeurs et directeurs d’écoles de faire vivre l’Histoire à leurs élèves », rajoute Max Dalet, inspecteur de l’Éducation nationale de la circonscription.
L’exposition, intitulée « 1940, combats et résistance » a été prêté par l‘Office national des anciens combattants (ONAC) de l’Aveyron. Chaque classe d’école l’a visitée avec les explications de la documentaliste du collège, Sylvie Martin.
Parallèlement, un travail de réflexion et de recherche a été mené autour de cinq grands thèmes : le chant des partisans ; la symbolique du 8 mai 1945 jour de l’armistice ; la rafle du 26 août 1942 ; des textes de Robert Desnos ; enfin la déportation. Sur chacun de ces thèmes, les élèves donneront à voir le résultat de leur travail. Ainsi le 24 avril – en pleines vacances de Pâques – mais également le 8 mai, une chorale composée d’enfants de CM2, de 6e et de 3e interprétera le chant des partisans lors des cérémonies officielle. Les élèves seront également présents lors du dévoilement, vraisemblablement mi-mai d’une stèle à la mémoire des Juifs déportés à Millau.
Le second volet du projet s’est déroulé la semaine dernière avec deux conférences, l’une sur la déportation, l’autre sur la Résistance, en présence de témoins clés : MM. Frayssenge et Moizet pour la première, MM. Balmes et Diet pour la seconde.
Ph. R.
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