La Dépêche en sud Aveyron

21.4.05

Edition du jeudi 21 avril



Transport. Allant d’Auxerre à Narbonne, il a été accueilli hier au péage.

Un routier millionième client du viaduc

Christophe Gorin se souviendra longtemps de son premier passage sur le viaduc de Millau. Et pour cause puisque celui-ci a correspondu au millionième enregistré par la compagnie Eiffage depuis la mise en service de l’ouvrage le 16 décembre 2004.
Hier vers 19 heures, la fébrilité est à son comble dans les locaux de la barrière de péage de Saint-Germain alors que les compteurs vont afficher les six zéros. Un premier poids lourd s’apprête à être accueilli avant que le chauffeur n’accélère trop vite. C’est donc le suivant qui est retenu. Au volant de son rutilant camion frigorifique, de la société TFMO, Christophe Gorin, âgé de 38 ans, n’en croit pas ses oreilles. Il s’acquitte du péage et se gare sur le bas-côté où l’attend un comité d’accueil fourni. Jacques Godfrain lui offre, comme pour le premier automobiliste à avoir franchi le péage, le désormais célèbre tire-bouchon aux couleurs du viaduc. Mais aussi la pièce de 2 € « Millau », son livre « Les Ponts, le diable et le viaduc » et une invitation pour deux dans le restaurant millavois de son choix. Jérôme Rouve, président de la CCI, poursuit avec des produits du terroir emballé dans l’un des 1,2 million de nouveaux Neosac. Eiffage ferme la marche avec gilet et DVD. « C’est formidable », s’exclame le routier originaire de Ham (Somme) et qui effectuait un trajet Auxerre-Narbonne pour livrer des yaourts. « Si je passe par là, c’est que c’est moins cher et c’est mieux. On gagne du temps et c’est plus sécurisant que la traversée par Millau ». Des propos qui ont ravi Frédéric Dune, chef d’exploitation du péage, ce dernier estimant que le raisonnement de Christophe Gorin est tenu par de plus en plus de transporteurs. « Le trafic poids lourd grimpe constamment », explique M. Dune. Souhaitant répondre aux transporteurs aveyronnais dont certains boycottent le viaduc jugé trop cher, Frédéric Dune a dévoilé une enquête interne, réalisée fin mars. « 4,3 % des poids lourds entrent ou sortent à Saint-Germain et La Cavalerie. Sur 1 000 camions quotidiens, cela veut dire que 50 ne prennent pas le viaduc et 10 d’entre eux sont immatriculés en 12. » Une raison de plus pour Eiffage de se déclarer « satisfaite » du trafic, en tout point conforme aux prévisions, en dépit de la gêne occasionnée par la neige et la fermeture de l’A75 cet hiver.
Philippe Rioux

Environnement. Lancement national hier à Millau.

1,2 million de sacs plastiques révolutionnaires



Grande première française, hier à Millau, où les chambres de commerce et d’industrie (CCI) de Millau et du Puy-en-Velay-Yssingeaux et le parc naturel régional des Grands Causses ont officiellement lancé Neosac, un sac plastique révolutionnaire à durée de vie limitée.
« C’est un grand jour », se réjouit Jérôme Rouve, président de la CCI sud aveyronnaise et initiateur du projet. Il y a 14 mois, l’idée de lancer un projet environnemental autour de sacs plastiques recyclables le conduit à entrer en contact avec l’entreprise Barbier, sise à Sainte-Sigolène (Haute-Loire), berceau de la plasturgie nationale. Là, Serge Vassal lui indique que le projet Neosac est en cours d’élaboration avec la CCI locale ; le soutien financier de l’État et des collectivités (420 000 €) ; et le concours scientifique du centre national d’évaluation de photoprotection (CNEP).
Dès lors, une étroite collaboration va unir les deux chambres consulaires. Les Aveyronnais se rendent sur place le 5 mars 2004. Un an plus tard, le sac Neosac est fin prêt et le projet de lancement à grande échelle finalisé avec plusieurs objectifs à la clé : réduire de 25 % en trois ans le nombre de sacs distribués, favoriser leur recyclage et une prise de conscience éco-citoyenne. Depuis hier, 1,2 million de Néosac sont disponibles chez tous les commerçants du sud Aveyron, qu’ils appartiennent à l’une des 13 associations de commerçants du secteur ou aux enseignes de la grande distribution ; pour une fois main dans la main. « Nous avons également expédié 33 000 courriers aux familles sud aveyronnaises avec un guide d’utilisation du sac ; et 1 000 lettres de rappels aux commerçants », précise M. Rouve. Un volet information pris très au sérieux car l’une des préoccupations des promoteurs du projet est de surtout éviter que se propage l’idée qu’un sac biodégradable peut se jeter n’importe où sans soucis.
Fabriqué par 12 industriels membres de l’association Neosac, le sac de nouvelle génération est promis à un bel avenir. « Neosac n’est pas LA solution mais une solution », explique Jocelyne Duplain, présidente de la CCI du Puy, qui justifie le choix du sud Aveyron : « le parc naturel, c’est un plus pour le projet. » Alors que des contacts sont actuellement pris avec les fournisseurs de la grande distribution pour voir des Neosac avec les logos des enseignes, Mme Duplain estime que c’est « une vraie histoire qui commence. » Une histoire scientifique et environnementale marquée du sceau du développement durable ; une histoire aussi industrielle (avec la préservation d’emplois en France à l’heure de la mondialisation), et économique avec des liens entre deux régions. Des liens qui pourraient même s’accentuer puisque l’un des composants du Neosac (le carbonate de calcium) est produit… en sud Aveyron.
Philippe Rioux

Société. Assemblée générale de Tremplin pour l’emploi.

Dix ans de combat pour l’insertion

L’association Tremplin pour l’Emploi a dernièrement tenu son assemblée annuelle. Dans son préambule, le président Jean-Louis Coulon, campe l’enjeu : « Où en est-on ? Où veut-on aller ? pour faciliter l’insertion sociale et professionnelle des personnes toujours plus nombreuses qui rencontrent des difficultés dans la recherche d’emploi. Moi, qui croyait que l’association allait s’auto détruire, voilà déjà plus de dix ans qu’elle œuvre dans le sud Aveyron, contre l’exclusion par l’activité économique ».
En l’absence du trésorier, Jean-Claude Aragon, c’est Xavier Massenet qui présentera avec clarté le compte de résultat. « Notons, devait-il dire, une 2e bonne année qui révèle, au chapitre charge, une masse salariale plus importante due à plus d’heures effectuées, à l’augmentation du SMIC et à la mise en application de l’accord entreprise. Au chapitre produits, signalons une augmentation de 25 % d’heures production vendue (activité mise sous pli), du maintien des subventions d’aide à l’emploi et de la subvention plus importante de la communauté de communes du St-Affricain » Le bilan de 2004 laisse paraître un fonds associatif (provision) en hausse, signe de bonne santé financière. Le budget prévisionnel 2005 sera présenté comme « un budget prudent d’exploitation en année normale ».
Le bilan d’activité abordé par le directeur, Joseph Pineau, retrace les résultats statistiques 2004. Pour l’essentiel, signalons les 305 personnes (+36) dont 177 femmes inscrites au fichier, les près de 25 000 heures travaillées par les salariés mis à disposition dans l’année. Les emplois effectués en entreprise ou collectivité sont essentiellement des emplois d’entretien, de manutention voire administratifs, alors que ceux effectués chez les particuliers restent des tâches ménagères. Relevons que les collectivités sont de moins en moins donneurs d’ordre.
Précarité des 26-50 ans
« La grande précarité des 26-50 ans et une aide à la marge puisque beaucoup de personnes font travailler pour peu d’heures, sont le reflet fort inquiétant de notre bassin de vie », devait préciser le directeur.
Isabelle, pour les antennes de St-Affrique et Belmont, révélera que 132 personnes y ont été accompagnées. Nathalie, conseillère, a présenté le volet formation de la démarche qualité CEDRE qui s’articule autour de trois missions : l’accueil, l’insertion et l’observatoire. « Nous avons ainsi une même approche méthodologique au-devant des demandeurs d’emploi. Notre action (travail-paie-sortie) a changé de physionomie par cette démarche qualité qui nous professionnalise. De plus, cette action est commune aux quatre associations intermédiaires du département » devait souligner le président. Concluant cette réunion, il souhaitait la mise en place d’une Maison de l’Emploi à Millau (d’ores et déjà annoncée par le sous-préfet, ndlr) et pourquoi pas un Plan Local pluriannuel pour l’Insertion et l’Emploi dans le Sud Aveyron, dispositif de mise en cohérence des interventions publiques en matière d’insertion sociale et professionnelle. Volet qui devrait figurer dans la nouvelle charte du Parc Naturel Régional.
Bernard Barascud
> Marie-Claude Boyer et Claudette Montrozier ont été élues au conseil d’administration.

Echos d'Europe
* Exposition du PCF. La section locale du PCF propose une exposition intitulée « Vérité-espoir » sur le traité constitutionnel soumis à référendum le 29 mai prochain. Cette exposition est composée de 21 panneaux « pour connaître et comprendre le projet de constitution européenne, pour mesurer l’espoir que susciterait une victoire du non. » Après le café de La Perle, l’exposition sera visible gratuitement au local du Parti Communiste Français, 24 rue de la Capelle à Millau : tous les mercredis de 16 heures à 19 heures et tous les vendredis de 9 heures à 12 heures et de 17 heures à 19 h 30. Plusieurs livres sur l’Europe, ainsi que le projet de constitution seront en vente.
Par ailleurs, le PCF doit présenter, vendredi en conférence de presse, le déroulement de sa fête locale, le 7 mai à Creissels, mais aussi son « plan de travail » pour la campagne référendaire jusqu’au 29 mai.
* Réunion publique du non de gauche. Le collectif du sud Aveyron « Pour une autre Europe, dire non au traité constitutionnel européen », qui devait organiser, hier à Millau un débat public avec Patrick Tolédano, tiendra une réunion publique ce jeudi 21 avril à 20 h 30 à Saint-Jean-du-Bruel.

En vue
Professeur Bernard Debré
Le Pr Bernard Debré honore de sa présence l’association culturelle du sud Aveyron (ACSA) par une conférence qu’il donne ce jeudi 21 avril à la salle René Rieux à 20 h 30. Ancien membre du Comité national d’éthique, le Pr Debré entretiendra un débat sur le thème de l’éthique médicale. Dans son livre La Grande Transgression, il développe ses positions sur le clonage, sur l’embryon. Les technologies du vivant sont en passe de révolutionner notre vie intime et notre vie sociale. Ce n’est pas là seulement un problème d’ordre privé ; nous sommes vraiment en présence d’un problème d’institutions, d’un problème politique. « Aujourd’hui, tout ce qui touche de près ou de loin aux gènes fait peur et a mauvaise presse. Or c’est la médecine de demain, qu’on le veuille ou non» écrit le Pr Debré. + Participation aux frais : adhérents : 5 € - non adhérents : 10 € - tarif spécial pour les jeunes et les personnes sans emploi.