La Dépêche en sud Aveyron

11.5.05

Edition du mercredi 11 mai



Politique. Au conseil municipal, les élus appellent leurs concitoyens à plus de responsabilité.

Poubelles et incivisme

Avec les déjections canines, les ordures constituent sans doute pour chaque municipalité un inépuisable sujet de discussions, surtout pour une ville méridionale à l’approche de l’été. Le conseil municipal de Millau de ce lundi n’a pas dérogé à la règle en déclenchant un vif débat entre opposition et majorité duquel tous les élus sont sortis d’accord pour dénoncer l’incivisme de leurs concitoyens et les appeler plus de responsabilité.
Melon et sardines
Le débat sur les poubelles s’est introduit dans la séance par le biais de deux délibérations. La première concernait le rapport sur le prix et la qualité du service public d’élimination des déchets en 2004. Présenté par Jean-Luc Gayraud, le rapport s’est attiré les critiques de Claude Alibert (Verts). L’élu dénonce l’insuffisante fréquence de la collecte des ordures dans les quartiers périphériques : « Une fois par semaine c’est insuffisant surtout l’été. Quelqu’un qui ma, ge du melon et fait griller des sardines le jour de la collecte garde ses ordures toute la semaine ! » Ragaillardi, l’écologiste veut alors embrayer sur Neosac, le sac à durée de vie maîtrisé lancé par la CCI… mais il se fait vite stopper par Jacques Godfrain, la Ville n’étant pas partie prenante dans ce projet. Sur la fréquence de la collecte, Jean-Luc Gayraud met en avant le coût que représenterait un doublement des tournées mais reste ouvert à une discussion au cas par cas pour les situations trop épineuses.
La seconde délibération, qui a véritablement ouvert le débat, actait le transfert de compétence de la collecte des déchets ménagers de la municipalité vers la communauté de communes (lire encadré). Toujours pugnace, Véronique Galtier (Alternative de gauche) critique le fond et la forme. Sur le fond, elle craint à terme une possible privatisation du service mais Christian Plagnes, sentant de procès d’intention, la stoppe net en rappelant que c’est la municipalité de droite Diaz qui avait municipalisé le service.
Reste la forme sur laquelle l’élue d’opposition n’a pas lâché. Forte du « son de cloche » de la trentaine de personnels municipaux concernés par le transfert, Mme Galtier s’interroge sur la teneur de la concertation et des garanties de statu quo quant aux acquis sociaux. « Le personnel est encore inquiet et veut des garanties écrites plus complètes », précise l’élue. Michel Galandrin, adjoint au personne, et Jean-Luc Gayraud, président de la communauté de communes, assurent que les statuts municipal et communautaire sont les mêmes. « Il n’y a pas de révolution. »
Puis le débat rebondit sur les collectes et les sacs poubelles. Martine Pérez (PCF) qui en fait un cheval de bataille martèle qu’ « il n’y a pas assez de tournée y compris en centre ville » et enchaîne sur ces sacs poubelles éventrés, sortis les mauvais jours ou aux mauvais horaires. « C’est vrai que, moi qui ai fait des tournées à 4 heures du matin, dans certaines rues piétonnes, c’est surprenant ; par exemple rue de la Capelle », glisse ingénument Jacques Godfrain, mentionnant ainsi la rue où se trouve… la permanence du PCF. Il n’en fallait pas plus pour déclencher le courroux de Mme Pérez. « Non mais vous prenez cet exemple parce que dans cette rue, il y a la permanence et le restaurant de ma fille ? », tonne l’élue. Suivent des échanges doux-amers sous le regard goguenard du maire. au final, tous les élus s’accordent à réclamer des Millavois un peu plus de responsabilité à l’heure où s’ouvre la saison.
Philippe Rioux



G. Durand conteste le huis clos du conseil précédent
Au début du conseil, répondant à Jacques Godfrain qui demandait s’il y avait des remarques sur le compte-rendu de la précédente séance, Guy Durand (PS) a affirmé que les élus d’opposition contestaient un passage : celui où, sous la pression des lycéens en colère, le huis clos a été voté da,ns une certaine confusion. «Le huis clos a été décidé dans des conditions irrégulières. J’ai saisi le sous-préfet de cette anomalie juridique. A ce jour il ne m’a pas répondu. Toujours est-il que nous sommes en désaccord. Prétendre que le huis clos a été voté par 25 voix pour et 8 contre est faux», explique M. Durand, estimant que le maire n’a pas comptabilisé correctement les vote contre et les abstentions éventuelles. «J’ai delmandé qu’on passe au vote et des mains favorable au huis clos se sont levées, c’est tout», a répondu le maire.
Ph. R.


Education. Visite de 30 élèves de CM2 à Josyane T. Desclaux.

Les écoliers à la rencontre de l’artiste

Voilà une intelligente initiative que celle menée, hier après-midi, par les écoliers de CM2 de l’école publique du Crès. En effet, conduits par leur maîtresse Marie-France Casemajor, les jeunes écoliers se sont rendus à l’espace culture municipal, en rez-de-jardin de la mairie annexe, pour aller à la rencontre de Josyane T. Desclaux qui y expose 29 de ses toiles et deux lithographies jusqu’au 2 juin. « À l’époque des ordinateurs, de la technologie, il me semble important de leur faire découvrir l’art, qui est à l’opposé de tout cela », expliquait l’artiste hier, toute prête à faire partager sa passion de 35 ans à son jeune public. Les élèves, qui ont effectué un travail préparatoire en amont, devaient répondre à quatre questionnaires différents sur l’exposition et pouvaient naturellement dialoguer avec l’artiste.
Familière de Millau où l’un de ses deux fils est établi, Josyane T. Desclaux mène de front deux expositions : celle de Millau et une autre à la galerie Saint-Roch à Paris. « J’ai toujours baigné là-dedans. Quand j’étais petite, j’écrasais des fleurs pour avoir des couleurs et me servais de queues de poire comme pinceau », se remémore l’artiste. Plus tard, elle passera les Beaux-Arts en candidate libre et poursuivra son initiation avec son maître Eugène Baboulène. « J’aime me faire plaisir et faire du bien aux gens », résume l’artiste pour qui « la peinture, c’est une écriture. »
Ph. R.

Découverte
«J’aime le train» en gare de Millau
Pour la 2e année consécutive, la SNCF ouvre ses coulisses au grand public avec l’opération « J’aime le train. » L’entreprise ferroviaire convie à nouveau les Français à venir découvrir le quotidien des cheminots. En gare de Millau, un espace aux couleurs de « J’aime le train » est mise en place cette semaine afin de faire découvrir l’opération et prendre les inscriptions pour les visites. Ces dernières se dérouleront soit de 11 à 12 heures, soit de 15 h 15 à 16 h 15 les vendredi 13, samedi 14 et dimanche 15 mai. De plus, samedi et dimanche, le public pourra profiter d’une exposition de matériel installé pour l’événement.