Edition du lundi 9 mai
Politique. Meeting du PS avec l’ ancien ministre de l’Agriculture.
Le oui de raison de Glavany
Tête d’affiche du oui socialiste en Midi-Pyrénées, Jean Glavany, ancien ministre PS de l’Agriculture, était samedi soir à Millau pour animer un meeting en faveur du traité établissant une constitution pour l’Europe (TCE). Celui qui est député des Hautes-Pyrénées a été accueilli par Fabrice Geniez, un 1er secrétaire du PS-12 qui n’a pas mâché ses mots pour dénoncer les « mécanismes de peur » employés dans la campagne par les partisans du non. « J’en ai honte. La seule chose dont on doit avoir peur, ce n’est pas de ce texte qui fait de l’Europe un continent de paix et qui est comme un immense traitement de copropriété, mais de notre passé, marqué par deux conflits mondiaux. »
Parlant sans notes et avec une évidente passion insufflant parfois ce lyrisme qui fait cruellement défaut à ce traité de 448 articles, Jean Glavany enchaîne alors pour expliquer, de façon simple mais non simpliste, les trois parties du traité « compromis subtil et laborieux. » Rappelant utilement l’ambition européenne consubstantielle à l’histoire du socialisme en Europe, l’ancien ministre a mis en exergue les avancées proposées par la 1re et la 2e partie : l’une sur le fonctionnement de l’Union et le poids renforcé de la France et des six pays fondateurs ; l’autre sur les droits fondamentaux. Reste cette 3e partie dont M. Glavany conçoit qu’elle soit « critiquable. » Là encore, le député bigourdan veut dédramatiser. « C’est l’Europe telle qu’elle s’est construite depuis 50 ans. Certains partisans du non disent que si on l’enlève, la constitution serait acceptable. C’est vraiment prendre les électeurs pour des imbéciles, car il y a une cohérence entre les trois parties et, par exemple, la concurrence libre et non faussée dénoncée dans la 3e partie se retrouve dans la 1re », martèle l’orateur, pointant là « les contradictions » des adversaires du traité.
Rappelant à plusieurs reprises que le texte proposé à référendum le 29 mai est le fruit d’un compromis, Jean Glavany s’est voulu rassurant sur certains points qui, en France, achoppent : droit à l’avortement, au divorce, laïcité. « Ces sujets ne sont pas cités dans le texte donc ils seraient menacés ? Non, s’ils ne sont pas mentionnés, c’est qu’il n’y a pas eu d’accord et donc ils relèvent exclusivement des législations des États », explique-t-il. À la « coalition hétéroclite des non », à ceux qui sont mécontents du gouvernement Chirac-Raffarin, Jean Glavany conseille de « ne pas se tromper de combat » et de « garder [leur] cartouches pour 2007. » « Cette constitution, c’est un peu comme les règles du rugby. Une fois qu’elle sera adoptée, il restera à jouer la partie », assure le député. Et de la même façon que la Ve République en France « n’a pas empêché de mener des réformes de gauche », Jean Glavany reste persuadé qu’avec cette constitution, « qui ne règle pas tout » mais permet d’aller de l’avant, des politiques de gauche sont tout à fait possibles.
Philippe Rioux
Le oui de raison de Glavany
Tête d’affiche du oui socialiste en Midi-Pyrénées, Jean Glavany, ancien ministre PS de l’Agriculture, était samedi soir à Millau pour animer un meeting en faveur du traité établissant une constitution pour l’Europe (TCE). Celui qui est député des Hautes-Pyrénées a été accueilli par Fabrice Geniez, un 1er secrétaire du PS-12 qui n’a pas mâché ses mots pour dénoncer les « mécanismes de peur » employés dans la campagne par les partisans du non. « J’en ai honte. La seule chose dont on doit avoir peur, ce n’est pas de ce texte qui fait de l’Europe un continent de paix et qui est comme un immense traitement de copropriété, mais de notre passé, marqué par deux conflits mondiaux. »
Parlant sans notes et avec une évidente passion insufflant parfois ce lyrisme qui fait cruellement défaut à ce traité de 448 articles, Jean Glavany enchaîne alors pour expliquer, de façon simple mais non simpliste, les trois parties du traité « compromis subtil et laborieux. » Rappelant utilement l’ambition européenne consubstantielle à l’histoire du socialisme en Europe, l’ancien ministre a mis en exergue les avancées proposées par la 1re et la 2e partie : l’une sur le fonctionnement de l’Union et le poids renforcé de la France et des six pays fondateurs ; l’autre sur les droits fondamentaux. Reste cette 3e partie dont M. Glavany conçoit qu’elle soit « critiquable. » Là encore, le député bigourdan veut dédramatiser. « C’est l’Europe telle qu’elle s’est construite depuis 50 ans. Certains partisans du non disent que si on l’enlève, la constitution serait acceptable. C’est vraiment prendre les électeurs pour des imbéciles, car il y a une cohérence entre les trois parties et, par exemple, la concurrence libre et non faussée dénoncée dans la 3e partie se retrouve dans la 1re », martèle l’orateur, pointant là « les contradictions » des adversaires du traité.
Rappelant à plusieurs reprises que le texte proposé à référendum le 29 mai est le fruit d’un compromis, Jean Glavany s’est voulu rassurant sur certains points qui, en France, achoppent : droit à l’avortement, au divorce, laïcité. « Ces sujets ne sont pas cités dans le texte donc ils seraient menacés ? Non, s’ils ne sont pas mentionnés, c’est qu’il n’y a pas eu d’accord et donc ils relèvent exclusivement des législations des États », explique-t-il. À la « coalition hétéroclite des non », à ceux qui sont mécontents du gouvernement Chirac-Raffarin, Jean Glavany conseille de « ne pas se tromper de combat » et de « garder [leur] cartouches pour 2007. » « Cette constitution, c’est un peu comme les règles du rugby. Une fois qu’elle sera adoptée, il restera à jouer la partie », assure le député. Et de la même façon que la Ve République en France « n’a pas empêché de mener des réformes de gauche », Jean Glavany reste persuadé qu’avec cette constitution, « qui ne règle pas tout » mais permet d’aller de l’avant, des politiques de gauche sont tout à fait possibles.
Philippe Rioux
Quand les partisans du non titillent ceux du oui
Dès après son intervention, Jean Glavany s’est prêté au jeu des questions réponses avec la salle. Une salle, clairsemée, où avaient pris place plusieurs partisans du non, visiblement venus là pour titiller l’ancien ministre. Traité en main, un ancien militant PS a ouvert le tir, longuement et parfois sur un ton véhément, obligeant Jean Glavany à lui dire plusieurs fois « Mais calmez-vous monsieur, on peut discuter. » Nombre d’agriculteurs disparus depuis la mise en place de la PAC, projet d’A380 qui ne pourrait plus voir le jour avec les conditions précises des nouvelles coopérations renforcées, concurrence libre et non faussée sans harmonie fiscale ni sociale, etc. Plus que des questions, c’est un véritable contre-exposé à l’intervention de l’ancien ministre auquel l’ex-militant s’est livré. Sans guère laisser le temps à Jean Glavany de répondre et entrecoupant ses propos d’interpellations onomatopéiques, les partisans du non ont poursuivi dans cette même veine. Jean-Yves Bou, responsable du collectif du non en sud Aveyron, commençait une lecture commentée de plusieurs articles. « Jean-Yves, t’es pas là pour faire un discours mais pour poser des questions », coupe alors Georges Glandières, secrétaire de la section PS de Millau, qui se lamente : « C’était notre soirée. » Imperturbable, M. Bou poursuit. « Vous avez une drôle de conception de la démocratie. Votre capacité de venir à 7 ou 8 pour perturber les réunions du oui, c’est un peu la concurrence libre et non faussée au plan politique », raille gentiment Jean Glavany. Il n’en fallait pas plus pour déclencher le jeu de ping-pong sous l’œil interloqué du public, essentiellement des militants et sympathisants PS. « Vous nous racontez des histoires M. Glavany » fuse des gradins. « Vous voulez vous passer la parole pour tenir jusqu’à une heure du matin ; c’est toujours comme ça avec les minoritaires », lance Jean Glavany de la tribune. « Ricanez, ricanez ! » répondent les « nonistes » énervés. « Vous avez jamais gagné d’élections et donc jamais été en capacité d’aller négocier à Bruxelles pour trouver un compromis avec 24 pays », rétorque l’ancien ministre. Bref, après une grosse demi-heure d’échanges doux-amer, Georges Glandières lève la séance en rappelant les 5 raisons mises en avant par le PS pour voter oui. « En tout cas moi, je suis entré dans cette salle en votant oui et je sortirais en votant oui aussi », conclut, patelin, Guy Durand.
Ph. R.
0 Commentaires:
Enregistrer un commentaire
<< Home