La Dépêche en sud Aveyron

26.5.05

Edition du jeudi 26 mai

Urbanisme. Lancement d’un programme d’amélioration des façades et toitures aux «abords visuels» du pont.

Vues du viaduc

La communauté de communes Millau Grands Causses a acté, lors de son dernier conseil, le projet de convention d’objectif et de partenariat à passer avec la compagnie Eiffage du viaduc de Millau (CEVM) pour l’amélioration des façades et toitures visibles du viaduc. « Afin de favoriser encore plus l’amélioration de l’environnement par l’embellissement du bâti dans des lieux particulièrement stratégiques de la communauté, notamment aux abords visuels du viaduc de Millau, il semble intéressant aujourd’hui d’encourager les propriétaires privés pour la restauration des façades ou des toitures de leurs immeubles, sur certains secteurs particulièrement identifiés, dans les communes de Comprégnac, Creissels, Millau et Saint-Georges. De tels travaux sont parfaitement éligibles au titre de la charte 1 % A75 et notamment dans les dispositions de l’avenant permettant d’intégrer le 1 % concédé », indique la délibération.
Le pilotage et la coordination de l’opération seront assurés par la communauté et son architecte conseil. La CEVM affecte 100 000 € sur trois ans à l’opération qui consiste à aider les propriétaires à hauteur de 30 % du montant de leurs travaux (plafonné à 7620€).
Cette délibération a déclenché le courroux de Me Esperce. « Alors qu’il y a des problèmes aux Cazalous (acquisition foncière, aménagement), on met 100 000 € pour des opérations façades qui reçoivent déjà des subventions. Ces 100 000 € seraient mieux utilisés aux Cazalous plutôt que pour faire de l’électoralisme », assène l’avocat, annonçant son vote contre. Martine Pérez (PCF) redoute de son côté ce soit « Eiffage qui tranche ». Se défendant de tout électoralisme, Jean-Luc Gayraud estime au contraire que la mesure s’inscrit dans la volonté d’« avoir le territoire le plus attractif possible » et rappelle que les Cazalous ne souffrent « pas de problèmes financiers » mais fonciers. Jacques Godfrain trouve lui aussi que la mesure est bonne « pour renvoyer le public vers une ville coquette et bien aménagée ».
Philippe Rioux

Les secteurs concernés
Creissels: place du Baoumas, D992. Comprégnac : village de Peyre. St-Georges : entrée est D992, hameau de Luzençon, Craissac, Crayssaguet, Segonhac. Millau : entrée de l’agglomération, quai Sully-Chaliès, rues de la Saunerie, du Champ-du-Prieur, du Rajol, du 19 mars 1962, avenue Gambetta, village de St-Germain.


Les comptes administratifs 2004 approuvés
Présentés par Danièle Vergonnier, vice-présidente déléguée aux Finances, le compte administratif 2004 et le compte de gestion du trésorier de la communauté de communes ont été approuvés par le conseil. De même ont été approuvés le compte administratif et le compte de gestion du trésorier de l’office de tourisme. Concernant ce dernier, Mme Vergonnier a expliqué que le déficit de l’exercice est « lié essentiellement à la non-réalisation de subventions (Europe, Département, etc.) et à la prise en charge des dépenses concernant l’inauguration du viaduc telles que l’accueil de journalistes, la gestion des appels, etc. »


Tribunes libres

Dire non pour changer de politique
par Guy Holstein, de l'Alternative de gauche
I Depuis plus de 20 ans, à travers les 5 traités qui se sont succédé, de Rome à l’Acte Unique, au traité de Nice en passant par Maastrich et Amsterdam, notre pays subit les effets ravageurs d’une politique néolibérale appliquée avec obstination par les gouvernements successifs, de Droite comme de Gauche, de Jospin comme de Raffarin. Depuis plus de 20 ans, dans une alternance de « refus et de refus », les citoyens mécontents et exaspérés la rejettent tour à tour sans pour autant obtenir les changements économiques et sociaux attendus. Depuis plus de 20 ans, nos gouvernants se disent impuissants et accusent Bruxelles de tous les maux. C’est là que se trouve une première imposture. Car nos gouvernants nous mentent. Membres du Conseil des ministres de l’Union européenne, ils décident à Bruxelles la potion de politique libérale qu’ils appliquent ensuite chez eux. Ainsi, malgré ce que les tenants du oui affirment, il n’y a pas deux politiques, l’une de Raffarin et l’autre de Bruxelles, il n’y en a qu’une, à Paris comme à Bruxelles, comme partout ailleurs en Europe et que les peuples rej ettent.
La seule chose qui change c’est la manière de l’appliquer. Chacun a la sienne et Schröder en Allemagne vient d’en faire les frais. Il est vrai que, pour Raffarin, mettre en œuvre une politique au service exclusif du Medef, ça n’aide pas. Cela ne change rien au vécu de ceux qui en ont assez du chômage, de la misère, de la précarité, des délocalisations. Le néolibéralisme a partout les mêmes conséquences. Cette Constitution que l’on nous propose et que l’on nous présente comme la solution à tous les problèmes économiques et sociaux, et c’est là que se trouve la deuxième imposture, reprend, harmonise et aggrave, dans sa partie III en particulier, tous les traités qui l’ont précédée et notamment celui de Nice.
Son véritable but, à travers sa prétendue nouveauté, consiste à légitimer et à constitutionnaliser la politique néolibérale passée, présente et à venir. Ce ne sont pas les 5 modifications limitées au domaine institutionnel qui changent son contenu sur le fond. Cette Constitution n’apporte rien que nous ne connaissons déjà. Nous pouvons dire même que nous en subissons les effets avant de l’avoir votée. D’aucuns nous disent qu’il nous faut répondre oui au référendum parce que, selon eux, ce traité constitutionnel présente de nombreuses avancées et que nous pourrions ensuite l’améliorer. C’est ce que l’on nous disait déjà pour Maastrich en 1992 : « Votez oui, le social viendra après » (J. Delors). Davantage de démocratie, plus de social, plus de solidarité, plus de services publics nous dit-on. Mais à qui fera-t-on croire que cette Constitution pourra demain mettre en œuvre une politique différente de celle des traités qui la composent ? À qui fera-t-on croire que l’expérience de 20 années passées au fil d’une politique désastreuse puisse s’effacer devant de sempiternelles promesses. À qui fera-t-on croire que l’amélioration du pire puisse constituer un progrès. Pour l’Alternative de Gauche cela suffit, il faut maintenant arrêter et changer de politique. Dire non à ce traité sera un premier pas pour constituer un nouveau rapport de force favorable à une Europe sociale, à une Europe de justice et de paix. Notre réponse sera non à ce référendum.

Ne pas arrêter la marche de l’Europe
par Gérard Deruy,ancien maire PS de Millau
[…] L’on ne peut décider d’arrêter la marche en avant de l’Union européenne engagée depuis 1957. Cette marche nous a conduit du marché commun à la monnaie commune, de la guerre à la paix, du nationalisme incarné par de Villiers à la solidarité entre les peuples européens. Je voterai oui parce que le texte qui nous est proposé nous aidera dans cette marche en avant, parce qu’il est trop facile de rendre l’Europe responsable de tout ce qui ne va pas dans notre propre pays et qui découle de politiques nationales. Dire comme certains que nos hôpitaux sont menacés par le traité constitutionnel est malhonnête alors que, justement, les politiques de santé, l’éducation nationale, la culture relèvent exclusivement des compétences nationales. Si notre hôpital ne va pas bien, ce n’est pas à l’Europe qu’il faut s’en prendre mais à nos propres gouvernants dont nous aurons à juger l’action en 2007 et non le 29 mai. Voter dimanche contre Chirac, c’est perdre sa voix et faire perdre l’Europe car le président de la République restera en place jusqu’à la fin de son mandat quel que soit le résultat, comme il l’a annoncé et comme il en a le droit. Je voterai oui car avec l’application du traité, pour la 1re fois, le rôle des services publics, sous l’appellation de services d’intérêts économiques généraux, est défini et reconnu juridiquement. Chaque État reste maître de ses choix en matière de services publics et peut organiser, sans en référer à quiconque, toute action de services, y compris ceux qui seraient déficitaires dans les territoires ruraux les moins peuplés et les plus fragiles. Je voterai oui car cette constitution est protectrice des droits sociaux énumérés dans la charte des droits fondamentaux et qui pourront, si nécessaire, faire l’objet de recours devant les tribunaux européens. Je voterai oui car cette constitution est une communauté et que je me sens solidaire de tous les peuples qui la composent, y compris ceux qui sont aujourd’hui les plus fragiles et qui demain, à nos côtés, reprendront le chemin du développement et de la prospérité.