La Dépêche en sud Aveyron

25.5.05

Edition du mercredi 25 mai

Politique. Conseiller général PS de Millau-ouest, le Dr Gonzalès dénonce les choix d’aménagements.

«Il y a une impréparation de l’après viaduc»

Au lendemain de la commission permanente du conseil général qui a entériné les aménagements provisoires qui seront réalisés pour cet été à l’aire du viaduc de Brocuéjouls, le Dr Jean-Dominique Gonzalès, conseiller général PS de Millau-ouest a tenu hier une conférence de presse pour dire son total désaccord avec les choix d’aménagements de l’après-viaduc.
« J’ai interrogé le président Puech pour savoir si oui ou non il y aurait à Brocuéjouls une activité commerciale. Et apparemment, si on peut répondre oui ou non au référendum sur la constitution européenne, c'était plus difficile pour lui de répondre à cette simple question », observe l’élu millavois qui a finalement, dit-il, obtenu une réponse, affirmative, par la voix de Pierre-Marie Blanquet. Le Dr Gonzalès est totalement opposé à ce choix. « Dans un premier temps, on a une buvette provisoire. Et dans un 2e temps, une activité commerciale vraie et complète. Arrêtons de mentir au Millavois : on est en train d’organiser le contournement touristique de Millau », analyse l’élu qui observe que la CCI s’est retirée de l’association de préfiguration candidate à la gestion définitive de l’aire ; et que les commerçants millavois sont très majoritairement opposés à la commercialisation de cet été.
« On est en train d’aménager une aire commerciale sur une route privée », se désole le Dr Gonzalès qui s’interroge : « S’il y a tout à Brocuéjouls (produits dérivés du viaduc, produits régionaux, etc.), pourquoi les gens redescendraient à Millau ? Après une visite des caves de Roquefort, un passage sur le viaduc et un arrêt à Brocuéjouls, les autocaristes poursuivront leur route », pronostique l’élu. Soulignant les difficultés des Cazalous et l’absence de projet autour de la pile P2 « la seule que l’on peut approcher de près », le Dr Gonzalès estime que « plutôt que de faire une activité commerciale à Brocuéjouls, on ferait mieux de créer des équipements structurants. »
pieds nickelés
Globalement M. Gonzalès estime qu’ « il y a une impréparation de l’après-viaduc, à moins que ce ne soit de l’incompétence. » « ça fait dix ans que l’on sait qu’il y aura le viaduc et l’équipe de pieds nickelés Godfrain-Gayraud-Puech n’a pas fait grand-chose, alors qu’ils sont proches du gouvernement en place », poursuit le Dr Gonzalès, qui aurait aimé par exemple que la majorité municipale millavoise obtienne pour la rétrocession de la rocade au Département puis à l’État « un dédommagement d’au moins une année d’investissement de la Ville (4,5M€ environ). »
Philippe Rioux

Urbanisme. Nouveau plan de financement pour la seconde tranche.

Friche Guibert : poursuite de la dépollution

Le dernier conseil de la communauté de communes a acté le nouveau plan de financement de la 2e tranche du chantier de dépollution-démolition de la friche Guibert. Initialement, le plan prévoyait une aide de 42 000 € de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). « Or, compte tenu de ses disponibilités financières, l’Ademe a été amenée à plafonner ses aides d’une manière très drastique. Il en résulte que celle-ci sera limitée à 9 000€. » Le nouveau plan de financement sera donc pour 80 361 €HT : 9 000 € de l’Ademe (11 %), 24 108,30 € de l’Europe (30 %) et 47 252,70 € pour la communauté (59 %).
Pour Martine Pérez (PCF), la diminution de l’aide de l’Ademe illustre « les désengagements de l’État qui mettent en péril les finances des collectivités territoriales. » « Pas du tout. Il y a eu un gel budgétaire des crédits de l’Ademe puis un déblocage de ces crédits, à somme identique. Le problème est que l’Ademe a de plus en plus de dossiers à traiter », rétorquait le député-maire UMP Jacques Godfrain. « En tout cas, c’est décevant », concluait Jean-Luc Gayraud.
Ph. R.

Tribunes libres

Oui dans l’intérêt de la France
par Jacques Caubel, conseiller national UDF
C’est le 29 mai que vous allez pouvoir par votre vote valider ou recaler le projet de constitution européenne. Valider c’est accepter l’idée que le fonctionnement de l’Europe des technocrates d’aujourd’hui est révolu, qu’une nouvelle aire d’espérance et de progrès dans tous les domaines, économiques, sociaux, judiciaires, de défense, scellée sur une structure politique élue au suffrage universel va nous faire renouer avec une plus grande démocratie, nous apportera plus de sécurité, nous permettra de faire face aux enjeux incontournables de la mondialisation comme acteur et non comme victime expiatoire. Voter oui, c’est donner à la France la chance de capitaliser sur l’avenir, d’être un acteur incontournable du développement des pays émergents qui viennent de nous rejoindre, d’être un pilier de ce bloc européen seul capable de faire face aux grands enjeux du XXIe siècle sur tous les Continents, pour le seul intérêt de nos Peuples. Recaler c’est considérer qu’aujourd’hui l’Europe et son fonctionnement hyper-fonctionnarisé, au seul service du monde de la finance et des marchés, qui favorise disparitions d’entreprises, de services publics, délocalisations, importations et au bout du compte chômage, précarité, insécurité, délinquance, immigration incontrôlée, est le modèle de société que nous voulons y compris pour les générations à venir ! Est-ce cela que nous voulons vraiment ? Voter non, c’est qualifier le traité de Nice qui continuera à fonctionner, générant les mêmes effets pervers quaujourd’hui et ce pour bon nombre d’années avant que nous arrivions à trouver la sagesse de nous unir autour d’une nouvelle Constitution, qui aussi bonne soit-elle nous aura fait perdre beaucoup de temps, certainement trop de temps pour les plus vuln érables. Je reste convaincu que l’Union a toujours fait la force, l’Histoire nous l’a souvent rappelé, et que la France seule ou isolée ne peut avoir aucun avenir. Il ne faut pas, ce 29 mai 2005, se tromper d’élection, le gouvernement français n’est pas censurable, seul notre avenir le serait ! Voter pour la France et pour son avenir dans une Europe unie et forte le 29 mai 2005, c’est choisir le oui.

Respectons les citoyens
par Martine Pérez, conseillère régionale PCF
Je conçois que certains puissent de par leurs intérêts, défendre une politique ultralibérale. Le 29 mai les électrices, les électeurs ont à se déterminer en connaissance de cause, à partir de leur vécu, de leur expérience. Je désapprouve par contre l’attitude des partisans du oui qui argumentent en citant des articles incomplets ou pire en faisant dire à cette constitution le contraire de ce qui y écrit. Exemple : les services publics. On nous cite l’article III 12.2, niais en oubliant deux éléments essentiels : il n’est pas fait référence aux services publics mais à des services d’intérêts économiques généraux. En mars 2004, la commission de Bruxelles a elle-même spécifié que les SIEG ne devait pas être confondus avec les services publics. De plus, cet article précise: « (...) sans préjudice des articles 1-5, 111-166 et 111-167 ». Or, ces articles constituent la négation même de tout service public. Chacun a désormais le texte en sa possession pour vérifier. De même, ces partisans du oui osent parler d’avancées démocratiques. Où sont-elles passées quand une constitution fixe une fois pour toutes les politiques économiques, sociales, fiscales ou militaires en les soustrayant au suffrage universel ? Comment parler de pouvoirs accrus d’un parlement dépourvu de compétences législatives et dont larticles 1.1.1-157 alinéa 2 fixe aux députés l’objectif de réaliser la libre circulation des capitaux? Au fur et à mesure que nous débattons, texte en main, il devient évident que voter oui, c’est signer un chèque en blanc au Medef, au grand patronat tant en Europe qu’en France. Voter oui c’est approuver pour l’Europe la politique libérale de Chirac et Raffarin, c’est ouvrir un boulevard à des directives qui par la casse des services: publics, par les délocalisations, la mise en concurrence des salariés, nous ramènera au XIXe siècle. L’avenir et l’espoir sont dans le vote non.

France, mère de l’Europe
par Jacques Godfrain, député-maire UMP
Dimanche prochain c’est la fête des Mères c’est-à-dire que toutes celles qui ont donné leur vie ou qui l’ont reçue auront une place particulière dans le coeur de celles et ceux qui doivent tant à qui les a mis au Monde ou simplement éduqués. Beaucoup d’entre elles ont surmonté le quotidien, souvent difficile, pour assurer un avenir, une vie, une vocation. Le destin d’un enfant mérite que l’on oublie le quotidien pour voir plus haut et plus loin. Il en est de même pour l’Europe. Au-delà de l’immédiat et des heures actuelles, il y a des peuples qui veulent vivre en paix, qui veulent bâtir ensemble et qui veulent semer et moissonner en commun. Que la France dans son choix de dimanche prochain n’empêche pas cet élan du coeur et qu’au contraire elle soit la Mère de l’Europe.

Echos d'Europe
Conférence sur l’éducation
Le syndicat enseignant SNES-FSU organise au lycée Jean-Vigo de Millau une conférence-débat ce jeudi 26 mai à partir de 18 h15 avec Nico Hirtt un enseignant belge auteur de nombreux ouvrages sur la Marchandisation de l’Education, notamment L’école sacrifiée, la démocratisation de l’enseignement à l’épreuve de la crise du capitalisme (Ed. EPO, 1996) Les nouveaux maîtres de l’Ecole (Ed. EPO, 2000) et L’école prostituée (Ed. Labor-Espaces de Libertés, 2001). Licencié en sciences physiques de l’UCL, professeur de physique et de mathématique dans l’enseignement secondaire supérieur en Belgique, membre fondateur de l’Aped (Appel pour une école démocratique) et rédacteur en chef de la revue « L’école démocratique » (www.ecoledemocratique.org), M. Hirtt apportera un éclairage intéressant sur les politiques européennes de l’Education. La soirée destinée aux enseignants est ouverte aux parents et lycéens.