La Dépêche en sud Aveyron

26.6.04

Edition du samedi 26 juin

Aménagement
Assemblée générale de l’ADIMAC hier à Millau.

L’A75 outil de désenclavement

L’association pour le développement industriel et économique du Massif Central (Adimac), qui tenait son assemblée générale à Millau chez 2ISA hier matin, a planché autour du thème « Infrastructures et attractivité. » Un thème réellement d’actualité puisqu’avec l’achèvement du viaduc de Millau et de l’A75, le Massif Central aborde enfin l’heure du désenclavement. Un désenclavement naissant et fragile qu’il convient de développer et auquel il faut adosser un dynamisme économique. « Le Massif Central a été, jusqu’aux 15 dernières années, contourné par les grandes infrastructures routières de transport. [...] Il ne faut pas chercher plus loin les causes de l’exode dont il a été victime et qui se poursuit encore. A75 et A89 constituent des changements profonds. Il faut réagir vite pour qu’elles soient source d’un dynamisme économique fondé sur les savoir-faire qui ont été préservés et sur des nouvelles initiatives de personnes venant de l’extérieur du massif (nouvelles formes de tourisme, développement de plates-formes logistiques le long des grands axes) », indiquait François Leblond, ancien préfet coordinateur de Massif, qui devait par ailleurs rappeler l’importance de l’aérien pour le Massif, encore sous-développé, mais aussi des réseaux haut débit (télémédecine, formation à distance). Sur ce dernier point, le sénateur René Trégouët, spécialiste reconnu du sujet, devait plaider pour que les collectivités territoriales n’hésitent pas à construire et gérer des infrastructures télécom (comme le leur permet désormais la loi) ou à investir dans la création de pépinières d’entreprises dédiées aux technologies de l’information et de la communication (TIC) ou aux biotechnologies.
Concernant les infrastructures aériennes, l’assemblée, composée de 150 personnes, a écouté le témoignage de Christine Seijnaeve, directrice adjointe de BOAL, un groupe hollandais installé à Issoire. Frédéric Soulier, député de la Corrèze, a ensuite présenté le projet de création d’aménagement du nouvel aéroport de Brive-Souillac pour l’horizon 2007. Celui-ci constituera à l’ouest du Massif un pôle aérien tandis qu’à l’Est l’aéroport de Clermont « doit être un dossier prioritaire », rappelait M. Leblond.
Enfin, Bernard Murat, sénateur-maire de Brive a présenté l’intérêt du carrefour autoroutier A20-A89 pour la région de Brive et les impacts socio-démographiques, économiques, touristiques de ce nœud autoroutier. Des constats que n’auront pas manqué de noter les élus aveyronnais préparant l’ouverture de l’A75.
Philippe Rioux

Qu’est-ce que l’ADIMAC ?
L‘association pour le développement industriel et économique du Massif central a été créée en 1975 ; la DATAR en est la tutelle directe. Elle a pour but de développer et renforcer le tissu industrielet économique de l’espace central. Elle contribue au développement des entreprises, accompagne les acteurs économiques et les collectivités locales dans leurs projets, participe à la création et à l’animation des filières éconmiques et conduit des actions de prospections en Ffance et à l’étranger.Son consel d’administration de 25 membres est actuellement présidé par Robert Vitrat (Société Ratier, Figeac). L’Adimac intervient sur 20 départements (Allier, Cantal, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Corrèze, Creuse, Haute-Vienne, Indre, Cher, Ardèche, Loire, Lozère, Aveyron, Tarn, Lot et les parties «Massif» du Tarn-et-Garonne, de l’Aude, de l’Hérault, du Gard et du Rhône. Son siège est à Chamalières et elle dispose de trois antennes (Limoges, Bourges, Rodez).


Justice
Au tribunal correctionnel hier.

Jean-Claude Déjean coupable

Le tribunal correctionnel de Millau a rendu, hier après-midi, sa décision mise en délibéré le 12 mai dernier (La Dépêche du 13/5), dans l’affaire Jean-Claude Déjean, du nom du P-DG propriétaire, notamment, des supermarchés Super U (ex-Champion) de Millau et Saint-Affrique.
M. Déjean, en tant que représentant légal de la Déjean Holding et de ses filiales à 100 % SA Sotourdi et SA Maladis, a été condamné à trois fois 20000 € d’amende et à la publication du jugement dans La Dépêche et Midi Libre. Il devra également verser 1000 € de dommages et intérêts au titre de dommage matériel et 500 € au titre de dommage moral à trois de ses anciens salariés qui s’étaient portés partie civile dans l’affaire.
Les sociétés de M. Déjean étaient poursuivies pour prêt de main-d’œuvre et pour exécution de travail dissimulé. Onze anciens salariés s’étaient portés partie civile, lors de l’audience correctionnelle du 12 mai.
Une longue enquête de gendarmerie avait établi en avril 2000 que M. Déjean avait mis en place un système de péréquation de personnels entre ses magasins de Millau et Saint-Affrique. Concernant le travail dissimulé, les heures supplémentaires n’étaient payées que sous forme de prime ou de repos compensateur selon un système bien rôdé.L’enquête avait démontré par ailleurs que les paiements ne correspondaient pas à la durée - supérieure - réellement effectuée par les salariés.
La durée hebdomadaire de travail restant la même, les salaires bénéficiaient alors indûment des classiques exonérations de charges. Le préjudice pour l’URSSAF avait été estimé à la barre pour l’un des supermarchés à 569000€.
Me Bringer, avocat de neuf parties civiles, avait estimé que « ce non-respect du travail, c’est le non-respect de la personne humaine. » Le substitut du procureur de la République, David Zouaoui, avait dénoncé « un système organisé de fraude » et « un climat délétère » au sein des supermarchés ; climat attesté par des témoignages de salariés disant être « traités comme des esclaves » par « la Terreur » surnom du PDG.
M. Zouaoui avait requis 30000 € d’amende pour chacune des trois sociétés et publication du jugement. La défense de M. Déjean, dénonçant un dossier gonflé, avait plaidé la relaxe. Le tribunal ne l’a pas suivie.
Ph. R.
La suite de l’audience correctionnelle d’hier dans notre prochaine édition.

ET AUSSI...

En vue
Général Irastorza
En visite au camp du Larzac

La Cavalerie
Six nouveau médaillés