Edition vendredi 5 novembre
Sécurité routière. Projection, débat et témoignage, hier matin à 2ISA.
Les collégiens face à la réalité de l’accident
Comment sensibiliser des collégiens de 13 à 15 ans sur la réalité d’un accident corporel de la circulation ; ses tenants et ses aboutissants ; les comportements avant, pendant et après à faire ou à ne pas faire ? Comment les intéresser, eux qui sont abreuvés de séries télé américaines ou de télé-réalité si loin de la réalité ? Tel est le défi auquel sont confrontés enseignants et forces de l’ordre.
L’an passé, l’organisation, par le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) d’une simulation d’accident grandeur nature au scénario élaboré - collision auto-scooter avec conduite du scooter sous l’emprise de stupéfiants - avait permis de marquer les esprits des jeunes élèves de 3e de Millau. Cette année, faute de pouvroir ré-organiser un tel exercice, le CLSPD s’est appuyé sur le film de la simulation réalisé par le collège Jeanne-d’Arc pour organiser,hier et aujourd’hui à 2ISA, quatre rencontre-débat avec les collégiens de la ville.
«C’est pas du cinéma»
En dépit d’atermoiements (lire ci-dessous), la première séance, ce jeudi matin, est parvenu à toucher les élèves.
«L’accident que vous venez de voir est réaliste et très proche de la réalité. C’est pas du cinéma ça cse passe vraiment comme ça ; ça crie, ça court», précisait après la projection le commandant Broussou, répondant aux objections «c’est pas vrai» entendues l’an passé. A la soixantaine d’élèves présents, le commandant a expliqué la teneur d’une intervention pour les sapeurs-pompiers et prodigué quelques conseils. «Si vous êtes témoin d’un accident et que vous avez le brevet de secourisme - que je vous encourage à passer - surtout ne touchez pas les victimes qui paraissent graves. Protégez, alertez ; secourir, on s’en occupera.»
A la question du Dr Jacob, urgentiste au SMUR de Millau, de savoir ce qu’ils pensaient du film, plusieurs élèves soufflent «ça fait peur.» «Oui ça fait peur, surtout quand je vois parfois des scooters sans casque, à 2 ou 3 dessus et à fond les manettes», poursuit le médecin qui rappelle «le coût humain, financier, familial» d’un accident.
«la fumette sera mesurée comme l’alcool»
Policiers au commissariat de Millau, MM. Tanguy et Ambec détaillent ensuite les moyens de répression. Un sujet qui éveille la curiosité de plusieurs élèves désireux de savoir à partir de quel âge ont peut être placé en garde à vue ; comment se passent les inscriptions au casier judiciaire. Après une partie sur la conduite et l’alcool, les policiers abordent les stupéfiants et annoncent que des dépistages préventifs (par la salive) seront bientôt mis en place. «La fumette sera mesurée comme l’alcool. Si vous devez conduire, vous devez être parfaitement clean», résume en conclusion le commandant Broussou.
Philippe Rioux
Santé. Au conseil d’administration du CHIC.
Alain Fauconnier élu président de l’hôpital
Le conseil d’administration du centre hospitalier intercommunal (CHIC) du sud Aveyron a enfin un président. Alain Fauconnier, maire PS de Saint-Affrique a été élu, hier après-midi, et succède donc à Jérôme Rouve après une longue vacance du poste. L’élu a recueilli 7 voix ; Jacques Godfrain, 1 voix ; Norbert Casteltort, 4 voix au cours d’un scrutin avec 8 bulletins blancs. Comme annoncé, le maire de Saint-Affrique a proposé une présidence alternée à son homologue de Millau, qui n’a ni approuvé, ni rejeté l’idée. « A partir du 1er janvier vont entrer en vigueur les décrets d’application de la loi sur la réforme de la Sécu, qui vont considérablement réduire l’influence des conseils d’administration des hôpitaux », indiquait, hier à La Dépêche, Jacques Godfrain, transformant peu ou prou la présidence de M. Fauconnier en un poste honorifique…
Le conseil de ce jeudi a été particulièrement long eu égard à un ordre du jour chargé. Le budget 2005 du CHIC a été présenté. « On est dans le renflouement de la situation. Les engagements de l’Agence régionale de l’hospitalisation (ARH) pris dans le protocole ont été tenus. Le conseil a acté un certain nombre de choses (rebasage, etc.) », expliquait hier au sortir du conseil M. Fauconnier, affichant sa sérénité sur la situation financière du CHIC, plombée par un important déficit.
Autre sujet qui a donné lieu à discussion : la reprise de l’activité chirurgicale à Saint-Affrique. « J’ai cru revivre les tensions vécues l’an passé », soupirait Jacques Godfrain. Alors que l’incertitude sur la reprise commençait à agiter le landerneau médical saint-affricain, le conseil d’administration a voté favorablement pour une reprise au 1er janvier (9 voix pour, 4 refus de vote, des abstentions). Si la décision satisfait M.Fauconnier, elle inquiète les médecins millavois.
« Le projet médical doit être organisé et validé par la commission médicale ; or, là, on nous a présenté un document sans travail préparatoire », déplore le Dr Gonzalès (PS), poursuivant « Moi je suis favorable au projet médical comme il est (avec chirurgie à Saint-Affrique, ndlr) mais il y a des points d’interrogations sur la forme et sur les conséquences à éclaircir. » Le service chirurgical millavois serait, en effet, soumis à la tarification à la pathologie et pas celui de Saint-Affrique. Patrick Gauthier, directeur de l’ARH présent hier, a assuré que des « corrections techniques » seraient apportées.
Ph. R.
Les collégiens face à la réalité de l’accident
Comment sensibiliser des collégiens de 13 à 15 ans sur la réalité d’un accident corporel de la circulation ; ses tenants et ses aboutissants ; les comportements avant, pendant et après à faire ou à ne pas faire ? Comment les intéresser, eux qui sont abreuvés de séries télé américaines ou de télé-réalité si loin de la réalité ? Tel est le défi auquel sont confrontés enseignants et forces de l’ordre.
L’an passé, l’organisation, par le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) d’une simulation d’accident grandeur nature au scénario élaboré - collision auto-scooter avec conduite du scooter sous l’emprise de stupéfiants - avait permis de marquer les esprits des jeunes élèves de 3e de Millau. Cette année, faute de pouvroir ré-organiser un tel exercice, le CLSPD s’est appuyé sur le film de la simulation réalisé par le collège Jeanne-d’Arc pour organiser,hier et aujourd’hui à 2ISA, quatre rencontre-débat avec les collégiens de la ville.
«C’est pas du cinéma»
En dépit d’atermoiements (lire ci-dessous), la première séance, ce jeudi matin, est parvenu à toucher les élèves.
«L’accident que vous venez de voir est réaliste et très proche de la réalité. C’est pas du cinéma ça cse passe vraiment comme ça ; ça crie, ça court», précisait après la projection le commandant Broussou, répondant aux objections «c’est pas vrai» entendues l’an passé. A la soixantaine d’élèves présents, le commandant a expliqué la teneur d’une intervention pour les sapeurs-pompiers et prodigué quelques conseils. «Si vous êtes témoin d’un accident et que vous avez le brevet de secourisme - que je vous encourage à passer - surtout ne touchez pas les victimes qui paraissent graves. Protégez, alertez ; secourir, on s’en occupera.»
A la question du Dr Jacob, urgentiste au SMUR de Millau, de savoir ce qu’ils pensaient du film, plusieurs élèves soufflent «ça fait peur.» «Oui ça fait peur, surtout quand je vois parfois des scooters sans casque, à 2 ou 3 dessus et à fond les manettes», poursuit le médecin qui rappelle «le coût humain, financier, familial» d’un accident.
«la fumette sera mesurée comme l’alcool»
Policiers au commissariat de Millau, MM. Tanguy et Ambec détaillent ensuite les moyens de répression. Un sujet qui éveille la curiosité de plusieurs élèves désireux de savoir à partir de quel âge ont peut être placé en garde à vue ; comment se passent les inscriptions au casier judiciaire. Après une partie sur la conduite et l’alcool, les policiers abordent les stupéfiants et annoncent que des dépistages préventifs (par la salive) seront bientôt mis en place. «La fumette sera mesurée comme l’alcool. Si vous devez conduire, vous devez être parfaitement clean», résume en conclusion le commandant Broussou.
Philippe Rioux
Témoignage poignant
En fin de séance est arrivé le moment le plus fort de l’heure de sensibilisation avec le témoignage de Gilles Bargoin, membre de la commission d’accessibilité à l’Association des paralysés de France. Arrivé en fauteuil roulant, M. Bargoin raconte l’accident qui, à 20 ans, l’a rendu tétraplégique. Après une soirée arrosée, c’est en rentrant chez lui que le jeune étudiant qu’il était perd le contrôle de sa voiture qui percute un pylône. « Malgré l’alcool et la fatigue je me sentais capable de prendre le volant », raconte-t-il. L’accident a bouleversé sa vie. Inaccessibilité morale et physique, éloignement des amis ne sachant comment réagir, impossibilité d’aller chez ceux dont les appartements sont impraticables, déserts affectif et sexuel. A mots pesés, tout à la fois pudiques et choisis, Gilles Bargoin, détaille son difficile quotidien. « Mon but n’est pas d’effrayer, ni d’apitoyer mais de faire prendre conscience des risques », explique-t-il, avant de conclure « Quand on est jeune, on se croit immortel, la mort semble si loin… Un accident ne dure pas que quelques secondes, il dure toute une vie… » Le silence glacial qui avait envahi l’amphithéâtre s’est alors réchauffé d’applaudissements.
Ph. R.
"Pataquès" au Conseil local de sécurité
L’organisation des conférences d’hier et d’aujourd’hui – seule action concrète à Millau de la Semaine de sécurité routière – a donné lieu, en coulisses, à un véritable « pataquès », selon le mot d’un des participants présents ce jeudi matin à 2ISA. Les conférences ont, en effet, été annoncées, annulées puis maintenues in extremis. À l’origine, les deux matinées devaient être animées par le commandant Broussou et Michel Nadal. Coordonnateur du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), ce dernier – absent hier – avait alors logiquement rencontré la presse en amont pour donner un peu de publicité à la manifestation préparée de longue date. Une annonce qui a, semble-t-il, vivement déplu à Jacques Godfrain, président du CLSPD. Dans un courrier daté du 22 octobre adressé « à l’attention de tous les membres du CLSPD » – dont La Dépêche a eu connaissance – le député-maire écrit « La presse s’est fait l’écho d’une conférence les 4 et 5 novembre 2004. Cette annonce est prématurée et elle est le fruit d’un dysfonctionnement interne. Vous voudrez bien excuser le report de cette réunion. A l’avenir, je vous demande de ne prendre en compte, dans les lettres émanant du CLSPD, que de celles signées de son président. » Cette annulation-report, envoyée la veille des vacances scolaires, posait toutefois problème : les élèves et leurs professeurs avaient réservé leur mâtinée, la salle de 2ISA était prête, etc. Vraisemblablement en raison de ces éléments, in extremis les conférences ont donc été maintenues, mais sans Michel Nadal, remplacé au pied levé par les policiers et l’urgentiste. D’autre part, le collège Jeanne-d’Arc, qui avait intégré l’annulation, a dû revoir son planning pour pouvoir participer aux séan ces de ce vendredi. Sollicité par La Dépêche, M. Nadal n’a pas souhaité répondre à nos questions, se bornant à déclarer « Il n’a pas été prévu, depuis le 2 novembre, que je vienne présenter la préparation de mon travail. » Ce rocambolesque épisode qui a laissé pantois plusieurs membres du CLSPD semble trouver sa source dans un différend entre Jacques Godfrain et Michel Nadal, directeur des ressources humaines de la Mairie de Millau. L’ancien ministre n’aurait pas admis que le chef de service annonce, de façon pourtant banale, les conférences. Une version que dément M. Godfrain. « Avec le report, je cherchais une solution intelligente car je n’avais pas eu le retour de tout le monde », expliquait hier le député-maire. Quant à l’absence de Michel Nadal, M. Godfrain estime qu’il s’est mis « hors jeu de lui-même car il n’avait pas invité la police. » Et d’ajouter « Il est fonctionnaire. Tant que je serai maire, ou il obéit, ou il démissionne. » Ambiance…
Ph. R.
Santé. Au conseil d’administration du CHIC.
Alain Fauconnier élu président de l’hôpital
Le conseil d’administration du centre hospitalier intercommunal (CHIC) du sud Aveyron a enfin un président. Alain Fauconnier, maire PS de Saint-Affrique a été élu, hier après-midi, et succède donc à Jérôme Rouve après une longue vacance du poste. L’élu a recueilli 7 voix ; Jacques Godfrain, 1 voix ; Norbert Casteltort, 4 voix au cours d’un scrutin avec 8 bulletins blancs. Comme annoncé, le maire de Saint-Affrique a proposé une présidence alternée à son homologue de Millau, qui n’a ni approuvé, ni rejeté l’idée. « A partir du 1er janvier vont entrer en vigueur les décrets d’application de la loi sur la réforme de la Sécu, qui vont considérablement réduire l’influence des conseils d’administration des hôpitaux », indiquait, hier à La Dépêche, Jacques Godfrain, transformant peu ou prou la présidence de M. Fauconnier en un poste honorifique…
Le conseil de ce jeudi a été particulièrement long eu égard à un ordre du jour chargé. Le budget 2005 du CHIC a été présenté. « On est dans le renflouement de la situation. Les engagements de l’Agence régionale de l’hospitalisation (ARH) pris dans le protocole ont été tenus. Le conseil a acté un certain nombre de choses (rebasage, etc.) », expliquait hier au sortir du conseil M. Fauconnier, affichant sa sérénité sur la situation financière du CHIC, plombée par un important déficit.
Autre sujet qui a donné lieu à discussion : la reprise de l’activité chirurgicale à Saint-Affrique. « J’ai cru revivre les tensions vécues l’an passé », soupirait Jacques Godfrain. Alors que l’incertitude sur la reprise commençait à agiter le landerneau médical saint-affricain, le conseil d’administration a voté favorablement pour une reprise au 1er janvier (9 voix pour, 4 refus de vote, des abstentions). Si la décision satisfait M.Fauconnier, elle inquiète les médecins millavois.
« Le projet médical doit être organisé et validé par la commission médicale ; or, là, on nous a présenté un document sans travail préparatoire », déplore le Dr Gonzalès (PS), poursuivant « Moi je suis favorable au projet médical comme il est (avec chirurgie à Saint-Affrique, ndlr) mais il y a des points d’interrogations sur la forme et sur les conséquences à éclaircir. » Le service chirurgical millavois serait, en effet, soumis à la tarification à la pathologie et pas celui de Saint-Affrique. Patrick Gauthier, directeur de l’ARH présent hier, a assuré que des « corrections techniques » seraient apportées.
Ph. R.
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