La Dépêche agri

9.1.06


Territoire. Quatre images suffisent pour vérifier les déclarations de tous les exploitants aveyronnais
Les agriculteurs sous contrôle satellite

L’Europe qui, dans le cadre de la PAC (politique agricole commune), distribue des aides aux agriculteurs exige en retour que chaque état membre procède à des contrôles. « Ceux-ci s’effectuent de deux manières: soit par photographie aérienne, soit par image satellite. Ils permettent ainsi de vérifier que l’exploitant déclare bien les surfaces et cultures pour lesquelles il perçoit ces subventions », entame Mathieu Rouquette, responsable du service cartographie à l’ADASEA.« Les images commandées à des dates clés pour voir l’avancement des cultures vont permettre d’en déterminer s’il s’agit, sans erreur, de maïs, sorgho, blé, herbe… Les céréales semées à l’automne sont sorties, on a déjà un couvert végétal; les sols sont nus, au contraire, pour celles de printemps comme le maïs. S’il est difficile de distinguer des cultures proches comme le blé et l’orge, les images prises par le satellite font bien le distinguo, en revanche, entre blé et herbe », précise le responsable. Avec une résolution beaucoup plus fine dans la photographie aérienne puisqu’elle est de 50 cm contre 20 m pour une image du satellite Spot.« Ce sont 3 % des surfaces agricoles qui sont ainsi contrôlées chaque année sur des zones des départements tirés au sort. Trois, quatre images satellites permettent de couvrir un département comme l’Aveyron et de vérifier les déclarations de tous les exploitants ». S’il y a peu de zones céréalières en Aveyron, « de nombreuses exploitations ont toujours 2 à 3 ha primés pour leur autoconsommation. Les contrôles portent également sur les surfaces éligibles à des aides comme la prime à l’herbe ou autres mesures agroenvironnementales ».Reste que les contrôles se font dans le plus grand secret et les images ne sont qu’un premier tri. « Quand il y a anomalie, ils sont complétés d’une vérification sur le terrain, ce sont elles qui font foi pour prononcer une sanction. Quand il y en a beaucoup, on sait pertinemment que le satellite y est pour quelque chose ». Des erreurs de déclaration de moins en moins fréquentes « grâce au registre parcellaire graphique, tout rentre dans l’ordre en Aveyron.Nous faisons un gros travail sur le terrain pour aider les agriculteurs à définir leurs surfaces », commente Jean Laurens, président de la chambre d’agriculture. Un travail de fond indispensable « puisque chaque année, un cinquième des exploitations sont concernées par un mouvement foncier.Mine de rien, c’est très important ». Des modifications qui peuvent avoir différentes causes: retraite, installation ou aménagement des infrastructures routières.
Gladys Kichkoff