La Dépêche en sud Aveyron

20.9.04

Edition du lundi 20 septembre

Urbanisme. L’opposition aurait préféré une zone d’aménagement concerté (ZAC).

Le puzzle Capelle-Guibert

Une nouvelle fois, l’ordre du jour du conseil municipal comprenait une délibération concernant le projet Capelle-Guibert. Et une nouvelle fois, le feuilleton que constitue cet ambitieux projet a donné lieu à des passes d’armes entre majorité et opposition.
Si la demande de subvention pour acquérir à 117700 € un immeuble sis au 81, rue du Rajol n’a pas posé de problème (la gauche plurielle s’est abstenue, l’Alternative de gauche a voté contre); en revanche, cela n’a pas été le cas de la délibération suivante: délégation de service public d’un parc de stationnement souterrain et attribution d’un bail emphytéotique administratif en vue de la réalisation de boutiques et de surfaces commerciales. Après un interminable préambule, Pierre Cassan, adjoint à l’urbanisme est entré dans le vif du sujet en annonçant « une consultation avec mise en concurrence à double objet: conception, financement, réalisation, exploitation du parking souterrain et de son environnement dans le cadre d’une délégation de service public; réalisation, au-dessus du parc, en maîtrise d’ouvrage et financement privés de commerces et de surfaces commerciales dans le cadre d’un bail emphytéotique. » L’élaboration du cahier des charges par la Ville doit se faire d’ici le 8 novembre.
Appel à un urbaniste
Avant que le débat ne commence, Jacques Godfrain annonce que « sur l’ensemble de cette zone va être menée une réflexion conseillée par un grand urbaniste (Cantal-Duparc; ndlr) pour avoir une vision encore plus globale. » Une précision qui rassure d’emblée Me Esperce qui plaide pour « un programme avec une définition urbanistique, architecturale et commerciale », à même « d’attirer les gens le soir. »
L’enthousiasme n’est pas le même dans l’opposition. « Ce projet, qui a usé trois adjoints à l’urbanisme, entre enfin dans sa phase opérationnelle mais j’ai le sentiment qu’on fait un puzzle là où on aurait pu faire une procédure longue mais qui préserve les intérêts publics tout en consultant la population: une zone d’aménagement concerté (ZAC) », explique Guy Durand (PS).
« C’est cousu de fil blanc »
« On fait un parking mais quelle taille aura-t-il? 400?500 places? Le viaduc ouvre en 2004; le centre d’interprétation ouvrira en 2008: ce décalage sera mortel pour la ville. Vous proposez 4000 à 6000 m2 de surfaces commerciales: pourquoi autant de surfaces?Une étude commerciale l’a-t-elle suggéré?Ces commerces ne sont là que pour financer le parking. Enfin, qui pense ce projet, qui le dessine, qui va être chargé de gérer tout cela? », questionne M.Durand, dénonçant « une mécanique complexe cousue de fil blanc. »
À l’appui de son analyse, Guy Durand revient sur la récente décision du directeur des Routes qui a rendu éligible le futur parking à 900000 € issus de l’article 30 du contrat de concession d’Eiffage.« Le directeur des Routes a dit qu’il est souhaitable que la subvention ne soit pas versée directement de la CEVM à une des filiales du groupe Eiffage. Il est préférable qu’elle soit versée à la Ville. Tout cela est cousu de fil blanc », martèle Guy Durand, visiblement persuadé qu’Omniparc, la filiale d’Eiffage (déjà gestionnaire du parking Emma-Calvé) emportera la délégation. Pierre Cassan se défend et avance la parfaite légalité de toute la procédure.
La délibération est adoptée, l’opposition vote contre.
Philippe Rioux

Au fil des dossiers
L’appel à soutien des salariés de Connes. Avant que ne débute la séance, Jacques Godfrain a invité Jean-Yves Bulot, directeur financier de l’entreprise Connes à venir s’exprimer devant le conseil, alors que plusieurs salariés avaient pris place dans le public. « Notre objectif est d’obtenir votre mobilisation et votre soutien. Le redressement de l’entreprise ne peut s’envisager que si, ensemble, nous œuvrons à ce qu’il réussisse. La cessation de l’activité serait une catastrophe économique pour le bassin millavois », expliquait le directeur financier appelant de ses vœux « une action » commune. M. Bulot a quitté la séance sous les applaudissements des élus. Pour rappel, Connes 12 a été placée en redressement judiciaire pour quatre mois le 31 août. Connes TP (qui n’a pu se scinder en Connes 12 et Connes 81) et Connes 34 (société autonome) se sont déclarées en cessation de paiement respectivement vendredi 10 septembre et lundi 13 septembre. Enfin, la Sarl Alain Connes (qui administre les sociétés de la holding) s’est déclarée en cessation de paiement vendredi 17 septembre.Ce mardi 21 septembre, le tribunal de commerce rendra sa décision concernant Connes TP et la Sarl Alain Connes.
Le chiffre du conseil: 28 kg. Au cours d’un très long débat sur l’achat par la Ville d’un sonomètre à 11321,11 €TTC subventionné à 50 % par l’État (la Direction régionale de l’environnement, Diren), le docteur Jean-Dominique Gonzalès a abordé d’autres nuisances que le bruit: celles des déjections canines sur les trottoirs, vaste dossier à Millau. Jacques Godfrain a alors dévoilé que la motocrotte acquise récemment par la Ville et qui parcourt les artères du centre ville collectait 28 kg de crottes par jour.« On parlait du bruit, on est arrivé au caca » soupire alors Me Esperce.
La phrase du conseil. Lors du conseil d’avant les vacances, Jacques Godfrain avait dit sans l’ombre d’un doute que « toutes les villes se développement à l’ouest, c’est scientifiquement prouvé. » Vendredi, il a passé la main à Pierre Cassan, adjoint à l’urbanisme. À Guy Durand (PS) qui soulevait la complexité d’organisation du projet Capelle-Guibert, Pierre Cassan a répondu: « On a décidé de compliquer la situation pour la rendre plus claire. »
Centre social de Millau-Est: appel d’offres. Le conseil a approuvé le lancement de la procédure d’appel d’offres pour le centre social de Millau-Est, un projet d’un coût de 208000 € qui consiste en la construction d’un bâtiment au quartier Beauregard. Le dossier de consultation des entreprises est décomposé en 11 lots: terrassement gros œuvre, charpente, couverture, menuiserie extérieure, plâtre isolation faux plafonds, menuiseries bois, électricité courants faibles lustrerie, plomberie sanitaire, chauffage gaz ventilation, revêtement de sols et murs, réaménagement espaces verts.
Demande de subventions relative aux dégâts causés par les inondations. Millau a été durement touché par les crues des 23 et 24 novembre 2003 et des 3 et 4 décembre 2003. Pour la Maladrerie (401739 €HT de travaux), la Ville recevra 120521 € de l’État, 23000 € de la Région, 37720 € du Département et 28088 € de la communauté de communes. Concernant le pont Lerouge et la voirie (24600 € de travaux), la Ville recevra 8258,23 € de l’État et 1581,47 € du conseil général.