Edition du jeudi 16 septembre
Santé. L’Institut Pasteur n’a pas trouvé de trace du virus rabique. Millau a vécu 36 heures de panique.
Le chien euthanasié n’était pas enragé
Comme l’avait annoncé la préfète de l’Aveyron mardi, l’Institut Pasteur de Paris a remis, ce mercredi, les résultats des analyses effectuées sur la dépouille du chien euthanasié dans la nuit de lundi à mardi à Millau. Le pire scénario a été évité, puisqu’on apprend, ce mercredi en fin d’après-midi, que les examens effectués sur le cadavre de l’animal s’achèvent sur un résultat négatif.« Même si ce chien était susceptible d’être contaminé, les analyses confirment qu’aucune transmission du virus rabique n’a jamais été possible par cette bête. Aucune mesure sanitaire particulière ne se justifie donc en Aveyron », se réjouissent les services de l’État, qui ont annoncé leur intention de désactiver, dès hier à 20 heures, le numéro de téléphone spécial mis en service mardi, ainsi que la cellule de crise dédiée à la gestion de cette alerte à la rage.
Voila qui met sans doute fin à 36 heures de panique à Millau, où les cabinets vétérinaires ont été pris d’assaut dès mardi après-midi.En quelques heures, le carnet de rendez-vous d’une clinique affiche complet jusqu’à jeudi prochain. Certains propriétaires de chiens affolés par le précédent de Mérignac, où l’on a procédé à l’abattage massif d’une quarantaine de chiens, ont tenté d’obtenir la vaccination de leur compagnon coûte que coûte, et fût-ce parfois au prix d’un long déplacement dans un département limitrophe.
LES ABUS DU PRINCIPE DE PRÉCAUTION?
Un vétérinaire aveyronnais s’étonne du retentissement disproportionné que les pouvoirs publics ont donné à cette affaire.« Depuis 1968, la rage est apparue plusieurs fois en France. Des renards contaminés ont rôdé dans le Nord, des campagnes de vaccinations de bovins à grande échelle ont été accomplies sans jamais provoquer les réactions extrêmes auxquelles nous assistons. Comme si la prévention du risque primait sur tout, on a abattu des troupeaux entiers pendant la crise de la vache folle, et on euthanasie les chiens présumés à risque, au mépris du décret de 1976 qui précisait le protocole de « mise sous surveillance d’un animal ayant mordu».Le chien était placé sous surveillance pendant quinze jours et il était possible, au bout de trois visites, de déterminer l’état de santé de l’animal.Pourquoi a-t-on abandonné cette pratique sanitaire? », s’interroge le vétérinaire, qui croit voir dans le recours de plus en plus fréquent à l’euthanasie les excès d’une société gouvernée par le principe de précaution.
Lionel Laparade
Réaction. Le député-maire de Millau justifie l’information de la population et milite pour un contrôle strict des chiens errants.
Jacques Godfrain pour la vaccination obligatoire
Député-maire UMP de Millau, Jacques Godfrain est, peut-être plus que d’autres, sensibilisé au problème soulevé par l’affaire du chien enragé qui a conduit, ce mardi dans sa ville, à l’euthanasie d’un des cinq chiens ayant été en contact avec le chiot enragé rapporté du Maroc. Fils de vétérinaire et président du conseil d’administration de l’école nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT), M.Godfrain, informé du vent de panique qui a soufflé hier sur Millau, a revendiqué le bien-fondé de l’alerte à la rage lancée auprès de l’opinion.« C’est le principe de précaution.On a bien fait d’alerter la population sur ce danger, notamment porté par les chiens errants », a indiqué, hier à La Dépêche, M.Godfrain avant de faire part de son souhait de voir mise en place « une vaccination obligatoire contre la rage pour les chiens mais aussi pour les chats. » « Ce n’est pas une vaccination à faire dans les 24 heures, mais dans les semaines à venir », explique Jacques Godfrain, rejoignant là la position du ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy. Soulignant toute l’importance du tatouage des animaux – qui n’est obligatoire en France que pour les bêtes nées après le 6 janvier 1999 – M.Godfrain préconise par ailleurs un contrôle strict des chiens errants. « Il faut les identifier, établir une traçabilité et, en dernière solution, il faut penser à l’euthanasie », explique le député-maire sur un sujet qu’il sait particulièrement sensible à Millau puisque la problématique des chiens errants est parfois liée à la présence en centre ville de SDF propriétaires de chiens non tenus en laisse.En 1996, d’ailleurs, la prise d’un arrêté contre la mendicité agressive avait été très mal perçue par les SDF. Ces derniers, appuyés par un collectif, s’étaient symboliquement opposés à l’arrêté en s’allongeant sur le trottoir, le 12 juillet 1996, entourés d’une meute de chiens… en peluche.
Philippe Rioux
Faits divers
Incendie à la mairie de Sauclières
La mairie de Sauclières a été partiellement ravagée par un incendie dans la nuit de mardi à mercredi. L’enquête diligentée par les gendarmes de la brigade de La Cavalerie devra déterminer les causes exactes du sinistre.Il s’agirait, selon les premières hypothèses, d’un problème électrique, peut-être dû à la foudre. Survenu vers 20heures, l’incendie a nécessité la venue de sapeurs-pompiers des centres de Nant et de Sauclières.La salle d’archives de la mairie, la salle de réunion du conseil municipal et quelque 60 % de la toiture du bâtiment de deux étages ont été détruits. Par ricochet, l’eau utilisée par les pompiers a endommagé l’école de Sauclières, attenante au bâtiment de la mairie.Une salle de classe ainsi que la salle de restauration scolaire ont été touchées et sont pour l’heure inutilisables.Hier matin, Max Dalet, inspecteur de l’Éducation nationale de la circonscription, s’est rendu sur place pour constater que l’accueil des élèves était impossible, une partie des locaux et la cour de l’établissement étant sécurisés pour éviter que des chutes de tuiles ne blessent personne.Aujourd’hui et demain vendredi, les élèves de l’école seront accueillis à l’école de Saint-Jean-du-Bruel, commune voisine qui forme avec Sauclières un regroupement pédagogique intercommunal (RPI). « La maîtresse du cycle III a averti tous les parents d’élèves.Il n’y aura donc pas de rupture de scolarité pour ces écoliers », se félicitait Guilhem de Collonges, secrétaire général de l’inspection académique. « Cet accueil durera autant que de besoin », rassure René Quatrefages, maire de Saint-Jean-du-Bruel.Conseiller général du canton et président de la mission culture du Département, M.Quatrefages s’est félicité de la mobilisation des secours et de la population mais a déploré la perte définitive des archives de la municipalité de Sauclières, qui comptait notamment en son sein un cadastre napoléonien.
Ph. R.
Justice. Audience correctionnelle hier.
Le trafic des pilleurs de villas
Près de deux heures de débat ont occupé magistrats et avocats, hier après midi au tribunal correctionnel de Millau, dans un dossier complexe de cambriolages en réunion, de falsification de chèque et de recel ; dossier qui a fait l’objet d’une enquête et d’une instruction d’une année et s’est traduit, hier sur le bureau de la présidente Rochette, par quatre tomes volumineux.
A la barre étaient appelés cinq protagonistes mais trois seulement étaient présent: FM, 21 ans; VR, 23 ans poursuivie uniquement pour recel et MDV, 27 ans, chef de la petite bande qui a pillé plusieurs villas en novembre 2003 dans le sud Aveyron.
L’affaire a débuté par la découverte par les gendarmes de Rivière-sur-Tarn d’une voiture accidentée volée. Comme le fil de la pelote, une surveillance de ce véhicule a permis de mettre au jour toute une série de délits commis en Aveyron, en Corrèze et en Seine-Maritime. Le fil conducteur en est MDV, poursuivi pour 25 chefs de prévention!
Après six mois de prison pour vol, MDV, au casier chargé de six condamnations, fait un peu d’intérim puis replonge dans la délinquance. À Eu, commune de Seine-Maritime, il commence par voler une voiture puis se lance avec deux complices dans toute une série de cambriolages.À chaque fois, bijoux, consoles de jeux, téléphones mobiles, ordinateurs ont sa préférence. MDV affectionne aussi les chéquiers – il a utilisé quelque 150formules falsifiées – qui lui permettent d’acheter des produits de premières nécessité ou des frivolités.Ingénieux, MDV utilise également les chèques pour faire un trafic original…de bouteilles de gaz consignées.Payées par chèque, les bouteilles sont ramenées et MDV récupère de l’argent liquide.
Après la Seine-Maritime, MDV écume la Corrèze – où il se sépare d’un complice – puis arrive en Aveyron.Là, il se constitue une petite bande pour commettre des cambriolages et écouler le butin.Montbazens, Montjaux, Canet-de-Salars, Saint-Léons, etc. Les villas sont repérées de jour et visitées la nuit.
Bouteilles de gaz
À la barre, MDV reconnaît 23 des 25 délits mais a du mal à se rappeler.« Vous avez des problèmes de mémoire?Ou c’est le nombre? », interroge la présidente. À peine interrogé à son tour, FM a un malaise.L’huissier doit lui apporter un verre d’eau. Il confirme avoir participé aux cambriolages.VR, compagne de MDV au moment des faits, explique avoir eu «des doutes» mais assure qu’elle ne savait rien.
Hormis les supermarchés volés et quelques lettres, peu de parties civiles parmi la centaine de victimes.« Pour le Parquet, c’est un dossier irritant et plaisant », commence la substitut du procureur, Marina Jourdain.Irritant pour les citoyens volés, plaisant pour démontrer que la justice a retrouvé les auteurs de vols dont les dossiers avaient quasiment été classés. « MDV, qui a un côté grand cambrioleur à cause du nombre et pied nickelé, est la tête qui a inspiré, qui a fait des rencontres et les a entraînées dans un sillage qui soit les rendaient acteurs, soit observateurs conscients », estime Mme Jourdain qui requiert 18 mois de prison donc 4 avec sursis pour MDV, 6 mois avec sursis pour FM, 1 mois avec sursis pour VR; 4 mois ferme pour un absent, trois mois ferme pour l’autre.
Avocat de VR, Me Pardaillé estime que sa cliente est plutôt une victime.« MDV a su utiliser sa fragilité et ma cliente l’a suivi d’abord par amour, par crainte de violences ensuite », estime l’avocat. Me Aimonetti estime ensuite que FM a » collé aux délires de MDV pendant cette décade délinquante. » Pour MDV, les choses se compliquent. « Comment expliquer que cet individu jeune et intelligent soit capable de se lancer dans un tel stakanovisme de délits? », s’interroge Me Aimonetti, qui pense que l’emprisonnement ne sera pas la solution. Le tribunal ne le suit pas et va même au-delà des réquisitions du parquet en condamnant MDV à 24 mois de prison dont 4 avec sursis. Les autres condamnations sont égales aux réquisitions.
Philippe Rioux
Connes TP fixée sur son sort mardi
Après le placement en redressement judiciaire de Con, l’entreprise millavoise de travaux publics a fait une nouvelle déclaration de cessation de paiement, cette fois au titre de Connes TP – la holding qui chapeaute Con et 81 – vendredi dernier. Une mesure qui fait suite à l’annulation du projet de scission entre Con et Connes-81. et qui sera examiné par le tribunal de commerce de Millau mardi 21 septembre. Connes-TP devrait alors être placée en redressement judiciaire. Enfin, Connes-34, société autonome, s’est déclarée en cessation de paiement lundi dernier devant le tribunal de commerce de Montpellier. Les deux dossiers pourraient toutefois être joints à Millau.
ET AUSSI...
En vue
Geoffrey De Carvalho
Jeune espoir du Vélo cité club
Travaux publics. Après les déboires de Connes TP.
La fédération reclame de la lisibilité
Le chien euthanasié n’était pas enragé
Comme l’avait annoncé la préfète de l’Aveyron mardi, l’Institut Pasteur de Paris a remis, ce mercredi, les résultats des analyses effectuées sur la dépouille du chien euthanasié dans la nuit de lundi à mardi à Millau. Le pire scénario a été évité, puisqu’on apprend, ce mercredi en fin d’après-midi, que les examens effectués sur le cadavre de l’animal s’achèvent sur un résultat négatif.« Même si ce chien était susceptible d’être contaminé, les analyses confirment qu’aucune transmission du virus rabique n’a jamais été possible par cette bête. Aucune mesure sanitaire particulière ne se justifie donc en Aveyron », se réjouissent les services de l’État, qui ont annoncé leur intention de désactiver, dès hier à 20 heures, le numéro de téléphone spécial mis en service mardi, ainsi que la cellule de crise dédiée à la gestion de cette alerte à la rage.
Voila qui met sans doute fin à 36 heures de panique à Millau, où les cabinets vétérinaires ont été pris d’assaut dès mardi après-midi.En quelques heures, le carnet de rendez-vous d’une clinique affiche complet jusqu’à jeudi prochain. Certains propriétaires de chiens affolés par le précédent de Mérignac, où l’on a procédé à l’abattage massif d’une quarantaine de chiens, ont tenté d’obtenir la vaccination de leur compagnon coûte que coûte, et fût-ce parfois au prix d’un long déplacement dans un département limitrophe.
LES ABUS DU PRINCIPE DE PRÉCAUTION?
Un vétérinaire aveyronnais s’étonne du retentissement disproportionné que les pouvoirs publics ont donné à cette affaire.« Depuis 1968, la rage est apparue plusieurs fois en France. Des renards contaminés ont rôdé dans le Nord, des campagnes de vaccinations de bovins à grande échelle ont été accomplies sans jamais provoquer les réactions extrêmes auxquelles nous assistons. Comme si la prévention du risque primait sur tout, on a abattu des troupeaux entiers pendant la crise de la vache folle, et on euthanasie les chiens présumés à risque, au mépris du décret de 1976 qui précisait le protocole de « mise sous surveillance d’un animal ayant mordu».Le chien était placé sous surveillance pendant quinze jours et il était possible, au bout de trois visites, de déterminer l’état de santé de l’animal.Pourquoi a-t-on abandonné cette pratique sanitaire? », s’interroge le vétérinaire, qui croit voir dans le recours de plus en plus fréquent à l’euthanasie les excès d’une société gouvernée par le principe de précaution.
Lionel Laparade
75 appels au numéro spécial
75 appels ont été passés au 0811000612, le numéro spécial activé par la préfecture dès mardi après-midi pour répondre aux questions des Aveyronnais.L’essentiel des demandes de renseignements provenait de Millau.« Il s’agissait de personnes soucieuses de connaître la réglementation sanitaire liée à cette alerte à la rage.Elles voulaient savoir si la vaccination des animaux et le port de la muselière devenaient obligatoires, ou si l’on allait procéder, comme en Aquitaine, à des euthanasies en série. Des chasseurs nous ont également interrogés pour savoir s’ils devaient tenir leurs chiens enfermés. Enfin, conclut-on à la préfecture, quelques personnes extérieures au département et qui avaient prévu de passer quelques jours de vacances en Aveyron nous ont contactés pour s’assurer que leur séjour n’était pas compromis ». L. L.
Réaction. Le député-maire de Millau justifie l’information de la population et milite pour un contrôle strict des chiens errants.
Jacques Godfrain pour la vaccination obligatoire
Député-maire UMP de Millau, Jacques Godfrain est, peut-être plus que d’autres, sensibilisé au problème soulevé par l’affaire du chien enragé qui a conduit, ce mardi dans sa ville, à l’euthanasie d’un des cinq chiens ayant été en contact avec le chiot enragé rapporté du Maroc. Fils de vétérinaire et président du conseil d’administration de l’école nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT), M.Godfrain, informé du vent de panique qui a soufflé hier sur Millau, a revendiqué le bien-fondé de l’alerte à la rage lancée auprès de l’opinion.« C’est le principe de précaution.On a bien fait d’alerter la population sur ce danger, notamment porté par les chiens errants », a indiqué, hier à La Dépêche, M.Godfrain avant de faire part de son souhait de voir mise en place « une vaccination obligatoire contre la rage pour les chiens mais aussi pour les chats. » « Ce n’est pas une vaccination à faire dans les 24 heures, mais dans les semaines à venir », explique Jacques Godfrain, rejoignant là la position du ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy. Soulignant toute l’importance du tatouage des animaux – qui n’est obligatoire en France que pour les bêtes nées après le 6 janvier 1999 – M.Godfrain préconise par ailleurs un contrôle strict des chiens errants. « Il faut les identifier, établir une traçabilité et, en dernière solution, il faut penser à l’euthanasie », explique le député-maire sur un sujet qu’il sait particulièrement sensible à Millau puisque la problématique des chiens errants est parfois liée à la présence en centre ville de SDF propriétaires de chiens non tenus en laisse.En 1996, d’ailleurs, la prise d’un arrêté contre la mendicité agressive avait été très mal perçue par les SDF. Ces derniers, appuyés par un collectif, s’étaient symboliquement opposés à l’arrêté en s’allongeant sur le trottoir, le 12 juillet 1996, entourés d’une meute de chiens… en peluche.
Philippe Rioux
Faits divers
Incendie à la mairie de Sauclières
La mairie de Sauclières a été partiellement ravagée par un incendie dans la nuit de mardi à mercredi. L’enquête diligentée par les gendarmes de la brigade de La Cavalerie devra déterminer les causes exactes du sinistre.Il s’agirait, selon les premières hypothèses, d’un problème électrique, peut-être dû à la foudre. Survenu vers 20heures, l’incendie a nécessité la venue de sapeurs-pompiers des centres de Nant et de Sauclières.La salle d’archives de la mairie, la salle de réunion du conseil municipal et quelque 60 % de la toiture du bâtiment de deux étages ont été détruits. Par ricochet, l’eau utilisée par les pompiers a endommagé l’école de Sauclières, attenante au bâtiment de la mairie.Une salle de classe ainsi que la salle de restauration scolaire ont été touchées et sont pour l’heure inutilisables.Hier matin, Max Dalet, inspecteur de l’Éducation nationale de la circonscription, s’est rendu sur place pour constater que l’accueil des élèves était impossible, une partie des locaux et la cour de l’établissement étant sécurisés pour éviter que des chutes de tuiles ne blessent personne.Aujourd’hui et demain vendredi, les élèves de l’école seront accueillis à l’école de Saint-Jean-du-Bruel, commune voisine qui forme avec Sauclières un regroupement pédagogique intercommunal (RPI). « La maîtresse du cycle III a averti tous les parents d’élèves.Il n’y aura donc pas de rupture de scolarité pour ces écoliers », se félicitait Guilhem de Collonges, secrétaire général de l’inspection académique. « Cet accueil durera autant que de besoin », rassure René Quatrefages, maire de Saint-Jean-du-Bruel.Conseiller général du canton et président de la mission culture du Département, M.Quatrefages s’est félicité de la mobilisation des secours et de la population mais a déploré la perte définitive des archives de la municipalité de Sauclières, qui comptait notamment en son sein un cadastre napoléonien.
Ph. R.
Justice. Audience correctionnelle hier.
Le trafic des pilleurs de villas
Près de deux heures de débat ont occupé magistrats et avocats, hier après midi au tribunal correctionnel de Millau, dans un dossier complexe de cambriolages en réunion, de falsification de chèque et de recel ; dossier qui a fait l’objet d’une enquête et d’une instruction d’une année et s’est traduit, hier sur le bureau de la présidente Rochette, par quatre tomes volumineux.
A la barre étaient appelés cinq protagonistes mais trois seulement étaient présent: FM, 21 ans; VR, 23 ans poursuivie uniquement pour recel et MDV, 27 ans, chef de la petite bande qui a pillé plusieurs villas en novembre 2003 dans le sud Aveyron.
L’affaire a débuté par la découverte par les gendarmes de Rivière-sur-Tarn d’une voiture accidentée volée. Comme le fil de la pelote, une surveillance de ce véhicule a permis de mettre au jour toute une série de délits commis en Aveyron, en Corrèze et en Seine-Maritime. Le fil conducteur en est MDV, poursuivi pour 25 chefs de prévention!
Après six mois de prison pour vol, MDV, au casier chargé de six condamnations, fait un peu d’intérim puis replonge dans la délinquance. À Eu, commune de Seine-Maritime, il commence par voler une voiture puis se lance avec deux complices dans toute une série de cambriolages.À chaque fois, bijoux, consoles de jeux, téléphones mobiles, ordinateurs ont sa préférence. MDV affectionne aussi les chéquiers – il a utilisé quelque 150formules falsifiées – qui lui permettent d’acheter des produits de premières nécessité ou des frivolités.Ingénieux, MDV utilise également les chèques pour faire un trafic original…de bouteilles de gaz consignées.Payées par chèque, les bouteilles sont ramenées et MDV récupère de l’argent liquide.
Après la Seine-Maritime, MDV écume la Corrèze – où il se sépare d’un complice – puis arrive en Aveyron.Là, il se constitue une petite bande pour commettre des cambriolages et écouler le butin.Montbazens, Montjaux, Canet-de-Salars, Saint-Léons, etc. Les villas sont repérées de jour et visitées la nuit.
Bouteilles de gaz
À la barre, MDV reconnaît 23 des 25 délits mais a du mal à se rappeler.« Vous avez des problèmes de mémoire?Ou c’est le nombre? », interroge la présidente. À peine interrogé à son tour, FM a un malaise.L’huissier doit lui apporter un verre d’eau. Il confirme avoir participé aux cambriolages.VR, compagne de MDV au moment des faits, explique avoir eu «des doutes» mais assure qu’elle ne savait rien.
Hormis les supermarchés volés et quelques lettres, peu de parties civiles parmi la centaine de victimes.« Pour le Parquet, c’est un dossier irritant et plaisant », commence la substitut du procureur, Marina Jourdain.Irritant pour les citoyens volés, plaisant pour démontrer que la justice a retrouvé les auteurs de vols dont les dossiers avaient quasiment été classés. « MDV, qui a un côté grand cambrioleur à cause du nombre et pied nickelé, est la tête qui a inspiré, qui a fait des rencontres et les a entraînées dans un sillage qui soit les rendaient acteurs, soit observateurs conscients », estime Mme Jourdain qui requiert 18 mois de prison donc 4 avec sursis pour MDV, 6 mois avec sursis pour FM, 1 mois avec sursis pour VR; 4 mois ferme pour un absent, trois mois ferme pour l’autre.
Avocat de VR, Me Pardaillé estime que sa cliente est plutôt une victime.« MDV a su utiliser sa fragilité et ma cliente l’a suivi d’abord par amour, par crainte de violences ensuite », estime l’avocat. Me Aimonetti estime ensuite que FM a » collé aux délires de MDV pendant cette décade délinquante. » Pour MDV, les choses se compliquent. « Comment expliquer que cet individu jeune et intelligent soit capable de se lancer dans un tel stakanovisme de délits? », s’interroge Me Aimonetti, qui pense que l’emprisonnement ne sera pas la solution. Le tribunal ne le suit pas et va même au-delà des réquisitions du parquet en condamnant MDV à 24 mois de prison dont 4 avec sursis. Les autres condamnations sont égales aux réquisitions.
Philippe Rioux
Connes TP fixée sur son sort mardi
Après le placement en redressement judiciaire de Con, l’entreprise millavoise de travaux publics a fait une nouvelle déclaration de cessation de paiement, cette fois au titre de Connes TP – la holding qui chapeaute Con et 81 – vendredi dernier. Une mesure qui fait suite à l’annulation du projet de scission entre Con et Connes-81. et qui sera examiné par le tribunal de commerce de Millau mardi 21 septembre. Connes-TP devrait alors être placée en redressement judiciaire. Enfin, Connes-34, société autonome, s’est déclarée en cessation de paiement lundi dernier devant le tribunal de commerce de Montpellier. Les deux dossiers pourraient toutefois être joints à Millau.
ET AUSSI...
En vue
Geoffrey De Carvalho
Jeune espoir du Vélo cité club
Travaux publics. Après les déboires de Connes TP.
La fédération reclame de la lisibilité
0 Commentaires:
Enregistrer un commentaire
<< Home