La Dépêche en sud Aveyron

6.1.05

Edition du jeudi 6 janvier



Economie. Première réunion sur l’export à la CCI.

S'éveiller à la Chine

De retour d’un voyage privé en Chine, en mai dernier, au cours duquel lui-même et ses amis chefs d’entreprises ont eu la chance d’avoir pour guide, à Shanghai et Canton, M.Tong, ex-ministre du Commerce et ancien ambassadeur en France, Jérôme Rouve, président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Millau-sud Aveyron a eu l’idée de lancer une série de réunions de travail et d’information sur l’export auprès des entrepreneurs de l’arrondissement. Une première réunion s’est tenue mardi soir à la CCI avec pour intervenant M.Rouve et Jean-Michel Peyrat, consultant en développement installé en Chine depuis trois années.
150 invitations avaient été lancées par la CCI mais une dizaine seulement de patrons sud aveyronnais a répondu favorablement à l’invitation.Une faible participation vraisemblablement due à l’éloignement du pays traité mais aussi peut-être à l’atavisme bien français qui veut qu’on s’intéresse peu au monde.Et pourtant, la Chine, qui va bientôt pleinement intégrer l’organisation mondiale du commerce (OMC) est en passe de devenir un acteur incontournable voire un prédateur redoutable.
gigantisme
Parmi les entrepreneurs présents mardi, plusieurs travaillent déjà avec cet immense pays: la mégisserie Richard, Roussel-Inox, par exemple, y expédient une partie de leur production pour le compte de fabricants européens qui récupèrent ensuite les produits finis.
Les deux chefs d’entreprises ont fait part de deux sortes de difficultés: le gigantisme des quantités et les tracasseries administratives. Pour les premières, il fait s’attendre à de gros volumes. « Un échantillon là-bas, c’est une commande énorme pour ici », confie Alain Roussel.Au contraire des Européens, les Chinois préfèrent un travail sur le long terme – si possible avec transfert de technologie – à un « coup » ponctuel.
Concernant les difficultés administratives et la barrière de la langue – les Chinois ne faisant plus l’effort de parler anglais – les patrons sud aveyronnais estiment qu’on ne peut s’en sortir sans un intermédiaire sur place parfaitement au fait des us et coutumes, que ce soit un consultant privé, la mission économique de Canton ou la chambre française de commerce et d’industrie.« Le conseil absolu: n’y allez pas seul », lance Marc Aigouy. Ce numismate professionnel installé à Millau a mis plus d’une année pour monter un projet de fabrication de boîtes de luxe pour monnaies.
Pour Jean-Michel Peyrat, qui conseille nombre d’entreprises de Midi-Pyrénées, même s’ils sont difficiles d’accès, des débouchés existent en Chine pour des PME françaises. « Ils ont des besoins en matières premières, en matières premières semi-finies et en produits de luxe », explique le spécialiste, qui souligne deux faits nouveaux dans l’industrie chinoise: du travail à la qualité croissante (basée sur les normes ISO) et une volonté de lutter contre la contrefaçon. Une volonté encore perfectible au vu de la mésaventure de Lacoste rappelée par le président du tribunal de commerce Jean Dupin: l’entreprise française n’est pas parvenue à empêcher une entreprise chinoise qui produisait des vêtements identiques… au crocodile près, ce dernier étant juste inversé.
Nonobstant, la Chine reste friande des produits de luxe français originaux. Une chance qu’ont su saisir les PME sud Aveyronnaises.
Philippe Rioux


Vœux. De Jean-Luc Gayraud.

«Faisons de Millau une véritable destination»

Par Jean-Luc Gayraud,
président de la communauté de communes Millau Grands Causses, vice-président du conseil général
A l’heure où des dizaines de milliers de personnes viennent de périr dans un drame affreux en Asie du sud est, il paraît bien difficile de se livrer au traditionnel exercice des voeux.
Il me semble que cette catastrophe doit nous éclairer en premier lieu sur la place de l’Homme sur notre planète. Nous venons d’avoir une fois de plus, la démonstration terrible que nous ne sommes que peu de choses en face des forces qui régissent notre Univers ; cela devrait, à mon sens, nous pousser à aller vers encore plus de protection de notre environnement. La deuxième pensée qui me vient immédiatement à l’esprit c’est que ce qui vient de se passer devrait nous permettre de mieux appréhender la réalité de nos problèmes personnels, nous aider à relativiser en quelque sorte.
En gardant cela bien présent à l’esprit je souhaite maintenant évoquer, en cette période de début d’année, la situation de notre région.
ça y est, « notre » Viaduc est achevé ! Arlésienne pour beaucoup (et pendant longtemps), il appartient désormais, (et pour longtemps) à notre paysage, au même titre que nos Causses et nos Gorges ... mais au fond il me semble que ce n’est pas là l’essentiel. Ce qui est vraiment fondamental et qui est finalement un peu passé inaperçu, éclipsé par là magnificence et la fulgurante notoriété du Viaduc de Millau c’est , croyez-le bien, l’ouverture du contournement autoroutier de notre région.
Légitiment perçu par certains avec inquiétude, il faut bien comprendre, au contraire, que c’est là la véritable chance de Millau car il n’y a pas, nulle part, de développement humain sans un accès autoroutier. C’est le sésame indispensable de notre économie future. Avec la chance supplémentaire, par rapport à d’autres territoires qui ont eu à connaître de tels bouleversements, que nous allons, nous, en plus, en prime devrais-je dire, pouvoir bénéficier des retombées évidentes de la notoriété de l’ouvrage ainsi que du formidable appel touristique qu’il constitue réellement, véritable porte d’entrée du tourisme sur notre territoire déjà si riche.
Bien sûr, l’évolution des comportements va être importante (On l’a ressent d’ailleurs déjà ... ); bien sûr ces changements ne vont pas se passer sans heurts ; évidemment la réussite ne sera au bout du chemin que si nous retroussons tous nos manches. Les initiatives privées doivent se joindre à la volonté publique pour relever ce nouveau défi enthousiasmant du développement.
Sans crainte, sûrs de nos atouts et avec l’énergie que procure la conviction, mobilisons nous donc pour faire que Millau et sa région soit de plus en plus un lieu où il fait bon vivre , une véritable destination !
C’est dans cet esprit, et de tout coeur, que je vous souhaite, pour vous, tous ceux qui vous sont chers, et cette si belle région que nous aimons tant, une année 2005, pleine de joies, de défis relevés et de réussites.

Urbanisme

162000€ pour le FISAC de Millau

La ville de Millau et la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Millau se sont vues signifier, hier, par le ministère de l’Économie l’octroi de 162000 € au titre du Fonds d’Intervention pour la sauvegarde du commerce et de l’artisanat (FISAC). « Il s’agit d’une première tranche », précisait, hier, Jacques Godfrain, député-maire. Cette somme servira « à l’animation autour des Halles, à la réfection des rues et des trottoirs, à la signalétique. » Créé en 1989, le FISAC permet d’aider des projets: dépenses d’investissement matériel: 20 %; dépenses d’investissement immatériel: 50 %; dépenses de fonctionnement: 50 %. Le FISAC de Millau constitue l’un des axes d’action de l’après-viaduc.