La Dépêche en sud Aveyron

1.12.04

Edition du mercredi 1er décembre

Patrimoine. Le tableau restauré a regagné l'église Saint-François mais son auteur reste inconnu.

La Déploration conserve son énigme


En fin de semaine dernière, le monumental tableau « La Déploration du christ mort » (2,22 x 2,30 m) a regagné, après une année de restauration, l'église Saint-François, dans un tout nouvel écrin de velours rouge, aménagé dans le transept droit par la municipalité.Avec d'infinies précautions, le tableau, inestimable, a été réceptionné par Christophe Saint-Pierre, maire adjoint à la culture, et François Leyge, conservateur du musée municipal, en présence de Claire Delmas, conservatrice des Antiquités et des Objets d'art de l'Aveyron.« Ce tableau avait deux grands problèmes », raconte Hélène Garcia, du centre de conservation et de restauration du patrimoine artistique (CCRPA), qui a effectué la restauration avec Olivier Guérin, lui-aussi du CCRPA, et Hervé Giocanti, un spécialiste de Marseille. « Il y avait énormément de repeints et des rajouts extérieurs sans rapport. Et des charci de vernis, c'est-à-dire des microfissures du vernis, un peu comme un pare-brise étoilé », explique la spécialiste. Le CCRPA, qui effectue une cinquantaine de restaurations par an, a également diagnostiqué que le tableau avait été atteint par un incendie « à une date inconnue et à un endroit inconnu. » « Il y avait des cloques sur environ un quart de la toile. C'est irréversible », raconte la spécialiste, précisant qu'Hervé Giocanti les a aidés, elle et son collègue, pour traiter ces blessures.Déposée en décembre 2003, « La Déploration » a fait l'objet de travaux de restauration et de conservation. « Il y a eu une grosse phase de nettoyage des vernis, des surpeints. Derrière le fond noir, nous avons mis en évidence de la végétation, des rochers », précise Mme Garcia.
AUTOPORTRAIT DU PEINTRE
« La Déploration » a également fait l'objet de recherches artistiques poussées pour déterminer l'époque et l'auteur, à ce jour inconnu. « Ce tableau a été peint sur une très belle toile damassée, mais il n'y avait ni inscription, ni date, ni signature. On sait qu'il date du XVIIe siècle, qu'il a été peint par un peintre français qui a gravité autour de Lebrun », énumère Hélène Garcia. « On doit pouvoir mettre un nom sur ce tableau mais l'énigme reste entière », admet-elle en dépit de ses recherches. Et ce n'est pas l'un des personnages du tableau qui est vraisemblablement l'autoportrait du peintre - car il regarde le spectateur - qui apportera la clé.« La Déploration » qui a retrouvé sa splendeur garde donc tout son mystère…
Philippe Rioux

D'autres restaurations à venir
Le CCRPA n'est pas reparti les mains vides de MILLAU. En effet, après avoir livré «La Déploration» restaurée, le centre a emporté «L'adoration desanges», l'un des deux tableaux qui constituent «La nativité» à l'église Notre-Dame. Le2e tableau sera traité en 2005.«Notre devoir est de préserver et de restaurer le patrmoine municipal», indiquait Christophe Saint-Pierre, précisant que chaque restauration amenait «son lot de bonne surprise.» Pour «La Déploration», dont le coût de la restauration s'est élevé à 2 286€ (dont 5 727€pour la commune), il s'agissait de zones de végétation et de rochers jusqu'alors dissimulés.


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