La Dépêche en sud Aveyron

25.11.04

Edition du jeudi 25 novembre

Accident. Un train a percuté hier soir un semi-remorque immobilisé sur un passage à niveau.Cinq blessés légers.

Une catastrophe ferroviaire évitée de justesse en plein Millau

L’expression populaire « Plus de peur que de mal » a pris tout son sens, hier en fin d’après-midi à Millau, après que le train n°5941 dit l’Aubrac, qui effectue la liaison Paris-Béziers, a heurté un semi-remorque immobilisé sur l’un des deux passages à niveau automatiques situés en ville.
L’accident s’est déroulé peu avant l’entrée en gare, prévue à 17h07. Des travaux d’élagage sont en cours sur l’avenue Jean-Jaurès et la circulation alternée occasionne de sérieux embouteillages.C’est dans ce contexte qu’un camion semi-remorque vide, de la société Prat, immatriculé dans le Puy-de-Dôme et qui circule vers Clermont-Ferrand se retrouve immobilisé sur le passage à niveau. Le train corail composé d’une motrice et de trois wagons ne peut l’éviter.Le choc est très violent.Le train percute la remorque, traîne celle-ci sur une dizaine de mètres.Le premier wagon est éventré et le bogie de tête a déraillé.
Rapidement, les secours sont sur place.Quelque 25 sapeurs-pompiers portent assistance aux 17 passagers du train, au conducteur et au contrôleur, ainsi qu’au chauffeur routier.Trois passagers, dont une femme enceinte de quatre mois, sont légèrement blessés, tout comme le conducteur du train et le chauffeur routier.Tous sont évacués par précaution sur le centre hospitalier de Millau pour examens.
Commencent alors les lourdes opérations de dégagement du semi-remorque et du train.
« La première opération consiste à la mise en sécurité des caténaires, qui est effectuée par des spécialistes », expliquait hier soir Luigi Martini, directeur de l’établissement multifonctionnel de Millau.
train spécial pour le relevage
« Ensuite, un train de secours spécial en provenance de Béziers va effectuer le relevage du train.Il sera installé en gare et examiné dans les jours à venir.Nous regarderons ensuite les dégâts sur la voie ferrée », indiquait le directeur, précisant que le trafic serait interrompu la nuit et vraisemblablement ce jeudi matin. La SNCF a pris des mesures pour convoyer en car les passagers rescapés mais aussi ceux qui devaient passer par Millau en soirée.Un train a été stoppé à Saint-Chély, un autre à Sévérac et des cars devaient prendre le relais. La SNCF prévoit un retour à la normale d’ici 48 à 72 heures. Parallèlement, dès après l’accident, une déviation a été mise en place, orientant le trafic routier de la RN9 sur le centre ville de Millau, ce qui a occasionné de très importants ralentissements.
« On est passé très près d’une catastrophe », commentait, hier soir, le procureur de la République de Millau, Jean-Philippe Récappé, précisant.« L’enquête devra déterminer les raisons de cet accident. » Pour l’heure, plusieurs hypothèses sont en lice: ralentissement du camion sur le passage à niveau dû aux travaux d’élagage; panne du camion; dysfonctionnement des barrières automatique. Luigi Martini ne croit guère à cette dernière hypothèse.« A priori les barrières ont fonctionné puisque l’une d’elle a été détruite », indique le directeur, soulignant que sur les 180incidents qui surviennent annuellement sur les passages à niveau, « la responsabilité de la SNCF est engagée pour moins de 1 %. »
En attendant que les barrières soient réparées, la SNCF mettra en place un gardiennage manuel mais rappelle avec force les obligations de prudence que doivent respecter les usagers de la route au franchissement d’un passage à niveau.
Philippe Rioux
Le commissariat de Millau lance un appel à témoins.Toute personne susceptible de fournir un renseignement sur les circonstances de l’accident est priée de téléphoner au 0565612300


Transports. Réaménagée par l’intercommunalité.

Nouvelle gare routière


La gare routière de Millau vient de prendre un coup de jeune et apparaît désormais bien plus accueillante que ses homologues.En effet, la communauté de communes Millau Grands Causses, qui gère le pôle multimodal de Millau, a engagé une réflexion pour améliorer l’accueil des voyageurs.« On a parfois l’impression que c’est un endroit en dehors des grands circuits mais beaucoup de gens passent par la gare et la gare routière.Il faut donc qu’il y ait une bonne visibilité, donner une bonne information et une bonne impression.La gare, c’est le premier endroit que les gens voient en arrivent », explique Jean-Luc Gayraud qui souhaite aussi « que les Millavois s’approprient ce lieu. »
« Nous avons fait des travaux de peinture, le comptoir est terminé depuis un mois et cette semaine, nous avons installé une borne interactive de l’office de tourisme », précise Dany Boyer, vice-présidente chargée des Transports.
Un écran de télévision diffuse également des films sur la région, bientôt sur le viaduc. « Et nous sommes preneurs d’autres vidéo », précise Mme Boyer.
L’exploitation du pôle d’échange a été confiée à la société Eiffia Voyageurs, filiale de la SNCF en juillet 2003.Le délégataire de service public est chargé de six grandes missions: 1. gestion de l’activité mouvement (arrivées-départs des autocars soit 9600 départs par an); 2. vente de titres urbains de messagerie (3500 titres vendus par an); 3.activité messagerie (en baisse régulière); 4.mission d’accueil et d’information (oralement au guichet, par des panneaux, par des afficheurs électroniques extérieur et intérieur; par un calculateur informatique d’itinéraire: 80 contacts quotidiens et 150appels par semaine); 5.transport à la demande (réservation; 1000 clients par an); 6.animation et promotion du pôle d’échange (à travers la mise en place semestrielle d’un comité de site regroupant l’ensemble des utilisateurs du pôle d’échange.
Philippe Rioux

Résultats du concours
Les prix du concours « La locomotion à travers les âges » ont été remis hier. Œuvres individuelles (6-8 ans): C. Artières (école Beauregard) 1er prix; E. Escale-Thou (Crès), S. M’Hamedy (centre social), F. Artières (Beauregard), 2e prix; B.Corp (vieux moulin), C. Garlenc (sacré-coeur), J.Thomann, A. Patino-Arrieta (vieux moulin), 3e prix. Œuvres individuelles (9-11 ans): V. Monneron (M.-Marie), 1er prix; J.Jamme (vieux moulin), M. d’Abadie de Lurbe (vieux moulin), S. Gonzalez (St-Georges), 2e prix; A. Sofian (centre social), E. Triquel-Ollivier (Beauregard), P. Dominguez-Fernandez (centre social), Benjamin, Thomas, Cédric (Beauregard), 3e prix. Œuvres collectives: école les Amandiers (St-Georges), 1er prix; IME et IME les classes, 2e prix; centre social, 3e prix; famille Dejean, 4e prix.


Education. Elèves de Marcel-Aymard et Jean-Vigo décerneront en mai 2005 le 2e prix littéraire Jean-Marcel.

Graines de... Pivot


Pour la deuxième année consécutive, le prix littéraire Jean-Marcel sera décerné par les élèves du collège Marcel-Aymard et ceux du lycée Jean-Vigo en mai prochain, parmi sept ouvrages dont la sélection a débuté la semaine dernière au lycée et se poursuivait ce mardi au collège.
Un comité de lecture – composé de Sylvie Martin, documentaliste du collège, de Valérie Tissot, son homologue du lycée, de responsables de la bibliothèque municipale et de professeurs de lettres – a sélectionné 22 livres. « Il s’agit de livre du secteur adulte et du secteur jeunesse, écrits par des auteurs récents ou contemporains et édités par des maisons d’édition grandes ou petites », précise Sylvie Martin.« Nous avons organisé une présentation des livres sous la forme de café littéraire.À la fin de la séance, les élèves doivent voter et sept livres seront retenus », poursuit la documentaliste.
Les sept livres sélectionnés seront ensuite achetés – neuf exemplaires chacun – afin que les élèves puissent les emprunter et les lire.« Ils peuvent en lire d’un à sept.Il n’y a pas d’obligation.Ce projet n'est d’ailleurs pas accompagné de travail en classe. Mais ils jouent le jeu », précise la documentaliste qui voit dans le projet du prix Jean-Marcel une opportunité de promouvoir auprès d’un jeune public « la lecture plaisir » en jouant « les petits Bernard Pivot. »
Les professeurs sont, eux aussi, emballés par l’expérience.« Avec ma collègue, nous avions décidé de commencer avec deux classes en collège et deux en lycées.Mais nous avons d’autres demandes, notamment d’enseignants de Saint-Affrique », se réjouit Sylvie Martin. Cette année, le jury s’est d’ailleurs élargi à une classe de terminale BEP du lycée professionnel Jean-Vigo.Au total 145 élèves participent à l’expérience qui a aussi l’avantage de constituer une intelligente transition entre la 3e et la 2nde.
Après la sélection des sept livres, les élèves se retrouveront au lycée Jean-Vigo en mars-avril pour « un grand temps fort »: dix ateliers animés notamment par des libraires, des éditeurs.« On veut qu’ils se prennent au jeu du Goncourt », s’amuse Mme Martin. Seul petit regret: l’absence de Jean Molla, lauréat du prix l’an passé pour Sobibor, qui ne pourra rencontrer les élèves.
Ph. R.

Politique. Au conseil de Millau Grands Causses

Friche Guibert : risques mesurés ou démesurés ?

Abordée très souvent en conseil municipal de Millau, la friche Guibert a également été évoquée lundi soir au conseil de la communauté de communes.Il s’agissait d’entériner une modification du projet d’atelier relais Causse Gantier.En effet, l’immeuble ancien dont la façade sera conservée devait accueillir une réserve pour accueillir, éventuellement, les collections de gants du musée municipal (cf. infographie).Cette idée ayant été abandonnée, la société Causse Gantier s’est déclarée intéressée, le 30octobre dernier, pour acquérir la surface (1500 m² sur trois étages avec une cour), prévoyant ainsi son développement. Les travaux de réhabilitation (rehausse partielle du 3e étage et réalisation de vitrines sur l’avenue Gambetta) sont estimés à 208000 €HT et pourraient être lancés après appel d’offres à partir de janvier 2005; tandis que la valeur de l’immeuble a été estimée à 206000€. « L’intérêt de cette opération serait de: favoriser le développement de l’entreprise grâce à cette réserve foncière, réaliser rapidement les travaux urgents de sécurisation, garantir une cohérence architecturale de l’ensemble, régler et clarifier l’accès de l’atelier sur l’avenue Gambetta », rapportait Jacques Godfrain, poursuivant « la signature de l’acte authentique et le transfert de propriété interviendraient à l’achèvement de l’opération. »
Cette aliénation une fois les travaux réalisés par la communauté a suscité le débat. « On prend un gros risque. Il y avait deux solutions: soit vendre cet immeuble au futur preneur qui l’aménageait comme il voulait; soit continuer l’atelier-relais.Là on est dans une situation bancale et le preneur n’est pas engagé », estime Guy Durand (PS). « On a choisi de conserver ce bâtiment au lieu de le démolir.Mais si des opérations de confortement ne sont pas réalisées, cela pourrait remettre en cause le projet d’ensemble », rétorque Jean-Luc Gayraud, qui précise toutefois « qu’il y a un petit risque si le preneur n’achète pas » mais qu’au final la délibération est « relativement équilibrée et préserve l’intérêt de tous. »
Me Esperce pour sa part a suivi Guy Durand pour émettre des « réserves légitimes juridiques » et suggérer à la communauté de veiller aux conditions suspensives du compromis de vente.
Ph. R.