Edition du samedi 20 novembre
Sud Aveyron. Ils cambiolaient les coopératives agricoles.
Coup de filet contre un gang bittérois
Les gendarmes sud Aveyronnais viennent de réaliser un vaste coup de filet contre un gang de malfrats originaires du littoral héraultais et audois, qui effectuait depuis janvier des « raids » dans l’arrière-pays pour cambrioler des magasins et coopératives agricoles.Agissant sur commission rogatoire de la juge d’instruction millavoise Danièle Novis pour «vols et tentatives de vol avec circonstance aggravante», les militaires ont conduit depuis mercredi 17 novembre et jusqu’à hier une importante opération judiciaire.
Celle-ci a mobilisé 30gendarmes de la compagnie de Saint-Affrique et de la brigade des recherches de Millau, appuyés par les pelotons de gendarmerie mobile de Toulouse et de Hyères(Var) ; et les pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) des brigades territoriales et de recherches des compagnies de Béziers, Sète (Hérault) et Narbonne (Aude).
13 individus ont été interpellés et sont « suspectés d’avoir participé à des vols et cambriolages ainsi qu’une tentative de cambriolage à Calmont en janvier, à l’Ille-sur-Tete (Pyrénées-Orientales) en février et à Camarès début avril », précisait, hier dans un communiqué, le capitaine Pous, commandant la compagnie de Saint-Affrique et directeur opérationnel de l’action de ces deux derniers jours.
« Lors des perquisitions, les enquêteurs ont saisi du matériel, de l’outillage, des vêtements et des produits agricoles en provenance des coopératives cambriolées.Par ailleurs, divers matériels et objets ont été saisis à titre incident et feront l’objet d’autres procédures judiciaires par les gendarmes de l’Hérault et de l’Aude », poursuit le capitaine Pous, précisant que « les investigations conduites sur place durant les 48 heures de garde à vue ont permis de confirmer la participation à des degrés divers de plusieurs des personnes appréhendées. »
Sur les 13 personnes interpellées, quatre ont été présentées à Mme Novis et mises en examen. Le juge des libertés et de la détention a rendu une ordonnance de placement en détention provisoire pour deux d’entre elles – les principaux protagonistes des vols et cambriolages – et placé les deux autres sous contrôle judiciaire – les deux principaux receleurs.
« Ce ne sont pas de grands caïds mais de petits malfrats qui avaient pris l’habitude de faire régulièrement des raids dans la région pour voler du matériel agricole, des produits phytosanitaires, etc.qu’ils avaient la possibilité d’écouler ensuite », expliquait, hier soir à La Dépêche, le procureur de la République de Millau, Jean-Philippe Récappé, qui n’exclut pas d’autres développements dans le démantèlement de ce réseau.
Philippe Rioux
Histoire. Exposition sur la Guerre civile espagnole au Créa jusqu’au 27 novembre.
La mémoire retrouvée
Sur les visages des Millavois qui assistaient, mercredi, au vernissage de l’exposition « La guerre civile espagnole » mise en place, dans le hall du Créa, par le groupe Hablemos español du comité de coordination des personnes âgées (CCPA) de Millau et cantons et par l’association des fils et filles de républicains espagnols et enfants de l’exil, les sourires le disputaient aux larmes, comme lorsqu’il s’agit d’évoquer un épisode tout à la fois douloureux et fondateur d’une nouvelle vie. Entre présent et passé, entre témoignages d’hier et d’aujourd’hui, l’exposition porte un regard juste et émouvant sur cet épisode historique qui concerne certes l’Espagne mais aussi la France et plus particulièrement le Grand sud ouest.
Dans la partie conçue par Hablemos español sont regroupés des textes en français et en espagnol, des documents photographiques, des articles de journaux de l’époque et dix témoignages de réfugiés ou d’enfants de réfugiés membre de la communauté espagnole de Millau. Dans la seconde partie, l’association des filles et fils de républicains espagnols et enfants de l’exil, basée à Argels-sur-Mer, présente, en vingt panneaux, une multitude de photographies sur la « Retirada », c’est-à-dire « le nom qui a été donné au passage des nombreux hommes, femmes et enfants aux postes frontaliers franco-espagnols ou à travers les Pyrénées », explique François Puertolas. Les panneaux de l’association évoquent aussi les camps de réfugiés installés par l’État français le long des plages ou à l’intérieur. « Cette exposition, nous la devions à nos parents et grands parents et je remercie ceux qui ont accepté de témoigner.C’est aussi un moyen de remercier la France et Millau pour leur accueil », poursuivait M.Puertolas, aux côtés des maires adjoints Jean-Luc Gayraud, Christophe Saint-Pierre et Michel Galandrin, et de plusieurs élus.
Un jumelage?
« La guerre civile a eu ses vainqueurs et ses vaincus.Pendant 65 ans, dont 36 de dictature, on a surtout entendu en Espagne les vainqueurs. La voix, le vécu, la souffrance des vaincus ont été réduits au silence ou entravés. Aujourd’hui en Espagne, c’est le réveil de la mémoire », assure Jacques Cohen, professeur émérite d‘espagnol.« Plein de livres donnent la parole à ces millions d’Espagnols qui ont vécu un exil intérieur, douloureux et silencieux », poursuit-il en évoquant la prise de conscience de la génération d’écrivains nés après Franco. « Les jeunes Espagnols d’aujourd’hui veulent savoir ce qui est arrivé à leur s parents et grands parents, sans esprit de revanche, de vengeance ou de haine mais avec tolérance. Notre initiative aura un écho certain dans notre cité, dans notre population qui se sent proche géographiquement, historiquement, affectivement de l’Espagne », concluait M.Cohen en posant une question à la municipalité et aux associations: « Le moment n’est-il pas venu de jumeler notre ville avec une ville espagnole? »
S’il n’a pas répondu à la question, Jean-Luc Gayraud a salué l’initiative de cette exposition.« Il est important de se souvenir de ce qui s’est passé à nos portes.La force des grandes nations est de se tourner vers leur passé pour examiner les pages glorieuses et les noires.La France le fait, il est important que l’Espagne fasse ce travail. »
Philippe Rioux
Social. Une campagne vers les non-syndiqués.
Opération adhésions à la CGT
La CGT est bien décidée à endiguer le mal français que constitue une faible syndicalisation. Bernard Thibault, le secrétaire général de la centrale, ambitionne de faire passer ses troupes de 700000 adhérents à un million grâce à une campagne d’incitation à l’adhésion menée sur tout le territoire.En Aveyron, les militants s’apprêtent à relayer celle-ci en renouvelant en premier lieu leur mode d’organisation.Ainsi, jeudi, les unions locales (UL) de Millau et Saint-Affrique se sont réunies pour décider de créer une équipe de coordination d’une dizaine de personnes.Charge à celle-ci de mener des actions ciblées auprès de salariés, certes non syndiqués, mais sensibles aux thèses de la CGT, si l’on en croit les bons scores aux élections professionnelles (66 % à la DDE-12, 36 % au CHIC, etc.). « Aujourd’hui, la CGT est bien vue des salariés qui lui font confiance, mais à côté on stagne au niveau du nombre d’adhérents.C’est une faiblesse qui se traduit, on le voit en sud Aveyron, par des déserts syndicaux laissant le champ libre au patronat », explique Pierre Andrieu, de l’ULMillau. « Nous allons mutualiser nos moyens entre Millau et Saint-Affrique pour un objectif: aller vers une syndicalisation du monde du travail, en permettant de créer des sections là où il n’y en a pas; dans les nombreuses PME où les syndicats ne sont pas représentés. »
Jean-Albert Bessières, secrétaire général départemental, explique de son côté que la CGT veut « être plus efficace » dans un paysage syndical « divisé » entre une CFDT « qui se raccroche au Médef » et une FO « en train de s’instutitonnaliser. » « Notre objectif est de nous déployer.Nous sommes 3000 adhérents en Aveyron, nous parions sur une augmentation de 10 % sur trois ans », conclut M.Bessières.
Ph. R.
Coup de filet contre un gang bittérois
Les gendarmes sud Aveyronnais viennent de réaliser un vaste coup de filet contre un gang de malfrats originaires du littoral héraultais et audois, qui effectuait depuis janvier des « raids » dans l’arrière-pays pour cambrioler des magasins et coopératives agricoles.Agissant sur commission rogatoire de la juge d’instruction millavoise Danièle Novis pour «vols et tentatives de vol avec circonstance aggravante», les militaires ont conduit depuis mercredi 17 novembre et jusqu’à hier une importante opération judiciaire.
Celle-ci a mobilisé 30gendarmes de la compagnie de Saint-Affrique et de la brigade des recherches de Millau, appuyés par les pelotons de gendarmerie mobile de Toulouse et de Hyères(Var) ; et les pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) des brigades territoriales et de recherches des compagnies de Béziers, Sète (Hérault) et Narbonne (Aude).
13 individus ont été interpellés et sont « suspectés d’avoir participé à des vols et cambriolages ainsi qu’une tentative de cambriolage à Calmont en janvier, à l’Ille-sur-Tete (Pyrénées-Orientales) en février et à Camarès début avril », précisait, hier dans un communiqué, le capitaine Pous, commandant la compagnie de Saint-Affrique et directeur opérationnel de l’action de ces deux derniers jours.
« Lors des perquisitions, les enquêteurs ont saisi du matériel, de l’outillage, des vêtements et des produits agricoles en provenance des coopératives cambriolées.Par ailleurs, divers matériels et objets ont été saisis à titre incident et feront l’objet d’autres procédures judiciaires par les gendarmes de l’Hérault et de l’Aude », poursuit le capitaine Pous, précisant que « les investigations conduites sur place durant les 48 heures de garde à vue ont permis de confirmer la participation à des degrés divers de plusieurs des personnes appréhendées. »
Sur les 13 personnes interpellées, quatre ont été présentées à Mme Novis et mises en examen. Le juge des libertés et de la détention a rendu une ordonnance de placement en détention provisoire pour deux d’entre elles – les principaux protagonistes des vols et cambriolages – et placé les deux autres sous contrôle judiciaire – les deux principaux receleurs.
« Ce ne sont pas de grands caïds mais de petits malfrats qui avaient pris l’habitude de faire régulièrement des raids dans la région pour voler du matériel agricole, des produits phytosanitaires, etc.qu’ils avaient la possibilité d’écouler ensuite », expliquait, hier soir à La Dépêche, le procureur de la République de Millau, Jean-Philippe Récappé, qui n’exclut pas d’autres développements dans le démantèlement de ce réseau.
Philippe Rioux
Histoire. Exposition sur la Guerre civile espagnole au Créa jusqu’au 27 novembre.
La mémoire retrouvée
Sur les visages des Millavois qui assistaient, mercredi, au vernissage de l’exposition « La guerre civile espagnole » mise en place, dans le hall du Créa, par le groupe Hablemos español du comité de coordination des personnes âgées (CCPA) de Millau et cantons et par l’association des fils et filles de républicains espagnols et enfants de l’exil, les sourires le disputaient aux larmes, comme lorsqu’il s’agit d’évoquer un épisode tout à la fois douloureux et fondateur d’une nouvelle vie. Entre présent et passé, entre témoignages d’hier et d’aujourd’hui, l’exposition porte un regard juste et émouvant sur cet épisode historique qui concerne certes l’Espagne mais aussi la France et plus particulièrement le Grand sud ouest.
Dans la partie conçue par Hablemos español sont regroupés des textes en français et en espagnol, des documents photographiques, des articles de journaux de l’époque et dix témoignages de réfugiés ou d’enfants de réfugiés membre de la communauté espagnole de Millau. Dans la seconde partie, l’association des filles et fils de républicains espagnols et enfants de l’exil, basée à Argels-sur-Mer, présente, en vingt panneaux, une multitude de photographies sur la « Retirada », c’est-à-dire « le nom qui a été donné au passage des nombreux hommes, femmes et enfants aux postes frontaliers franco-espagnols ou à travers les Pyrénées », explique François Puertolas. Les panneaux de l’association évoquent aussi les camps de réfugiés installés par l’État français le long des plages ou à l’intérieur. « Cette exposition, nous la devions à nos parents et grands parents et je remercie ceux qui ont accepté de témoigner.C’est aussi un moyen de remercier la France et Millau pour leur accueil », poursuivait M.Puertolas, aux côtés des maires adjoints Jean-Luc Gayraud, Christophe Saint-Pierre et Michel Galandrin, et de plusieurs élus.
Un jumelage?
« La guerre civile a eu ses vainqueurs et ses vaincus.Pendant 65 ans, dont 36 de dictature, on a surtout entendu en Espagne les vainqueurs. La voix, le vécu, la souffrance des vaincus ont été réduits au silence ou entravés. Aujourd’hui en Espagne, c’est le réveil de la mémoire », assure Jacques Cohen, professeur émérite d‘espagnol.« Plein de livres donnent la parole à ces millions d’Espagnols qui ont vécu un exil intérieur, douloureux et silencieux », poursuit-il en évoquant la prise de conscience de la génération d’écrivains nés après Franco. « Les jeunes Espagnols d’aujourd’hui veulent savoir ce qui est arrivé à leur s parents et grands parents, sans esprit de revanche, de vengeance ou de haine mais avec tolérance. Notre initiative aura un écho certain dans notre cité, dans notre population qui se sent proche géographiquement, historiquement, affectivement de l’Espagne », concluait M.Cohen en posant une question à la municipalité et aux associations: « Le moment n’est-il pas venu de jumeler notre ville avec une ville espagnole? »
S’il n’a pas répondu à la question, Jean-Luc Gayraud a salué l’initiative de cette exposition.« Il est important de se souvenir de ce qui s’est passé à nos portes.La force des grandes nations est de se tourner vers leur passé pour examiner les pages glorieuses et les noires.La France le fait, il est important que l’Espagne fasse ce travail. »
Philippe Rioux
Un hommage à la Région hier
Martin Malvy, président de la Région Midi-Pyrénées, en présence de Pasqual Maragall, président de la Généralité de Catalogne, a rendu hier un hommage officiel à l’exil Républicain espagnol en Midi-Pyrénées. Six Millavois étaient présents hier.
A cette occasion un livre collectif a été présenté. Edité par les Presses Universitaires du Mirail, il a pour titre Républicains espagnols en Midi-Pyrénées. Exil, histoire et mémoire. Un ouvrage de 338 pages, recueil de textes écrits par 44 auteurs, connus ou moins connus, historiens, journalistes, militants… qui dépeint, en suivant la chronologie historique, ce que fut l’exil des Républicains espagnols en Midi-Pyrénées. Cet hommage se poursuivra en 2005 par une exposition itinérante à destination du grand public et des jeunes, sur l’histoire de la Retirada et de l’exil. Elle se tiendra à Toulouse du 8 février au 7 mars 2005 avant d’être présentée dans les autres départements de Midi-Pyrénées.
Mourir à Madrid
Le film de Frédéric Rossif et Madeleine Chapsal Mourir à Madrid sera projetté gratuitement et commenté par Jacques Cohen mercredi 25 novembre à 20h30 au Créa.
Social. Une campagne vers les non-syndiqués.
Opération adhésions à la CGT
La CGT est bien décidée à endiguer le mal français que constitue une faible syndicalisation. Bernard Thibault, le secrétaire général de la centrale, ambitionne de faire passer ses troupes de 700000 adhérents à un million grâce à une campagne d’incitation à l’adhésion menée sur tout le territoire.En Aveyron, les militants s’apprêtent à relayer celle-ci en renouvelant en premier lieu leur mode d’organisation.Ainsi, jeudi, les unions locales (UL) de Millau et Saint-Affrique se sont réunies pour décider de créer une équipe de coordination d’une dizaine de personnes.Charge à celle-ci de mener des actions ciblées auprès de salariés, certes non syndiqués, mais sensibles aux thèses de la CGT, si l’on en croit les bons scores aux élections professionnelles (66 % à la DDE-12, 36 % au CHIC, etc.). « Aujourd’hui, la CGT est bien vue des salariés qui lui font confiance, mais à côté on stagne au niveau du nombre d’adhérents.C’est une faiblesse qui se traduit, on le voit en sud Aveyron, par des déserts syndicaux laissant le champ libre au patronat », explique Pierre Andrieu, de l’ULMillau. « Nous allons mutualiser nos moyens entre Millau et Saint-Affrique pour un objectif: aller vers une syndicalisation du monde du travail, en permettant de créer des sections là où il n’y en a pas; dans les nombreuses PME où les syndicats ne sont pas représentés. »
Jean-Albert Bessières, secrétaire général départemental, explique de son côté que la CGT veut « être plus efficace » dans un paysage syndical « divisé » entre une CFDT « qui se raccroche au Médef » et une FO « en train de s’instutitonnaliser. » « Notre objectif est de nous déployer.Nous sommes 3000 adhérents en Aveyron, nous parions sur une augmentation de 10 % sur trois ans », conclut M.Bessières.
Ph. R.
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