La Dépêche en sud Aveyron

19.11.04

Edition du vendredi 19 novembre

Construction. Les essais en charge s’achèvent ce soir.Tests dynamiques les 24 et 26 novembre.

Le viaduc en phase de tests

Sous les sourires de Jean-Pierre Martin, chef du projet, et de Jean-Pierre Gerner, chef de projet Eiffel, perçait hier après-midi une pointe d’émotion pour répondre aux questions de la presse.C’est que le viaduc a entamé depuis mercredi matin la dernière étape de sa construction avec la phase de tests statiques et dynamiques.
Les premiers vont s’achever ce soir et devraient confirmer les calculs faits par les ingénieurs quant à la déformation de l’ouvrage. 28 camions jaunes et bleus de la société ruthénoise Braley, chargés de remblais pour un poids total de 960 tonnes, se déplacent le long du tablier en différents points bien précis: 21 exactement, situés au droit des piles, au quart, à la moitié et aux trois-quarts des travées. Les camions, en convoi, passent trois fois: à vide, chargés puis encore à vide. À leur passage, le viaduc plie mais ne rompt pas.Sur les culées nord et sud, les ingénieurs topographes prennent les mesures avant-après. « Nous avons plusieurs points de mesures sur la tête des pylônes, sur les travées, etc.Nous relevons les positions, le déplacement vertical dû à l’élasticité du pont », explique Cédric Joie, topographe qui a suivi toute la phase lançage du tablier.
Sous le contrôle de la SCETEC, les mesures seront ensuite collectées dans un « dossier d’épreuve » qui sera remis au maître d’œuvre et au maître d’ouvrage. Le contrôle d’un organisme extérieur n’est pas nécessaire. « Ce sont des tests réglementaires effectués en vertu de la législation française et du contrat de concession », explique Marie Larguier, du service communication d’Eiffage. « Nous comparons la déformation théorique qui a été calculée (600 mm possibles) et la déformation réelle. Pour l’instant on est en phase avec les prévisions », se réjouit M.Gerner.
Instruments de mesure et d’alerte
Outre les mesures faites par les topographes, des relevés de températures du tablier et de tensions des 154 haubans ont été effectués via des instruments qui resteront en fonctionnement après les tests.
« Il y a un paquet d’instruments qui ont été ou vont être installés.Le viaduc de Millau sera l’ouvrage le plus instrumenté de France », explique Jean-Pierre Martin, citant pêle-mêle les anémomètres mesurant la force du vent, les caméras sur chaque pylône capables de détecter des objets inertes dont dangereux pour la circulation, des capteurs pour mesurer l’ouverture des joints de chaussée (entre le viaduc et la terre ferme), etc.
La plupart de ces instruments de mesures et d’alerte seront reliés à la barrière de péage dont les équipements monétiques sont en cours d’installation.
Philippe Rioux

100T au bout du fil...
Mercredi 24 et vendredi 26 novembre auront lieu les tests dynamiques.Une charge de 100T sera accrochée par un câble au tablier entre les piles P5et P6. Le câble sera tendu puis relâché de façon abrupte.Les vibrations engendrées seront mesurées par un inclinomètre et un accéléromètre.Deux tests de une heure sont ainsi prévus.


A Paris, Millau en vedette du salon des maires
Le viaduc de Millau est le plus haut du monde.Cela a été dit et montré sur le stand «Millau Aveyron, le viaduc», au salon des maires et des collectivités locales (SMCL) qui, à la Porte de versailles du 16 au 18 novembre, jouxtait les salles réservées au Congrès de l’Association des maires de France (AMF).Devant une immense photographie présentant l’ouvrage dans toute sa splendeur, le président du conseil général, Jean Puech, et le député-maire de Millau, Jacques Godfrain, ont présenté la prouesse technologique qu’il est et dit la fierté qu’ils éprouvent à le voir réalisé chez eux.Une foule énorme s’est agglutinée sur le stand, causant le dernier bouchon de Millau, ce qui a fait dire à Jacques Godfrain : «Voilà pourquoi nous avons voulu ce viaduc, pour qu’enfin le gens ne soient plus pressés de quitter Millau et l’Aveyron après avoir fait plusieurs heures de queue. Maintenant il s’arrêteront avec plaisir et s’intéresseront à nos richesses.»
Outre le stand, dont la conception a nécessité pas mal de diplomatie entre les différents partenaires institutionnels, la Ville de Millau s’est fait connaître grâce à la distribution de plaquettes dans les malettes remises aux élus. Le coût total de l’opération de communication pour la Ville - 24000€ - avait été vivement critiqué par Me Esperce et l’opposition municipal lors du dernier conseil du 5 novembre.
Françoise Cariès (à Paris)et Ph. R.


En vue
Claude Seillier
Colonel en retraite de l’armée de l’air, Claude Seillier est délégué pour l’Aveyron du CiDAN (civisme, défense, armée, nation). Cette association loi 1901 qui a succédé en 1999 comité DAN du centre d’information civique est «une association indépendante, ouverte sur les mondes civil et militaire, en contact avec les jeunes et les actif» ; elle promeut et développe «le civisme, l’esprit de défense et les liens entre les armées et la société civime.» Depuis trois ans, elle organise, en liaison avec la commission armée-jeunesse deux concours : un trophée Civisme et Défens et un prix Armées jeunesse.«Ces concours, ouverts aux organismes militaires comme aux collectivités locales, aux associaton, aux établissements scolaires et universitaires, priment les actions de la société civile en direction de la société militaire, et inversement ou conjointement. Pour concourir, les postulants doivent remplir un dossier qui est à réclamer et à retourner au délégué au plus tard le 25 avril 2005.
Renseignement auprès de M.Seiller (Lous Griffouls, Le Roucous, 12780Vezins, tél. 05 65 61 83 39. E-mail : clseillier@wanadoo.fr)