La Dépêche en sud Aveyron

27.11.04

Edition du samedi 27 novembre

Justice. Au tribunal correctionnel, hier.

La mort au tournant à 14 ans

Le tribunal correctionnel a examiné, hier parmi 20 dossiers, la douloureuse affaire d’un accident mortel qui a coûté la vie à un adolescent de 14 ans, le 20décembre 2003 sur la route reliant Lestrade à Réquista.
À la barre comparaît AH, prévenu d’homicide involontaire. Le président Puel rappelle les faits, survenus de nuit à 18h30.Revenant d’un match de foot, le cyclomoteur du jeune AS est percuté par le Peugeot Partner de fonction conduit par AH qui abordait une courbe à gauche. À la barre, le prévenu explique que le cyclomoteur circulait dans son couloir:« J’avais deux solutions: soit j’allais à gauche, soit dans le fossé. J’ai tourné à gauche pensant qu’il passerait à ma droite, mais il a regagné son couloir.J’ai voulu faire de même. » Le choc, violent, a lieu sur la voie normale du cyclomoteur. « Vous avez vu le phare?Ce n’est pas logique. Si le cyclomoteur repartait sur sa voie, le choc aurait dû être à droite? Et les traces de frein? Dans une courbe à gauche, c’est la voiture qui a le plus de chance de couper le virage? » Sous le feu nourri de questions du procureur Récappé, le prévenu peine à s’expliquer mais maintient sa version des faits.
« La douleur de la famille est aujourd’hui aggravée par le fait que AH essaye de monter un scénario pour mettre en cause la victime qui n’est plus là pour le contredire », entame Me Bismes, qui défend la famille de l’adolescent, partie civile.Et les contradictions de la thèse d’AH, l’avocat ne va pas cesser de les souligner.« Sa version ne peut être corroborée ni par l’enquête, ni par le terrain », assure l’avocat qui produit diverses attestations indiquant que l’accident est survenu en hait d’une côte et donc que AH n’a pu voir de loin comme il l’affirme le cyclomoteur rouler sur sa voie.
« on coupe le virage,c’est plus cool… »
« La nuit, on se repère aux phares.Si on n’en voit pas, on coupe le virage, c’est plus cool. AH s’est fait piéger dans cette courbe », estime Me Bismes, qui décortique le « scénario » adverse.« Pour quel motif AS aurait-il roulé à gauche? » s’interroge-t-il, soulignant que l’adolescent, réputé sérieux et raisonnable, avait deux fois reçu un premier prix de la Prévention routière distinguant sa façon de conduire son cyclo. Et les traces de freinages, relevées après le choc et pas avant? « Je suis quelque peu outré qu’on vienne maintenir une version qui ne résiste pas à l’examen », conclut l’avocat.
« AH donne sa version des faits.Il est persuadé que ça s’est passé comme il le dit.Mais sa thèse n’est pas possible, n’est pas conforme à ce qu’il y a dans le dossier », abonde le procureur, qui souligne toute la difficulté de sa tâche.« Je ne sais pas où vous étiez; vous étiez distrait et avez commis une faute qui peut arriver à n’importe qui. Vous avez eu l’impression de voir le phare de votre côté par un effet d’optique », poursuit-il, requérant 6 à 8mois de prison avec sursis et une suspension du permis de conduire de 12 à 14 mois.
Avisant la famille éplorée présente à l’audience, Me Délivré lâche, abrupt, « je ne suis pas auxiliaire devant un tribunal de l’émotion. » Car l’avocat d’AH veut plaider avec fougue pour la relaxe de son client.« Il répète non pas un scénario mais la vérité.Je n’ai pas trouvé quelque chose dans le dossier qui le contredise », estime-t-il, rejetant les attestations de la famille.Relevant qu’il n’y avait que « trois auditions », Me Délivré « regrette que ce dossier soit si superficiel. La victime et le prévenu méritaient mieux. » Pour Me Délivré, les deux explications divergentes de l’accident relèvent pareillement d’hypothèse et, de fait, regrette qu’une reconstitution n’ait pas eu lieu pour déterminer les éventuelles fautes d’AH. « Mon client – qui aura toute sa vie une mort sur la conscience – ne peut accepter d’être condamné en l’absence suffisante d’élément.Vous le relaxerez au bénéfice du doute. » Décision le 8 décembre.
Philippe Rioux

Société. Secrétaire général de la sous-préfecture depuis dix ans.

Les adieux de Michel Laborie

C’est assurément une figure du corps préfectoral aveyronnais qui quitte le département.Michel Laborie, secrétaire général de la sous-préfecture de Millau depuis dix ans, s’envole pour d’autres horizons au Puy-en-Velay (Haute-Loire) où il sera directeur des services du cabinet du préfet.
Fin connaisseur du sud Aveyron, apprécié des partenaires de l’État Michel Laborie a fait ses adieux jeudi soir en sous-préfecture, entouré de son épouse, de ses amis, du personnel de la sous-préfecture, des administrations et de représentants de forces de l’ordre mais aussi de la préfète Chantal Jourdan, qui devait venir de Rodez lui rendre hommage.
En dix années, les souvenirs ne manquent pas.« Ce que je retiens, c’est surtout une belle expérience de collaboration.Dix ans, ça crée des liens presque familiaux », explique Michel Laborie.« Ce qui m’a marqué également, c’est le travail réalisé avec les élus sur la mise en place de l’intercommunalité; un dossier sur lequel la sous-préfecture s’est beaucoup impliquée. » Et puis bien sûr, il reste « tous les événements qui se sont passés à Millau et que j’ai vécus plus en tant que spectateur qu’acteur », poursuit le haut fonctionnaire, qui se remémore plus particulièrement un certain 12 août 1999, lorsqu’après avoir « démonté » le McDonald’s en chantier, José Bové et ses amis, monté sur une remorque se dirigeait vers la sous-préfecture pour lancer dans la cour de celle-ci les morceaux du McDo. « J’étais derrière une fenêtre et nous comptions l’amoncellement d’objets en se demandant jusqu’où cela irait », raconte Michel Laborie.
Au secrétariat général, il va être remplacé par une Millavoise, Marie-Josée Sanchez, jusqu’à présent au bureau des finances de l’État à la préfecture de Rodez. Mme Sanchez est entrée dans le corps préfectoral en 1982 à la sous-préfecture de Millau, puis a été à la sous-préfecture de Béziers (Hérault) en 1993.Retour à Millau en 1995. En 2000, succès au concours de l’institut régional d’administration (IRA).Une année de stage à Bastia (Haute-Corse) puis nomination à Rodez et, maintenant, à Millau.
Ph. R.


Loisirs. Aujourd’hui de 13 heures à17 heures à la salle des fêtes.

16e bourse aux jouets de la Ludothèque

La ludothèque de la MJC organise ce samedi de 13 heures à 17 heures sa traditionnelle Bourse aux jouets, 16e édition. Tout au lon g de la semaine, des centaines de jouets d’occasion en bon état, propres, complets et munis de piles au besoin ont été déposés et seront proposés à la vente.Les règlemens sont faits en espèces uniquement, les jeux ne sont ni repris, ni échangés.
La Ludothèque a été créée en 1975 par une équipe de bénévoles de la MJC. Elle comptait alors 60 adhérents pour 4 heures d’ouverture.Après avoir occupé un local réduit, elle a investi en 1987 une grande salle du rez-de-chaussée du Créa de 95 m² pour mener à bien ses missions de socialisation, de communication et d’apprentissage pour un public très jeune (accueil dès un an). La Ludothèque compte 250adhérents individuels de 1 à 12 ans mais aussi des collectivités, des écoles, des services. Ses activités sont le prêt de jeux (plus de 2000 par an), le jeu sur place et la formation conseil ; mais aussi des animations et des activités multimédia. En 1991, une ludothèque a été implanté à Malhourtet, premier jalon d’un réseau qui intéresse, depuis 1998 les quartiers de Cantarane, de Viastels, du Puits-de-Calès et de Beauregard.
Renseignements au 05 65 60 08 00.