La Dépêche en sud Aveyron

30.11.04

Edition du mardi 30 novembre

Inauguration. Préparatifs pour la venue de Jacques Chirac.

Le viaduc attend son président

Jusqu’à présent incertaine, la venue du président de la République pour l’inauguration du viaduc de Millau, mardi 14 décembre au matin, est quasi assurée.En effet, dès hier, l’effervescence a gagné les services de l’État dans le département. Invité à l’assemblée générale de la FRSEB à Saint-Affrique, le sous-préfet Planes a été sans cesse dérangé sur son téléphone portable.Hier soir, il n’a pu accompagner la préfète pour l’installation des nouveaux élus de la CCI de Millau. De son côté, Jacques Godfrain attend que le service du protocole de l’Élysée fasse l’annonce officielle, imminente.« En attendant, on fait comme s’il venait », s’amuseM.Godfrain.Le député-maire de Millau, proche du chef de l’État, a pu mesurer tout l’enthousiasme de ce dernier lors du sommet de la francophonie de Ouagadougou, la semaine dernière. « Il m’a posé beaucoup de questions sur le viaduc.Il était très intéressé », ce réjouit M.Godfrain.
Ph. R.



Education
. Le BEP métallerie et l’option MPI en seconde seront examinés à Toulouse demain.

Menace de fermetures au lycée Jean-Vigo

Réuni hier, le conseil d’administration (CA) du lycée d’enseignement professionnel Jean-Vigo devait adopter – avant le CA du lycée général aujourd’hui – une motion de défense de la section BEP métallerie menacée de fermeture lors du prochain comité technique paritaire académique (CTPA) qui se déroulera demain ; CTPA qui envisage par ailleurs d’augmenter la section TAH de 15 à 24 élèves.
« Nous nous opposons à la suppression de cette section pour différentes raisons », écrivent les représentants du personnel élus au CA, en énumérant cinq points (lire encadré) et en concluant « nous ne pouvons nous permettre d’abandonner ces élèves. »
Parallèlement à la motion, les représentants du personnel ont écrit à l’inspecteur d’académie, Claude Legrand, à la rectrice de l’académie de Midi-Pyrénées, Nicole Beloubet-Frier, au ministre de l’Éducation nationale, François Fillon, au député-maire Jacques Godfrain et même au président de la République. Dans ces courriers, l’incompréhension le dispute à l’indignation.« Nous ne comprenons pas cette fermeture alors que Millau possède un des plus grands ouvrages d’art métallique du monde.Ce viaduc nécessitera un entretien, donc une main d’oeuvre qualifiée.Notre BEP métallerie est la réponse locale à ces nouveaux besoins. De plus cette offre de formation niveau 5 est la seule sur le bassin permettant à des jeunes en difficultés scolaires de poursuivre des études au LEPpar la formation alternée », assurent les représentants.« Enfin, nous sommes choqués de voir à 15 jours d’intervalle une grandiose inauguration fortement médiatisée de ce viaduc, avec hommes d’État, hommes politiques, la presse; et cette fermeture qui sera décidée à Toulouse. […] Quelle réponse pourra faire à la presse M. le Président de la République lorsqu’elle l’interrogera sur cette contradiction: offres d’emplois/fermeture d’une section? »
Au-delà du vote de la motion, plusieurs actions vont être menées.« Une délégation se rendra à Toulouse ce mercredi pour être reçue par la rectrice. On va s’appuyer sur les motions pour lui demander le maintien du BEP », explique Édouard Martin (SNES-FSU), membre du conseil académique régional.
spécialisation
La rectrice recevra également deux autres demandes: « le maintien de l’option Mesure physiques et informatique (MTI) qui concerne plus de 90 élèves de seconde; et le maintien de la filière STT à Saint-Affrique », indique M. Martin, qui dénonce la « volonté de spécialisation » que sous-tendent, selon lui, ces propositions de fermetures ciblées.
D’autres actions sont également prévues: distribution de tracts cette semaine avec les parents d'élèves puis rassemblement devant la sous-préfecture et demande d’audition à Henri Planes mardi 7 décembre, journée de grève nationale initiée part le SNES.
Philippe Rioux

Motion en cinq points
La motion avance cinq points: « Ce BEP est le seul sur le bassin à offrir une formation diplômante de niveau 5 pour des élèves en difficulté scolaire. Ce BEP industriel correspond à un public pour lequel les secteurs mécaniques auto, MSMA, BMA, TAH sont inaccessibles. Cette section garantit à ces jeunes un maintien dans le système scolaire jusqu’à un diplôme de niveau 5. Leur insertion professionnelle sera d’autant facilitée que le bassin d’emploi est porteur dans cette branche.Nous constatons enfin que les effectifs se sont stabilisés à 11 élèves pour une section ouverte à 15. »


Politique. Jacques Godfrain a pris acte de la victoire de Nicolas Sarkozy à la tête du parti chiraquien.

Paix armée à l’UMP

À l’image des plus fidèles du chef de l’État, Jacques Godfrain, député-maire de Millau et président du comité départemental de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), a fait contre mauvaise fortune bon cœur en voyant l’ambitieux Nicolas Sarkozy sacré président de l’UMP, ce dimanche au Bourget, avec 85,1 % des voix des militants. « Je ne porte aucun jugement.Avec un tel score, il a acquis une vraie légitimité », assurait, hier matin, Jacques Godfrain, qui a participé au congrès où se pressaient 40000 militants. L’ancien ministre de la Coopération ne commente pas davantage les chiffres départementaux, similaires aux nationaux.
Le député-maire de Millau n’entend toutefois pas tomber en béatitude devant le nouveau président de l’UMP avec lequel les frictions ont été palpables l’an passé, au moment du choix du terrain pour le Teknival, notamment. Leurs conceptions politiques divergent grandement, Nicolas Sarkozy incarnant un néoconservatisme très atlantiste; Jacques Godfrain se revendiquant héritier d’un gaullisme social au travers des comités « Notre République » qu’il préside. C’est au nom de ceux-ci, d’ailleurs, qu’avant le congrès de l’UMP de ce dimanche, M.Godfrain avait invité les candidats à « réagir à quatre défis pour qu’au-delà des querelles de candidats un débat de fond puisse enfin émerger: une laïcité intelligente et bien comprise; la République, une idée universelle adaptée à l’Union Européenne; la participation pour réconcilier l’Homme, l’entreprise et le monde; le gaullisme: préfigurer la place de l’Europe dans le monde. » Comme en réponses, les choix de Nicolas Sarkozy en faveur d’une réforme de la loi de séparation des Églises et de l’État ou de l’instauration d’une discrimination positive auront achevé la rupture d’avec Jacques Godfrain.Pire, le nouveau président de l’UMP n’envisage pas de faire vivre les « courants » au sein du parti de droite.
Malgré cela, Jacques Godfrain espère faire vivre les idées des Comités Républiques, associés à l’Union des démocrates de progrès (UDP), au sein de la nouvelle direction de l’UMP, composée cette semaine. « Le bureau national n’est pas fait à la proportionnelle comme au PS, mais nous aurons des amis qui défendront nos idées », assure M.Godfrain, précisant que lui-même n’est candidat à aucun poste.
Seule consolation pour Jacques Godfrain, la nomination au poste ministériel laissé vacant par Nicolas Sarkozy , d’Hervé Gaymard, proche de son courant de pensée. «J’en suis ravi, c’est quelqu’un de chaleureux, qui a une éthique et ça fait du bien», commentait hier le député-maire de Millau.
Ph. R.

En vue
Jérôme Rouve
Jérôme Rouve a été réélu, hier après-midi, président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Millau-Sud Aveyron. Une nouvelle appellation qui était en gestation depuis trois ans et que vont porter les 24 élus de la liste Rouve ainsi que les 12 membres associés mais également 15 autres personnes qualifiées. Ces personnes ont été choisies par les élus pour leur compétence et devraient permettre de « veiller à l’équilibre » entre les professions et les secteurs géographiques. Par ailleurs M.Rouve s’est entouré de cinq conseiller techniques (Jean Dupin, Maurice Olivier, Gérard Prêtre, Jean Ricard et Marc Sévigné).
Le bureau de la nouvelle CCI, installé par la préfète Chantal Jourdan est le suivant. Jérôme Rouve, président. Alain Roussel, premier vice-président. Patrick Roustan, deuxième vice-président.Rolande Vidal, trésorière. Robert Angle, trésorier adjoint.Jean-François Boyer et Alain Fanjaud, secrétaires.

Rugby. Week-end en Millovalie

Pas de révolution au SOM

Après les soubresauts qui ont abouti à la démission de l’entraîneur principal Jean-Louis Caramel, on attendait de connaître la nouvelle composition du staff technique. Celui-ci n’a finalement connu que des aménagements mineurs puisque le poste vacant ne sera pas occupé, Jérome Casellas, Jean-Luc Sigaud et Henri Ferrero voyant tout simplement et par la force des choses leurs prérogatives renforcées. En effet, si Jean-Luc Sigaud sera plus présent au niveau des entraînements des lignes arrières, il reste avant tout l’entraîneur de l’équipe B, aidé dans son rôle par Philippe Andréani et Cyril Hautcoeur. Henri Ferrero, quant à lui, devrait intervenir plus souvent au niveau du terrain afin de pouvoir soulager Jérome Casellas dans sa tâche qui s’annonce ardue et compliquée.
La seule petite nouveauté - encore que cela avait déjà été évoqué il y a quelques semaines - concernera la venue de José Da Silva comme conseil au chevet d’un pack millavois en manque de repères après de nombreux changements d’importance. Comme on peut donc le voir, pas de révolution au SO Millau Rugby Aveyron, mais plutôt une répartition des charges qui doit permettre au XV fanion de sortir de l’ornière. L’équipe B se portant bien, c’est donc au niveau de l’équipe première que vont porter tous les efforts, même si la situation n’est pas aussi dramatique que certains veulent bien le laisser croire.
En effet, la saison dernière, si le SOM comptait, après 8 rencontres,16 points contre 12 cette saison, il s’était déplacé 4 fois pour 4 réceptions, tandis que cette année le XV millavois s’est déplacé 5 fois pour seulement 3 réceptions. Alors si la situation est alarmante, elle est loin d’être désespérée. Si la victoire à l’extérieur les fuit encore pour cause de malchance ou autres problèmes mineurs, leur prestation est loin d’être négative, tout au contraire, et avec le retour de la confiance, nul doute que les Millavois ne vont pas tarder à confirmer leur potentiel. Car c’est paradoxalement à domicile que les Somistes doivent impérativement réapprendre à gagner, à se faire respecter et surtout à ne pas se laisser gagner par une pression négative qui les fait déjouer et a abouti à la situation que l’on sait. Souhaitons que le départ de l’emblématique entraîneur Jean-Louis Caramel soit suivi d’effets positifs afin que son sacrifice ne soit pas vain, car il faut bien en convenir : son absence, voulue par lui seul, est une lourde perte pour le club.
Dominique Bouteiller

Agriculture. L’assemblée générale de la fédération régionale des syndicats d’éleveurs de brebis, hier, a abordé des dossiers récurrents et les défis de demain.

L'épreuve du temps

En filigrane de l’assemblée générale de la fédération régionale des syndicats d’éleveurs de brebis (FRSEB), qui s’est tenue, hier au lycée de la Cazotte à Saint-Affrique, se posait finalement une question lancinante: le système paritaire si particulier de la Confédération générale de roquefort peut-il perdurer à l’heure de la mondialisation?Oui, a répondu avec force Anne Richard à des éleveurs d’évidence marqués par la morosité et le doute. « Vous avez de la chance d’avoir la Confédération générale.Beaucoup de producteurs AOC vous envient.Vous êtes en avance dans plusieurs domaines qu’on aborde à peine ailleurs; c’est votre force, il faut la préserver. Vous avez votre avenir en main, vous le décidez en famille, parfois dans le débat », résumait finement celle qui œuvra longtemps au sein de la Confédération générale et qui aujourd’hui s’occupe au plan national de 45 AOC.
Les propos d’Anne Richard auront certainement mis du baume au cœur d’éleveurs confrontés à des dossiers lourds, et récurrents. « Toujours les mêmes dossiers! » était d’ailleurs le titre du rapport d’activité de la campagne 2004, présenté par Alain Girard: surtaxations américaines; feta; étalement de la production.
Sur la surtaxe de 100 %appliquée au roquefort depuis 1999, « la situation n’a pas évolué d’un iota », déplore le rapporteur, qui explique la nouvelle mesure prise par l’interprofession: « les membres du conseil d’administration ont décidé d’affecter à nouveau l’argent de la cotisation publicité à son but premier, c’est-à-dire la promotion du roquefort en France. » « Nous avons créé une ligne supplémentaire, correspondant au soutien du marché américain, que j’espère voir disparaître le plus tôt possible », confirmait de son côté le président de la FRSEB, Jacques Bernat. Les10,2MF que coûte annuellement la compensation de la surtaxation se traduiront par une cotisation de 0,11 F/l de lait.
Sur la feta, « beaucoup de lenteur également » pour un « combat juridique pas toujours bien compris », indique Alain Girard, rappelant que la Confédération plaide pour le caractère « générique » du nom feta.Le problème de l’étalement et la maîtrise de la production ont une nouvelle fois donné lieu à débat; débat glissant sur la fameuse collecte à 48 heures (lire encadré). Sur ce dossier, Robert Glandières, secrétaire général a détaillé les nouvelles orientations: inaugurer une obligation d’une durée de traite minimum (190-200 jours); limiter les abus; obliger les forts sur-dépasseurs à réduire leur production; inventer et appliquer une échelle de sanctions; aller vers le concept d’autocontrôles. Cette maîtrise de la production – vieille revendication par ailleurs du syndicat concurrent SPLB – est capitale pour les années à venir, surtout si le dossier feta se termine en faveur des Grecs.À l’instar d’Anne Richard, les intervenants invités se sont attachés à rassurer.Le député-maire Jacques Godfrain a insisté sur les actions à mener directement auprès d’un consommateur aussi versatile qu’avide de produits bon marché et de qualité.Soulignant que son propos de l’an passé était toujours d’actualité – « Si toute la filière avait une organisation comme la vôtre, bien des problèmes seraient réglés » – le sous-préfet Planes a analysé un « bilan balancé » entre points négatifs (faiblesse du $, sécheresse, production trop élevée) et points positifs (meilleur étalement, masse financière payée aux éleveurs la plus importante de tous les temps).
Face à l’épreuve du temps, les éleveurs, malgré leurs difficultés doivent y croire comme le proclamait la banderole « Aimer son métier, c’est y croire. »
Philippe Rioux

Lactalis-Bernat comme Chirac-Raffarin
Président démissionnaire d’un SEB de Lozère, frappé de plein fouet par la collecte du lait à 48 heures (au lieu de 24) décidée par les industriels, Alain Pouget n’a pas mâché ses mots hier.« Vous dites Aimer son métier, c’est y croire, mais le problème c’est qu’on a tendance à ne plus y croire quand les représentants des éleveurs défendent le beafteck des industriels », estime-t-il.« La collecte à 48 heures est déplorable et pathétique. La maîtrise a très mal marché; l’étalement ne coûte pas un centime aux industriels et ceux qui jouent le jeu sont ponctionnés. C’est un non sens absolu », poursuit-il, dénonçant « la dérive qui est de dire amen aux industriels et à Lactalis » et pourfendant « le tandem Lactalis Bernat qui est à l’image du tandem Chirac-Raffarin. »


Nouveau directeur de Société des Caves.
Jacques Bernat a dévoilé, hier, que Thierry Zugler a remplacé Antoine Boissel à la direction de Société des caves. M. Zugler, « venant de chez Bonduelle après un détour chez Danone section biscuit », sera vraisemblablement confronté à un premier dossier: la colère des éleveurs de voir débarquer Société sur le marché des aliments pour animaux. « Nous avons sur le rayon suffisamment de producteurs », estiment les éleveurs.