Edition du samedi 8 janvier

Aménagement. Réunion du Syndicat mixte A75, hier matin à Millau.

Affiner la signalisation sur l’axe autoroutier

Le Syndicat mixte A75, présidé par le sénateur Bernard Seillier, s’est réuni hier matin à Millau.Outre le budget et deux annonces d’importantes (lire ci-dessous), cette réunion a abordé un élément clé de l’après-viaduc: la signalisation le long de l’axe autoroutier en Aveyron. Une signalisation visible imparfaite selon plusieurs membres du syndicat.
« Sur la signalisation, l’État est en retard: les panneaux marrons (signalant les sites remarquables, ndlr) ne sont pas installés; dans Millau et plus généralement le sud Aveyron, idem.Il faut agir maintenant pour que tout soit dans l’ordre avant l’été », plaide Jérôme Rouve, président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI), ouvrant le ban à de nombreuses récriminations d’élus; ces derniers oubliant peut-être un peu vite les règles très strictes en vigueur pour la signalisation sur autoroute.
Robert Muret se plaint que la Cavalerie ne soit pas indiquée sur sa propre sortie; Alain Marc déplore que Saint-Rome-de-Tarn – qui figure pourtant actuellement sur un panneau provisoire au demi-échangeur de Beaumescure après le viaduc – ne soit pas retenu alors qu’il ouvre toutes la zone touristique des Raspes; Danièle Vergonnier souhaite elle aussi que figurent sur les panneaux les villages de sa zone; Jean-Claude Luche veut la mention de l’Aubrac et de la Vallée du Lot, etc. Prenant l’exemple du Gers qui promeut non pas les villages mais plus efficacement « La route des Mousquetaires », Jacques Godfrain plaide avec bon sens pour la simplicité.« Franchement, pour les Belges et les Anglais, qu’est-ce que ça peut foutre qu’il y ait tous les villages », lâche-t-il. « 99 % des gens savent où ils vont. Notre démarche est donc d’avoir une signalisation claire et d’incitation marginale à changer de destination », renchérit le sénateur Seillier.
promouvoir
Corollaire de la signalisation, la promotion occupe ensuite le Syndicat. Jean-Luc Gayraud rappelle la récente décision de la commission permanente du conseil général: « Il faut promouvoir le territoire sur la totalité de l’axe: sur les aires mais aussi sur les sorties qui sont nombreuses. » De fait, comme prochainement à la Gamasse, les sorties devraient bénéficier de surfaces dédiées avec panneaux informatifs.En outre, M.Gayraud plaide pour une signalisation du viaduc de Millau très en amont: au sud sur l’aire du Village Catalan; et au nord sur l’aire des Volcans.
Jean-Claude Luche, président du comité départemental du Tourisme (CDT) abonde en ce sens et explique que le CDT « a décidé de mener une réflexion globale sur l’A75. On va lancer une enquête de fréquentation sur l’aire de Sévérac et faire réaliser un document spécial pour valoriser le viaduc et Millau. » « On pourrait peut-être consulter la Ville? », lâche ingénument Jacques Godfrain.
Bernard Seillier approuve ces actions de promotion mais doute de l’intérêt d’une énième étude. « Pas besoin d’étude.A l’aire de l’Aveyron, les deux hôtesses dont j’ai voulu la présence, distribuent plus de 500 dépliants différents », assure le sénateur, rappelant que l’espace Tourisme de l’aire de Sévérac mériterait davantage de visibilité que le sous-sol auquel il a été relégué faute de financements suffisants.
Philippe Rioux

Un hôtel à Sévérac, un échangeur à Beaumescure
> Alors que Vincent Gineste est en train de construire, sur l’aire du Larzac, quelque 40 chambres 2*, Bernard Seillier a annoncé hier que Restair allait accueillir sur les 18 ha de l’aire de l’Aveyron un hôtel de 50 chambres franchisé Etap Hôtel (une marque du groupe Accor). « Autant le projet de Gineste est cohérent, autant le projet de Sévérac est positif », estime d’emblée Jérôme Rouve. Un enthousiasme peu partagé par d’autres.>« Quel est l’avis des professionnels? » s’enquiert Jean-Luc Gayraud tandis que Jean-Claude Luche souhaite que se mène « une réflexion pour faire une complémentarité plutôt qu’une concurrence. » Bernard Seillier rappelle que l’implantation d’un hôtel était prévue depuis 1994. « L’opération a été différée en attendant la montée en puissance de l’aire », explique le sénateur, précisant que cette création hôtelière passerait – comme pour M. Gineste – en commission départementale d’équipement commercial (CDEC).
> Le Syndicat a par ailleurs pris une décision à l’unanimité pour que le demi-échangeur de Beaumescure (à la sortie du viaduc côté sud), soit transformé en échangeur complet.Bernard Seillier s’est plu à rappeler que le Syndicat mixte était à l’origine de l’obtention de ce demi-échangeur mais aussi de l’échangeur A75-D29 (Aguessac) et du demi-échangeur du Massegros.« Saint-Affrique se réjouit de la position unanime du Syndicat sur cet échangeur complet », assurait Henri Moizet, maire-adjoint de Saint-Affrique, approuvé par Alain Marc, qui siège au Syndicat en tant que conseiller régional. Reste une inconnue: les délais qui peuvent aller d’une année à dix ans.
Ph. R.

Bernard Seillier reste l’homme à abattre
Jean Puech ne pardonnera sans doute jamais à Bernard Seillier d’avoir tenté de lui ravir la présidence du conseil général en mars dernier.Avant l’été, M.Puech avait, on s’en souvient, engagé contre le sénateur sévéragais la bataille de Brocuéjouls en contraignant le Syndicat mixte à retirer sa candidature – qui apparaissait logique – à la gestion de la future aire du viaduc concédée par l’État; en contrepartie de quoi, M. Seillier n’a pas vu de candidat s’opposer au renouvellement de sa présidence du Syndicat. Les choses auraient pu en rester là mais un nouvel épisode a démontré, hier matin lors de l’examen des orientations budgétaires du Syndicat, que Jean Puech continue à avoir une dent contre M.Seillier. Ce dernier venait de présenter un budget de 200200 € en baisse de… 28 %.Peu ou prou, il ne reste que « le salaire des personnels et les timbres. » René Quatrefages annonce alors « nous ne voterons pas » arguant d’ « imprécisions » et réclamant « un ajustement. » « Mais de combien? », interroge Bernard Seillier, poursuivant: « Je propose des orientations, un budget en diminution, explicitez ce qui ne va pas de façon précise. » Sans répondre, M.Quatrefages réclame « une évaluation » de l’activité tourisme et « plus de concertation dans la gestion des aires. » « Les orientations sont conformes à ce que le président du conseil général souhaitait.Je ne comprends pas », poursuit le sénateur Seillier qui, sentant le débat déraper, lâche « bon allez, ça suffit », et passe aux voix.Les conseillers généraux se sont tous abstenus (sauf Alain Marc qui siège comme conseiller régional). Les orientations ont été adoptées.À l’issue de la réunion, M. Seillier n’a commenté que d’un long soupir cet épisode qualifié en aparté par des élus de droite, de « ridicule. »
Ph. R.

Saint-Beauzély / Montjaux / Castelnau-Pégayrols / Viala-du-Tarn

Naissance de la communauté du Tarn et de la Muze

C’est une petite communauté de quatre communes qui a vu le jour, jeudi soir en mairie de Saint-Beauzély, mais la communauté de communes du Tarn et de la Muze a été mûrement réfléchie puisque basée sur 30 années d’intercommunalité qui se sont exprimées au sein du SIVOM de Saint-Beauzély et sur trois ans et demi de travaux préparatoires.En présence du sous-préfet Planes Alain Sigg, maire de Castelnau-Pégayrols et doyen d’âge, a présidé la séance d’installation, rendant hommage aux « pionniers du SIVOM. » Castelnau, Montjaux, Saint-Beauzély et le Viala-du-Tarn sont représentées chacune par trois délégués titulaires et deux suppléants. Avant de procéder au vote à bulletin secret, M.Sigg a mis en exergue deux mots-clés: subsidiarité et solidarité (entre communes et jusque vers l’international).
Rappelant que sur l’arrondissement seules 19 sur 101 communes sont hors communautés, le sous-préfet s’est réjoui de voir l’avènement de cette petite intercommunalité dont il s’était fait l’avocat auprès de la préfète Jourdan, qui a pris un arrêté favorable le 20 décembre dernier.« J’ai convaincu la préfète sur ce territoire qui est un peu étroit mais qui dispose d’un potentiel de développement important et des possibilités d’évolution », expliquait M.Planes faisant allusion à la volonté de Verrières de ne pas adhérer pour l’instant.« Mais notre porte leur est ouverte », précisait Alain Sigg.
Sitôt le bureau élu (lire ci-dessous), Jean-Claude Gineste, conseiller général, a voulu insister sur l’instant historique pour le canton« Un page de notre histoire se tourne.Le SIVOM avait créé des liens de solidarité forts qui vont se renforcer.Notre canton est peut-être comprimé entre les communautés Monts et Lacs et Millau-Grands-Causses, mais il n’est pas asphyxié et a un vrai potentiel de développement », assurait M.Gineste, évoquant « au-delà des rivières mythiques du Tarn et de la Muze », l’A75, le Parc et le viaduc.Et de souhaiter bonne chance à M.Assié, amicalement baptisé « Jean-Paul Ier. »
M.Assié a d’emblée rappelé les projets à venir (ZA au Viala et à Saint-Beauzély, réserves foncières à Castelnau, belvédère à Montjaux) puis attaqué les premières délibérations.
Installations des membres de la commission d’appel d’offres, puis adhésion (pour le traitement des ordures ménagères et des déchets) au syndicat mixte du Plateau de France et de la Muze (qui sera d’ailleurs dissous d’ici un an). Les élus ont adopté le principe d’une taxe d’enlèvement des ordures ménagères mais se sont refusés à en fixer le taux (prévu à 17,13 %) qui pénalise grandement Montjaux. Enfin, les élus ont conformé le régime fiscal de taxe additionnelle et de taxe professionnelle de zone.
Ph. R.

> Le bureau. Jean-Paul Assié (Viala-du-Tarn), président ; Christian Trémolières (Castelnau-Pégayrols), vice-président ; Jean-Claude Fournier (Montjaux) et Jean-Paul Barrillio (Saint-Beauzély), membres.
> Le conseil. Castelnau-Pégayrols : S.Delhumeau, A. Sigg, Ch. Trémolières (tit.), G. Pouderous, J.Salvan (supp.). Montjaux : Ch. Boudes, J.-C. Fournier, Ch. Gaubert (tit.), A. Boudes, M.Rouberty (supp.). Saint-Beauzély : J.-P.Barrillio, P.-M.Boissière, P.Ginesty (tit.), H. Fournier, Ch. Marchand (supp.). Viala-du-Tarn : J.-P. Assié, J.-C. Gineste, Ph. Soulié (tit.) A. Carrière, A. Fabre (supp.)