La Dépêche en sud Aveyron

7.1.05

Edition du vendredi 7 janvier



Cinéma. Les jeunes de l’atelier de programmation de courts-métrages ont sélectioné 8 films.

Un air de festival

Ce week-end, l’atelier de programmation de courts-métrages initié conjointement par la MJC de Millau et le cinéma Les Lumières de la Ville va trouver son achèvement avec la projection de huit films sélectionnés par des jeunes de 14 à 18 ans qui ont participé à cet atelier.
Préalablement, 17 films avaient été sélectionnés avec le concours de l’Agence du court-métrage et de la Cinémathèque de Toulouse, notamment, autour du thème « Mémoires plurielles. » Les jeunes ont visionné sur vidéo pas moins de 4 heures de films avant de faire une sélection. Discuter, débattre, défendre un film, etc. Les jeunes gens ont appris les rudiments de la sélection. « C’est un vrai métier que nous voulions leur faire découvrir », expliquait André Oskala, co-directeur du cinéma de Millau, au moment du lancement de l’initiative qui est par ailleurs inscrite dans le cadre de l’opération « Un été au ciné/Cinéville. »
Depuis octobre dernier, le programme s’est déroulé en plusieurs étapes: « s’initier à l’univers du cinéma (genre, durée, thème, rythme, histoire ou ambiance, etc.); visionner les films de l’Agence du court-métrage; apprendre à développer ses goûts et les comprendre; s’interroger sur la place de chaque film dans un ensemble cohérent; construire un programme de huit films courts sur le thème choisi pour le faire découvrir et apprécier part le plus large public. »
De fait, les jeunes ont édité affiches et tracts pour promouvoir ce qui a toutes les apparences d’un petit festival du court-métrage.Lors du lancement de l’atelier – qui faisait suite à celui de réalisation – André Oskala n’a d’ailleurs pas exclu que l’atelier soit pérennisé sous une forme à définir. « Cette expérience donne à réfléchir sur les raisons pour lesquelles on va, ou non, voir un film, loin des critiques commerciaux habituels. »
Philippe Rioux

> Séances: samedi 8 janvier à 10 heures et 16h30 et dimanche 9 janvier à 10 heures et à 20h45. Les séances de 10 heures sont au tarif Cinéville (moins de 25 ans): 2€. Les autres séances au tarif habituel. Rencontre avec les jeunes, samedi après la séance de 16h30.

8 films autour du thème Mémoires plurielles
> La mort du rat (1973), fiction de 4 minutes, de Pascal Aubier. Un ouvrier confronté à la cadence infernale de son travail.
> Le petit bal (1993), clip musical de 4 minutes, de Philippe Découfflé. Un couple se dit tout son amour sur une chanson de Nyel et Verlor.
> Gbanga-Tita (1994), documentaire de 7 minutes, de Thierry Knauff.Lengé, conteur pygmée Baka.
> Trompe l’oeil (1997), fiction de 32 minutes de Xavier Liébard. 50 ans après la seconde Guerre mondiale, des journalistes recherchent des témoignages sur la Libération dans les campagnes.
> Clandestin (2003), fiction de 8 minutes de Philippe Larue. L’histoire de Mo, Africain et clandestin.
> We are winning, don’t forget (2004), documentaire de 6 minutes de Jean Gabriel Périot. Sur la lutte des classes.
> Foutaises (1989), fiction de 7 minutes de Jean-Pierre Jeunet. Un film sur tout ce que j’aime, toutce que je n’aime pas.
> Le télégramme (2003), fiction de 12 minutes de Coralie Fargeat. Deux femmes guettent l’arrivée des télégrammes du front où se battent leurs fils.

Voeux. De Jacques Godfrain, député-maire.

«Il reste toujours une lueur d’espoir»

Par Jacques Godfrain,ancien ministre,député, maire de Millau
Dans les pires instants, il reste une lueur d’espoir qu’il est du devoir de l’Homme de faire plus forte et lumineuse.
Que d’épreuves personnelles, familiales et collectives pendant cette année écoulée... Les drames ivoiriens, les accidents de toutes sortes, le départ de Richard Sainct et la violence de la Nature pour clore l’anne en Asie...
Tous ces malheurs ne peuvent faire complètement disparaître nos espérances. Ne disait-on pas en janvier 2004 que les jeux d’Athènes ne seraient jamais prêts à la date dite ? Ils furent un triomphe.Ne disait-on pas que la générosité publique s’émoussait ?Et pourtant, elle n’a jamais été aussi forte lors du Téléthon, notamment à Millau.Et je ne parle pas de ce qui est en train de se produire dans nos coeurs vers l’Asie. Ne disait-on pas que le chef d’oeuvre de Millau ne pourrait jamais être construit, rêve que d’aucun croyait inaccessible ? Nous nous sommes employés à le réaliser, Entreprise, Etat, élus et maintenant les visiteurs qui en prologent la construction à leur manière. Car ceux qui croient à la beauté de leur rêve possèdent le futur entre leurs mains.
Depuis le début du XXe siècle, beaucoup d’intellectuels s’acharnaient à nous décrire un monde clos et nauséeux, au point que la drogue a remplacé, pour trop de jeunes, le sens de la vie ; l’information remplacée par la communication ; la force des caractères remplacée par une société fragile, sensible aux peurs et terreaux de violences gratuites.
Pour que ceci demeure à l’imparfait, il faut qu’une prise de conscience européenne surgisse grâce à une force téméraire dépassant l’acquis, notamment culturel. Les soutes et les certitudes ne peuvent plus s’exclure mutuellement, car après avoir fait l’Europe sans défare la France, il faut construire lesEuropéens sans renier l’identité des individus.
A chacun d’entre vous à qui il arrive de douter de la vie, qu’il prenne un silex taillé trouvé sur le Larzac il y a des milliers d’années et [il découvrira] les fantastiques progrès faits par des homes qui n’avaient qu’une seule espérance, le lever du soleil.

En vue
Xavier Puel
Selon les bruits de couloirs qui animent l’institution judiciaire aveyronnaise, Xavier Puel, président du tribunal de grande instance de Millau pourrait être amené à succéder à Jean-Luc Dooms à la tête de la juridiction ruthénoise; M.Dooms partant pour l’Oise après dix années passées à Rodez. Nommé le 5 avril 2001 président du tribunal de grande instance de Millau comme successeur du président François Mallet, M.Puel, qui venait alors de la cour d’appel de Nîmes, a su d’évidence imprimer sa marque sur la juridiction millavoise et sur les audiences correctionnelles collégiales qu’il conduit avec un subtil dosage de fermeté et de pédagogie. En attendant son éventuel changement de poste, Xavier Puel présidera mardi prochain l’audience solennelle de rentrée du TGI de Millau.
Ph. R.