La Dépêche en sud Aveyron

23.9.04

Edition du jeudi 23 septembre

Viaduc de Millau : l'ultime étape

Retrouvez nos pages spéciales consacrées à la pose de l'enrobé bitumineux, dernière grande étape du chantier du viaduc avant son ouverture prévue le 17 décembre. Et aussi : les espoirs et inquiétudes pour l'après-viaduc en sud Aveyron. La Dépêche du viaduc est ici : www.viaducdemillau.fr.vu

Social. Ils avaient installé des barrages filtrants à Nuces, entre Rodez et Decazeville.

RN 140 : Connes choisit la voie de la sagesse

Le rire qui fuse entre le père Connes et un porte-parole des salariés ponctue la fin de longues heures d’incertitude.Les employés de l’entreprise millavoise de travaux publics Connes reprennent le travail. Il est 13h30 à Nuces sur le chantier de la nationale 140 que les grévistes occupent depuis la veille (lire notre édition d’hier). Les barrages mis en place le matin à 5 heures sont enfin levés après d’interminables négociations. La reprise du travail est emportée à l’arrachée par l’administrateur judiciaire lozérien Jean-François Blanc qui en a expliqué, de façon claire, tous les enjeux à des salariés déterminés parce qu’excédés de l’à-peu-près sur l’avenir de l’entreprise que l’on leur distille depuis des jours. «On nous promène», ne cessent - ils de dire . Les discours de leur employeur la veille n’ont rassuré personne.«Du vent », commente-t-on parmi les piquets de grève. Les explications de Maître Blanc, en revanche, ont rassuré.Ils n’en demandaient pas plus : ils voulaient tout savoir du plan de redressement judiciaire pour que cesse l’angoisse qui les ronge depuis leur retour de congés.
Hier matin, le moral au plus bas des troupes ne laissaient rien augurer de bon après une nuit à veiller, la fatigue, et en milieu de matinée l’accident d’un des leurs qui se rendait d’un barrage à l’autre (lire ci-contre en rubrique faits divers). L’homme grièvement blessé a été conduit au centre hospitalier de Rodez.
Six mois pour faire ses preuves
«Le tribunal nous a donné six mois pour prouver la capacité de l’entreprise à trouver des solutions. Si on ne reprend pas les chantiers, on court à la catastrophe», commente l’administrateur à présent confiant en l’avenir. «Aujourd’hui, on ne parle que de problèmes . Et pourtant s’il y a cent cinquante employés chez Connes, ce n’est pas par hasard, c’est parce qu’il y a du savoir-faire, de la technique.On peut trouver des solutions, intéresser du monde.Il y a un effet mécanique, il faut réamorcer certains chantiers».Alain Connes se voulait lui aussi optimiste . Des ajustements financiers sont en cours sur des chantiers où les contrats ont évolué. Les pouvoirs publics, la direction départementale de l’Équipement comprennent nos difficultés et font en sorte d’accélérer les choses pour que nous soyons payés rapidement.Des négociations sont en cours avec des promoteurs privés du Gard et de l’Hérault. L’entreprise a fait la preuve du professionnalisme de ses ouvriers et chefs de chantiers.Il n’y a pas de raison que tout cela s’arrête du jour au lendemain».
Gladys Kichkoff