La Dépêche en sud Aveyron

24.9.04

Edition du samedi 25 septembre

Economie. Le nouveau bâtiment, à Creissels, est en service depuis juin dernier.

Les Charmettes ambitieuses pour leur blanchisserie

Si elle n’est pas encore inaugurée, la nouvelle blanchisserie de l’association les Charmettes – qui gère un centre d’aide par le travail (CAT), un foyer d’hébergement, un foyer occupationnel et une résidence de retraite – a d’ores et déjà fait ses preuves depuis sa mise en service le 7 juin dernier à Creissels au terme d’un long parcours de réflexion dont la genèse remonte à 1998. « M.Husson, le directeur, nous avait alertés que notre blanchisserie, confrontée à la concurrence était en train de perdre des clients, ce qui allait entraîner une perte de personnes handicapées salariées et d’un moniteur », se rappelle Jean Pic, président de l’association.« Nous avions alors trois solutions: soit on arrêtait tout; soit on renouvelait le matériel défectueux; soit on revoyait tout pour une remise aux normes complète », poursuit le président.
La réflexion a alors conduit les administrateurs à imaginer la création d’un groupement d’intérêt économique (GIE) avec des partenaires. Les hôpitaux de Millau et de Saint-Affrique ont même été approchés au point de signer avec les Charmettes un protocole. Mais les difficultés du centre hospitalier intercommunal (CHIC) du sud Aveyron ont contraint les directeurs successifs à se pencher sur d’autres problèmes, laissant l’idée du GIE dans les limbes.
Traçabilité du linge
« Heureusement, on n’a pas attendu.En janvier 2002, nous avons lancé une étude de faisabilité pour une blanchisserie limitée à 1 tonne/jour », explique Jean Pic, précisant que les Charmettes disposaient à Creissels d’un bâtiment agricole plus spacieux que ceux de la rue de Roquefort à Millau.L’étude, conduite par le centre régional de prospective (CRP) et payée par la direction régionale du Travail, s’est révélée concluante.En décembre 2002, les Charmettes déposent une demande permis de construire à la mairie de Creissels.Pierre Garlenc et sa municipalité, conscients de l’enjeu, modifient le plan d’occupation des sols (POS) et refont un rond-point pour améliorer l’accès. Le permis en poche le 28 juin 2003, les travaux commenceront en février 2004 pour s’achever le 7 juin dernier.Le projet représente 416000 €HT de travaux et 320000 €HT de matériel.
Car l’installation de la blanchisserie à Creissels s’est accompagnée de l’acquisition de matériel de pointe: 3 laveuses-essoreuses, une sécheuse repasseuse à introduction automatique, 2 séchoirs rotatifs, une cabine de finition, etc.Et aussi un logiciel de gestion du linge qui assure la traçabilité par codes barres et thermofixation des étiquettes. Les Charmettes ont aussi intégré une « démarche qualité. » « L’objectif n’est plus de servir du linge propre mais du linge qui est conforme aux normes sanitaires », résume Jean Pic.Le linge passe ainsi d'une zone « sale » à une zone « propre », séparées par une salle de décontamination. Une séparation que l’on retrouve également dans un camion de livraison de 3,5 tonnes.
Un gage de sérieux et de qualité qui augure bien du développement qu’entendent impulser les Charmettes à cette blanchisserie ultramoderne tout en maintenant sa mission de base: permettre in fine l’insertion des handicapés dans des entreprises ordinaires.
Philippe Rioux

Objectif 2005 : 1 tonne par jour
Entre l’ancienne et la nouvelle blanchisserie, les Charmettes sont passées de 360 kg/jour de linge traité à 690 kg/jour en moyenne. « L’objectif est d’arriver en 2005 à 1 tonne/jour; ce qui permettrait d’accueillir 5 handicapés supplémentaires », confirme Jean Pic, précisant que la blanchisserie fonctionne pour l’heure avec 3 monitrices, un agent administratif et 14 ouvriers de CAT (dont 11 femmes). Pour atteindre la tonne quotidienne, les Charmettes doivent étendre leur clientèle actuelle, composée d’hôtels-restaurants, d’entreprises (Roquefort Société), d’administrations (marie de Millau, SNCF, 2ISA) mais aussi de particulier.Mais la concurrence est rude, notamment avec Cantos, l’autre grande blanchisserie du département. « En sud Aveyron, on pourrait faire une seule unité », plaide Jean Pic, qui ne désespère pas de traiter un jour le linge du CHIC. « On espère que les sud Aveyronnais se mobiliseront sur ce dossier. »


Social. Ils protestent contre une décision de la direction quant à l’un des leurs.

Grève surprise des postiers

Les Millavois ont été privé de courrier hier en raison d’une grève surprise des postiers de la cité du gant. La distribution et le départ du courrier n’ont pu être assurés.Déclenché sans préavis, ce débrayage visait à dénoncer une décision prise par la Direction de la Poste à l’encontre d’un agent Millavois. «Il a reçu une notification d’éloignement temporaire du service.Pour l’administration, ce n’est pas une sanction, pour nous si», expliquait, hier à La Dépêche, Yves Iscaye, délégué Force ouvrière (FO-PTT), qui détaille plus avant les raisons de ce soudain conflit.
«Lors d’une visite de la direction opérationnelle territoriale du courrier (DOTC) d’Albi, une altercation a éclatée entre un préposé à la distribution et les cadres présents.Il a eu des mots qui ont sans doute dépassé ses pensées.Le préposé a alors reçu une convocation pour un entretien avec la direction des ressources humaines (DRH) à Rodez.Celle-ci lui a notifié, jeudi après-midi, qu’il était temporairement écarté du service.Pour moi, il s’agit d’une mise à pied d’autant plus inacceptable qu’il n’y a pas de date butoir», expose M.Iscaye.
Hier matin s’est donc tenue une assemblée générale des personnels qui a voté le débrayage.«Il a été suivi à 100%pour la distribution du courrier et pour le départ du courrier», assure Yves Iscaye, qui indique avoir rencontré hier le chef d’établissement de Millau et avoir téléphoné à la direction du groupement courrier de Rodez ; et ce pour trouver une issue favorable au conflit.«Il y a eu provocation de la direction alors que le dernier conflit de février a laissé beaucoup de frustrations. Il suffirait d’une étincelle pour que tout reparte», observe M.Iscaye.
Mesure conservatoire
«Nous avons fait face à un mouvement de solidarité à unepersonne qui fait l’objet d’une mesure conservatoire de retrait de service», résume la DOTC d’Albi.«Il ne s’agit pas d’une sanction puisque cette personne est payée, dans l’attente d’une enquête.Cette mesure conservatoire a été prise après que plusieurs incidents sont arrivés», poursuit la direction albigeoise.«Nous avons contacté immédiatement les représentants du personnels pour trouver une issue rapide.Nous espérons une reprise rapide du service», concluait hier soir la direction. Les postiers millavois doivent se réunir ce matin en assemblée générale pour décider quelle suite donner à leur action de ce vendredi.
Ph. R.

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