Edition du jeudi 14 octobre
Justice. Au tribunal correctionnel.
Les accidents mortels de la RN9 à la barre
Le tribunal correctionnel de Millau a eu à se pencher, hier après-midi, sur deux douloureux dossiers survenus le 12 novembre 2002 et le 22 août 2003; deux accidents mortels, très différents dans leurs circonstances, mais ayant un cadre identique, en l’occurrence l’accidentogène RN9 dans sa descente dite de la Cavalerie.
Le président Puel appelle à la barre la première affaire, qui avait profondément marqué les Millavois tant l’accident avait été violent, et entame le rappel des faits. Ce 12 novembre ensoleillé, vers 13h50, PS – 76 ans aujourd’hui, qui comparaît pour homicides et blessures involontaires, et défaut de maîtrise – descend la côte de la Cavalerie lorsqu’elle se déporte à droite, puis à gauche.La Mitsubishi noire percute alors le flanc d’un camion semi-remorque allemand chargé de billes de caoutchouc pour une usine Pirelli. Le réservoir prend feu et, déstabilisé, le camion part à gauche, percute la glissière de sécurité, détruit le parapet et se renverse.Alors que la cabine est suspendue dans le vide, le chauffeur parvient à sauter. Mais dans sa course folle, la remorque en feu a écrasé une Citroën AX. En début de soirée, la mère de PS décède de ses blessures. Un sort identique s’abattra, hélas, sur l’un des quatre occupants de l’AX.
Hier à la barre, PS ne dispose que de très peu de souvenirs.« Qu’est ce qui peut expliquer votre écart? », questionne le président Puel. « Ma mère m’a dit Regarde comme c’est beau Millau en bas.C’est tout ce dont je me souviens », indique la septuagénaire.
En l’absence de parties civiles, la substitut du procureur de la République prend ses réquisitions.« On aurait souhaité retrouver les circonstances pour comprendre, des points d’ancrages.On ne trouve rien pour expliquer cette manœuvre.La seule explication, c’est le moment de distraction », estime Marina Jourdain, qui se garde d’accabler la prévenue qui a perdu sa mère et a, elle aussi, été blessée.Elle requiert 6 mois de prisons avec sursis.
Après avoir quelques instants auparavant soulevé une exception de nullité sur les chefs de la poursuite – exception jointe au fond par le président – Me Olivier Tournaire, conseil de PS, s’interroge sur les circonstances de l’accident.« Il y a des choses qui ne collent pas », estime-t-il. Le coup de volant à droite puis à gauche? « Et si un pneu avait éclaté, et s’il y avait eu une rupture de la colonne de direction », suggère l’avocat clermontois. Selon lui, « le point de départ de l’accident pose problème. » Me Tournaire s’interroge aussi sur la possibilité pour un camion chargé, roulant au pas en montant, de pouvoir basculer comme il l’a fait.Il émet des doutes aussi sur l’origine de l’incendie, les réservoirs étant en général anti-feu. Enfin, il s’interroge sur « l’attitude du chauffeur » dont l’emploi du temps n’est, selon lui, « pas très cohérent. » Après délibéré, le tribunal a rejeté l’exception de nullité et condamné PS à 3 mois de prison avec sursis et 150 € d’amende.
Philippe Rioux
Fête de la science. A la Maladrerie, jusqu’à dimanche
Quand les scientifiques communiquent
Franck Vidal, chargé de recherches sur les nouvelles technologies en géographie à l’unité UMR5602 du centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Toulouse, participe pour la deuxième fois à la Fête de la science.Au Village des sciences, installé depuis mardi sur les terrains de la Maladrerie, il tient un stand pour présenter les travaux qu’il effectue au sein du laboratoire Géographie de l’environnement (GEODE). Franck Vidal, spécialiste de l’image, est responsable de la Banque d’images des patrimoines et territoires (BIPT), qui s’adresse également au réseau des Maison des sciences et de l’Homme (MSH) et collabore avec le centre audiovisuel et multimédia de l’université Toulouse II-Le Mirail.
Collecte, numérisation de collections de photographies, indexation, stockage numérique, diffusion et valorisation. Toutes ces étapes, Franck Vidal les connaît par cœur.La Fête de la science est l’occasion pour ce chercheur avenant de partager sa passion avec le grand public.
« Toute la difficulté est de se mettre à niveau. Nous qui sommes habitués aux publications scientifiques, il faut pouvoir répondre au professeur d’université à la retraite comme aux enfants de CM1-CM2 », explique-t-il. Mais ce défi se doit d’être relevé et Franck Vidal – comme Jean-Michel Wermelinger, qui a supervisé au nom de Science et animation, la mise en place du Village – pense que la promotion de la science est primordiale.« Pour susciter des vocations chez les jeunes » bien sûr, mais aussi pour informer, intéresser le grand public.« C’est un devoir.Le CNRS était assez froid au départ mais maintenant, les chercheurs sont validés sur leurs publications et sur la valorisation qu’ils font de leur travail », explique Franck Vidal, qui ne comprend pas que « certains chercheurs restent dans leur laboratoire. » « Et puis au CNRS, on est un service public, donc on doit un service au public », conclut Franck Vidal, qui rajoute que les échanges qu’il a avec ses interlocuteurs lors de la Fête de la Science sont « très valorisants. »
Philippe Rioux
Demain : le centre national d’études spatiales (CNES) et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA).
Les travaux de Franck Vidal et de son équipe peuvent être consultés sur internet: www.univ-tlse2.fr/msh/bipt ou www.univ-tlse2.fr/geode
ET AUSSI...
Armée. Semaine d’exercices au camp du Larzac.
Campagne de vol de drones
Loisirs. Lancement d’un concours dont la clôture est fixée au 20 novembre.
Exposez votre photo du viaduc
En vue
Yves Censi
Le député voudrait sauter en élastique du viaduc
Les accidents mortels de la RN9 à la barre
Le tribunal correctionnel de Millau a eu à se pencher, hier après-midi, sur deux douloureux dossiers survenus le 12 novembre 2002 et le 22 août 2003; deux accidents mortels, très différents dans leurs circonstances, mais ayant un cadre identique, en l’occurrence l’accidentogène RN9 dans sa descente dite de la Cavalerie.
Le président Puel appelle à la barre la première affaire, qui avait profondément marqué les Millavois tant l’accident avait été violent, et entame le rappel des faits. Ce 12 novembre ensoleillé, vers 13h50, PS – 76 ans aujourd’hui, qui comparaît pour homicides et blessures involontaires, et défaut de maîtrise – descend la côte de la Cavalerie lorsqu’elle se déporte à droite, puis à gauche.La Mitsubishi noire percute alors le flanc d’un camion semi-remorque allemand chargé de billes de caoutchouc pour une usine Pirelli. Le réservoir prend feu et, déstabilisé, le camion part à gauche, percute la glissière de sécurité, détruit le parapet et se renverse.Alors que la cabine est suspendue dans le vide, le chauffeur parvient à sauter. Mais dans sa course folle, la remorque en feu a écrasé une Citroën AX. En début de soirée, la mère de PS décède de ses blessures. Un sort identique s’abattra, hélas, sur l’un des quatre occupants de l’AX.
Hier à la barre, PS ne dispose que de très peu de souvenirs.« Qu’est ce qui peut expliquer votre écart? », questionne le président Puel. « Ma mère m’a dit Regarde comme c’est beau Millau en bas.C’est tout ce dont je me souviens », indique la septuagénaire.
En l’absence de parties civiles, la substitut du procureur de la République prend ses réquisitions.« On aurait souhaité retrouver les circonstances pour comprendre, des points d’ancrages.On ne trouve rien pour expliquer cette manœuvre.La seule explication, c’est le moment de distraction », estime Marina Jourdain, qui se garde d’accabler la prévenue qui a perdu sa mère et a, elle aussi, été blessée.Elle requiert 6 mois de prisons avec sursis.
Après avoir quelques instants auparavant soulevé une exception de nullité sur les chefs de la poursuite – exception jointe au fond par le président – Me Olivier Tournaire, conseil de PS, s’interroge sur les circonstances de l’accident.« Il y a des choses qui ne collent pas », estime-t-il. Le coup de volant à droite puis à gauche? « Et si un pneu avait éclaté, et s’il y avait eu une rupture de la colonne de direction », suggère l’avocat clermontois. Selon lui, « le point de départ de l’accident pose problème. » Me Tournaire s’interroge aussi sur la possibilité pour un camion chargé, roulant au pas en montant, de pouvoir basculer comme il l’a fait.Il émet des doutes aussi sur l’origine de l’incendie, les réservoirs étant en général anti-feu. Enfin, il s’interroge sur « l’attitude du chauffeur » dont l’emploi du temps n’est, selon lui, « pas très cohérent. » Après délibéré, le tribunal a rejeté l’exception de nullité et condamné PS à 3 mois de prison avec sursis et 150 € d’amende.
Philippe Rioux
Un motard tué contre une voiture
La 2e affaire voit comparaître DM, garagiste de 60 ans, prévenu d’homicide et de blessures involontaires.Le 22 août 2003, DM est bloqué dans un embouteillage dans la descente de la côte de la Cavalerie.Exaspéré, après une demi-heure d’attente, il entame sa manœuvre pour effectuer un demi-tour et franchi allègrement la ligne jaune.Il est alors violemment percuté par une moto de forte cylindrée qui remontait la file.Le pilote décède, son épouse est blessée.« On est impressionné par l’accumulation de fautes gravissimes. Qu’est-ce qui vous a pris », tonne le président Puel à un prévenu muet. Me Peyre-Rainero pour la partie civile plaide pour l’entière responsabilité de DM et réclame l'indemnisation des ayants droit. « Il a été tué parce qu’on a pensé que les règles de la route pouvaient être soumises au bon vouloir de chacun pour être respectées », dit la substitut en requérant 12 mois de prison avec sursis et la suspension pour un an du permis.Me Bismes, conseil de DM, plaide pour « une responsabilité partagée » entre DM et le motard «qui a franchi la ligne jaune.» DM est condamné à 10 mois de prison avec sursis, son permis est suspendu pour un an.Il devra payer, dans un premier temps, 87000€à la famille du motard.
Fête de la science. A la Maladrerie, jusqu’à dimanche
Quand les scientifiques communiquent
Franck Vidal, chargé de recherches sur les nouvelles technologies en géographie à l’unité UMR5602 du centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Toulouse, participe pour la deuxième fois à la Fête de la science.Au Village des sciences, installé depuis mardi sur les terrains de la Maladrerie, il tient un stand pour présenter les travaux qu’il effectue au sein du laboratoire Géographie de l’environnement (GEODE). Franck Vidal, spécialiste de l’image, est responsable de la Banque d’images des patrimoines et territoires (BIPT), qui s’adresse également au réseau des Maison des sciences et de l’Homme (MSH) et collabore avec le centre audiovisuel et multimédia de l’université Toulouse II-Le Mirail.
Collecte, numérisation de collections de photographies, indexation, stockage numérique, diffusion et valorisation. Toutes ces étapes, Franck Vidal les connaît par cœur.La Fête de la science est l’occasion pour ce chercheur avenant de partager sa passion avec le grand public.
« Toute la difficulté est de se mettre à niveau. Nous qui sommes habitués aux publications scientifiques, il faut pouvoir répondre au professeur d’université à la retraite comme aux enfants de CM1-CM2 », explique-t-il. Mais ce défi se doit d’être relevé et Franck Vidal – comme Jean-Michel Wermelinger, qui a supervisé au nom de Science et animation, la mise en place du Village – pense que la promotion de la science est primordiale.« Pour susciter des vocations chez les jeunes » bien sûr, mais aussi pour informer, intéresser le grand public.« C’est un devoir.Le CNRS était assez froid au départ mais maintenant, les chercheurs sont validés sur leurs publications et sur la valorisation qu’ils font de leur travail », explique Franck Vidal, qui ne comprend pas que « certains chercheurs restent dans leur laboratoire. » « Et puis au CNRS, on est un service public, donc on doit un service au public », conclut Franck Vidal, qui rajoute que les échanges qu’il a avec ses interlocuteurs lors de la Fête de la Science sont « très valorisants. »
Philippe Rioux
Demain : le centre national d’études spatiales (CNES) et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA).
Les travaux de Franck Vidal et de son équipe peuvent être consultés sur internet: www.univ-tlse2.fr/msh/bipt ou www.univ-tlse2.fr/geode
ET AUSSI...
Armée. Semaine d’exercices au camp du Larzac.
Campagne de vol de drones
Loisirs. Lancement d’un concours dont la clôture est fixée au 20 novembre.
Exposez votre photo du viaduc
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Yves Censi
Le député voudrait sauter en élastique du viaduc
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