Edition du jeudi 7 octobre
Justice. Au tribunal correctionnel, hier.
Rififi entre fratries turques
Hasard du calendrier. Alors que la Commission européenne a recommandé, hier, d’ouvrir des négociations d’adhésion avec la Turquie, le tribunal correctionnel de Millau a lui aussi parlé de la Turquie par le prisme d’une rocambolesque rixe opposant deux clans, survenue à St-Affrique le 27 décembre dernier.
À la barre s’avancent sagement huit personnes (quatre du clan A., quatre du clan C.) toutes prévenues de violences en réunion, avec ou sans interruption temporaire de travail (ITT). Certains parlant mal ou peu français, le tribunal a fait appel à une interprète. La présidente Briand va alors tenter, bien difficilement, d’en savoir plus sur cette bagarre.
Les quatre du clan A. (trois frères et leur neveu) sont assis sur un banc public lorsqu’un des membres du clan C. arrive. Une discussion s’engage et tourne court. Le neveu est giflé et la riposte dégénère en bagarre rangée, interrompue par les gendarmes. À la barre, le ton monte. On s’invective en turc, en français, voire dans un mélange des deux.La traductrice peine à suivre.La présidente lance en vain des « Taisez-vous. Chut! Chut! » Dans la salle d’audience, les familles des deux clans se regardent en chien de faïence et, par précaution, des renforts de police sont discrètement arrivés au tribunal. Ne pouvant démêler l’écheveau du qui a frappé qui, de guerre lasse, la présidente laisse la parole au Parquet.
« La recherche de la vérité dans ce dossier me paraît difficile », soupire Marina Jourdain, qui observe que les sourires et les éclats de voix échangés à la barre, laissent à penser que les différends entre les deux clans perdurent et que « l’animosité est bien présente. » La substitut du procureur rappelle l’élément déclencheur de la bagarre – la gifle – puis avoue « perdre le fil » au moment où démarre « une rixe qui ressemble à une mêlée turque » pour « un motif nébuleux mêlant question d’honneur, de respect et d’amicale. » « S’il y a un dieu de la bagarre, il retrouvera les siens », glisse Mme Jourdain, qui, plus sérieusement, précise que le parquet a poursuivi après un minutieux examen des certificats médicaux et des dépositions des prévenus.Partant, la substitut ne croit guère à la thèse avancée par chacun des clans selon laquelle l’un des leurs a tenté de ramener le calme.« Quand l’un dit se détacher de la mêlée, il est accusé par les autres d’avoir porté des coups », explique Mme Jourdain.Déplorant qu’aucun n’ait fait amende honorable à la barre, elle requiert... 400 € d’amende pour chacun.
thèse religieuse
Avocat du clan C., Me Alirol s’oppose vigoureusement à ce que le tribunal, par simplicité, mette tout le monde dans le même panier.Puis il avance une version pouvant expliquer la rixe. « Un des C. était président de l’amicale turque de Saint-Affrique, qui gère un local dans lequel étaient organisées des fêtes, des animations, etc. La famille A.a pris le contrôle de l’amicale et a voulu que le local soit destiné uniquement à la prière.Il y a donc deux visions: laïque et religieuse », raconte l’avocat.« L’ancien président va voir le nouveau pour trouver un consensus.Des mots sont échangés, un coup part et c’est la bagarre généralisée », poursuit Me Alirol.Partant du fait que quatre prévenus disent une chose et les quatre autres, le contraire, l’avocat réclame une relaxe générale, puis il précise que ses clients se constituent parties civiles.
« western turc »
Avocat du clan A., Me Rainero propose une version radicalement différente. « Il y a les westerns spaghettis; là c’est un western turc.On vient pour une histoire de femmes.Monsieur C. s’est intéressé d’un peu trop prêt à la femme de BK (le neveu du clan A.) », raconte le bâtonnier, accréditant la thèse d’une bagarre pour une question d’honneur.Faisant remarquer que ses clients, installés à Saint-Affrique depuis 24 ans, n’ont jamais eu maille à partir avec la justice, Me Rainero précise qu’ils se constituent eux aussi parties civiles et réclament des dommages et intérêts.
Le tribunal a sagement mis sa décision en délibéré au 20 octobre.Familles et prévenus quittent la salle – sauf deux convoqués dans une autre affaire.Et le hall du tribunal résonne alors des invectives entre les deux clans.
Philippe Rioux
Politique. Exonération de sept ans, décidée par la communauté de communes.
Pas de TP pour les entreprises innovantes
Le dernier conseil de la comunauté de communes Millau Grands Causses a entériné diverses mesures fiscales au premier rang desquelles une exonération de la taxe professionnelle en faveur des entreprises innovantes. Le 27 juin 2000, la communauté avait déjà décidé plusieurs exonérations.Exonération de la TP de deux ans en faveur : des entreprises nouvelles (exonérées d’impôt sur les bénéfices) ; des entreprises nouvelles créées pour reprendre une entreprise industrielle en difficulté (exonérées d’impôt sur les bénéfices). Exonération totale à 100% de la valeure locative des installatiopns destinées à lutter contre la pollution. Enfin, exonération à 66% de la TP qui s’applique aux établissements de spectacles cinématographiques. Jeudi dernier, le conseil a ajouté un exonération de la TPde sept ans pour les jeunes entreprises innovantes. Le caractère innovant de celles-ci est défini en fovtion de trois critères : bénéficier d’un chiffre d’affaires inférieur à 40M€ au cours de l’exercice ; réaliser des dépenses dans le domaine de la recherche représentant au moins 15% des charges engagées ; ne pas être créé dans le cadre d’une concentration, d’une restructuration, d’une extension d’activités existantes ou d’une reprise des mêmes activités.
L’exonération de sept ans ne peut se cumuler avec celle en faveur des entreprises nouvelles.
Pour rappel, le taux de la taxe professionnelle unique (TPU) a été voté le 30 mars dernier à 19,58% La TPUrapporte à la communauté environ 5,6M€ dont quelque 10% proviennent du seul chantier du viaduc.
Ph. R.
ET AUSSI...
Expo
Le viaduc en vedette du salon Fimbacte
Culture. Dimanche avec la compagnie Adan-et-Kayi
La Fabrick rencontre le Togo
Rififi entre fratries turques
Hasard du calendrier. Alors que la Commission européenne a recommandé, hier, d’ouvrir des négociations d’adhésion avec la Turquie, le tribunal correctionnel de Millau a lui aussi parlé de la Turquie par le prisme d’une rocambolesque rixe opposant deux clans, survenue à St-Affrique le 27 décembre dernier.
À la barre s’avancent sagement huit personnes (quatre du clan A., quatre du clan C.) toutes prévenues de violences en réunion, avec ou sans interruption temporaire de travail (ITT). Certains parlant mal ou peu français, le tribunal a fait appel à une interprète. La présidente Briand va alors tenter, bien difficilement, d’en savoir plus sur cette bagarre.
Les quatre du clan A. (trois frères et leur neveu) sont assis sur un banc public lorsqu’un des membres du clan C. arrive. Une discussion s’engage et tourne court. Le neveu est giflé et la riposte dégénère en bagarre rangée, interrompue par les gendarmes. À la barre, le ton monte. On s’invective en turc, en français, voire dans un mélange des deux.La traductrice peine à suivre.La présidente lance en vain des « Taisez-vous. Chut! Chut! » Dans la salle d’audience, les familles des deux clans se regardent en chien de faïence et, par précaution, des renforts de police sont discrètement arrivés au tribunal. Ne pouvant démêler l’écheveau du qui a frappé qui, de guerre lasse, la présidente laisse la parole au Parquet.
« La recherche de la vérité dans ce dossier me paraît difficile », soupire Marina Jourdain, qui observe que les sourires et les éclats de voix échangés à la barre, laissent à penser que les différends entre les deux clans perdurent et que « l’animosité est bien présente. » La substitut du procureur rappelle l’élément déclencheur de la bagarre – la gifle – puis avoue « perdre le fil » au moment où démarre « une rixe qui ressemble à une mêlée turque » pour « un motif nébuleux mêlant question d’honneur, de respect et d’amicale. » « S’il y a un dieu de la bagarre, il retrouvera les siens », glisse Mme Jourdain, qui, plus sérieusement, précise que le parquet a poursuivi après un minutieux examen des certificats médicaux et des dépositions des prévenus.Partant, la substitut ne croit guère à la thèse avancée par chacun des clans selon laquelle l’un des leurs a tenté de ramener le calme.« Quand l’un dit se détacher de la mêlée, il est accusé par les autres d’avoir porté des coups », explique Mme Jourdain.Déplorant qu’aucun n’ait fait amende honorable à la barre, elle requiert... 400 € d’amende pour chacun.
thèse religieuse
Avocat du clan C., Me Alirol s’oppose vigoureusement à ce que le tribunal, par simplicité, mette tout le monde dans le même panier.Puis il avance une version pouvant expliquer la rixe. « Un des C. était président de l’amicale turque de Saint-Affrique, qui gère un local dans lequel étaient organisées des fêtes, des animations, etc. La famille A.a pris le contrôle de l’amicale et a voulu que le local soit destiné uniquement à la prière.Il y a donc deux visions: laïque et religieuse », raconte l’avocat.« L’ancien président va voir le nouveau pour trouver un consensus.Des mots sont échangés, un coup part et c’est la bagarre généralisée », poursuit Me Alirol.Partant du fait que quatre prévenus disent une chose et les quatre autres, le contraire, l’avocat réclame une relaxe générale, puis il précise que ses clients se constituent parties civiles.
« western turc »
Avocat du clan A., Me Rainero propose une version radicalement différente. « Il y a les westerns spaghettis; là c’est un western turc.On vient pour une histoire de femmes.Monsieur C. s’est intéressé d’un peu trop prêt à la femme de BK (le neveu du clan A.) », raconte le bâtonnier, accréditant la thèse d’une bagarre pour une question d’honneur.Faisant remarquer que ses clients, installés à Saint-Affrique depuis 24 ans, n’ont jamais eu maille à partir avec la justice, Me Rainero précise qu’ils se constituent eux aussi parties civiles et réclament des dommages et intérêts.
Le tribunal a sagement mis sa décision en délibéré au 20 octobre.Familles et prévenus quittent la salle – sauf deux convoqués dans une autre affaire.Et le hall du tribunal résonne alors des invectives entre les deux clans.
Philippe Rioux
Politique. Exonération de sept ans, décidée par la communauté de communes.
Pas de TP pour les entreprises innovantes
Le dernier conseil de la comunauté de communes Millau Grands Causses a entériné diverses mesures fiscales au premier rang desquelles une exonération de la taxe professionnelle en faveur des entreprises innovantes. Le 27 juin 2000, la communauté avait déjà décidé plusieurs exonérations.Exonération de la TP de deux ans en faveur : des entreprises nouvelles (exonérées d’impôt sur les bénéfices) ; des entreprises nouvelles créées pour reprendre une entreprise industrielle en difficulté (exonérées d’impôt sur les bénéfices). Exonération totale à 100% de la valeure locative des installatiopns destinées à lutter contre la pollution. Enfin, exonération à 66% de la TP qui s’applique aux établissements de spectacles cinématographiques. Jeudi dernier, le conseil a ajouté un exonération de la TPde sept ans pour les jeunes entreprises innovantes. Le caractère innovant de celles-ci est défini en fovtion de trois critères : bénéficier d’un chiffre d’affaires inférieur à 40M€ au cours de l’exercice ; réaliser des dépenses dans le domaine de la recherche représentant au moins 15% des charges engagées ; ne pas être créé dans le cadre d’une concentration, d’une restructuration, d’une extension d’activités existantes ou d’une reprise des mêmes activités.
L’exonération de sept ans ne peut se cumuler avec celle en faveur des entreprises nouvelles.
Pour rappel, le taux de la taxe professionnelle unique (TPU) a été voté le 30 mars dernier à 19,58% La TPUrapporte à la communauté environ 5,6M€ dont quelque 10% proviennent du seul chantier du viaduc.
Ph. R.
Des aménagements dans les villages
Le conseil a entériné la réalisation de plusieurs aménagements dans les villages.
Entrées de Compeyre. Pour l’entrée nord : aménagement d’un cheminement à partir d’un nouveau parking créé par le Département le lon g de la RD547 en, contrebas du village ; rénovation et intégration envrionnementale de l’aire de stationnement à l’entrée du village (limitation du stationnement anarchique) ; construction, en bout de cette aire, d’une halle couverte permettant en particulier l’accueil des animations estivales telles que le festival de bandes dessinées. Pour la montée Sainte-Claire sera prévue la restauration du bas de la calade avec du béton désactivé et une «canole» en pierre. Pour l’ancien cimetière qui sera aménagé sobrement, il est prévu un accès sécurisé pour créer un belvédère sur la vallée du Tarn, les falaises du causse et le village. La plate-forme sera enherbée, les accès et le mur d’enceinte restaurés. Coût : 190000€HT subventionnés par le Département et la Région (40%) et le 1% A75 (15,8%). Cette opération sera présentée au titre du contrat particulier du Parc.
Abords du Cernon à Saint-Georges-de-Luzençon. Les travaux consistent à la création d’un espace en béton pour la circulation des enfants (vélos, rollers, etc.) ; la création d’un espace grillade ; la création d’un espace jeux de boules, blacs, table jeux ; la création d’une promenade le long de la rivière.Coût : 32000€HT subventionnés par le Département et la Région pour 40%.
ET AUSSI...
Expo
Le viaduc en vedette du salon Fimbacte
Culture. Dimanche avec la compagnie Adan-et-Kayi
La Fabrick rencontre le Togo
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