La Dépêche en sud Aveyron

29.9.04

Edition mercredi 29 septembre

Millau. Le Directeur des Routes était en visite de deux jours sur l’A75 pour saluer le travail de l’Equipement.

L'Etat se fixe une tenue de route

À la descente de l’hélicoptère qui achève une énième rotation et vient de se poser près de la ferme de Brocuéjouls, lundi en fin d’après-midi, on se doute bien que ce n’est pas la balade aérienne qui fait sourire Patrice Parisé. Ancien directeur des Programmes aéronautiques civils, l’homme, aujourd’hui directeur des Routes au ministère de l’Équipement est, sûrement, rompu à l’aérien.Si M.Parisé revient sourire aux lèvres en lâchant « c’est magnifique », c’est parce que, pour la 3e fois, il vient de survoler le chantier du viaduc de Millau dont seule une vue aérienne permet d’apprécier toute la grâce.Cependant, le directeur des Routes n’était pas à Millau pour parler du somptueux et médiatique viaduc mais pour promouvoir le savoir-faire que ses services ont déployé tout au long des 37 km du contournement autoroutier de Millau réalisés par l’État. Promouvoir le travail titanesque de l’A75 de Clermont-Ferrand à Béziers, d’une part auprès de la presse; d’autre part auprès du bureau de l’association mondiale de la route (qui tiendra son congrès à Paris en 2007) et dont une réunion préparatoire se déroule actuellement à Montpellier.
Guidé par Georges Gillet, directeur de l’Arrondissement interdépartemental des ouvrages d’art (AIOA), et par André Bernard, directeur du service autoroutier de l’A75, Patrice Parisé a pu découvrir, après l’aire de Garabit (Cantal), le viaduc de Verrière, celui de Garrigues et celui de Millau en Aveyron, avant de filer vers Lodève et son impressionnant chantier. Soulignant l’excellente intégration de l’A75 dans un paysage pourtant très modifié mais naturel à l’œil, Patrice Parisé s’est plu à rappeler « les études très longues » réalisées sur l’ensemble de l’axe, mais aussi sur le viaduc avant qu’Eiffage n’arrive pour construire le pont selon le cahier des charges établi par les ingénieurs de l’Équipement.Certes, M.Parisé reconnaît que la concession au privé a provoqué « un pincement au cœur » des équipes du Setra ou de l’AIOA.Mais l’heure n’est pas à l’amertume.« Mon idée est de se servir de l’A75 comme d’une vitrine pour montrer toutes les facettes des métiers de la route », explique le directeur.
Des métiers nombreux sur lesquels va s’opérer « une grande réorganisation »; en l’occurrence le transfert aux Départements de 20000 km de routes nationales dans le cadre de la décentralisation. « Resteront alors 18000 km de réseau routier national dont 8000 concédés à une dizaine de sociétés d’autoroutes », précise M.Parisé, auteur du rapport présentant des « Propositions pour la réorganisation des services routiers de l’État », remis le 5 avril 2004.Les 10000 km qui seront à la charge de l’État (des routes nationales importantes, à 2x2 voies, ou des autoroutes gratuites comme l’A75) seront profondément réorganisés. « À la place d'une gestion morcelée en 100 DDE, on gérera le réseau national en grands itinéraires », explique-t-il. Ce maillage en toile d’araignée permettra à l’État, selon M.Parisé, de développer des services aux usagers de la route.« Nous voulons rapprocher le niveau de service du réseau non-concédé de celui du réseau concédé », explique-t-il, évoquant la mise en place de radios de type Info-trafic, le développement du patrouillage et la création sur les nœuds du réseau routier de centres d’informations et de gestion du trafic (CIGT). Une mutation « très progressive » qui devrait s’achever vers 2008.
Philippe Rioux

Gendarmerie. Annoncée hier par le Lt-Cel Grimal en marge de la prise de commandement du Cne Descamps.

Bientôt une brigade d’intervention rapide

En présence du sous-préfet, du procureur de la République, du commandant de police Poulichot et de plusieurs élus, le lieutenant-colonel Grimal, chef du groupement de gendarmerie de l’Aveyron, a officiellement installé, hier à la caserne Egron, le capitaine Descamps comme commandant de la compagnie de Millau. Après la prise d’arme, le lieutenant-colonel a retracé le brillant parcours « riche d’expériences » du capitaine, en poste depuis l’été. Élève gendarme à Chatellerault puis gendarme à l’escadron de Toulouse (90-95), Philippe Descamps passe ensuite par l’école de Melun et prend son premier commandement en tant que lieutenant à l’escadron de Lodève (97-2001), puis, capitaine, à Bellac (2001-2004). Le capitaine Descamps sera par ailleurs missionné en Nouvelle-Calédonie, en Guyane, en Martinique mais aussi sur des opérations extérieures au contexte sensible (Kosovo, Côte-d’Ivoire). « Cet officier apprécie et recherche l’action », résume le lieutenant-colonel, qui a mis en exergue trois des nombreux défis qui attendent son subordonné: « pérenniser l’action des communautés de brigades en poursuivant les efforts entrepris pour mieux accueillir le public, réduire les délais d’intervention et accroître la visibilité du gendarme sur le terrain; combattre tant la petite et moyenne délinquance que la délinquance routière; anticiper et maîtriser les’’effets indésirables’’ de la mise en service prochaine du viaduc de Millau. »
En marge du pot de l’amitié qui clôturait la cérémonie, le lieutenant-colonel a confirmé que le peloton autoroutier serait opérationnel au moment de l’ouverture du viaduc dans les locaux techniques en cours d’achèvement près de la barrière de péage. En revanche la vingtaine de logements prévus à Naulas pour les familles des militaires sera prête ultérieurement (un an peut-être).
Le patron des gendarmes aveyronnais a également confirmé la création prochaine d’une brigade d’intervention rapide (BRI), en fonctionnement pour la mise en service du viaduc.« Elle comprendra 3 militaires et une voiture rapide (une Ford Focus selon nos informations, ndlr). Elle couvrira les 75 km d’A75 aveyronnais mais sa mission pourrait s’étendre au-delà du département.rien n’est encore arrêté », confiait l’officier.
Ph. R.