Edition du mercredi 12 janvier

Société. La décision d’une mise en valeur permanente sera prise à la fin du mois.
L’illumination du viaduc sera-t-elle intermittente ?
Comme nombre de chefs-d’œuvre architecturaux, le viaduc de Millau, plus haut pont haubané du monde inauguré le 14 décembre dernier, bénéficiera-t-il d’une illumination nocturne à la hauteur de sa notoriété? Pour l’heure, rien n’est moins sûr et la question sera définitivement réglée à la fin de ce mois, comme l’a indiqué, hier à La Dépêche, Marc Legrand, directeur générale de la Compagnie Eiffage, qui essuie actuellement un tir nourri de critiques après que sa société a envisagé de n’éclairer le pont qu’à certaines périodes de l’année. Se déclarant « surpris de l’importance que prend ce sujet », M.Legrand rappelle que l’illumination « n’est pas fonctionnelle puisqu’elle n’a pas pour objet d’éclairer la chaussée mais de permettre à ceux qui ne sont pas sur le viaduc de le voir de loin. »
L’illumination, qui n’était pas prévue au début du projet, a été conçue par Norman Foster lui-même et consiste en un éclairage à la lumière bla nche de l’intérieur des piles et des pylônes seuls, et ce dans le but de suggérer le tablier.Sitôt inauguré, le viaduc a été illuminé pendant les fêtes de fin d’année mais au début de ce mois, Eiffage, à la surprise générale, a testé un éclairage, peu concluant, des seuls pylônes.
300 € par nuit
Devant les interrogations et la levée de bouclier de certains élus, la société a fait machine arrière et remis en service l’éclairage initial qui fonctionnera jusqu’au 31 janvier.« Nous allons faire une analyse technique et financière d’une illumination qui serait plus fréquente. On va réfléchir à ce que l’on peut faire », promet Marc Legrand.Financée sur l’article 30 du contrat de concession Etat-Eiffage (quelque 3M€ pour des actions en faveur du développement touristique), l’illumination représente certes un coût – environ 300 € pour 4 heures d’éclairage pendant la période des fêtes – mais qui paraît bien dérisoire en regard du coût du viaduc (32 millions d’euros).
De fait, Jean-Luc Gayraud, président de la communauté de communes Millau Grands Causses – qui pilote les actions de développement touristiques autour du viaduc – déplore « ces comptes d’apothicaire » et souligne que la communauté, elle, éclaire toute l’année les falaises de la Pouncho d’Agast qui surplombent Millau et qui sont… bien visibles des automobilistes du viaduc.
Rappelant que la mise en lumière du pont se fait sur les fonds du programme d’accompagnement, l’élu ne comprend pas qu’Eiffage rechigne à éclairer « cet ouvrage qui est sa formidable carte de visite. » En tout cas pour M.Gayraud, pas question que les contribuables mettent la main au porte-monnaie pour payer une somme « dérisoire. »
De son côté, le député-maire Jacques Godfrain souhaite ouvrir la discussion : "On ne va pas se fâcher un mois après l'ouverture. »
Philippe Rioux
Justice. Audience solennelle de rentrée, du tribunal de grand instance, hier.
La justice se prépare au revers de l’effet viaduc

Présidée pour la dernière fois par Xavier Puel – proposé par le conseil supérieur de la magistrature pour succéder à Jean-Luc Dooms à la tête de la juridiction de Rodez d’ici quelques semaines – l’audience solennelle de rentrée du tribunal de grande instance de Millau s’est déroulée, hier matin, au palais de justice du boulevard de l’Ayrolle.
Dans ses réquisitions, le procureur de la République Jean-Philippe Récappé a mis en exergue l’année charnière qu’a constitué 2004 avec d’une part les nombreuses réformes pénales et d’autre part la hausse de la délinquance; hausse dont la justice pronostique qu’elle sera accentuée avec le revers de l’effet viaduc.
Brandissant un recueil de neuf codes de 1833 pour mieux le comparer aux milliers de pages traduisant les circulaires des réformes de 2004, le procureur a souligné la nécessité et la difficulté pour les magistrats et fonctionnaires d’intégrer tous ces textes. M.Récappé a notamment insisté sur la procédure de comparution sur reconnaissance de culpabilité (CRPC ou « plaider-coupable » de la loi Perben). « Nous n’aurons pas à l’utiliser comme un moyen de gestion des stocks et elle sera donc réservée à des affaires simples pour des primo-délinquants. […] En 2004, six procédures ont été mises n œuvre à titre expérimental et ce mode de poursuite devrait concerner une cinquantaine de procédures en 2005 », indique le procureur, rappelant que « l’audience pénale doit continuer à être privilégiée. »
Jean-Philippe Récappé s’est ensuite attaché à commenter la hausse de la délinquance en sud Aveyron, a contrario de la tendance nationale, et plus particulièrement celle constatée en zone Police. « Les restructurations effectuées au sein [du commissariat] ave la création d’un véritable service plainte, la création d’une BAC en septembre 204 peuvent expliquer en partie l’augmentation des faits constatés ou enregistrés sans que cela traduise nécessairement une même augmentation de l’activité délictuelle », tempère toutefois le magistrat, mettant en avant également que les nombreuses missions d’ordre public liées au viaduc « se sont faites partiellement au détriment de l’activité judiciaire alors même que la population millavoise s’en trouvait sensiblement accrue avec comme corollaire une augmentation de la délinquance. » Et de prévenir: « Si la délinquance continuait à évoluer à la hausse en 2005, il y aurait lieu de s’inquiéter sérieusement. »
Mentionnant ensuite les succès de l’année et les chiffres des procédures, le procureur a esquissé l’action à mener en 2005, notamment sur les trafics de stupéfiants et la lutte contre les agressions sonores.« [Cette année] sera à Millau non pas celle de l’après-viaduc mais celle du viaduc ouvert à la circulation. […] Il est bien sûr impossible de dire quel sera son impact sur l’évolution de la délinquance, cependant, la présence d’une brigade motorisée autoroutière avec une brigade rapide d’intervention ainsi que d’un poste de douane a de forte chance de contribuer à une nouvelle augmentation du nombre de procédure enregistrées en 2006. »
Avant de déclarer close l’année judiciaire 2004, Xavier Puel a rendu hommage à « l’équipe soudée » de magistrats et fonctionnaires du Palais de justice qui fait face à un chronique « déficit d’effectif »; mais également aux avocats millavois pour leur collaboration efficace. Et le président Puel de terminer sur une note d’espoir, celle donnée au niveau international sur le renforcement des garanties judiciaires qui contribuent à faire avancer le Droit mais aussi la démocratie dans nombre de pays.
Philippe Rioux
Société. Les vœux du directeur de l’Équipement.
Année de mutation pour la DDE
Avant de remettre des médailles à trois agents sud Aveyronnais (Georges Frayssigne, Roland Frontin et Paul Solignac) à l’occasion d’une cérémonie de vœux à Creissels hier après-midi, Marcel Georges, directeur départemental de l’Équipement a dressé le bilan de la riche année 2004 et de la non moins importante année 2005.
Le directeur a pris soin d’évoquer l’observatoire territorial de l’État en Aveyron, le lourd programme pluriannuel de prévention des risques d’inondations, le développement raisonné des fermes éoliennes.Mais c’est bien évidemment les routes (N88, N140) et surtout l’ouverture du contournement autoroutier de Millau qui ont occupé ses propos.« Eiffage a terminé avec un mois d’avance. mais bous aussi et personne ne nous a félicités », indiquait-il, félicitant alors Bernard André (Service DDE-A75) comme Georges Gillet (AIOA) et l’ensemble des agents qui ont mis en service le contournement dont le viaduc « n’est qu’un petit phénomène sur l’ensemble. » Et le directeur de se remémorer l’émotion de l’ouverture comme celle de voir 25000 participants à la Balade des 3 viaducs.
Moins exaltante, 2005 n’en sera pas moins une « année charnière », pleine de mutations pour la DDE.Les 840 personnels de « cette grande famille » vont, en effet, se scinder en plusieurs parties: certains travailleront sous la houlette du conseil général qui récupère à compter du 1er janvier 2006 des routes nationales en raison de la décentralisation; d’autres vont intégrer des directions interrégionales des routes, celles d’Auvergne (Clermont-Ferrand) et du sud ouest (Toulouse) tout en restant sur les infrastructures aveyronnaises dont M.Georges a réclamé la pérennisation.Enfin 250 agents seront regroupés pour moitié au siège et pour moitié sur le terrain pour des missions recentrées sur le social, l’environnement, la prévention des risques, la connaissance du territoire, etc.; et ce sans fusion DDE-DDAF.
Marcel Georges s’est voulu rassurant et a expliqué aux agents qu’ils seraient largement associés aux mutations à venir.
Ph. R.
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